Le Roi des Affiliés
Nid Obscur - 1

Titre original : Dark Nest I : The Joiner King Éditeur : Fleuve Noir Date de publication France : Le 28 septembre 2006 Genre : Science-fiction Label : Star Wars - Univers Légendes |
Auteur(s) : Troy Denning Autre(s) Date(s) de Publication : Del Rey (US) : Le 26 juillet 2005 Nombre de pages : 535 |
Le synopsis
La critique
Le Roi des Affiliés est le premier tome de la trilogie Nid Obscur se déroulant sept ans après la fin des évènements de la saga du Nouvel Ordre Jedi.
Le livre est écrit par Troy Denning. Né en 1958, il commence sa carrière dans le monde du jeu de rôle, notamment celui de Donjons et Dragons. C'est justement dans cet univers qu'il écrit son premier roman en 1989, Eauprofonde, un tome de la série La Séquence des Avatars dont l'action se situe dans le monde imaginaire des Royaumes Oubliés. Ce sera ainsi la première pierre d'une longue liste de roman dans cet univers. En 2001, Étoile Après Étoile lui fait intégrer la saga Star Wars avec ce qui reste sa seule contribution à la série Le Nouvel Ordre Jedi. Il signe en revanche en 2003, toujours pour la saga, le roman unique Le Fantôme de Tatooïne ainsi que deux nouvelles associées, The Corphelion Interlude et A Forest Apart, inédites en français. Il est ensuite l'auteur des trois tomes de la série Nid Obscur en 2005 (Le Roi des Affiliés, Le Secret des Killik et La Guerre de l'Essaim) mais aussi le co-auteur de la saga L'Héritage de la Force où il livre le troisième volet Tempête (2006), le sixième Enfer (2007) et le neuvième Invincible (2008). Il participe également à la série Le Destin des Jedi au sein de laquelle il écrit le troisième tome Abysse (2009), le sixième Vortex (2010) et le neuvième Apocalypse (2012). Sa dernière œuvre Star Wars remonte déjà à 2013 avec le roman unique L'Ultime Épreuve, le livre hors comics à être situé le plus loin dans la chronologie Légendes, et considéré de fait comme la conclusion de cet ancien univers de la saga.
La trilogie Nid Obscur se déroule donc sept ans après les évènements du Nouvel Ordre Jedi et constitue, au moment de sa publication, l’œuvre littéraire à se dérouler le plus loin dans le temps de la chronologie Star Wars. En réalité, cette histoire fait le pont avec une autre saga de grande ampleur, L'Héritage de la Force, qui sera publiée un an plus tard, en 2006 et s'étalera sur neuf romans. Dans le présent livre, la guerre contre les Yuuzhan Vong est désormais terminée et la paix est enfin revenue dans la Galaxie. Mais les Jeunes Jedi entendent un drôle d'appel de la Force provenant des Régions Inconnues. Sans penser aux conséquences de leurs actes, ils obéissent à leur instinct et se rendent sur place. Et peu importe si leur présence est susceptible de déclencher un conflit régional entre les Chiss et leurs voisins. À partir de ce bref synopsis, l'auteur va essayer de construire une menace qui nécessiterait l'implication des Jedi, qui plus est, en si grand nombre. Le souci est que le roman part sur des bases assez précaires, même s'il possède de bonnes idées. La lecture s'avère dès lors assez laborieuse car le récit n'est pas très palpitant, surtout qu'il donne l'impression - alors que ce n'est pas le cas - d'être une redite du Nouvel Ordre Jedi en moins ambitieux tout en attribuant un rôle ambigü à certains de ses personnages, pourtant attachants dans les précédents livres. Heureusement, quelques bon éléments font que l'ennui n'a pas totalement sa place.
Le premier défaut du roman vient sûrement de l'identité des antagonistes, ou du moins des adversaires que rencontrent les Jedi. Les Killiks sont en effet une race intelligente ayant l'apparence d'insectes géants. Ils fonctionnent en groupe avec une forte notion de conscience collective grâce à une sorte de mixte entre des émotions partagées et des impressions télépathiques. Considérée comme disparue depuis des siècles, l'espèce est restée discrète à l'abri des regards. Mais depuis quelques années, ses membres se montrent plus agressifs et plus entreprenants, inquiétant leurs voisins galactiques, les Chiss, qui défendent bec et ongle leur frontière. Les Killiks ont, qui plus est, les moyens de manipuler d'autres espèces pour les joindre à leur alliance télépathique, leur faisant perdre alors toute conscience individuelle. Le souci pour ces personnages est alors multiple. D'abord, l'apparence des Killiks n'est pas assez éloignés des Yuuzhan Vong pour ne pas y voir une inspiration, en moins réussie. Heureusement, de grosses différences persistent entre les deux : la race insectoïde est visible dans la Force tandis que les les Yuuzhan Vong ne le sont pas ; les esprits et les désirs des Killiks sont communs là où ceux des êtres extra-galactiques restent individuels même si les Yuuzhan Vong vivent tout de même dans des castes. Autre problème avec les Killiks, le fait qu'ils soient des être proches d'insectes ne les rend pas très attrayants.
Ce constat fait, le roman amène tout de même une excellente idée : celle de faire revenir des personnages disparus dans le roman Étoile après Étoile du Nouvel Ordre Jedi notamment le Chevalier Jedi Raynar Thul. Ce dernier a été créé dans la série de romans jeunesse Les Jeunes Chevaliers Jedi, avant d'apparaître lui-aussi dans les romans adultes en tant que Chevalier Jedi accompli. Lors de la guerre contre les Yuuzhan Vong, il participe à la bataille de Myrkr mais se retrouve seul et inconscient dans un vaisseau qui va être volé par la Sœur des Jedi Noirs, Lomi Plo et Welk. Les camarades de Raynar le croient donc disparu à jamais jusqu'à qu'ils reçoivent cet étrange appel de sa part des années plus tard. Ce qu'ils ne savent pas, et qu'ils vont découvrir, est que le vaisseau s'est écrasé sur la planète des Killiks et que le Chevalier est gravement brûlé suite à l'impact. Homme brisé, il devient UnuThul, le chef de la Colonie des Killiks. Mais grâce à des pouvoirs venus du maniement de la Force, il donne à l'espèce insectoïde une forte connexion entre les individus, comme ils en n'avaient jamais eue auparavant, développant leur désir d'expansion soi-disant pacifique. Jedi Raynar Thul pense ainsi que sa cause est juste mais il ne sait pas encore que les Killiks sont manipulés dans l'ombre...
L'autre souci du livre vient des personnages des jeunes Jedi qui répondent à l'appel de Raynar : Jacen Solo, Jaina Solo, Tahiri Veila, Zekk, Lowbacca, Tesar Sebatyne, Tekli et Alema Rar. Alors qu'ils étaient tous particulièrement attachants, le fait qu'ils se laissent autant manipuler est vraiment décevant de leur part, même si cela sert bien sûr le scénario. Mais ce faisant, ils sont particulièrement imbuvables, sûrs d'eux, persuadés d'agir pour le bien sans se rendre compte qu'ils sont les jouets d'une machination qui les dépasse ou du moins qu'ils croient maîtriser. Ils arrivent même à convaincre leur ancienne camarade Tenel Ka, la Reine Mère du Consortium d'Hapes, de prendre parti pour eux et pour les Killiks afin d'affronter les Chiss. Heureusement, les vieux personnages sont eux toujours autant sympathiques, en premier lieu Luke Skywalker, sa femme Mara Jade Skywalker, Leia Organa Solo et Han Solo. Ces vieux briscards portent vraiment l’intérêt du roman sur leurs épaules : Luke étant toujours aussi sage, Leia toujours autant diplomate, et Han cynique et rentre-dedans. Il sera également noté la présence de Ben Skywalker, le fils de Luke et Mara, qui a bien grandi depuis sa naissance durant la guerre contre les Yuuzhan Vong.
Le récit, quant à lui, arrive tout de même à proposer pas mal d'action tout comme des moments politiques intéressants. Le Roi des Affiliés offre ainsi des scènes où le Conseil Jedi affronte le chef de l'État de l'Alliance Galactique à propos de différends que son voisin Chiss a avec les Killiks. Ils demandent officiellement aux Jedi de ne pas s'en mêler. Les Maîtres Jedi essayent tout de même de comprendre ce qu'il se passe avec les plus jeunes. Entre dissimulation de toutes parts, complots et attentats, ils ont alors beaucoup à faire pour démêler le vrai du faux. Le roman se termine en outre sur une grande bataille spatiale où les Jedi doivent empêcher un conflit généralisé tout en affrontant les vrais responsables du conflit... Il reste alors à espérer que les deux autres tomes seront plus palpitants car le lecteur a quand même un peu de mal à s'intéresser à cette guerre tant la plupart des personnages, aussi bien les héros que les antagonistes, ont du mal à se rendre intéressants, dans leurs motivations ou leurs actions.
Le Roi des Affiliés est au final une entame de trilogie assez décevante. Si le plaisir de retrouver Luke, Leia et Han est intact, les jeunes Chevalier Jedi sont eux assez imbuvables tandis que les Killiks ne sont pas très intéressants. Les quelques bonnes idées du roman n'arrivent malheureusement pas à relever l'intérêt de l'ensemble.