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Parc Walt Disney Studios
Pire qu'à l'Ouverture

L'article

rédigé par Geoffrey El Islami
Publié le 07 janvier 2020

Connu pour être le petit frère honteux du Parc Disneyland à Disneyland Paris, le Parc Walt Disney Studios - qui se revendiquait bien pompeusement, dès son ouverture le 16 mars 2002, comme l'endroit où « la magie du cinéma rencontre celle de Disney » - tient une place toute particulière dans les parcs à thèmes Disney du monde entier : il en est, de loin, le pire !
Et dix-huit ans après, il n'affiche toujours pas un tableau des plus reluisants, surtout en cette semaine de pauvreté d'offre récréative. Du lundi 06 janvier au vendredi 10 janvier 2020, le Parc Walt Disney Studios présente, en effet, l'une des offres d'attractions les plus limitées jamais proposées dans un parc à thèmes Disney dans le monde et ce, depuis 1955. Un naufrage. Une honte.

Pour mieux comprendre cette situation, il faut, en réalité, revenir à l'ouverture du second Parc parisien en mars 2002. Nul n'est sans savoir que la naissance de ce nouveau complexe d'attractions en France se fait sur des motivations juridico-économiques : la Convention pour la Création et l'Exploitation d'Euro Disneyland signée en 1987 stipulant, en effet, le développement d'un deuxième parc à thèmes à Euro Disneyland d'ici le début des années 2000, faute de quoi, les terrains alloués à The Walt Disney Company, ne seraient plus destinés à l'expansion du complexe. C'est ainsi - un peu contrainte et forcée - que la firme de Mickey ouvre le Parc Walt Disney Studios, ersatz de Disney's Hollywood Studios, le 16 mars 2002, non sans convier tout de même un déluge de stars sur tapis rouge...

À l'époque, il propose deux attractions majeures (Rock‘n’Roller Coaster avec Aerosmith et Studio Tram Tour – Behind the Magic), trois attractions intermédiaires (Art of Disney Animation, Armageddon : Les Effets Spéciaux et Television Production Tour), une attraction de type manège (Tapis Volants - Flying Carpets Over Agrabah), trois spectacles majeurs (CinéMagique, Animagique et Moteurs... Action ! Stunt Show Spectacular), plusieurs streetmosphères (Rythmo Technico, Les Chevaliers, etc.), un restaurant self-service (Rendez-Vous des Stars) et deux restaurants de type fast-food (Restaurant En Coulisses et Backlot Express Restaurant) ; le tout pour un billet d'entrée fixé à 36 € (correspondant à 46 € en 2020 en tenant compte de l'inflation).
Et toujours à l'époque Roy E. Disney, cinglant, lui reproche de n'être pas assez grand pour « y mettre le pied d'une souris » ! Mais voilà... Des années plus tard, dix-huit exactement, le même Parc propose, lors de la deuxième semaine de janvier 2020, une offre bien plus faible encore qu'à sa déjà pathétique ouverture, avec seulement trois attractions majeures (Ratatouille : L'Aventure Totalement Toquée de Rémy, Crush's Coaster et The Twilight Zone Tower of Terror – Une Nouvelle Dimension de Sensations Frissons), deux attractions intermédiaires (RC Racer et Toy Soldiers Parachute Drop), trois attractions de type manège (Cars - Quatre Roues RallyeSlinky Dog Zigzag Spin et Tapis Volants - Flying Carpets Over Agrabah), deux spectacles (La Reine des Neiges : Une Invitation Musicale et Moteurs... Action ! Stunt Show Spectacular), un restaurant service à table (Bistrot Chez Rémy), un restaurant de type fast-food (Restaurant En Coulisses) tandis qu'aucune Parade n'est au programme et encore moins de spectacles extérieurs diurnes ou nocturnes. Pis encore, la disparition pure et simple d'un Lot entier est actée sur le plan du Parc édité le 6 janvier 2020... Enfin, pour asséner le coup de grâce, le prix d'entrée ayant évolué depuis 2002, s'affiche à 87 € au guichet (ou 56 € en ligne).

Les visiteurs de cette semaine maudite se retrouvent donc avec une offre complètement appauvrie, la pire jamais proposée dans un Parc à thèmes Disney. Même comparée à celle du Parc Walt Disney Studios à l'ouverture, celle de Paris conduit au pire rapport qualité/prix d'une destination Disney ! Car la seule comparaison possible avec cette situation ne pourrait se faire qu'avec l'offre à l'ouverture, en 1989, du Parc Disney-MGM Studios en Floride (devenu plus tard Disney's Hollywood Studios). Ce Parc dont - comme une malédiction tenace - le concept a inspiré le Parc Walt Disney Studios, proposait, en effet, une visite d'environ deux heures des studios nommée Backstage Studio Tour (comprenant une dizaine d'attractions), l'attraction The Great Movie Ride, une visite des studios d'animation nommée The Magic of Disney Animation, deux spectacles (The Monster Sound Show, Superstar Television), plusieurs restaurants (Soundstage Restaurant, The Hollywood Brown Derby, Hollywood & Vine, Backlot Express, Min & Bill, 50's Prime Time Cafe), de nombreuses boutiques (The Disney Studio Store, The Loony Bin, Animation Gallery, etc.) et un spectacle diurne en extérieur (Hollywood, Hollywood). Et bien malgré tout, l'offre à son ouverture reste plus fournie que celle du Parc Walt Disney Studios qui lui n'a même plus l'excuse de son jeune âge !

Mais alors, comment expliquer cette offre, la plus limitée jamais observée dans un Parc à thèmes Disney ?

Plusieurs raisons mènent à ce constat. La principale est sans aucun doute liée au plan d'expansion du Parc qui verra son emprise au sol augmentée de douze hectares et surtout l'arrivée de trois zones supplémentaires : Avengers Campus (en lieu et place d'une majeure partie de Backlot), une zone La Reine des Neiges et une zone Star Wars. À cela s'ajoutera un lac de trois hectares sur lequel des animations et spectacles seront organisés, des boutiques et des restaurants ouverts dans chacune des zones précitées. Et pour lancer un chantier d'une telle ampleur, le premier de cette envergure depuis l'ouverture du second Parc parisien, il est nécessaire de mettre en quarantaine des zones entières du site, réduisant ainsi son offre. Armageddon : Les Effets Spéciaux et Rock‘n’Roller Coaster avec Aerosmith sont ainsi les premières à être fermées début septembre 2019 pour le lancement du chantier de la zone Marvel tandis que Studio Tram Tour – Behind the Magic a fait son dernier tour de piste le 5 janvier 2020. Mais d'autres décisions de fermeture de certaines attractions semblent totalement irréfléchies face à celles fermées pour cause de travaux. C'est notamment le cas des deux salles de théâtre du Parc, Studio Theater et Animagique Theater. La première ne présente en effet, pour aucune raison apparente, aucun spectacle live depuis la Saison des Super Héros Marvel en 2019 (avec les représentations journalières de Marvel : L’Alliance des Super Héros) tandis que la seconde fait une pause après avoir proposé Mickey et le Magicien puis le spectacle saisonnier Mickey et le Big Band de Noël. L'absence de représentations simultanément dans ces deux salles pourtant au fort potentiel témoignent d'une part d'un gâchis des infrastructures présentes et d'autre part, d'une gestion chaotique des shows sur le Resort ; la fermeture d'un sur deux aurait pourtant permis de faire tourner au moins un spectacle tout en permettant aux équipes de préparer en coulisses les prochains shows dans l'autre. Pour couronner le tout, comme si cela ne suffisait pas, Stitch Live! affiche portes closes pour la semaine, décision sortant de nulle part et totalement inique face à la situation plus que préoccupante du nombre d'attractions restant ouvertes en cette semaine de janvier.
Enfin, la raison accessoire réside, quant à elle, dans l'enchaînement des saisons : la deuxième semaine de janvier 2020 se situe en effet à cheval entre deux saisons, celle de Noël (terminée le 6 janvier 2020) et la saison Légendes de la Force - Une Célébration Star Wars qui débute le 11 janvier 2020. Ainsi, les visiteurs se retrouvent dans une semaine exempte de saisons spécifiques et donc d'animations associées.

En cette triste première semaine de 2020, Disneyland Paris vient donc de battre plusieurs tristes records : celui de l'offre en divertissement la plus pauvre jamais proposée dans un Parc Disney, celui d'une expérience dégradée comme jamais, celui du pire rapport qualité / prix, celui de l'impréparation commerciale (le billet un jour / un Parc reste vendu pour le Parc Walt Disney Studios !)...
En un mot, le record de l'inconsistance !
La première destination touristique d'Europe est, sur ce coup-là, indéfendable et inexcusable. Il ne reste qu'à espérer que ce passage à vide ahurissant ne soit bientôt qu'un mauvais souvenir au profit d'un avenir radieux dans lequel le pire Parc à thèmes Disney jamais créé se retrouvera enfin au niveau des standards de la firme aux grandes oreilles...

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