Les Aventuriers de l'Arche Perdue

Titre original :
Raiders of the Lost Ark
Production :
Lucasfilm Ltd.
Date de sortie USA :
Le 12 juin 1981
Distribution :
Paramount Pictures
Genre :
Aventure
IMAX
Réalisation :
Steven Spielberg
Musique :
John Williams
Durée :
115 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Pérou, 1936. Parti explorer la forêt amazonienne afin d’y dénicher une idole sacrée chachapoya, l’aventurier Henry (Indiana) Jones, Jr. vient à nouveau de se faire doubler par son rival de toujours, René Belloq, archéologue français déloyal qui n’envisage les antiquités que comme un merveilleux moyen de s’enrichir. C’est donc bredouille qu’il rentre dans son Connecticut natal où il retrouve son poste de professeur au Marshall College. Ce retour à la vie normale n’est toutefois que temporaire… Les services secrets américains souhaitent en effet obtenir son aide afin de retrouver la trace de Marion Ravenwood. Ancienne conquête amoureuse d’Indy, la demoiselle serait en effet en possession du mythique Médaillon de Râ, un artefact indispensable pour retrouver la trace de l’Arche d’Alliance, le légendaire coffre dans lequel Moïse aurait jadis enfermé les Dix Commandements et dont les pouvoirs, divins, sont désormais convoités par Hitler et sa clique de Nazis pour mener à bien leur politique expansionniste et gagner la prochaine guerre...

La critique

rédigée par
Publiée le 10 juin 2023

En 1981, Steven Spielberg décide de changer de registre et de rendre hommage aux vieux classiques de son enfance avec Les Aventuriers de l’Arche Perdue, son premier film d’aventure dépeignant les pérégrinations d’un archéologue à la recherche d’artefacts millénaires. Épaulé par son grand ami George Lucas, le réalisateur l’ignore encore, mais il est alors sur le point de révolutionner durablement l’Histoire du cinéma en ressuscitant un genre suranné tout en portant en haut de l’affiche un héros amené à devenir l’une des plus grandes icônes du Septième Art.

Réel ou enjolivé, le récit autour de la création d’Indiana Jones a été maintes et maintes fois raconté au cours des dernières décennies. L’histoire aurait commencé en mai 1977 sur une plage d’Hawaï où deux amis se retrouvent pour profiter du soleil loin du tumulte des plateaux de cinéma. Le premier, George Lucas, vient de mettre en boîte Star Wars : Un Nouvel Espoir, un space opera racontant la lutte acharnée de l’Alliance rebelle contre l’infâme Empire galactique. Le second, Steven Spielberg, a pour sa part achevé la réalisation de Rencontres du Troisième Type, un film plus intimisme centré sur des événements mystérieux impliquant des OVNIs. Éprouvés par des tournages absolument titanesques, Lucas et Spielberg profitent ainsi du calme d’une plage de sable blanc à l’ombre du Mauna Kea, à près de quatre-mille kilomètres d’Hollywood où la critique et le public s’agitent déjà en vue de la sortie imminente de leurs deux longs-métrages.

Entretenant à l’évidence chacun une fascination pour l’espace, Lucas et Spielberg abordent cependant des sujets bien différents au cours de leur discussion. Ce dernier apprend notamment à son ami qu’il a fait acte de candidature pour diriger un nouvel opus mettant en scène le célèbre espion anglais James Bond. Ses espoirs ont cependant vite été douchés par Albert R. Broccoli, le producteur de la saga, qui a refusé son offre sous prétexte que la tradition exige que chaque réalisateur soit originaire d’un pays du Commonwealth. George Lucas, de son côté, avoue en retour avoir lui-même en tête un projet avorté. Dès 1973, juste après le tournage d’American Graffity, il avait en effet imaginé un long-métrage d’aventure inspiré de l’affiche d’un vieux film de série B dans la veine de ceux qu’il adorait regarder lorsqu’il était enfant. Centré sur le personnage du professeur et aventurier Indiana Smith, le script avait été quelque peu remanié durant l’année 1975 par Philip Kaufman qui y avait inclus une intrigue autour de l’Arche d’Alliance recherchée par des Nazis. Titré Les Aventuriers de l’Arche Perdue (Raiders of the Lost Ark), le projet avait cependant fait long feu, Lucas préférant se consacrer à la création de Star Wars : Un Nouvel Espoir pendant que Kaufman s’attelait à l’écriture du western Josey Wales Hors-la-Loi de Clint Eastwood (1976).

Pensant un temps confier la réalisation des aventures d’Indiana Smith à Philip Kaufman lui-même, George Lucas propose finalement le poste à Steven Spielberg. Enthousiastes, les deux hommes se promettent même que si le succès est au rendez-vous, une trilogie verra le jour. Kaufman n’est cependant pas écarté et ses idées concernant l’Arche d’Alliance sont conservées. Le script original est néanmoins complété par Lawrence Kasdan, tout jeune auteur repéré par George Lucas qui a adoré le scénario de Deux Drôles d’Oiseaux (1981). En janvier 1978, Kasdan, Spielberg et Lucas se retrouvent ainsi dans la maison de l’assistante de ce dernier, à Sherman Oaks, pour confronter leurs points de vue, dégrossir l’intrigue et surtout connecter entre elles les nombreuses idées ayant germé dans l’esprit des uns et des autres.

Durant ces quelques jours, George Lucas parle des feuilletons de série B de son enfance, Buck Rogers (1939), Zorro et ses Légionnaires (1939), Spy Smasher (1942) et Don Winslow of the Navy (1942). Il évoque aussi la vie d’archéologues illustres tels que Roy Chapman Andrews, Hiram Bingham III qui découvrit le Machu Picchu en 1911, ou bien encore Leonard Woolley qui exhuma les ruines de la cité antique d’Ur à partir de 1919. Steven Spielberg se rappelle quant à lui de L’Homme de Rio de Philippe de Broca avec Jean-Paul Belmondo (1964). Plusieurs séquences naissent alors de ce remue-méninge, comme celles mettant en scène le singe au Caire, le chef de la Gestapo Toht qui se brule la main avec le Médaillon de Râ chauffé à blanc, ou bien encore les différents pièges du temple péruvien. La bande dessinée Les Sept Cités de Cibola, une aventure de Picsou créée par Carl Barks en 1954, inspire à Lucas et Spielberg le piédestal sur lequel repose l’idole ainsi que l’énorme bloc de pierre qui menace d’écraser le héros. Lors de la discussion, ce dernier voit d’ailleurs son patronyme changé en Indiana Jones.

Chargé d’écrire l’ultime mouture du scénario des (Les) Aventuriers de l’Arche Perdue, Lawrence Kasdan dispose du bureau de Steven Spielberg qui, en attendant, prend les commandes de 1941, une comédie produite conjointement par Universal et Columbia ayant pour cadre la Seconde Guerre mondiale et la potentielle menace d’une invasion de la Californie par l’armée impériale japonaise. George Lucas, de son côté, planche sur le deuxième volet de son space opera, Star Wars : L’Empire Contre-Attaque. Les sources d’inspiration de Kasdan sont alors nombreuses. Le scénariste visionne notamment La Rivière Rouge, le classique de 1948 réalisé par Howard Hawk avec John Wayne et Montgomery Clift en têtes d’affiches. Les Sept Samouraïs d’Akira Kurosawa et le western Les Sept Mercenaires de John Sturgess sont également revus.

En août 1978, après cinq mois de travail, Lawrence Kasdan livre un premier jet. Charmé, Steven Spielberg opère cependant des coupes afin de le raccourcir. L’épisode de la mine chinoise dans la région de Shanghai est notamment supprimé. Il sera néanmoins repris quelques années plus tard par George Lucas, Williard Huyck et Gloria Katz au moment d’écrire Indiana Jones et le Temple Maudit. Bien que tenant à cœur à Kaufman, la romance entre Indiana Jones et Marion est également altérée. La personnalité du héros est par ailleurs plusieurs fois redéfinie. Un temps dépeint par George Lucas comme un adepte du kung-fu et un charmeur cherchant à plaire aux dames, le personnage est finalement présenté comme un « simple » professeur d’université qui, lorsque l’occasion se présente à lui, revêt son costume d’aventurier pour se lancer à la recherche d’artefacts anciens. Loin de s’embarquer aveuglément dans l’aventure, c’est en effet toujours plus ou moins contraint par un tiers qu’Indiana Jones débute ses explorations. Téméraire, il est malgré tout un protagoniste vulnérable ayant des peurs profondes, notamment une phobie des serpents sujette à de beaux moments de comédie. Proposés par Spielberg, ses penchants pour l’alcool et le jeu sont par ailleurs eux aussi éludés, Lucas souhaitant montrer à l’écran un héros d’une parfaite probité auquel les spectateurs peuvent d’identifier et vouer une certaine admiration, à l’opposé de son rival René Belloq, plus vénal et fourbe.

Après plusieurs révisions, le scénario final est validé en décembre 1979. L’histoire emmène alors Indy dans un tour du monde haletant passant par les États-Unis, le Pérou, le Népal, l’Égypte et la Grèce. Si l’introduction du film laisse entrevoir un artefact d’une grande rareté qui passe de main en main avant d’être volé par Belloq, c’est pourtant bel et bien l’Arche d’Alliance qui demeure au centre de toute l’intrigue principale. Également connu sous le nom d’« Arche du témoignage », il s’agit du coffre qui, selon la Bible, renfermait les fragments des Tables de la Loi que Dieu aurait confiées à Moïse après la sortie d’Égypte. Fabriqué par Béséléel avec du bois d’acacia recouvert d’or pur à l’intérieur et à l’extérieur, l’objet aurait été emporté jusqu’à Canaan, la Terre promise, par les Lévites, la tribu descendant des patriarches Lévi, Jacob, Isaac et Abraham. Entreposée à Silo, elle aurait finalement été volée par les Philistins après leur victoire contre Israël. Elle n’aurait alors été récupérée que vingt ans plus tard par le roi David, puis déplacée à Jérusalem. Là, le fils de ce dernier, Salomon, l’aurait entreposée dans le Saint des Saints du premier temple. L’Arche disparaît des récits bibliques après la destruction du temple de Salomon sous le coup des Babyloniens au VIe siècle av. J-C. Supposément cachée, les Romains expliquent eux-mêmes ne pas en avoir retrouvé la trace lors du pillage du second temple en 70. L’Arche devient dès lors un objet de mystère sur lequel nombre d’aventuriers et d’archéologues se sont cassés les dents au fil des siècles. Certains pensent qu’elle fut peut-être déplacée en Égypte. C’est sur ce postulat que se base Les Aventuriers de l’Arche Perdue.

Pensant au départ financer lui-même la production du film, George Lucas est malgré tout contraint de trouver un partenaire. Il passe alors la porte de tous les grands studios hollywoodiens qui, les uns après les autres, refusent de s’engager à ses côtés. Pour eux, le budget de 20 millions de dollars est largement excessif, surtout pour un film de série B. Surtout, ils rejettent cette condition imposée par Lucas qui leur demande de financer le projet tout en restant complètement à l’écart de sa réalisation. Son souhait de conserver les droits sur de possibles suites ainsi que sur les produits dérivés fait également grincer des dents. Enfin, si Les Dents de la Mer et Rencontres du Troisième Type ont été de beaux succès aux box-office, 1941 vient d’être un échec cuisant pour Steven Spielberg dont le nom a perdu de sa superbe. Certains patrons de studios imaginent dès lors le remplacer au poste de réalisateur. Mais George Lucas refuse de laisser tomber son ami.

Après moult refus, un accord est finalement trouvé avec Michael Eisner, alors Président de Paramount Pictures. Celui-ci parvient à obtenir auprès de George Lucas les droits sur de possibles suites. Afin d’éviter le fiasco du tournage de 1941, le contrat prévoit de plus que le studio pourra imposer de fortes pénalités en cas de dépassement du calendrier et/ou du budget. Lucas signe en se réservant au passage une partie des potentielles recettes. Steven Spielberg est également engagé pour un salaire d’un million et demi de dollars et une autre part des revenus réalisés par le film. Pour tenir les délais, vérifier le budget et, de fait, ne pas être obligé de payer les fameuses pénalités imposées par Eisner, le réalisateur s’attache bientôt les services de Frank Marshall qui officie en tant que producteur. C’est alors le début d’une longue collaboration entre les deux hommes.

Steven Spielberg s’entoure également du vétéran Douglas Slocombe, son directeur de la photographie sur Rencontres du Troisième Type, et de Norman Reynolds, le décorateur de Superman (1978) et Star Wars : Un Nouvel Espoir. Son ami Michael Kahn est lui aussi de la partie au poste de monteur. Nommé producteur exécutif aux côtés d’Howard Kazanjian, George Lucas profite de ses incursions sur les plateaux pour filmer quelques plans avec la deuxième équipe dirigée par Michael D. Moore. Leslie Dilley et Deborah Nadoolman complètent le générique aux postes de directeur artistique et costumière. Gregg Landaker, Steve Maslow et Bill Varney se chargent des effets sonores. Richard Edlund et les équipes d’Industrial Light & Magic commencent à réfléchir à la création des effets spéciaux.

Leur équipe technique sur pied, reste à Steven Spielberg et George Lucas de constituer un casting digne de ce nom. Pour le rôle principal, le premier pense à Harrison Ford. Soutenu par Lawrence Kasdan, ce choix est toutefois rejeté par George Lucas qui a déjà travaillé avec le comédien sur American Graffiti et les deux premiers volets de Star Wars. Ne souhaitant pas être systématiquement associé à l’interprète d’Han Solo, Lucas préfère offrir le rôle à un acteur moins connu. Les noms de Nick Nolte, Steve Martin, Chevy Chase, Tim Matheson, Peter Coyote ou Sam Elliott circulent un temps. Jeff Bridges a la préférence du directeur de casting Mike Fenton. Sur les conseils de son épouse Marcia, Lucas évoque bientôt Tom Selleck qui, engagé par CBS sur la série Magnum, est contraint de décliner. Ironie du sort, l’arrêt du tournage du feuilleton provoqué par la grande grève des acteurs qui dura trois mois entre juillet et septembre 1980 aurait pourtant permis à l’acteur de se libérer. Mais entre temps, Steven Spielberg est finalement parvenu à imposer le nom d’Harrison Ford, stupéfiant selon lui dans Star Wars : L’Empire Contre-Attaque. Se réservant un salaire à sept chiffres et une part des recettes, le comédien se met immédiatement au travail en se livrant à plusieurs semaines d’entraînement sous la direction du coordinateur des cascades Glenn Randall.

Pour le rôle de Marion Ravenwood, Steven Spielberg imagine une actrice dans la veine des pionnières Irene Dunne, Barbara Stanwyck et Ann Sheridan. Il pense alors à sa fiancée de l’époque, Amy Irving. George Lucas propose le nom de Debra Winger qui décline l’offre. Sean Young, Stephanie Zimbalist et Barbara Hershey sont un temps considérées avant que le rôle ne revienne finalement à Karen Allen qui vient notamment de jouer dans American College de John Landis (1978) et Les Seigneurs de Philip Kaufman (1979).

Pour camper l’antagoniste principal, l’archéologue français René Belloq, les noms de Giancarlo Giannini, de Jean-Pierre Cassel et de Jacques Dutronc sont évoqués. Ces derniers ne parlant pas suffisamment bien l’anglais, c’est finalement le Britannique Paul Freeman qui remporte la timbale après avoir surpris Steven Spielberg dans le drame documentaire Death of a Princess d’Anthony Thomas (1980). Un Anglais est donc choisi pour camper un Français ! Apparu dans Chapeau Melon et Bottes de Cuir et Nijinsky (1980), Ronald Lacey endosse quant à lui le costume du chef de la Gestapo Arnold Ernst Toht initialement proposé à Klaus Kinski qui lui a préféré le rôle de Jacques Müller dans Venin (1981). Vu dans Barry Lindon (1975) et L’Ouragan Vient de Navarone (1978), l’acteur allemand Wolf Kahler incarne le colonel Herman Dietrich.

Les seconds rôles sont eux-mêmes particulièrement croustillants. À l’affiche de La Rose et la Flèche (1976), Un Pont Trop Loin (1970) et Le Putsch des Mercenaires (1979), l’acteur britannique Denholm Elliott hérite du personnage de Marcus Brody qui le fera connaître auprès du grand public. Après le refus de Danny DeVito, engagé sur la série Taxi, Sallah, l’ami égyptien d’Indy, est joué par John Rhys Davies (Victor Victoria, 1982 ; Le Seigneur des Anneaux, 2001-2003). Satipo, l’un des compagnons du héros lors de son exploration du temple péruvien, est interprété par Alfred Molina dont c’est l’un des premiers rôles au cinéma avant Maverick (1994), Spider-Man 2 (2004) et Prince of Persia : Les Sables du Temps (2010).

Disposant d’un calendrier de tournage de quatre-vingt-cinq jours imposé par Paramount, Steven Spielberg, George Lucas et Frank Marshall font le choix de se limiter à un planning de soixante-treize jours afin de contenir tout dépassement. Pour atténuer le risque de voir le budget leur échapper, six mois de préproduction sont par ailleurs engagés dès décembre 1979. Tout en développant d’autres projets en parallèle, Spielberg et Lucas s’entourent des artistes Ed Verreaux, Dave Negron, Michael Lloyd et Joe Johnston pour storyboarder minutieusement la majeure partie des séquences. Six-mille dessins sont ainsi produits pour anticiper le placement des comédiens ainsi que le positionnement des caméras et des éclairages, en particulier durant les nombreuses scènes d’action. Des maquettes sont également construites pour programmer et répéter les scènes à l’intérieur du Puits des Âmes, sur le site archéologique de Tanis et dans le marché du Caire.

Pendant ce précieux travail de recherche et de prévisualisation, les équipes de décorateurs de Leslie Dilley et Norman Reynolds s’affairent à construire les décors avec une enveloppe – somme toute modeste – de 4 millions de dollars. Ralph McQuarrie s’occupe de construire et de décorer la mythique Arche. De leur côté, Deborah Nadoolman et ses petites mains conçoivent les nombreux costumes. Reconnaissable entre mille avec son blouson de cuir et son fédora, la tenue de l’iconique explorateur s’inspire en particulier de celle d’Humphrey Bogart dans Le Trésor de la Sierra Madre (1948) et de Charlton Heston dans Le Secret des Incas (1954).

Après des mois de préparation, le tournage des (Les) Aventuriers de l’Arche Perdue débute le 23 juin 1980 à La Rochelle, en France, où les équipes de Steven Spielberg filment l’interception par un U-Boat allemand du navire Bantu Wind. Partie intégrante du Mur de l’Atlantique édifié par les Nazis durant la Seconde Guerre mondiale, la Base sous-marine de La Pallice est également investie pour mettre en boîte les différentes scènes impliquant le submersible nazi. Pour l’occasion, une réplique de sous-marin de type VIIC est prêtée par l’équipe de production du film de guerre Le Bateau réalisé par Wolfgang Petersen (1981). La maquette du sous-marin japonais utilisée lors de la réalisation de 1941 est également ressortie des placards. À partir du 30 juin, les prises de vues se poursuivent en Angleterre, au sein des studios d’Elstree de Borehamwood où Spielberg filme une partie de l’introduction du film à l’intérieur du temple péruvien, mais aussi la scène dans le bar népalais de Marion et la scène du Puits des âmes. La Royal Masonic School de Rickmansworth, à trente kilomètres au nord-ouest de Londres, sert de doublure aux intérieurs du Marshall College.

Steven Spielberg et son équipe passent ensuite plusieurs semaines en Tunisie. Choisies pour représenter Le Caire et le site archéologique de Tanis, les villes de Kairouan et Sedala ainsi que la région de Tataouine sont notamment mises à contribution. La scène du canyon est filmée dans le désert de Sidi Bouhlel, là où, quatre ans plus tôt, George Lucas avait tourné les scènes de la planète Tatooine pour Star Wars : Un Nouvel Espoir. Du fait de la chaleur écrasante (plus de 50°C) et des maladies, en particulier la dysenterie dont souffre Harrison Ford et plusieurs membres de l’équipe, les prises de vues en Tunisie sont toutefois écourtées et ramenées à seulement quatre semaines et demi contre six semaines dans le planning initial.

Enfin de retour aux États-Unis après avoir vécu ce qu’il estimera être sa pire expérience de tournage, Steven Spielberg pose ses caméras à l’intérieur de l’hôtel de ville de San Francisco pour la scène finale de l’escalier qui, dans le film, est prétendument situé dans l’un des immeubles de l’administration à Washington, D.C.. L’université du Pacifique de Stockton sert pour les scènes d’extérieur du Marshall College. Une maison de San Rafael, en Californie, représente la demeure d’Indiana Jones. Supposée se dérouler au cœur de l’Amazonie, la scène d’ouverture voit ses parties extérieures être captées à Hawaï, sur l’île de Kauai, le long de la rivière Huleia et dans la réserve naturelle d’Huleia où le tournage s’achève en septembre après soixante-treize jours, comme cela était convenu au départ.

Les prises de vues terminées, la phase de post-production débute alors pour deux mois. Industrial Light & Magic, la société mise sur pied par George Lucas en 1975, s’attèle à ajouter les effets spéciaux. Si Steven Spielberg préfère les trucages réalisés directement sur le plateau afin d’en avoir le contrôle total, certains plans nécessitent en effet d’être truqués numériquement, en particulier la scène durant laquelle Belloq et les officiers nazis ouvrent l’Arche. La tâche incombe alors à l’équipe de Richard Edlund, jadis couronné aux Oscars pour Star Wars : Un Nouvel Espoir.

La mort du colonel Herman Dietrich est ainsi simulée à l’aide d’un faux visage placé par-dessus des poches d’air qui, en se dégonflant, donnent l’impression qu’il se ratatine. Celle du chef de la Gestapo Arnold Ernst Toht est créée par Chris Walas à l’aide d’un crâne en pierre recouvert de différentes couches de gélatine filmées en train de fondre sous l’effet de la chaleur produite par des radiateurs au propane. Celle de Belloq, dont la tête explose, est enfin élaborée à l’aide d’un crâne en plâtre renfermant des poches de sang et de débris. Cette mort est alors si violente à l’écran que la Motion Pictures Association of America menace d’interdire le film au public de moins de dix-sept ans. Des flammes sont ainsi superposées sur l’image pour atténuer l’effet.

À grands renforts de marionnettes plongées dans des bassins d’eau filmés devant un fond bleu, l’artiste Steve Gawley conçoit de son côté les esprits sortant de l’Arche. Une réceptionniste de Lucasfilm Ltd. est également mise à contribution pour figurer le fantôme qui s’approche face caméra. Les effets sont alors renforcés par l’ingénieur du son Ben Burtt qui les associe à des cris de lions de mer et de dauphin déformés à l’aide d’un vocodeur. D’autres bruitages sont ajoutés çà et là par Burtt qui se sert par exemple d’une casserole remplie de fromage et d’éponges mouillées frottées sur du ruban adhésif pour imiter le bruit des serpents qui rampent à l’intérieur du Puits des Âmes. Le bruit d’une Honda Civic dévalant une pente recouverte de graviers permet de créer le son du rocher libéré à l’intérieur du temple péruvien !

Pour limiter les coûts, Spielberg propose de représenter les pérégrinations d’Indiana Jones à l’aide d’une simple carte sur laquelle les différents trajets empruntés par l’archéologue sont tracés. Pour l’occasion, les images montrant le Douglas DC-3 en train de voler sont empruntés au long-métrage Les Horizons Perdus de Charles Jarrott (1973). Un plan de rue est également repris du film L’Odyssée du Hindenburg de Robert Wise (1975). Plusieurs matte paintings sont par ailleurs réalisés par Michael Pandrazio pour compléter certains décors, en particulier la vue extérieure du bar de Marion situé sur les hauteurs enneigées du Népal ou bien encore le hangar de stockage où l’Arche est entreposée à la fin du film.

Durant la phase de montage, Steven Spielberg et Michael Kahn, ponctuellement épaulés par George Lucas, se retrouvent avec des kilomètres de pellicules à examiner. Un premier montage de trois heures est alors effectué. Après quelques coupes supplémentaires, notamment la scène durant laquelle Indy parvient à pénétrer à l’intérieur du U-Boat, la durée est finalement réduite d’une heure. C’est ainsi un long-métrage d’1h55 qui voit le jour avec des passages devenus, dès la sortie du film, absolument mythiques.

La force des (Les) Aventuriers de l’Arche Perdue réside en effet dans ses nombreuses séquences à présent totalement cultes. La première d’entre elles, et pas des moindres, est cette introduction parfaitement maîtrisée et haletante. Alors même que le spectateur ne connaît rien de ce héros que Steven Spielberg se garde bien de montrer à l’écran durant les premiers plans, le film démarre sur les chapeaux de roue avec une ouverture réellement époustouflante. Les nombreux périls contenus à l’intérieur du temple péruvien, l’idole posée sur son socle de pierre qui s’affaissent au moment où Indy pose son sac de sable trop lourd, sa fuite pour échapper au gigantesque boulet qui menace de l’écraser, le pauvre Satipo embroché sur l’un des pièges… Rien, dans cette introduction, n’est à jeter. Bien au contraire, tout est exaltant et chaque plan permet au public d’être immédiatement happé par l’histoire.

Tout comme l’introduction, d’autres moments des (Les) Aventuriers de l’Arche Perdue sont désormais parfaitement iconiques. L’étudiante cherchant à draguer le professeur Jones en écrivant « Love You » sur ses paupières, l’avion qui survole la carte, l’ombre sur le mur marquant l’arrivée du héros dans le bar de Marion, le faisceau de lumière indiquant l’emplacement de l’Arche, la scène du combat avec les soldats nazis sur l’aérodrome de Tanis, le duel avec le sabreur arabe qu’Indy élimine d’un simple coup de révolver… Chacun de ces moments est enraciné dans l’inconscient collectif, au point d’ailleurs d’avoir souvent été imité dans pléthore de productions postérieures.

Outre ses scènes d’action, Les Aventuriers de l’Arche Perdue brille par ailleurs grâce à ses grands et beaux moments de comédie. Avec maestria, Steven Spielberg parvient en effet à alterner entre des scènes sombres et des instants plus joyeux. Ainsi, si la découverte du Puits des âmes est terrifiante avec ses milliers de serpents grouillant de toutes parts, elle devient rapidement un moment burlesque lorsque Marion, prise de panique, tente d’échapper aux reptiles en grimpant malgré lui sur les épaules d’Indy. Si la séquence à bord du Bantu Wind est particulièrement oppressante, le violent coup de miroir que Marion met à Indiana permet malgré tout de rire un bref instant.

Les Aventuriers de l’Arche Perdue vaut également pour son casting sans faille doté de protagonistes dotés de personnalités particulièrement fortes et charismatiques. Comme Spielberg le présentait à l’origine du projet, il est à présent indiscutable qu’Harrison Ford est un Indiana Jones parfait. La nonchalance du comédien sied en effet idéalement au personnage qui, pourtant, n’est pas sans défaut. Aussi téméraire et audacieux qu’il soit, Indy n’en reste pas moins un homme ayant également ses propres craintes et ses fragilités. Le gros caïd qui ne sourcille pas à la vue d’une mygale perd ainsi notamment son sang-froid en présence des serpents. Indiana Jones et la Dernière Croisade révélera bien des années plus tard l’origine de ce traumatisme. La relation d’Indiana avec Marion semble elle aussi plus compliquée qu’il n’y paraît. Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal donnera là encore quelques informations supplémentaires aux spectateurs.

Karen Allen est elle aussi resplendissante dans le rôle de la demoiselle « pas si » en détresse que cela. En incarnant une Marion Ravenwood forte et résolue, la comédienne installe alors des codes que reprendront par la suite des dizaines d’autres comédiennes de films d’aventure, à commencer par Sharon Stone dans Allan Quatermain et les Mines du Roi Salomon sorti quatre ans après Les Aventuriers de l’Arche Perdue. Les méchants sont tout aussi réussis. Caricaturaux à souhait, Ronald Lacey et Wolf Kahler sont incroyables dans leurs rôles de dignitaires nazis. Eux aussi deviendront les premiers d’une longue liste d’antagonistes allemands totalement extravagants. Plus distingué, le personnage de René Belloq est magistralement campé par un Paul Freeman dont le regard perçant et le jeu, tout en retenue, suffit à convaincre le public de sa vilénie sans pour autant provoquer une aversion totale.

Bien entendu, Les Aventuriers de l’Arche Perdue n’est pas exempt de défauts. Si l’action est omniprésente et les personnages formidables, le film contient pléthore d’ellipses hasardeuses, de faux raccords malencontreux et d’effets spéciaux quelque peu rudimentaires. Un œil averti se rendra par exemple compte que, faute de serpents en assez grande quantité, ce sont des bouts de tuyaux inertes qui jonchent le sol du Puits des âmes. Novateurs en leur temps, certains effets spéciaux ont par ailleurs assez mal vieilli, à l’image des revenants qui s’échappent de l’Arche. Ces petits défauts ne manquent cependant pas d’intérêt en conférant aux (Les) Aventuriers de l’Arche Perdue un petit charme désuet tout à fait amusant qui, au final, contribue aujourd’hui encore au succès du film.

L’inscription dans les mémoires des (Les) Aventuriers de l’Arche Perdue repose enfin sur un élément devenu lui aussi iconique : la partition – magistrale – composée par John Williams pour accompagner les images de Steven Spielberg. La collaboration entre les deux hommes remonte à la production de Sugarland Express en 1974. Également auteur de la bande originale de classiques tels que Superman (1978), Né un 4 Juillet (1989), Maman, J’ai Raté l’Avion ! (1990), Harry Potter à l’École des Sorciers (2001) et l’ensemble des films de la Saga Skywalker de Star Wars, Williams est ainsi resté un allié fidèle ayant composé la majorité des musiques de films de Spielberg. L’idée du compositeur est alors de ne pas se prendre au sérieux en se focalisant sur une musique particulièrement pompeuse et théâtrale. Jouée à grand renfort de cuivres telle un morceau destiné à une fanfare, The Raiders March est dès lors composée dans ce sens. Le thème romantique s’inspire quant à lui de quelques vieux films comme Une Femme Cherche son Destin d’Irving Rapper (1942). Joués, comme l’ensemble de la musique du film, par le London Symphony Orchestra, les passages mettant en scène les Nazis sont pour leur part plus sombres.

Souvent présenté comme l’un des premiers blockbusters de l’histoire du cinéma, Les Aventuriers de l’Arche Perdue sort dans les salles américaines le 12 juin 1981. Et tout de suite, la majorité des critiques sont sous le charme. « Dès les premiers instants, alors même que la montagne entourée d’étoiles du logo Paramount se fond dans un pic andin épousant une forme similaire, Les Aventuriers de l’Arche Perdue démarre sur un rythme effréné qui ne s’arrêtera tout simplement plus jusqu’au plan final », note Vincent Canby dans les colonnes du New York Times, « Voilà sûrement l’un des films d’aventure américains les plus délirants, ingénieux et stylisés jamais créé, un bel hommage aux films d’autrefois qui ont jadis transcendé notre imagination ».

« Les Aventuriers de l’Arche Perdue est un condensé d’aventures incroyables et haletantes », écrit pour sa part Roger Ebert. Arthur Knight enfonce le clou dans The Hollywood Reporter en parlant d’un « flux ininterrompu de sensations fortes ». Il est rejoint par Stephen Klain du magazine Variety qui évoque quant à lui un « divertissement d’évasion exaltant » et « un point d’orgue pour la carrière d’Harrison Ford ». « C’est le grand retour de Steven Spielberg », explique par ailleurs Richard Schickel, « la meilleure démonstration de ses compétences depuis Les Dents de la Mer. C’est typiquement le genre de film que Walt Disney aurait pu faire s’il était encore en vie, une combinaison merveilleuse entre le cinéma et la fantaisie ».

Majoritairement encensé par la critique et la profession, si heureuse de voir en lui la renaissance d’un style de film qui, depuis plusieurs années, avait perdu de son aura, Les Aventuriers de l’Arche Perdue est rapidement plébiscité par le public. Les spectateurs se pressent en effet dans les salles et plusieurs salles affichent complet durant des jours. En fin d’exploitation en Amérique du Nord, le long-métrage parvient ainsi à réaliser près de 250 millions de dollars de recettes. Cette somme correspond à près de treize fois son budget initial. À l’affiche durant douze semaines, Les Aventuriers de l’Arche Perdue s’offre même le luxe d’occuper la première place au box-office de l’année 1981 en réalisant deux fois plus de profits que le second du classement, La Maison du Lac de Mark Rydell. Le long-métrage de Steven Spielberg coiffe également au poteau plusieurs poids lourds du moment tels que Superman 2, Les Chariots de Feu, Rien que Pour Vos Yeux, Le Choc des Titans, Rox et Rouky et La Folle Histoire du Monde. Ce succès franchit d’ailleurs les frontières. En France, 6,4 millions de spectateurs découvrent ainsi les premières aventures d’Indiana Jones qui occupent la troisième place du box-office annuel juste derrière La Chèvre et Rox et Rouky.

Véritable triomphe permettant au cinéma américain de rebondir après une période de marasme due à une hausse des prix des tickets et à des recettes largement plombées par des budgets sans cesse croissants, Les Aventuriers de l’Arche Perdue est de retour dans certaines salles dès la fin de l’année 1981 et passe royalement les fêtes de fin d’année avant de quitter les frontons des cinémas le 18 mars 1982. Pour profiter encore plus de l’engouement suscité par le film, une ressortie est même organisée durant l’été 1982. Plus de 21 millions de dollars supplémentaires entrent alors dans le tiroir-caisse. Rebelote en mars 1983 où Les Aventuriers de l’Arche Perdue est de nouveau projeté, ajoutant 11,4 millions de dollars à son palmarès ! Près de trente ans plus tard, le 7 septembre 2012, le film de Spielberg s’offre une nouvelle escapade sur les écrans dans une version entièrement remasterisée proposée en format IMAX. Disponible dans 567 cinémas, il rapporte alors près de 390 millions de dollars supplémentaires.

Devenu dès sa sortie un classique du genre, Les Aventuriers de l’Arche Perdue fait partie des films les plus cités lors de 54e cérémonie des Oscars présentée par Johnny Carson depuis la scène du Dorothy Chandler Pavilion de Los Angeles. Le long-métrage décroche alors cinq statuettes : Meilleure Direction Artistique pour Leslie Dilley, Michael D. Ford et Norman Reynolds, Meilleur Son pour Roy Charman, Gregg Landaker, Steve Maslow et Bill Varney, Meilleur Montage pour Michael Kahl, Meilleurs Effets Visuels pour Richard Edlund, Joe Johnston, Bruce Nicholson et Kit West, ainsi qu’un Oscar spécial pour Ben Burtt et Richard L. Anderson pour la création des effets sonores. Également en lice, le directeur de la photographie Douglas Slocombe s’incline face à Vittorio Storaro primé pour Reds de Warren Beatty qui souffle au passage à Steven Spielberg le Golden Globes puis l’Oscar du Meilleur Réalisateur (1981). Les Aventuriers de l’Arche Perdue est également coiffé au poteau par Les Chariots de Feu qui remportent les trophées du Meilleur Film et de la Meilleure Musique remis à Vangelis.

La saison des prix permet en outre aux (Les) Aventuriers de l’Arche Perdue d’être distingué aux quatre coins du monde. Montré hors-compétition au Festival du Film américain de Deauville, le film décroche, entre autres, le Motion Picture Sound Editor Award, l’American Cinema Editors Award, l’American Movie Award du Meilleur Film, du Meilleur Réalisateur et du Meilleur Scénario ainsi que les Saturn Awards du Meilleur Film Fantastique, du Meilleur Acteur, de la Meilleure Actrice, du Meilleur Réalisateur, de la Meilleure Musique, du Meilleur Scénario et des Meilleurs Effets Spéciaux. Au Royaume-Uni, Norman Reynolds repart avec le BAFTA de la Meilleure Direction Artistique. En Allemagne, le film gagne le Jupiter Award du Meilleur Film International et du Meilleur Acteur International pour Harrison Ford. Au Japon, Steven Spielberg remporte le Kinema Junpo Award du Meilleur Film Étranger. Les Aventuriers de l’Arche Perdue concourt également en France pour le César du Meilleur Film Étranger finalement offert à Elephant Man de David Lynch (1980).

Comme George Lucas et Steven Spielberg se l’étaient promis dès 1977 lors de leurs vacances à Hawaï, le triomphe des (Les) Aventuriers de l’Arche Perdue donne naissance à une nouvelle trilogie cinématographique complétée en 1984 par Indiana Jones et le Temple Maudit puis, en 1989, par Indiana Jones et la Dernière Croisade. La franchise est ensuite transposée à la télévision avec la série Les Aventures du Jeune Indiana Jones diffusée sur les ondes d’ABC entre 1992 et 1996 avec les acteurs Corey Carrier et Sean Patrick Flannery dans le rôle-titre. En 2008, Harrison Ford accepte de renfiler le costume de l’archéologue dans Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal, toujours réalisé par Steven Spielberg et présenté hors compétition lors du 61e Festival de Cannes. En 2023, James Mangold dirige un cinquième opus, Indiana Jones et le Cadran de la Destinée, également présenté sur la Croisette.

À l’écart des écrans, la franchise Indiana Jones est à l’origine d’une quantité de produits dérivés impressionnantes et particulièrement lucrative. Dès 1982, Atari développe le jeu Raiders of the Lost Ark pour sa console Atari 2600. Indiana Jones and the Temple of Doom lui succède en 1985. Lucasfilm Games prend ensuite le relai pour créer une longue série de nouvelles aventures en jeux vidéo. Éditées par Ballantine Books, les adaptations en livres des trois premiers films sont pour leur part complétées par des dizaines d’histoires inédites publiées chez Bantam Books. Indiana Jones devient par ailleurs un personnage de bandes dessinées. Enfin, le héros fait son entrée dans les Parcs Disney dès 1989 avec le spectacle Indiana Jones Epic Stunt Spectacular! joué au Disney’s Hollywood Studios de Floride. Le 30 juillet 1993, Disneyland Paris inaugure en grande pompe Indiana Jones et le Temple du Péril. Le 3 mars 1995, l’attraction Indiana Jones Adventure: Temple of the Forbidden Eye est à son tour ouverte au Disneyland Park. Le 4 septembre 2001, Indiana Jones Adventure: Temple of the Crystal Skull voit le jour à Tokyo DisneySea.

Sélectionné dès 1999 par le National Film Preservation Board pour être conservé à la Bibliothèque du Congrès au sein du prestigieux National Film Registry qui réunit les productions cinématographiques américaines ayant un apport « culturel, historique ou esthétique » notable, Les Aventuriers de l’Arche Perdue a laissé une marque indélébile dans la culture populaire. D’innombrables fictions ont ainsi repris les codes mis en place par le film de Spielberg telles qu’À la Poursuite du Diamant Vert (1984), Allan Quatermain et les Mines du Roi Salomon (1984), Crocodile Dundee (1986), La Momie (1999), Lara Croft: Tomb Raider (2001), Benjamin Gates et le Trésor des Templiers (2004) ou plus récemment Tomb Raider (2018) et Uncharted (2022). La division animation des studios Disney elle-même s'en inspire à son tour avec La Bande à Picsou - Le Film : Le Trésor de la Lampe Perdue (1990) dont le scénario et l'affiche sont un bel hommage au film de Spielberg. La boucle est ainsi bouclée ! Les pastiches et les hommages plus ou moins assumés sont également légion. La scène du temple péruvien avec le bloc de pierre roulant sur le héros a été en particulier détournée des dizaines de fois, notamment dans l’épisode Séparé par l’Amour de la Saison 3 des (Les) Simpson (1991) ou bien encore au début de Chicken Little (2005).

Offrant un second souffle à un genre progressivement tombé en désuétude, Les Aventuriers de l’Arche Perdue est incontestablement l’un des meilleurs longs-métrages de la décennie 1980. Marqué par une histoire effrénée, une réalisation rythmée et une distribution distinguée, le tout rehaussé par une partition magistrale et enlevée, le film n’a rien perdu de sa superbe des décennies après sa sortie en salle. Bel hommage aux feuilletons et aux classiques des années 1930 et 1940, et au cinéma en général, il continue ainsi de se savourer sans retenue comme tout chef-d’œuvre qui se respecte !

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