Le Roi Lion et les Rythmes de la Terre

Le Roi Lion et les Rythmes de la Terre
L'affiche
Nom anglophone :
The Lion King: Rhythms of the Pride Lands
Date d'ouverture :
Le 30 juin 2019
Type de :
Spectacle
Crédit Photos :
Paul Malandain
Tom Bass
Musique :
Christophe Leclercq
Robert Fienga
Yaron Spiwak
Steve Sidwell

Le synopsis

Venue tout droit du continent africain, une tribu raconte la légende de Simba, jeune héritier au trône de la Terre des Lions, au travers de chansons, danses et costumes issus de coutumes locales. Le récit initiatique de Simba prend alors vie, le futur roi suivant un parcours semé d’embûches qui le mènera à accomplir son destin. Aidé par de fidèles alliés, il puise ainsi au fond de lui pour agir tel un grand homme et maintenir la symbiose du cercle de la vie.

L'expérience

En plein cœur de l’été, une troupe venue des terres nobles d’Afrique vient raconter la légende du Roi Lion au sein du Frontierland Theater. Le public installé dans les gradins se prépare à une plongée dans la savane africaine en chansons et en rythmes. Le noir s’empare de la salle tout entière lorsque l’histoire débute au petit matin, l’ombre de Rafiki surgissant au loin, ce chaman veillant sur les terres d’un certain monarque nommé Mufasa. Il crie au rythme des percussions Nants’ Ingonyama pour prévenir de l’arrivée du roi avant de chanter son prêche sur le cercle de la vie. Les habitants des environs se pressent alors autour des rochers pour accueillir comme il se doit le roi Mufasa et son jeune fils Simba, héritier du trône, empressé de suivre les traces de son père.

Le jeune prince se montre par la même occasion à son peuple afin de crier son impatience de devenir roi, le tout en chanson. Il est vite rejoint par son amie de toujours, Nala, avec qui il enchaîne quelques pas de danse. Les percussionnistes du village profitent alors de cette aubaine pour exprimer tout leur talent et faire danser en rythme toute la troupe. Un chœur est également de la partie afin de glorifier le désir du jeune prince qui appuie ainsi son message dans la joie et l’allégresse.

Cependant, un dénommé Scar, frère de Mufasa et sous des airs de sorcier de la contrée, ne voit pas tout cela d’un bon œil. Entouré de ses diaboliques acolytes, il prépare en fait les esprits à contrer son frère et à s’emparer du trône par la force. Son plan, qu’il exprime à haute voix, s’annonce des plus malfaisants. Il se sert alors de Simba comme appât et l’entraîne au fond d’un dangereux canyon afin que son père Mufasa vienne le secourir. Le stratagème s’avère payant pour Scar. Ayant sauvé son fils, Mufasa se voit à son tour pris au piège, bloqué sur une paroi, sans personne pour l’aider. Scar en profite pour terminer sa basse besogne en le laissant tomber de la falaise. Il accuse alors Simba en le convainquant à l’exil dans le but inavoué de s’emparer, lui, des anciennes terres de son défunt frère.

Après un long périple, le jeune prince atterrit dans la jungle où il fait la connaissance de deux êtres formant un duo pour le moins atypique. Timon et Pumbaa, deux autochtones, lui font alors part de la philosophie de vie à adopter pour vivre sans tracas : Hakuna Matata ! Peu convaincu au départ, Simba se laisse peu à peu tenter, voyant l’ambiance magique qui règne au domicile de ses nouveaux camarades. Métamorphosé, le jeune lion semble avoir trouvé un nouveau foyer. Pendant ce temps, Nala, son amie d’enfance, restée sur ses terres d’origine désormais aux mains du terrifiant Scar, se désespère de voir son pays sombrer dans la peine et la souffrance et semble, avec l’aide des forces spirituelles de sa communauté, crier à l’aide.

Cependant et avec l’aide de Rafiki, qui veille sur Simba depuis sa naissance, Nala retrouve après un long voyage son fidèle partenaire au cœur de la jungle. Entourés de merveilleuses créatures et de fleurs roses qui poétisent cet instant suspendu, les deux semblent enfin réaliser qu’un amour sincère les lie et s'avouent l'un l'autre leurs sentiments réciproques. Ils s’endorment ensemble sous une pluie d'étoiles et les regards émus des nouveaux camarades du prince, Timon et Pumbaa. Mais Simba ne semble pas réellement apaisé. La présence de Nala ravive en effet chez lui de douloureux souvenirs comme la mort de son paternel, Mufasa, qui lui manque terriblement. Rafiki apparaît alors subitement et interpelle Simba pour lui démontrer que son père vit toujours en lui et qu’il saura trouver la force nécessaire pour faire ce qui est juste. Véritable révélation pour le jeune lion, il sait dorénavant comment agir.

Le voilà alors reparti vers sa terre natale, afin de défier Scar, le traître à sa patrie. C’est alors qu’un duel féroce débute entre les deux qui, comme suspendus dans les airs, ne se ménagent pas tant l’animosité est palpable. Dans un dernier élan, Simba prend finalement le dessus sur son vieil oncle qui se voit vaincu à son tour par l’héritier légitime des anciennes terres de Mufasa. Simba est alors célébré par son peuple qui acclame son nouveau souverain. Le jeune roi accompagné de la bienveillante Nala règne désormais sur les terres de son père, le cercle de la vie peut reprendre son cours dans une complète harmonie.

La critique

rédigée par Tom Bass
Publiée le 10 mai 2021

Été 2019, le monde voit arriver sur grand écran l’adaptation du classique d’animation, Le Roi Lion, intégralement réalisée en images de synthèses. L’occasion pour Disneyland Paris de lancer une toute nouvelle saison inédite : Le Festival du Roi Lion et de la Jungle. Le succès est tout de suite au rendez-vous et le public s'enthousiasme pour les différents spectacles proposés autour des films Le Roi Lion et Le Livre de la Jungle. Des animations telles que Le Rythme de la Jungle, Timon’s « MataDance » ou encore Le Village « Djembe Joy » sont en effet offertes aux visiteurs et l’emballement autour de cette saison ne se fait pas attendre. Une des raisons principales de ce succès est d'ailleurs le spectacle Le Roi Lion et les Rythmes de la Terre, accueilli par le tout nouveau Frontierland Theater.

C’est devenu une habitude, Disneyland Paris propose désormais à ses visiteurs des spectacles dignes des plus grands théâtres de Broadway avec des moyens de production colossaux et des équipes artistiques et techniques toujours à la recherche de la perfection. Après les excellents spectacles La Forêt de l'Enchantement : Une Aventure Musicale Disney, Mickey et le Magicien ou encore Mickey et le Big Band de Noël, les équipes de la division Spectacles offrent ainsi à nouveau un show de grande classe. Christophe Leclercq, metteur en scène historique du Parc Disneyland, est alors choisi pour porter ce projet, et ce, dès la fin de 2016 lors des premières séances de travail. Le but étant de proposer une expérience fondamentalement différente de tout ce qui pouvait déjà exister, Le Roi Lion et les Rythmes de la Terre se veut un spectacle inédit qui, en plus de s’éloigner de la comédie musicale de Disney Theatrical Productions, s’écarte également de Legend of the Lion King au Magic Kingdom ou encore de La Légende du Roi Lion, sorte d’héritier du musical de Broadway, joué à Videopolis entre 2004 et 2009 et qui avait déjà fait le choix de créer des personnages humains racontant l’histoire du (Le) Roi Lion.

Le parti pris est donc à nouveau de ne pas transposer l’aspect animal du film d’animation sur scène et de mettre de côté la dramaturgie des dialogues pour se concentrer uniquement sur la musique et bien sûr l’aspect visuel qu’implique l’histoire, un processus qui demande évidemment un travail d’adaptation d’envergure. Aussi, le spectacle se veut comme un véritable hommage aux traditions africaines, ce qui inspire alors les costumes, les arrangements musicaux et le décor. Les équipes de Christophe Leclercq investissent pour cela le tout nouveau Frontierland Theater qui offre une configuration fermée, dite en « boîte noire », et de meilleures possibilités en termes de mise en scène par rapport à son prédécesseur, The Chaparral Theater, qui disposait d’une salle semi-couverte laissant entrer la lumière du jour.

Ce tout nouveau théâtre se voit alors équipé d’un matériel ultra-moderne qui permet de concentrer la lumière sur différentes zones de la scène et de créer un univers unique sur chaque numéro, accompagné d’un système sonore dernier cri proposé par John Moine de Russy, ingénieur et consultant sur le projet, offrant lui aussi une expérience hautement immersive. Au mécanisme imposant, ce système quasi-unique au monde (à son installation au Frontierland Theater, seules trois autres salles en bénéficient dans le monde, à New York, Singapour et Sydney) est couplé à l'utilisation de trackers pour les chanteurs, permettant au son de leur voix de se déplacer sur scène en fonction de leurs positions. Malgré l’incohérence thématique du site de Frontierland pour accueillir ce spectacle sur l’univers du (Le) Roi Lion, les équipes artistiques bénéficient alors d’un outil de pointe pour offrir un spectacle de grande qualité.

Visuellement tout d’abord, le show est une vraie réussite. L’aspect rythmique, mis en avant au point d'être mentionné dans le titre, est flagrant. Le décor conçu par Bradley Kaye, Principal Art Director de Disney Parks, Experiences and Products ayant déjà travaillé sur la Jedi Training Academy, est en effet composé d’immenses percussions africaines de type djembés et remplit les quarante mètres de largeur du plateau, les plus gros tambours faisant deux mètres cinquante de haut et huit mètres de large. Les personnages évoluent ainsi tout au long du spectacle sur ces instruments imbriqués les uns dans les autres qui sont en mouvement constant de rotation et de bascule afin d’embrasser au mieux la mise en situation d’une scène. Les costumes, très riches en couleurs et en références et dessinés par Mirena Rada, une designer reconnue dans le milieu de la comédie musicale et des Parcs Disney, évoquent les personnages de l’histoire du film sans jamais chercher à transformer les interprètes en animaux, tout en distillant quelques rappels et s’éloignant suffisamment de ceux de la comédie musicale de Broadway.

Au total, environ quatre-cents costumes ont été fabriqués pour assurer le spectacle, véritable hommage à la fois aux personnages du film mais aussi aux traditions africaines. Sur certains tableaux, les spectateurs peuvent reconnaître les boubous, tenues traditionnelles de l’Afrique noire, les gabrielles, éléments de costume placés sur les épaules sur lesquels sont accrochés des poils colorés dans la teinte d’une crinière de lion, le tout en matières nobles telles que le cuir ou l’alcantara, ou encore les tresses portées par les personnages principaux, technique de coiffure propre aux peuples du continent africain.

La musique, élément central du spectacle, reste le moteur d’un ensemble artistique magistralement orchestré. Les titres d’Elton John, Hans Zimmer mais également ceux de Lebo M, introduits pour la première fois en 1995 sur l’album Rhythm of the Pride Lands (qui donne donc son nom au spectacle) puis utilisées dans le spectacle de Broadway et dans Le Roi Lion 2 : L'Honneur de la Tribu, sont présents dans le show dans des versions plus courtes et dans l’ordre de leur apparition dans l’histoire du film. Seulement, les équipes du Parc Disneyland ne se sont pas contentées de jouer à l’identique ce qui avait déjà été fait par le passé. Tous les morceaux ont en effet été réarrangés tandis que Christophe Leclercq et Robert Fienga, Senior Manager Musique à Disneyland Paris, supervisés par Yaron Spiwak, producteur à la branche musique de Walt Disney Imagineering ont fait appel à Steve Sidwell, un arrangeur et chef d’orchestre britannique qui s’attèle à la lourde tâche de rafraîchir la magnifique partition du (Le) Roi Lion sans pour autant la dénaturer.

La bande-son est ainsi enregistré à Londres avec l’aide des plus talentueux musiciens londoniens dans le somptueux cadre de l’Angel Recording Studio avec à disposition un orchestre symphonique, un big band, une section rythmique, plusieurs chœurs ainsi que pléthore d’instruments dits ethniques tels que des djembés, tamas, kalimbas, une kora, des congas et bongos, le tout en provenance des quatre coins de l’Afrique. Le résultat sur scène, complété par la présence de quatre percussionnistes en live lors des spectacles, est particulièrement réussi. Embrassant un maximum de styles musicaux, la bande-son remplit parfaitement son rôle avec quelques versions étonnantes, notamment sur les titres I Just Can’t Wait to be King et Hakuna Matata avec des airs d’une musique de Stevie Wonder emplie de soul et de gospel ou encore sur le morceau Be Prepared, à la manière d’un tango argentin.

Le reste de la musique est surtout centré sur l’aspect rythmique et les traditions africaines propres à la partition originale, le tout rendant hommage au film tout en permettant de suivre l’histoire malgré l’absence de dialogues. La bande-son du spectacle sera d’ailleurs adaptée en support physique par Walt Disney Records, avec la sortie de l’album The Lion King & Jungle Festival - Rhythms of the Pride Lands début septembre 2020 sur les plateformes de streaming et de téléchargement puis en octobre de la même année en version physique à Disneyland Paris, renouant ainsi avec cette honorable tradition des CD produits autour des différents spectacles et animations du Resort. Pour ce faire, des maquettes des chansons enregistrées avec des chanteurs de studio ont été utilisées alors que d’autres titres ont été enregistrés de nouveau, le CD ne contenant donc pas d’enregistrements live du spectacle.

Pour composer le casting, des auditions de grande envergure ont été organisées où pas moins de deux-cent-trente chanteurs, une centaine de gymnastes et cinq-cent-trente danseurs se sont présentés. Finalement, la troupe, qui compte un total de soixante-dix artistes, dont vingt-deux chanteurs, dix-huit acrobates et dix-huit danseurs, est elle aussi impressionnante de talent et de diversité avec neuf nationalités différentes. Pour ce qui est des chanteurs et artistes principaux, quelques visages habitués des productions Disney sont présents sur le spectacle. Peut être cité Thierry Picaut, déjà présent en 2006 sur La Légende du Roi Lion à Disneyland Paris et doublure au Théâtre Mogador dans la version de Broadway, qui tient le rôle du jeune Simba en alternance avec Manu Vince, un autre habitué de Disneyland Paris, vu quelques années auparavant dans Mickey et le Big Band de Noël.

Mélina Mariale, une habituée des planches parisiennes, occupe elle le rôle de Nala tandis que Tony K. Irving, artiste américain, prend les traits de Rafiki et redonne au personnage sa dimension masculine, après avoir été incarné par des interprètes féminines dans la version de Broadway. Alexandre Faitrouni, vu à Mogador dans La Belle et la Bête en 2013 ainsi que dans Grease en 2017, prend le rôle de Timon tandis que Yoann Launay, découvert dans The Voice en 2015, assure celui de Pumbaa. Ce casting de haut vol interprète donc parfaitement les chansons connues du public et honore le challenge de rendre les personnages plus humains que jamais. Les chanteurs sont également entourés d’un chœur swahili, de danseurs emmenés par la chorégraphe Cathy Ematchoua et d’une troupe de dix-huit acrobates dont certains proviennent du prestigieux Cirque du Soleil ou du show The House of Dancing Water à Macao. Car l'une des originalités du spectacle est bien la dimension aérienne avec la présence d’agrès et l’installation de sept machines de vol pour les acrobates permettant de rajouter à la mise en scène une touche de grâce, de hauteur et de grandeur, lui donnant une dimension spectaculaire.

Le spectacle débarque donc à Disneyland Paris à la fin juin 2019 à l’aide d’un grand renfort de promotion. La capitale est pour l’occasion couverte d’affiches catapultant Le Festival du Roi Lion et de la Jungle au sommet des esprits. Une campagne publicitaire est d’ailleurs spécialement développée à la Gare de Lyon pour quelques semaines, transformant la gare parisienne en « Gare du Lion » tandis que les artistes de la troupe viennent même surprendre les passagers au matin du 6 juin 2019 pour reprendre leur version de Circle of Life créant l’évènement au cœur de Paris. Une magnifique affiche reprenant le personnage de Rafiki est également conçue pour promouvoir le spectacle au sein du Resort et une gamme de produits dérivés est spécialement créée autour du spectacle, une occurrence assez rare au sein des Parcs Disney pour que cela soit mentionné. Fait tout aussi rare, le spectacle a eu le droit à la diffusion d’une captation nommée Projection Exclusive : Le Roi Lion et les Rythmes de la Terre à Studio Theater, et ce, tout au long de la saison. Enfin, dans le cadre de la promotion de la production et en guise de making-of, le documentaire Explorez le Festival du Roi Lion & de la Jungle est diffusé sur la chaîne YouTube de Disneyland Paris et retrace, entre autres, la création du spectacle.

Dès le 30 juin 2019, les spectateurs ont la possibilité d’assister au spectacle et de se laisser immerger dans cet univers tant adulé depuis 1994, année de sortie du film. Le tableau d’introduction lancé sur Nants’ Ingonyama/The Circle of Life fait en sorte de plonger instantanément le public dans une ambiance des plus dépaysantes grâce notamment aux percussions qui retentissent dès les premières secondes. Les chorégraphies à la fois modernes et fidèles à la culture africaine subliment le début du show et promettent de beaux moments pour la suite. Première surprise, les spectateurs découvrent, aux côtés de son père Mufasa, un Simba plus humain que jamais et déjà jeune adulte avant que ne commence le morceau I Just Can’t Wait to Be King. Pas de Zazu à l’horizon, le personnage de Mufasa se permet de le remplacer en donnant la réplique à son fils, tandis que ce dernier danse en compagnie de Nala dans une ambiance gospel. Ce morceau est d’ailleurs l’occasion d’aussitôt mettre en valeur les percussionnistes de l’animation à travers un interlude musical pendant que les premiers acrobates prennent possession des agrès disposés aux extrémités de la scène.

Le tableau suivant, Be Prepared, est l’occasion pour le public de découvrir de sublimes costumes dont celui de Scar, qui trône dans une superbe tenue de sorcier attaché d’une gabrielle rappelant la crinière, accompagné de ses acolytes, sortes de créatures diaboliques, dont la tenue et notamment le masque rendent un très bel hommage aux hyènes des films. Suit alors un tableau très contemplatif expliquant la mort de Mufasa, où les effets de jet de fumée et la rotation du décor narrent quasiment à eux seuls ce moment marquant de l’histoire. Pas le temps toutefois de s’émouvoir, alors que s'ensuit le très coloré Hakuna Matata marquant le retour des acrobates et l’apparition de Timon et Pumbaa dont les costumes font une nouvelle fois grande impression à l’instar de la queue de pie de Timon et et ses imposantes chaussures. D’inoubliables moments de grâce sont aussi au programme de ce passage, notamment sur le morceau Shadowland, tiré, à l’image du musical de Broadway, de l'album Rhythms of the Pride Land, où danseurs et acrobates se mettent une nouvelle fois en valeur sur des spirales qui sont comme suspendues dans le ciel et où évoluent ces artistes qui rappellent certains des plus beaux numéros du monde du cirque.

Non moins charmante, la scène suivante se compose de danseurs équipés de grands éventails majestueux formant des fleurs une fois enroulés, spécialement confectionnés par les équipes de couture de Disneyland Paris en utilisant des techniques de teinture, de peinture et de projections. Ces derniers subliment la chanson Can You Feel the Love Tonight se concluant par une pluie d'étoiles où apparaît par la suite le personnage de Rafiki, tandis que le chœur porte de manière admirable le morceau Endless Night/He Lives In You. Les derniers instants du spectacle se veulent également grandioses avec notamment le duel final entre Scar et Simba, magistralement chorégraphié et exécuté par deux acrobates réinterprétant dans les airs le fameux combat pour un résultat à la fois fascinant et mystique.

Le tableau final est d'ailleurs à la hauteur de l'ensemble de l'œuvre avec notamment une sublime version de la musique Busa dont la rythmique est familière avec le rock avant de terminer sur le mythique Circle of Life. Il est important de préciser également sur ce spectacle la présence, discrète mais notable, de comédiens malentendants, fait inhabituel à Disneyland Paris dans un show d’une telle envergure. Ces interprètes offrent alors au public une performance en chansigne rendant le show encore plus inclusif. Seul petit regret, la présence trop discrète du personnage de Mufasa, qui n'apparaît que peu au début et que le public n’a pas l’occasion d’entendre chanter. Autre bémol, l’usage exclusif de la langue anglaise qui peut empêcher les plus jeunes de suivre le déroulé de l’histoire construite exclusivement en chansons, sans dialogues.

Suite au succès de cette première saison, les équipes de Disneyland Paris décident de rempiler en 2020 pour faire revivre au public l’émotion du Festival du Roi Lion et de la Jungle et son spectacle-phare Le Roi Lion et les Rythmes de la Terre. Seulement, la pandémie de COVID-19 vient bouleverser cette reprise, décalant la première représentation au weekend du 15 août 2020 à Frontierland Theater, un mois après la réouverture du Resort au public. Malgré ce contexte bien particulier, le metteur en scène Christophe Leclercq ne s’est pas contenté de reprendre à l’identique le format de 2019 mais s’est plutôt investi pour aller encore plus loin dans la mise en scène. Si près de la moitié du casting original de 2019 revient, quelques changements ont été opérés. Des détails de mise en scène ont en effet été ajustés ce qui influe par exemple sur certaines entrées de personnages sur les morceaux Circle of Life, Be Prepared ou encore Shadowland ainsi que sur le positionnement des comédiens sur scène. Certaines chorégraphies et acrobaties ont été changées avec notamment la présence d’un nouvel agrès en mât pendulaire ainsi que l’ajout d’une soliste montant jusqu’à six mètres de haut et donnant une sensation d’intensité parfois supérieure à la version de 2019.

La bande-son a été remixée directement au sein du Frontierland Theater avec pour but de rendre la musique plus immersive et dramatique. Mais le changement le plus visible est celui effectué sur les jeux de lumière. Tim Lutkin, ayant déjà travaillé sur Mickey et le Magicien ou Marvel : L’Alliance des Super Héros, reprend le flambeau sur cet aspect du spectacle et incite d’ailleurs les équipes à rajouter du matériel supplémentaire. Ces modifications se traduisent par des effets beaucoup plus denses et des espaces de jeu plus marqués, rendant le spectacle encore plus impressionnant aux yeux du public pour un résultat très fourni mais réussi. Malheureusement et après moins de quinze jours d’exploitation, le show se voit stoppé par les équipes du Parc dans des circonstances assez obscures. Si Disneyland Paris évoque des problèmes d’ordre technique, il semblerait que la crise sanitaire rattrape les équipes Spectacles et bouleverse alors l’organisation des spectacles, y compris la reprise espérée dans un nouveau format du (Le) Rythme de la Jungle au Parc Walt Disney Studios.

Ailleurs dans le monde, la légende du Roi Lion est une source d’inspiration intarissable pour les Imagineers qui multiplient les façons de raconter le parcours de Simba, permettant par là même de célébrer la richesse de la culture africaine. Alors qu’à Disneyland Paris, Le Roi Lion et les Rythmes de la Terre se distingue par son approche moins animalisée du récit africain, d’autres spectacles des Parcs Disney prennent leurs racines dans la comédie musicale de Broadway Le Roi Lion, à l’instar de Festival of the Lion King à Disney’s Animal Kingdom dès 1998 au Camp Minnie-Mickey (puis dans la section Africa du Parc dès 2014) et à Hong Kong Disneyland au sein du Theater in the Wild à Adventureland dès 2005. Le Roi Lion prend une nouvelle forme en 2019 avec l’arrivée du spectacle Tale of the Lion King à Disney California Adventure, où l’histoire de Simba est narrée par les Storytellers of the Pride Lands.

Véritable hommage au (Le) Roi Lion et aux arts du spectacle vivant, Le Roi Lion et les Rythmes de la Terre réussit parfaitement sa mission : celle de rappeler au public la magnifique histoire du film tout en s’en éloignant afin de proposer une version totalement originale. Offrant des prestations de danseurs et chanteurs en direct dignes des plus grandes salles de Broadway, Le Roi Lion et les Rythmes de la Terre est l'une des plus belles réussites de Disneyland Paris et sans aucun doute un spectacle qui aura marqué les visiteurs estivaux du Resort.

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