Produits Dérivés
Un peu d’histoire...
En 1977, Star Wars : Un Nouvel Espoir débarque d'une galaxie lointaine, très lointaine, redéfinissant au passage le marché des produits dérivés. Pour accompagner la sortie du film, 20th Century Fox – 20th Century Studios aujourd'hui – souhaite passer un accord avec la société Mego Corporation, dans le but de développer une gamme de figurines inspirées de la future saga intergalactique. Très présente sur le marché, Mego Corporation produit déjà des figurines représentant les héros de Marvel et de DC Comics, mais aussi les personnages des univers de fantasy et de science-fiction les plus populaires : Le Magicien d'Oz (1939), Star Trek (1966) et La Planète des Singes (1968) sont de ceux-là. Triste hasard du calendrier, Martin Abrams, le Président de la société et la majorité de ses équipes se trouvent au Japon pour négocier les droits d'exploitation de la licence Microman, renommée Micronauts aux États-Unis, lorsque les représentants de 20th Century Fox viennent frapper à la porte de Mego Corporation. Qu'à cela ne tienne, le fabricant de jouets Kenner, lui, est tout disposé à signer le contrat ! Dès Noël 1977, la Star Wars Mania est déjà bien présente, mais Kenner n'est absolument pas préparé à un tel engouement, d'autant que le très protecteur George Lucas a longtemps rechigné à partager le design de ses personnages avec le fabriquant. En conséquence, les fans intergalactiques trouvent sous leurs sapins un « Early Bird Certificate Package », une boîte contenant un certificat qu'il sera possible d'échanger l'année suivante contre quatre figurines. Mego Corporation, de son côté, pleure son succès d'antan et tente de se renouveler. Peine perdue toutefois : la société tombe en faillite en 1983.
Ce simple rendez-vous manqué illustre à merveille la force de frappe des produits dérivés. Pourtant, si l'explosion des objets de collection entraînée par Star Wars a considérablement chamboulé le marché, le phénomène n'est pas nouveau. Alors que la culture s'industrialise de manière exponentielle au tournant du 20e siècle, Walt Disney comprend déjà l'intérêt de proposer des produits inspirés de son univers enchanteur. Et tout a commencé par un... lapin !
En 1927, après trois saisons d'Alice Comedies, le producteur Charles Mintz signe un contrat avec Universal Pictures en vue de distribuer les cartoons de la nouvelle star de Walt Disney et Ub Iwerks : Oswald, le Lapin Chanceux. Pour soutenir la promotion des courts-métrages réalisés par Walt Disney, Universal imagine en 1928 des objets à l'effigie du Lapin : un kit de pochoirs, un badge et une barre chocolatée. Il s'agit-là des premiers produits dérivés officiels représentant un personnage Disney, bien que Walt n'ait vraisemblablement pas été impliqué dans le processus ! La même année, et alors qu'il vient d'être dépossédé de son personnage, Disney s'apprête à rebondir de plus belle. En compagnie d'Ub Iwerks, qui lui est resté fidèle, le génie créatif imagine une petite souris promise à un grand destin : Mickey Mouse.
Dans le hall d'un hôtel de New York, Walt croise en 1929 la route d'un homme d'affaires qui lui propose 300 dollars en échange de la permission d'utiliser l'image de la Souris sur une ligne de bloc-notes destinés aux écoliers. Toujours en quête d'argent qu'il peut ensuite réinjecter directement dans la production de ses ambitieux projets, Walt Disney accepte l'offre ; les premiers objets décorés à l'effigie de Mickey sont nés et envahissent les tables des écoles au début des années 30.
Fortement échaudé par le rapt d'Oswald, Walt jure toutefois qu'on ne l'y reprendra pas deux fois. Le 16 décembre 1929, à l'occasion d'une réorganisation de sa société, Disney créé donc la nouvelle division Walt Disney Enterprises. La filiale, conçue pour s'occuper de la gestion des produits dérivés et des accords d'exploitation de licence, va très vite tourner à plein régime. Selon Roy Disney, le principal intérêt de ce développement des produits dérivés est alors de protéger la propriété intellectuelle de Disney, tout en exerçant un certain contrôle sur la qualité des objets proposés. Cerise sur le gâteau, les bénéfices générés par la vente de ces objets viennent alimenter la production cinématographique de la société.
Au début de l'année 1930, la toute première poupée Mickey Mouse, créée par la couturière Charlotte Clark, fait rapidement un tabac. Au même moment, les comic strips de Mickey font leur grand début ; lancées le 13 janvier 1930, les aventures sur papier de Mickey sont d'abord scénarisées par Walt Disney en personne et dessinées par Ub Iwerks, puis par Win Smith, avant que le légendaire Floyd Gottfredson ne s'impose en maître incontesté. Dans la foulée, le premier livre intégralement dédié à Mickey, sobrement titré Mickey Mouse Book, est publié chez Bibo & Lang. C'est le début d'une effusion de produits dérivés et autres objets de collection signés Disney : jouets, poupées, peluches, figurines et autres boîtes à goûter, Mickey, bientôt rejoint par Minnie, se déclinent à l'infini sur des dizaines de supports.
Si un rendez-vous manqué peut avoir des conséquences désastreuses pour un fabriquant, un accord juteux peut à l'inverse sauver une compagnie de la banqueroute ! En 1933, l'horloger Ingersoll-Waterbury Clock Company a ainsi été sauvé d'une faillite certaine. Sur une idée d'Herman “Kay” Kamen, l'homme chargé de gérer les accords de licence pour Disney à cette époque, le fabriquant se voit proposer l'idée d'une superbe montre ; au milieu du cadran, un Mickey particulièrement jovial indique l'heure avec ses bras, qui servent d'aiguilles. Le bel objet devient l'un des produits les plus courus et reste, aujourd'hui encore, emblématique de ces pièces de collection si chères au cœur des fans Disney. Enfin, en 1937 à l'occasion de la sortie de Blanche Neige et les Sept Nains, Disney, décidément visionnaire, invente une nouvelle manière de concevoir les produit dérivés : pour la première fois, toute une collection d'objets vient soutenir directement la sortie d'un film au cinéma. Des poupées, des savons et même plusieurs charmants services à thé à l'effigie de la princesse et de ses petits amis accompagnent les rêveries des petits et des grands au quotidien.
Faciles à produire et déclinables à l'infini, les jeux de société sont l'un des produits estampillés Disney les plus interactifs. Monopoly, Uno, La Bonne Paye, Trivial Pursuit ou Labyrinthe, sans même parler des innombrables quiz, les jeux les plus populaires ont tous été déclinés avec Mickey et ses amis. De manière plus originale, Disney a très tôt accompagné la sortie de ses films d'animation au cinéma par une ribambelle de jeux de société, une stratégie que la Compagnie au Château Enchanté prolongera d'ailleurs bien des années plus tard, dans le domaine vidéoludique cette fois ! En plus des jolis services à thé et des petits jouets, c'est Blanche Neige qui, la première, a droit à plusieurs jeux de société. Dans The Game of Snow White and the Seven Dwarfs (1937, Milton Bradley Company), les joueurs redécouvrent l'histoire de la princesse autour d'un plateau sur lequel se déplacent leurs jolis pions de bois ; le vainqueur est celui qui fera s'embrasser Blanche Neige et le Prince tout en déjouant les plans de la cruelle Reine Grimhilde. Bien des films Disney sont transposés en jeux de société dans les années suivantes, de Pinocchio à Mary Poppins, en passant par La Belle au Bois Dormant.
Inspirés des Parcs à Thème rêvés par Walt Disney, plusieurs jeux de société permettent même de ramener un peu de la magie du Royaume Enchanté à la maison, comme Walt Disney's Fantasyland Game (Parker Brothers) en 1956, le premier d'une série de quatre jeux inspirés par les Lands de Disneyland Park. Le Parc Disneyland de Disneyland Paris a lui-même eu droit à son propre jeu de société : Euro Disneyland, le Jeu édité en 1992 par Milton Bradley ! Pour gagner, le joueur doit acheter un sac et collecter des souvenirs à travers le joli plateau agrémenté de pièces en trois dimensions avant de rejoindre la Parade de Mickey à Main Street, U.S.A..
Depuis quelques années, les jeux Disney se font de plus en plus immersifs et tentent de se diversifier. Chez Ravensburger, Disney Villainous (2018) et ses nombreuses extensions, Jungle Cruise Adventure Game (2020) ou encore Gargoyles : Awakening (2021) installent notamment des dimensions stratégiques et de réflexion qui étaient somme toute peu présentes dans les jeux édités les années précédentes.
Parmi les trésors les plus convoités se trouvent enfin les collections de belles statuettes et autres figurines qui trônent en bonne place dans les vitrines et les bibliothèques de bien des fans. Lancée en 1992, la sublime Walt Disney Classics Collection (WDCC) est à n'en pas douter la plus prestigieuses de toutes, tant le soin apporté à la réalisation des statuettes et la fidélité avec laquelle elles reproduisent les plus beaux moments des cartoons et films d'animation Disney reste inégalés. Première et seule collection de figurines conçue et produite directement par les Walt Disney Animation Studios à Burbank, Californie, elle est ensuite confiée en 2004 à Enesco, qui fait honneur aux engagements de qualité initiaux de Disney jusqu'au 31 décembre 2012, la date qui marque la fin de la collaboration entre les deux sociétés et, par ricochet, l'arrêt de la collection.
Malgré l'arrêt de la Walt Disney Classics Collection, Enesco demeure le principal créateur et distributeur de nombreuses collections de figurines Disney. Parmi celles-ci, certaines s'éloignent franchement de la fidélité de la WDCC pour faire la part belle à la vision d'artistes aux styles originaux. Lancée en 2006, la collection Disney Traditions imaginée par l'artiste Jim Shore donne ainsi vie aux personnages Disney les plus emblématiques, grâce à des statuettes décorées de motifs traditionnels qui évoquent l'art de la sculpture sur bois et le rosemaling, une technique scandinave basée sur les designs floraux. La collection la plus atypique reste peut-être Disney Britto. Sorties tout droit de l'imagination de l'artiste brésilien Romero Britto, les statuettes représentent des personnages aux couleurs vives, parsemés de motifs fortement influencés par le cubisme et le pop art.
D'autres statuettes, plus ou moins luxueuses, continuent elles aussi d'attirer la convoitise des collectionneurs ; il faut par exemple citer les merveilleuses figurines de porcelaine montées sur un socle de bois de l'artiste italien Giuseppe Armani. Les poupées, enfin, ont également la cote depuis de nombreuses années. Souvent distribuées en quantité très limitées, les jolies créations se démarquent des poupées plus « basiques » par la délicatesse de leurs visages et la finesse de leurs vêtements.
Cette liste, qui ne prétend aucunement à l'exhaustivité, n'a d'autre ambition que de présenter quelques produits dérivés, notamment des collections et des jeux de société, parmi les plus marquants.
Disney Villainous
002 |
Mauvais Jusqu'à l'Os
Jeu de Stratégie
2019
Jeux
|
2019
Jeux
|
003 |
La Fin Est Proche !
Jeu de Stratégie
2019
Jeux
|
2019
Jeux
|
004 |
Cruellement Infects
Jeu de Stratégie
2020
Jeux
|
2020
Jeux
|
005 |
Monstrueusement Malsain
Jeu de Stratégie
2022
Jeux
|
2022
Jeux
|
006 |
Plus Grands, Plus Méchants !
Jeu de Stratégie
2023
Jeux
|
2023
Jeux
|