Smoke
L'écran titre
Titre original :
Smoke
Production :
Walt Disney Productions
Date de diffusion USA :
Le 01 février 1970 (première partie)
Le 08 février 1970 (deuxième partie)
Genre :
Comédie dramatique
Date de sortie cinéma Angleterre :
1970
Réalisation :
Vincent McEveety
Musique :
Robert F. Brunner
Durée :
90 minutes

Le synopsis

Chris a du mal à accepter le remariage de sa mère et l'autorité de son beau-père. Alors qu'il trouve un jour un berger allemand, errant et blessé, il décide de s'en occuper mais en le cachant à sa famille...

La critique

rédigée par
Publiée le 28 janvier 2019

Smoke est un téléfilm diffusé, en 1970, sur NBC, dans l'émission hebdomadaire, nouvellement renommée, The Wonderful World of Disney et héritière du show d'ABC créé en 1954 par Walt Disney lui même et intitulé Disneyland.

En apparence, Smoke laisse à penser qu'il s'agit d'une histoire d'amitié entre un garçon et son chien. Les studios Disney renoueraient ainsi avec une thématique très présente dans leur filmographie aussi bien au cinéma comme dans Fidèle Vagabond (1957) ou Compagnon d'Aventure (1962) qu'à la télévision comme dans Jacky et Poildur (1964). Néanmoins, ici, l'amitié entre Chris et Smoke se révèle vite n'être qu'un prétexte au récit. Certes, il comporte de nombreuses scènes entre le chien et le garçon mais étonnamment le cœur et l'émotion du film ne viennent pas de là. Ici, il ne s'agit que de la conséquence d'un problème antérieur. Quand le jeune Chris choisit de s'occuper du chien blessé, et qu'il se prend d'amitié pour lui, c'est en réalité un moyen pour l'adolescent de 14 ans à la fois de grandir, de mûrir et de prendre des responsabilités mais aussi de désobéir à sa famille pour une cause qu'il estime juste : sauver un animal souffrant.

Au delà de la mission qu'il se donne, le vrai intérêt du téléfilm se trouve dans la relation qui lie Chris à son beau-père Cal. L'adolescent n'accepte en effet pas le remariage de sa mère veuve. Il refuse ainsi l'autorité de son beau-père, un homme bon et patient tout en ayant des principes cohérents d'éducation. Encaissant les coups d'humeur de l'adolescent, il souffre en réalité, sans jamais s'en plaindre, de la façon dont le traite son beau-fils, lui qui veut juste tout faire pour remettre le garçon sur le bon chemin.
Smoke sait alors parler juste et toucher au cœur les téléspectateurs à grand renfort de petites scènes de vie et de dialogues bien sentis entre ses protagonistes. Le téléfilm est certes simple mais brille dans l'écriture de ses personnages. Il sera peut-être juste regretté une scène vers la fin où Chris vit un traumatisme qui lui rappelle la mort de son père. Cette séquence tombe, en effet, un peu comme un cheveu sur la soupe et résout bien trop facilement son conflit intérieur sans compter que visuellement, elle n'est pas franchement réussie. Il n'empêche, elle ne gâche pas la superbe morale qui explique qu'il faut être un enfant pour s'enfuir de chez soi mais un adulte pour savoir revenir.

Côté casting, le téléspectateur redécouvre un jeune acteur, un certain Ronny Howard, connu désormais sous le nom de Ron Howard, amené à devenir populaire et développer une longue histoire avec The Walt Disney Company.
Né le 1er mars 1954, il commence à tout juste 18 ans sa carrière d'acteur dans Frontier Woman, un film d'un petit studio. Il joue ensuite dans quelques œuvres Disney : les téléfilms A Boy Called Nuthin' (1967) et Smoke (1970) ainsi que le film de cinéma Le Pays Sauvage (1971). En 1973, il se fait remarquer dans le film de George Lucas American Graffiti pour Lucasfilm Ltd. avec son personnage de Steve, rôle qu'il reprend en 1979 dans la suite More American Graffiti. Mais la consécration vient avec sa prestation du jeune Richie Cunningham dans la série rock n'roll Happy Days de 1974 à 1980 pour Paramount. Pourtant, intéressé depuis très jeune par la réalisation, son premier grand succès personnel lui vient en 1984 avec Splash, le tout premier film du nouveau label Disney, Touchstone, et qui va aussi révéler l'acteur Tom Hanks. Il reviendra travailler pour le label sur les films La Rançon avec Mel Gibson en 1996 et De l'Ombre à la Lumière avec Russel Crowe en 2005. En 1988, il retourne chez Lucasfilm Ltd. en tant que réalisateur et offre le merveilleux film de heroïc fantasy, Willow tandis qu'il est choisi pour réaliser en urgence le film Solo : A Star Wars Story qui sort en 2018.

Le jeune acteur livre ici une prestation convaincante non seulement dans son amitié avec Smoke mais également dans sa relation avec sa famille. Une scène en particulier mérite l'attention : celle où il prononce la phrase de trop vis-à-vis de son beau-père et du remariage de sa mère. Il se rend alors compte qu'il les a profondément blessés mais que, malheureusement, le mal est fait. Rien que sur l'échange de regards, le téléspectateur ressent la douleur de chacun : la culpabilité pour le fils, la profonde déception pour le beau-père et la tristesse pour la mère.

Le reste du casting participe également beaucoup à la réussite du téléfilm. Earl Holliman (qui sera revu dans le téléfilm Disney de 1973, The Boy and the Bronc Buster) joue ici le beau-père, Cal Finch, particulièrement convaincant. Il arrive, en effet, à donner beaucoup de chaleur à cet homme qui cherche sa place dans cette famille recomposée. Fran Fitch, la mère, est elle campée par Jacqueline Scott (Le Fantôme des Cyprès) qui essaye tant bien que mal de servir de ciment à sa nouvelle cellule familiale. Le rôle de la très sympathique petite soeur Susie est, pour sa part, tenu par une Pamelyn Ferdin vraiment attachante qui montre tout son amour pour son frère se rangeant toujours de son côté. Enfin, il sera amusant de noter que le père décédé de Chris, qui peut être vu rapidement dans le film dans une courte scène, est joué par Rance Howard, le véritable père de Ron Howard.

Derrière la caméra, c'est aussi un réalisateur connu des studios Disney, Vincent McEveety, qui se charge de mettre en image l'histoire de cette comédie dramatique. S'il propose une réalisation convenue, il sait néanmoins parfaitement mettre en avant ses personnages et rendre les dialogues particulièrement touchants. 
Vincent McEveety est né le 10 août 1929. Il se fait un nom dans le monde de la télévision pour avoir signé de nombreux épisodes de séries cultes comme Les Deux Font la Paire, Supercopter, Les Incorruptibles, Star Trek, Magnum, Columbo, Arabesque, Huit, ça Suffit, Perry Mason, Bonanza... Les studios Disney remplissent toutefois l'essentiel de sa carrière. Ainsi, il commence pour eux à la télévision en 1964 avec Les Tribulations d'Hector le Chien et travaille ensuite aussi bien sur des longs-métrages cinéma comme La Cane aux Œufs d'Or (1971), Les Aventures de Pot au Feu (1972), Charley et l'Ange (1973), Superdad (1974), Un Cowboy à Hawaï (1974), L'Homme le Plus Fort du Monde (1975), Gus (1976), Le Trésor de Matacumba (1976), La Coccinelle à Monte-Carlo (1977), Le Retour du Gang des Chaussons aux Pommes (1979) ou La Coccinelle à Mexico (1980), des téléfilms comme Smoke (1970), Menace on the Mountain (1970), Le Fantôme des Cyprès (1977) ou Ask Max (1986), que des séries télévisées comme Herbie, un Amour de Coccinelle (1982) et Le Chevalier Lumière (1986).

Smoke est au final un téléfilm qui étonne. Alors que le spectateur s'attend principalement à une histoire d'amitié entre un garçon et son chien, il se retrouve en réalité face un drame familial qui le touche plus qui ne l'aurait cru. Une vraie bonne surprise à ne pas négliger !

À noter

Smoke a une droit à une sortie cinéma à l'international, en particulier en Angleterre où il débarque en salles en 1970, en première partie d'une combinaison avec une ressortie de Pinocchio.

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