Éditeur :
Unique Heritage Entertainment
Date de publication France :
Le 02 novembre 2022
Genre :
Comics et bandes dessinées italiennes
Nombre de pages :
348

Le sommaire

Gags et extraits de comic strips :

  • 1930 : L'Île Mystérieuse [Walt Disney, Ub Iwerks et Win Smith] (6 pages, 3 bandes par page)
  • 1931 : Pluto le Chiot [Al Taliaferro et Floyd Gottfredson] (3 pages, 3 bandes par page)
  • 1934 : La Petite Poule Avisée [Al Taliaferro et Ted Osborne] (1 page)
  • 1937 : Trois Anges Entrent en Scène [Al Taliaferro et Ted Osborne] (Gag)
  • 1940 : Première Rencontre [Bob Karp, Al Taliaferro] (1 page de 3 bandes)

Histoires complètes :

  • 1948 : Les Deux Vantards [Carl Barks]
  • 1951 : Les Castors Juniors à la Rescousse [Carl Barks]
  • 1951 : Les Rapetou Raflent Tout [Carl Barks]
  • 1954 : Les Sept Cités de Cibola [Carl Barks]
  • 1964 : Popop l'Envahisseur [Dick Kinney, Al Hubbard]
  • 1984 : Joyeux Anniversaire, Donald ! [Marco Rota]
  • 1984 : Le Mariage de Picsou ! [Massimo De Vita]
  • 1985 : Mickey et le Secret de la Joconde [Bruno Concina et Massimo De Vita]
  • 1985 : Mickey et le Secret du Château [Bruno Concina et Giorgio Cavazzano]
  • 1997 : Mickey Mini [Alessandro Sisti et Claudio Sciarrone]
  • 2009 : Mickeyville 20802 [Fausto Vitaliano, Marco Ghiglione] (Première partie)

La critique

rédigée par
Publiée le 15 décembre 2023

Jamais avare en hors-séries anniversaires et autres recueils collectors égrainés tout au long de l'année, Unique Heritage Media ne pouvait décidément pas passer à côté des célébrations du centenaire de Disney ! Avec Disney100 Anniversaire, un hors-série du (Le) Journal de Mickey, l'éditeur invite les lecteurs à remonter le temps, à la découverte des toutes premières apparitions en BD des plus célèbres personnages Disney ! Au programme également, quelques histoires rares ou atypiques qui se démarquent au milieu de l'offre toujours plus foisonnante des aventures sur papier de Mickey et tous ses amis.

Pour conter les premières apparitions de la bande à Mickey en BD, il faut remonter à la fin des années 20, en juin 1929 plus exactement. Walt Disney songe, il est vrai, à proposer des aventures en bandes dessinées de sa Souris alors naissante. Mais un obstacle se dresse devant lui, car pour convaincre les syndicats de presse, il faut d'abord fournir un exemple en proposant un échantillon. Finalement, succès aidant, c'est la presse qui vient directement solliciter les studios via la lettre de Joseph Connolly, le président de King Features Syndicate, une société s'occupant de la distribution des journaux aux États-Unis. Il écrit directement à Ub Iwerks le 24 juillet pour lui demander s'il a l'intention de retranscrire en bandes dessinées ses cartoons qu'il trouve si drôles et si vivants. Très vite, il est donc décidé d'accepter la proposition : la mise en chantier d'un strip quotidien débute avec Iwerks au dessin et Walt Disney au scénario.

Les échantillons prennent du retard et ne sont finalement envoyés que le 18 novembre 1929. King Features Syndicate est enchanté si bien que le 13 janvier 1930 paraît Perdu sur une Île Déserte, ou L'Île Mystérieuse telle qu'elle est nommée dans Disney100 Anniversaire. Soutenu par une grande campagne de presse, le succès est immédiat. Pourtant, en coulisses, une tempête gronde : en janvier 1930, Ub Iwerks quitte les studios Disney, pour être remplacé par Win Smith qui achève les dessins de L'Île Mystérieuse. Dès mars 1930, King Features Syndicate demande à Walt Disney de faire évoluer les histoires afin de créer une grande aventure à suivre à l'image des feuilletons radiophoniques. La première d'entre elle sera La Vallée de la Mort qui débute le 1er avril 1930. Walt Disney souhaite donc que Win Smith prenne aussi en charge le scénario des strips, mais ce dernier refuse et décide de démissionner, n'appréciant pas que son patron, bien plus jeune que lui, lui donne des ordres. Walt Disney se rappelle alors d'un jeune intervalliste qui lui avait dit être intéressé par la bande dessinée : Floyd Gottfredson. C'est le début d'une grande histoire d'amour entre la petite Souris et le génie de la BD.

Un peu tristement, Disney100 Anniversaire ne propose pas l'intégralité de L'Île Mystérieuse. À travers six pages, le recueil rassemble dix-sept strips sur les soixante-sept qui composent le récit original, une sorte de version abrégée des aventures de Mickey en plein cœur de la nature hostile, de son départ musclé en avion en passant par ses péripéties face à la faune locale jusqu'à ses retrouvailles avec sa bien-aimée Minnie. Si elle n'est pas complète, l'histoire offre tout de même un aperçu sympathique et, surtout, elle ne peut que donner envie aux lecteurs néophytes de se jeter avec gourmandise sur le premier tome de l'intégrale Mickey Mouse par Floyd Gottfredson chez Glénat et titré La Vallée de la Mort et Autres Histoires, lequel renferme cette toute première aventure en bulles de la Souris.

C'est ensuite à Pluto d'entrer en scène dans Pluto le Chiot, sous la plume et le crayon d'Al Taliaferro et Floyd Gottfredson. Apparu d'abord à l'écran dans le cartoon Symphonie Enchaînée en 1930, le chien s'invite dès l'année suivante dans les quotidiens américains. Bien différente de la première rencontre dépeinte à l'écran entre Mickey et Pluto, l'histoire reprend là où la précédente, Péripéties au Cirque, s'arrêtait. De retour du cirque où il a brièvement travaillé, Mickey est en effet suivi par un curieux toutou qu'il s'empresse d'adopter ! Très courte, la petite histoire n'en demeure pas moins amusante et parfaitement rythmée, Pluto accumulant les bêtises face à un Mickey désabusé. Neuf des dix strips originaux sont ici rassemblés ; la bande manquante, un gag mettant en scène Mickey et Horace et où Pluto n'est même pas présent, a été omise sans que cela ne dérange la lecture.

Si Disney100 Anniversaire a su faire la part belle à l'histoire de Pluto, le plus colérique des Canards n'a pas eu la même chance... C'est dans la Silly Symphony Une Petite Poule Avisée, le 9 juin 1934, que Donald Duck fait ses premiers pas sur grand écran ; à peine trois mois plus tard, Al Taliaferro et Ted Osborne réalisent pour les journaux du dimanche une série de quatorze planches adaptant le cartoon. Disney100 Anniversaire n'en présente malheureusement qu'une seule, la première. Un peu léger tout de même pour cette apparition historique du plus emblématique des personnages Disney en BD...

Quelques années plus tard, en 1937, le même duo artistique donnera naissance aux triplés Riri, Fifi et Loulou dans le journal du dimanche, à travers une unique page « gag » ; dans une lettre, Della Duck explique à son frangin bougon qu'elle lui confie la garde de ses trois petits anges, le temps que leur père se repose à l'hôpital après une blague qui a mal tourné !
Derniers extraits de comic strips présentés dans le magazine, cap sur l'année 1940 où Bob Karp et Al Taliaferro racontent la rencontre entre Donald et Daisy, sa nouvelle voisine. Trois strips sont ici présentés, histoire de retracer brièvement les déboires amoureux du Canard malchanceux. Si une ribambelle d'histoires complètes attendent de régaler les lecteurs dans la suite du recueil, il est dommage de ne pas avoir consacré quelques pages supplémentaires de l'anthologie à d'autres personnages incontournables, notamment Dingo. L'absence de la première apparition de Picsou peut surprendre elle aussi, mais allez, puisque Noël sur le Mont Ours (1947, Carl Barks) a été publiée cinq fois depuis 2015 dans les différents magazines Disney (dont deux fois rien qu'en 2022 !), son omission est déjà plus compréhensible.

Une fois ces quelques pages de comic strips dévorées, les lecteurs ont tout le loisir de se plonger dans des histoires complètes. Au rayon des premières apparitions compilées dans ce recueil, il faut ainsi citer Les Deux Vantards (1948, Carl Barks), qui signe la naissance de Gontran Bonheur ; embourbé dans un pari qui le dépasse, Donald va devoir accepter de se baigner dans le lac gelé, sous peine de céder sa maison à son cousin !
Les Castors Juniors à la Rescousse (1951, Carl Barks) raconte quant à elle une mission des jeunes scouts pour obtenir la médaille du mérite et passer au rang de généraux de brigade. Pour ce faire, ils devront néanmoins convaincre le gros toutou Bolivar d'aller se dégourdir les pattes dans la neige, ce dont il a horreur.

Les Rapetou Raflent Tout (1951, Carl Barks) présente ensuite les fameux brigands qui en ont après la fortune de Picsou... À un détail près. Les malfrats n'apparaissent en effet qu'à la toute fin de la BD ; les lecteurs font donc défiler les pages et observent de façon amusée comment Donald et Picsou, avertis de l'évasion des Rapetou, se préparent à l'éventuel casse des filous !
La première histoire de Popop vient clore cette partie réservée aux premiers pas des plus grands héros Disney en BD. Dans Popop l'Envahisseur, les lecteurs découvrent donc le cousin fantasque de Donald imaginé par Dick Kinney et Al Hubbard en 1964 et dont la popularité décollera vite en Europe.

Les histoires restantes valent surtout pour leur côté décalé, leur caractère marquant ou parce qu'elles sont en quelque sorte les représentantes de tout un pan de la BD Disney. Dernier récit de Carl Barks inclus dans l'anthologie, Les Sept Cités de Cibola (1954) emmène son lectorat en vadrouille dans une quête archéologique. Quelques-unes de ces péripéties ont d'ailleurs inspiré en partie George Lucas, grand fan de Carl Barks devant l'Éternel, lors de la création des (Les) Aventuriers de l'Arche Perdue (1981). L'histoire est, en plus, tout à fait typique des récits d'aventures qui conduisent Picsou et sa bande aux quatre coins du globe à la recherche de trésors enfouis et d'antiques cités oubliées.
De son côté, la célèbre Joyeux Anniversaire, Donald ! (1984, Marco Rota), accompagnée de ses splendides dessins, se laisse lire et relire avec plaisir pour découvrir l'enfance de Donald... Ou en tout cas, sa version de l'histoire. Le Mariage de Picsou ! (1984, Massimo De Vita) se penche de son côté sur la « relation » qu'entretiennent Picsou et sa soupirante Brigitte ; entre faux sentiments, magouilles financières et jeux de dupes, le plus riche des Canards n'apparaît certainement pas sous son meilleur jour mais le résultat n'en est que plus amusant.

Mickey et le Secret de la Joconde (1985, Bruno Concina et Massimo De Vita) marque de son côté le début d'une « saga » italienne des plus iconiques : celle de la machine à remonter le temps des professeurs Zapotec et Marlin. Ici, les scientifiques renvoient Mickey et Dingo en février 1505 à Florence. Leur mission : rencontrer Léonard de Vinci et percer le mystère de l'énigmatique sourire de la Joconde. Près de 40 ans plus tard, Mickey et ses amis continuent de partir fréquemment en mission à travers l'espace et le temps, preuve s'il en est de la popularité toujours intacte de ce genre de récits.
Venu conclure le recueil, la première partie (sur quatre) de Mickeyville 20802 (2009) raconte comment Mickey, désireux de changer d'air et de décrocher un travail, se rend au cœur de la grande ville pour devenir journaliste. Au total, quatre scénaristes et cinq dessinateurs se sont relayés pour créer les quatre premiers épisodes de la saga originale. Sans nécessairement être la plus emblématique des grandes sagas Disney dont les Italiens se sont fait la spécialité - il suffit de penser à des séries comme Le Cycle des Magiciens, Les Chroniques de la Baie ou Dimension M -, Mickeyville 20802 n'en reste pas moins très plaisante à lire en plus d'être splendide visuellement ; le travail sur l'architecture et le brouhaha de la ville qui menace d'avaler Mickey à chaque coin de rue est remarquable.

Enfin, deux récits particulièrement atypiques ont su trouver leur place dans le magazine. Mickey et le Secret du Château (1985, Bruno Concina et Giorgio Cavazzano) parlera immédiatement aux lecteurs un peu plus âgés qui ont été biberonnés aux « Livres Dont Vous Êtes le Héros » ! Construite comme une BD interactive, les lecteurs peuvent décider, à quelques moments clé, de la suite du récit. Six fins différentes s'offrent ainsi aux protagonistes, peu importe que ceux-ci fassent preuve de courage ou bien qu'ils décident au contraire de tourner les talons devant le mystérieux château qui pourrait bien être hanté.
En 1997, Alessandro Sisti et Claudio Sciarrone se lancent un défi : réaliser la plus petite BD du monde : Mickey Mini ! Et cela paie, puisqu'ils décrochent le record officiel jusqu'en 2014, date à laquelle un scientifique allemand parviendra à leur chiper le titre. Publiée dans Topolino n°2185 sur une seule page, chaque planche y faisait la taille d'un timbre-poste, nécessitant une loupe (fournie) pour déchiffrer l'histoire ! Dès le numéro suivant, la BD était ensuite rééditée dans un format plus doux à l'œil. Divertissante, l'histoire n'en demeure pas moins un peu trop brève et ne s'amuse pas assez avec les jeux d'échelle, la forme ayant peut-être un peu trop pris le pas sur le fond.

Venu célébrer un anniversaire d'envergure, Disney100 Anniversaire se révèle tout à fait plaisant à lire. Si la partie consacrée aux premières apparitions des personnages en comic strips s'avère parfois un peu légère, le hors-série se rattrape par la suite en multipliant les récits atypiques et souvent très amusants, histoire de faire durer encore un peu le plaisir de cet anniversaire d'exception.

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