Ant-Man et La Guêpe

Titre original :
Ant-Man and The Wasp
Production :
Marvel Studios
Date de sortie USA :
Le 06 juillet 2018
Genre :
Fantastique
IMAX
3-D
Réalisation :
Peyton Reed
Musique :
Christophe Beck
Durée :
118 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Le scientifique Hank Pym et sa fille Hope van Dyne sont persuadés qu'ils peuvent retrouver Janet van Dyne, perdue dans le monde quantique des années auparavant.

La critique

rédigée par
Publiée le 06 juillet 2018

Avec Ant-Man et La Guêpe, Marvel Studios joue la carte de la facilité en proposant un opus fun et drôle porté par un trio attachant. Si l’ensemble peut paraître convenu, il est agréable de voir un film de super-héros aux enjeux profondément humains, surtout après le mastodonte Avengers : Infinity War !

Ant-Man est donc un super-héros Marvel créé par Stan Lee et Jack Kirby. Il est apparu pour la première fois dans Tales to Astonish #27 en janvier 1962 sous son identité secrète de Henry « Hank » Pym tandis qu'il revêt son costume dans Tales to Astonish #35 en septembre 1962. Grâce aux particules Pym, il est ainsi capable de réduire sa taille jusqu'à atteindre celle d'une fourmi voire même une échelle subatomique lui permettant d'entrer dans le microvers. Son casque l'autorise en outre à communiquer et transmettre des ordres à différents insectes. Chose importante, dans les comics, il est l'un des membres fondateurs des Vengeurs avec Iron Man, Thor, Hulk et sa femme la Guêpe dès le tout premier numéro d'Avengers en 1963. Par la suite, et toujours sur le papier, Henry Pym abandonne son identité d'Homme-Fourmi pour devenir Giant-Man, Goliath ou encore Pourpoint Jaune (Yellowjacket).
Le personnage de Scott Edward Lang apparaît, quant à lui, dans Marvel Premiere #47 en 1979, créé par David Michelinie et John Byrne. Il est alors un électrotechnicien de génie, employé par Tony Stark dans son entreprise Stark International. C'est uniquement pour sauver sa fille Cassie qu'il se résout à commettre un cambriolage : il s'empare alors de conteneurs de gaz rétrécissant et du costume d'Henry Pym, le premier Ant-Man. Pym fait ensuite sa connaissance, prend le soin de comprendre son parcours et lui permet finalement de garder le produit et le costume afin de devenir l'Homme-Fourmi de façon permanente.

L’existence d’Ant-Man et La Guêpe semble improbable tant la production de son aîné fût chaotique. L’idée d’Ant-Man remonte en effet à 2003 lorsque le jeune réalisateur Edgar Wright approche le producteur Kevin Feige chez Marvel afin d’écrire et de réaliser le film. Le projet est ainsi lancé et Wright se met à l’écriture du scénario. Une tâche qui lui prend des années ! Pendant ce temps, Marvel évolue avec la création de Marvel Studios mettant à sa tête Kevin Feige. L’ambition du studio est désormais de produire en toute indépendance ses propres longs-métrages afin de créer un vaste univers connecté : la naissance du Marvel Cinematic Universe est actée ! Les premiers films, Iron Man et L’Incroyable Hulk, posent alors les bases d’un univers partagé qui voit les héros interagir ensemble (Marvel’s Avengers, Avengers : L'Ère d'Ultron, Avengers : Infinity War) entre des films portés indépendamment (Iron Man, Thor, Captain America - First Avenger). 
Le succès du Marvel Cinematic Universe est considérable au point de se décliner en séries (Marvel : Les Agents du S.H.I.E.LD., Daredevil) et de multiplier les projets (Les Gardiens de la Galaxie, Doctor Strange, Black Panther). Le petit film indépendant Ant-Man d'Edgar Wright a dès lors un peu de mal à trouver sa place dans un ensemble bien trop vaste pour le réalisateur anglais. Le divorce est consommé en mai 2014 et Edgar Wright quitte le projet non sans regret...
Il est remplacé au pied levé par Peyton Reed, un metteur en scène sans envergure connu pour le film Yes Man, La Rupture et Bye Bye Love. En quelques mois, il tourne l'opus qui sort en juillet 2015 ; Edgar Wright restant quant à lui crédité en tant que scénariste.
Ant-Man premier du nom, un film peu attendu sur un personnage inconnu du grand public, réalise finalement un score tout à fait honorable de 180 millions de dollars sur le sol américain et plus de 500 millions à travers le monde. Le succès est donc au rendez-vous si bien que Marvel Studios officialise une suite, Ant-Man et La Guêpe, en octobre 2015 pour une sortie en juillet 2018.

Peyton Reed y revient à la réalisation et choisit de nouveau la simplicité. Ant-Man et La Guêpe est en effet un long-métrage qui ne prend aucun risque et propose une histoire basique. La recette est connue mais elle fonctionne plutôt bien. Comme son aîné, il multiplie les blagues, les sous-entendus et les situations décalées. Il n'y a aucun pari de pris ici : après un Avengers : Infinity War intense, il s'agit de retourner à une simplicité somme toute bienvenue. Ant-Man et La Guêpe c’est du comics des années 60 et 70 : de la bonne humeur et du fun ! Le film n’est jamais transcendé par sa mise en scène, tout à fait quelconque malgré les bonnes idées liées à l’agrandissement et au rapetissement des choses et des personnages. L’émotion est inexistante, l'important est de rigoler entre deux scènes d’actions sympathiques. Même les sujets plus ambitieux comme le monde quantique et l’infiniment petit, pourtant au cœur de l’histoire, ne sont jamais traités en profondeur et sont noyés derrière un blabla pseudo-scientifique. Ant-Man et La Guêpe est un moment agréable, sans prise de tête, mais jamais mémorable. Il dispose en fait déjà d’un capital sympathie suffisamment élevé pour se permettre son manque total d’ambition. Après tout, ce n’est qu’une histoire sur un homme-fourmi !

Ant-Man et La Guêpe est en réalité un film étrange. Il laisse une impression de superficialité assez gênante tant il semble ne rien vouloir raconter tout en proposant deux heures d’échappatoire agréable, aptes à donner le sourire à quiconque l'aurait perdu. Un film vite vu et aussitôt oublié mais qui tranche avec le reste des productions Marvel. Et finalement, il démontre aussi la force du Marvel Cinematic Universe : pouvoir proposer plusieurs franchises et plusieurs tons, en fonction des héros et des histoires. En ce sens, Ant-Man et La Guêpe remplit amplement sa mission. La franchise Ant-Man est à ce titre la plus légère de tout le Marvel Cinematic Universe, plus encore que Les Gardiens de la Galaxie, qui sait elle offrir des moments poignants. Un petit film sans prétention qui ne cherche pas à être plus que ce qu’il est. Le plaisir est là sur le moment, à condition de ne pas attendre de le voir révolutionner le genre.

Là où le blockbuster de Peyton Reed se démarque un peu plus, si tant est que cette notion le concerne, c'est dans ses enjeux. Alors que les films de super-héros montrent pour la plupart des protagonistes devant sauver l’humanité, la terre ou l’existence même, Ant-Man et La Guêpe se concentre sur des problématiques beaucoup plus humaines. Les héros échouent ? Pas grave : le monde continuera de tourner ! La quête d’Hank et de Hope ne concernent, en effet, qu’eux tout comme les motivations de l’antagoniste du film, le Fantôme, interprétée par l’hypnotisante Hannah John-Kamen qui sont également très personnelles. Elle n’a pas, il est vrai, la volonté de dominer ou de détruire la Terre entière ! L’actrice sait être touchante par moments et les effets visuels associés à son personnage et ses pouvoirs sont particulièrement réussis, offrant des scènes d’actions inventives et agréables. Le bilan est moins brillant pour l’autre vilain de l'opus : interprété par Walton Goggins, il se révèle pour sa part tout à fait insipide et interchangeable. Il n’est là que pour permettre aux héros d’enchaîner les scènes d’actions et de taper sur des hommes de main.

Ant-Man et La Guêpe peut toutefois compter sur son trio principal pour fonctionner et bien fonctionner : Paul Rudd, Evangeline Lilly et Michael Douglas continuent, en effet, à manifestement s’amuser dans cette suite.
Paul Rudd, alias Scott « Ant-Man » Lang, conserve un rôle taillé sur mesure entre aventure et comédie. Le personnage doit assumer les conséquences des actions menées dans Captain America : Civil War, tout en continuant à construire une relation solide avec sa fille Cassie, merveilleusement campée par la jeune Abby Ryder Fortson. Le comédien, toujours très à l'aise, ajoute ainsi une bonne dose de dérision au Marvel Cinematic Universe quand il s'agit de se moquer de lui-même ou de son alter ego ! 
Michael Douglas, qui prête ses traits au professeur Hank Pym, l’original Ant-Man, se place cette fois-ci un un peu plus au centre de l’action en apportant l’élégance et le charisme qui le définissent si bien.
Evangeline Lilly, quant à elle, voit son rôle prendre une toute autre dimension puisqu’elle endosse le costume de La Guêpe (ou The Wasp, en version originale). L’actrice bénéficie ici d’une mise au premier plan significative et s'invite au cœur du récit avec un costume d’une sobriété propre aux productions Marvel Studios mais dont le rendu visuel est de toute beauté. C'est bien simple : Evangeline Lilly tient véritablement l’opus sur ses épaules !
L’alchimie entre les trois comédiens fait ensuite des merveilles et donne l’impression d’assister à une réunion entre amis où les piques fusent et les blagues s’enchaînent.

Un autre acteur vole la vedette dans toutes les scènes où il apparaît : Michael Peña, interprète du bavard Luis ! Comme dans Ant-Man, l’ami de Scott Lang enchaîne, en effet, les tirades à un débit impressionnant et marque les esprits par une bonne humeur décidément communicative.
Enfin, l’opus affiche deux nouvelles recrues de talent : Michelle Pfeiffer en tant que Janet van Dyne et Laurence Fishburne dans le rôle de Bill Foster. Deux acteurs confirmés et tout simplement impeccables.

Après Ant-Man et son ambiance de casse organisé, place donc à Ant-Man et La Guêpe avec ses courses poursuites effrénées à coup d’agrandissement et rapetissement. Un rythme maîtrisé pour un film qui enchaîne des péripéties attendues et prévisibles. Une suite qui ne cherche jamais à surprendre et ne ment pas sur le produit. L’ensemble reste toujours prévisible, ses tenants et aboutissants se devinant au bout de seulement quelques minutes... Le public est donc prévenu ! Qu'il n'attende rien de plus d'Ant-Man et La Guêpe qu'un bon moment porté par une équipe enjouée. Il est d'ailleurs fort à parier qu'il aura du mal à tenir l'oeuvre du temps : son absence de propos est trop flagrant !
Enfin, coté bande son, Christophe Beck reprend avec plaisir le thème principal du premier film et y ajoute quelques mélodies bienvenues. Rien de transcendant mais le job est fait.

Ant-Man et La Guêpe est un film appréciable qui arrive à séduire malgré son manque d’ambition. Ses personnages et son ton suffisent en réalité pour offrir une suite honnête. Marvel a privilégié ici l'humour à l'intensité, les pistes les plus intéressantes étant sous-exploitées et laissant somme toute un goût d'inachevé une fois les deux heures passées. Mais comme le spectacle est assurément là et le plaisir aussi, il n'y a pas de raison de bouder dans son coin, à condition d'accepter de ne pas être trop exigeant !

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