Raiponce et le Grand Arbre
L'écran titre
Titre original :
Rapunzel's Tangled Adventure : Rapunzel and the Great Tree
Production :
Disney Television Animation
Date de diffusion USA :
Le 17 mars 2019
Genre :
Animation 2D
Réalisation :
Tom Caulfield
Stephen Sandoval
Musique :
Alan Menken
Glenn Slater
Durée :
45 minutes
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Les Rochers Noirs amènent Raiponce et ses amis au Grand Arbre, un arbre très ancien de la taille d'une montagne. Ils tombent alors sur l'impitoyable Hector et découvrent l'incantation de la Pierre de Lune...

La critique

rédigée par
Publiée le 14 avril 2019

Raiponce et le Grand Arbre est le cinquième téléfilm dérivé de Raiponce - La Série produit tout spécialement pour le réseau de télévision, Disney Channel. Il sert également de milieu de saison pour la deuxième saison intitulée en anglais : Rapunzel's Tangled Adventure.

Après le rachat de Pixar, l'arrivée de John Lasseter à la tête des Walt Disney Animation Studios donne le coup d'envoi à une stratégie éditoriale pour redonner au label historique de Mickey sa splendeur d’antan. L'important pour le créateur de Toy Story est d’abord de hiérarchiser les priorités. La première consiste à remettre sur les rails des projets mal engagés. Il commence sur Bienvenue chez les Robinson en le remaniant dans la mesure du possible vu son état d'avancement. Il recadre ensuite complètement Volt, Star Malgré Lui pour le rendre plus disneyen. La seconde étape est de faire revivre l'animation Disney en s’appuyant sur les fondamentaux qui parlent au public. Il relance ainsi l'animation 2D avec La Princesse et la Grenouille - succès d’estime - puis crée un film de princesse en animation assistée par ordinateur (Raiponce), démontrant ainsi que cette technique d’animation est tout à fait apte à soutenir des histoires à la Disney, intemporelles et dignes de celles ayant marqué les années 90.

Raiponce devient alors un vrai phénomène comme les Walt Disney Animation Studios n'en avaient plus connu depuis plus de dix ans : les critiques sont sur lui plus que positives et le public est conquis. Malgré 260 millions de dollars de budget, le film est un succès commercial engrangeant 591 millions de dollars de recettes à travers le monde dont 200 millions rien qu'aux États-Unis. En France, l'opus signe un joli score avec plus de 4 millions d'entrées.
Pour surfer sur son succès, les Walt Disney Animation Studios proposent en 2012 un court-métrage, Le Mariage de Raiponce, diffusé en première partie de la ressortie 3-D de La Belle et la Bête pour les États-Unis et de celle du (Le) Roi Lion pour la France. Bien que certains bruits parlaient de la possibilité d'une suite au cinéma, l'idée n'a, en réalité, jamais été sérieusement envisagée par les réalisateurs du premier opus qui partent rapidement sur d'autres projets : Zootopie pour Byron Howard et Gigantic pour Nathan Greno, avant que ce film ne soit finalement repoussé sine die.

Les studios Disney n'abandonnent tout de même pas leur idée de capitaliser sur la franchise Raiponce qui vit toujours aussi bien que cela soit en produits dérivés ou dans les Parcs à thème. Ils vont ainsi reprendre une option mise de côté depuis une dizaine d'années faute de films suffisamment populaires : une déclinaison sur le marché de la télévision. Depuis Kuzco, l'Empereur Mégalo et la série de 2006, Kuzco, Un Empereur à l'École, aucun opus récent des Walt Disney Animation Studios ne s'est vu, en effet, adapté sur le petit écran. Le succès de La Garde du Roi Lion redonne de son intérêt à la démarche qui se voit appliquée à Raiponce donnant lieu à la création d'une série télévisée dérivée. Disney Television Animation produit ainsi la logiquement nommée Raiponce - La Série et, afin de l'installer comme il se doit, lui adjoint un téléfilm pilote d'une heure, Raiponce : Moi, J'ai Un Rêve. Il s'agit d'un procédé classique que la filiale télévisée utilise régulièrement pour ses séries événement comme cela a été le cas avec Princesse Sofia : Il Était une Fois une Princesse en 2012 pour lancer la série Princesse Sofia ou alors La Garde du Roi Lion : Un Nouveau Cri qui entamait les aventures de Kion et ses amis.

La meilleure idée de Raiponce - La Série est clairement son visuel. Il est évident que la télévision n'aurait pas eu le budget nécessaire pour proposer une qualité d'images aussi belle que celles du film. Pour palier ce problème, le responsable du projet, Chris Sonnenburg, a donc l'excellente idée de prendre un virage radical. Au lieu de recourir à de la 3D bas de gamme, comme cela peut être le cas sur Princesse Sofia ou Elena d'Avalor, il préfère, en effet, partir sur un aspect 2D. Attention tout de même, il n'est pas question ici de dessins sur papier mais bien d'une animation 3D aux rendus aplatis, utilisant la technique qui a déjà fait ses preuves sur les séries La Garde du Roi Lion ou Mickey Mouse. Pour légitimer plus encore ce choix, Chris Sonnenburg reprend le style très présent dans le long-métrage originel signé de Claire Keane, la fille de Glen Keane, à l'origine des dessins que Raiponce dessinait sur les murs intérieurs de sa tour. Ainsi, à l'image du carnet personnel présent dans le téléfilm, l'histoire est racontée par Raiponce comme si elle dessinait elle-même ses aventures. L'astuce narrative est intéressante car elle est vraiment crédible par rapport au personnage. En outre, le visuel obtenu est d'une beauté renversante même s'il demande un petit temps d'adaptation par rapport à la stylisation différente du film. Le rendu est, à l'évidence, l'un des grands points forts de la série et des téléfilms qui en découlent.

À l'image de Raiponce : Le Rôle d'une Reine dans la Saison 1, les créateurs de la série propose donc un épisode long en milieu de saison destiné à faire avancer le fil rouge de l'histoire. Le téléfilm introductif de cette nouvelle saison, Raiponce : Au-Delà des Murs de Corona, permettait, en effet, d'ouvrir la série vers de nouveaux horizons envoyant la princesse Raiponce, accompagnée de ces amis, vivre un périple en dehors de son pays. Ce dernier était sympathique mais laissait tout de même le téléspectateur un peu sur sa faim voulant absolument en apprendre plus que cette entame frustrante aux multiples pistes ouvertes sans qu'aucunes ne soient refermées. Le nouveau téléfilm permet donc de faire avancer le récit en proposant des éléments qui épaississent le mystère des fameux Rochers Noirs. Son récit a aussi l'excellente idée de résumer ce qu'il y a à savoir pour les téléspectateurs occasionnels ainsi que ceux qui ne suivraient que les téléfilms longs et feraient l'impasse sur les épisodes "normaux". En ayant vu le téléfilm de début de saison, il est donc tout à fait possible de suivre Raiponce et le Grand Arbre sans aucun souci.

Raiponce et le Grand Arbre présente l'avantage de proposer un lieu d'action empli de surnaturel. Le Grand Arbre offre il est vrai, un décor apte à faire gamberger l'imagination des téléspectateurs. Et en mélangeant nature et pouvoir magique, le tout sous une apparence luxuriante et grandiose, le danger se fait vite réellement sentir. Raiponce y découvre, en plus, des indices sur les mystères qu'elle cherche à résoudre mais aussi des éléments qu'elle n'aurait peut-être pas dû connaître et qui pourraient se retourner contre elle ou les gens qu'elle aime. Le téléfilm aborde également la thématique du cruel dilemme du choix et des prises de décision dans les moments difficiles. Comment réagir quand ses amis sont en danger mais que la seule façon de les aider est de sombrer dans la folie ? Est-ce que le remède ne sera pas au final encore plus néfaste que le mal et se ne retournera pas dans un deuxième temps contre ceux qui ont été sauvés ? Ainsi, l'action et le suspense de Raiponce et le Grand Arbre sont particulièrement bien menés et il n'est pas forcément aisé de savoir comment va se poursuivre la route et avec qui...

Au delà des réponses et des questions que le téléfilm aborde sur le fil rouge de l'histoire, Raiponce et le Grand Arbre permet également d'approfondir les relations entre Raiponce et Cassandra. Cette dernière est persuadée d'être la confidente et la conseillère privilégiée de Raiponce, en plus d'être devenue sa meilleure amie. Mais l'arrivée de l'étrange Adira qui prodigue des conseils à la troupe tout en les guidant vers l'origine de ses mystérieux Rochers Noirs trouble cette harmonie. Cassandra se méfie, en effet, d'Adira pensant qu'elle cache beaucoup trop de choses alors même que Raiponce lui fait confiance en prenant des décisions par rapport à ses avis. La guerrière se pose alors la question de son utilité et de l'intérêt que porte la Princesse à ses opinions. En abordant ce sujet, le téléfilm apporte ainsi son lot d'émotions et offre quelques scènes touchantes et déchirantes entre les deux amies.
Le seul nouveau personnage proposé dans Raiponce et le Grand Arbre est Hector, un membre de la Fraternité auquel appartient Adira, qui est aussi sadique qu'expéditif. Il a une vision jusqu'au-boutiste de sa mission et n'hésite pas à aller jusqu'au meurtre pour parvenir à ses fins. S'il est clairement une menace pour Raiponce et ses amis, est-ce qu'Hector évolue forcément du mauvais côté de la barrière dans le combat contre les Rochers Noirs ? Le téléfilm reste ambiguë sur ce point augmentant de fait l'épaisseur du personnage.

Preuve de la qualité mise dans sa production, Raiponce et le Grand Arbre fait revenir, en plus du casting original, le compositeur du film Alan Menken et le parolier Glenn Slater. Ils proposent ici deux créations originales et la réécriture d'une fameuse chanson du film de référence. La première, intitulée Buddy, voit Eugène et Lance exécuter un numéro dansant hallucinogène alors qu'ils sont au prise d'une étrange plante carnivore. La seconde, Waiting in the Wings, permet à Cassandra de dire tout ce qu'elle a sur le cœur dans ce qui représente le premier solo chanté du personnage. Enfin, Reverse Incantation est une chanson détournée de L'Incantation de la Guérison qui pouvait être entendue dans le long-métrage de 2010. Si la première version était pleine d'espoir, ici, elle est sombre et fait froid dans le dos. Les deux nouvelles ritournelles présentées dans Raiponce et le Grand Arbre ne sont certes pas les meilleures compositions que les artistes ont écrites pour la série mais permettent néanmoins d'apporter une touche d'émotion et de comédie burlesque.

Raiponce et le Grand Arbre offre un récit prenant tout en donnant quelques clés pour la suite sans forcément lever le voile sur le mystère de la saison. L'aventure continue et le téléspectateur est impatient d'en découvrir la suite...

Les personnages

L'équipe du film

1949 • ....

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