Mickey Perd la Tête

Mickey Perd la Tête
L'affiche
Titre original :
Runaway Brain
Production :
Walt Disney Animation Studios
Date de sortie USA :
Le 11 août 1995
Série :
Genre :
Animation 2D
Réalisation :
Chris Bailey
Musique :
John Debney
Durée :
7 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Le docteur Frankenollie, un scientifique fou, échange le cerveau de Mickey avec celui d'un monstre affreux répondant au nom de Julius. Minnie saura-t-elle faire la différence au delà de l'aspect physique ?

La critique

rédigée par

Mickey Perd la Tête signe le retour de Mickey sur le grand écran dans le format qui l'a vu naître : le cartoon. En effet, la Star Disney par excellence n'était plus apparue dans un court-métrage depuis sa prestation dans Mickey à la Plage en 1953. Le toon n'est, il est vrai, revenu sur le grand écran qu'en 1983 avec sa participation au moyen-métrage, Le Noël de Mickey, expérience qu'il renouvelle sept ans plus tard, avec Le Prince et le Pauvre. C'est donc seulement en 1995 que l'ambassadeur de The Walt Disney Company revient au cartoon, plus de quarante ans depuis Mickey à la Plage.

L'aventure choisie pour le retour de Mickey en choquera plus d'un ! Car si le personnage emblématique de Walt Disney a dans Le Noël de Mickey et Le Prince et le Pauvre, une personnalité proche de ce celle que l'inconscient collectif de générations entières de spectateurs attend de lui depuis les années 30 (un personnage foncièrement gentil, courageux et propre sur lui), le Mickey de Mickey Perd la Tête reprend, au contraire, ses traits de caractère de son tout début de carrière : espiègle, aventurier et téméraire... Joli paradoxe, le cartoon s'ancre d'ailleurs, pour son retour aux sources, clairement dans les années 90 ; Mickey jouant par exemple à la console de jeu et Minnie portant un bikini... Les décors, le sens du rythme, le mouvement de caméra, tout est, en effet, ici contemporain ! Même la maison de Mickey reprend les aspects des actuelles répliques se trouvant -en vrai- dans les parcs américains Mickey's ToonTown en Californie ou Mickey's ToonTown Fair en Floride !

Le trouble ressenti par le grand public au visionnage de Mickey Perd la Tête s'explique, dès les premières secondes, essentiellement par le fait qu'il ne comprend pas de suite le vibrant hommage servi dedans aux cartoons de la période "noir et blanc" de Mickey. Il a, en effet, oublié les traits du personnage dans ses premières années d'existence, et dès lors, ne retrouve plus chez lui les valeurs qui font son extrême popularité. La simple allusion à Steamboat Willie (quand Mickey ouvre son portefeuille dans lequel se trouve une photo de lui plus jeune), ne suffit pas à clairement annoncer le parti prix éditorial retenu pour le cartoon. Dès lors, le ton du film qui lorgne du côté de The Haunted House (1929) ou de The Mad Doctor (1933) a de quoi troubler. Il en est de même avec le reste du récit. La présence d'un savant fou dans une scène proche de Frankenstein (1931) tout comme l'aspect du laboratoire (clin d'œil à un cartoon couleur de 1937, Le Mouton Devient Loup) déstabilisent plus encore le spectateur lambda. Les "private jokes" s'enchainent alors avec délice et subtilité. Le nom du savant fou, le Dr. Frankenollie est par exemple un hommage à deux des Neuf Vieux Messieurs, Frank Thomas et Ollie Johnston. Julius, le monstre qui échange son cerveau avec Mickey fait, quant à lui, coup double en reprenant là, le physique de Pat Hibulaire (dans sa version "noir et blanc" avec sa jambe de bois ; un appendice qu'il a perdu progressivement lors de son passage à la couleur) et ici, le nom de Julius (le chat, acolyte d'Alice dans les Alice Comedies et tout premier héros animé créé par Walt Disney en personne). Seule peut-être la fin du cartoon parle directement au grand public en singeant le final de King Kong mais aussi (et ça, il l'ignore sans doute) un cartoon de Mickey de 1933, The Pet Store !

Desservant des hommages à foison, tous plus spécialisés les uns que les autres, Mickey Perd la Tête se révèle extrêmement subtil. Réalisé par Chris Bailey avec pour superviseur de l'animation Andreas Deja, (deux grands artistes des studios de Burbank) et produit principalement dans les locaux de feu Walt Disney animation Studios France à Montreuil, il avait de quoi faire un tabac ! Curieusement, la Direction de Disney limite sa diffusion à la première partie des séances d'un film "live" à faible potentiel Un Visiteur Chez le Roi Arthur (1995) ; ses auteurs se consolant finalement par une projection hors compétition lors du Festival de Cannes de 1996.

Véritable pépite à la hauteur du personnage qu'il honore, Mickey Perd la Tête est un superbe cartoon, à la thématique ambitieuse et la réalisation irréprochable.

L'équipe du film

1947 • 2009

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