Star Wars Hyperspace Mountain
L'affiche
Date d'ouverture :
Le 7 mai 2017
Type d'attraction :
Montagnes russes
Musique :
John Williams
Durée :
3 minutes
(sans tenir compte de la file d’attente)

Le synopsis

Il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine, très lointaine…
La Rébellion a besoin de renfort ! Un croiseur interstellaire impérial a été repéré aux alentours de la planète Jakku. L’amiral Ackbar décide donc d’envoyer une troupe de nouvelles recrues accompagnée d’un escadron de chasseurs Aile-X afin de l’espionner et d’obtenir des informations nécessaires pour l’Alliance rebelle. Mais c’est un piège ! L’Empire a été averti de l’arrivée de ses ennemis et un bataillon de chasseurs TIE les attend de pied ferme.
Une seule solution : à bord de son chasseur Aile-X, chaque combattant aidé de ses alliés doit tenter de détruire le Destroyer stellaire impérial afin de paralyser l’ennemi...
Que la Force soit avec eux !

L'expérience

Au loin, la silhouette d’une gigantesque montagne métallique se dessine, contre laquelle un énorme canon se repose. Il s’agit du canon Columbiad, porte d’entrée de l’hyperespace à vitesse-lumière et de Jakku en plein cœur de Discoveryland, dont les coups de canon résonnent et font frémir d’impatience les visiteurs.

Afin d’accéder aux quais d’embarquement et pour pouvoir commencer l’aventure, le visiteur doit ainsi entrer dans les entrailles de l’édifice montagneux. Un accès se situe d'ailleurs à gauche du canon. Ils pénètrent dans la montagne où un dédale de chemins tortueux les attend. Dans le premier couloir, des plans techniques détaillés des ingénieurs de l’Alliance Rebelle et de l’Empire révèlent les secrets des vaisseaux spatiaux à l’instar des Aile-X, chasseurs impériaux et autres Destroyers stellaires. Les plans en coupe et sous tous les angles permettent ainsi aux rebelles en herbe de découvrir points forts et faiblesses de chaque vaisseau, des armes dont ils sont équipés, mais aussi et tout simplement à reconnaître les chasseurs ennemis. Plus loin, ils découvrent leur assignation : membre de l’escadron bleu, ils devront espionner un destroyer stellaire de l’Empire, non sans prendre garde aux chasseurs TIE qui pourront à tout instant révéler leur présence et les attaquer. Un état d’alerte constant est donc demandé aux jeunes rebelles, et surtout que la Force soit avec eux !

Les futurs pilotes continuent leur progression dans un labyrinthe de couloirs en direction du canon et de la salle d’embarquement. Une fois quelques escaliers grimpés, ils accèdent à une grande salle, celle du célèbre Baltimore Gun Club. Ils y découvrent des dessins du canon Columbiad, un plan de voyage sur lequel une supernova est exposée et au plafond une magnifique voûte céleste qui promet un voyage au-delà de la lune, dans les confins de l’Univers. Les planètes et astres ont des coordonnées précises afin de mieux les identifier dans l’espace. En quittant les lieux, les pilotes entrent directement dans la salle d’embarquement où se trouvent leurs vaisseaux. Hall ouvert sur le monde extérieur, il est décoré de grandes bannières bleues sur lesquelles des Aile-X sont représentés.

L’astroport est en pleine effervescence. Les pilotes trépignent d’impatience et les mécaniciens font les derniers réglages avant le décollage. Habillés d’une chemise bleue et d’un pantalon noir, les chefs d’équipes attendent en bas de la rampe d’accès pour former les groupes et guider les duos jusqu’à leur emplacement désigné. Toujours par deux, ils font partie des pilotes de la Rébellion ! Leurs moyens de transport victoriens sont bleu roi et arborent sur leur carrosserie neuf petites étoiles argentées qui en entourent une grande, le numéro du train-fusée et l’astre solaire ne faisant qu’un avec un croissant de lune. Sous elles, apparaissent les rouages des trains-fusées en forme de magnifiques roues dentées bronzées. Les sièges matelassés sont d’une détonante couleur bordeaux. Ils invitent alors les pilotes à s’asseoir afin qu’une fois les sécurités abaissées, l’escadron puisse embarquer pour sa mission interplanétaire. C’est le départ ! Les pilotes roulent jusqu’à la piste de décollage.

Après une très légère descente, le vaisseau s’arrête à l’embouchure du canon Columbiad, à une inclinaison très précise de 32 degrés. Les pilotes attendent la fin du décompte pour un décollage spectaculaire qui va les propulser en hyperespace direction la planète Jakku. 3, 2, 1 ! L’escadron est envoyé à vive allure dans l’hyperespace. La force les colle contre leurs sièges pendant toute la durée de l’hyperespace. À la sortie, ils s’approchent de la planète Jakku où une flotte ennemie les attend de pied ferme. C’est un piège ! L’amiral Ackbar avait des informations erronées. Des chasseurs TIE prennent alors les rebelles en chasse et des tirs lasers fusent. Le désordre et le chaos sont les maîtres-mots de cette embuscade. Les ordres des commandants rebelles résonnent dans le vaisseau : les chasseurs rebelles doivent se replier de toute urgence.

Mais le train-fusée est touché, ce qui empêche un repli rapide. La défense se met alors en place et les rebelles tentent d’échapper aux chasseurs TIE grâce à des tirs lasers ; quand soudain, un Destroyer stellaire apparaît devant la flotte rebelle et prend le convoi dans son rayon-tracteur. Les rebelles d’un jour sont coincés, impuissants face à cette force qui les attire irrémédiablement vers l’ennemi, face aux tirs continus des chasseurs. Mais la Rébellion parvient tant bien que mal à détruire le Destroyer impérial avant de s’éloigner suffisamment pour plonger dans l’hyperespace sans que les chasseurs ennemis puissent les suivre et découvrir l’emplacement de la base rebelle.

Epuisés par la bataille, les pilotes arrivent de nouveau dans l’astroport et quittent leurs vaisseaux, heureux d’être de retour, sains et saufs. Ils laissent leurs engins au bon soin des mécaniciens pour une vérification avant la prochaine mission. Qui sait, une guerre des étoiles est si vite arrivée...

La critique

rédigée par Clotilde Péneau
Publiée le 11 janvier 2020

Au cœur d’un Parc Disney, rares sont les attractions qui restent identiques à leur premier jour d’exploitation. Elles se doivent ainsi d'être mises à jour sur différents aspects techniques et narratifs afin de redynamiser un concept, un Land qui au cours des années aurait perdu de sa superbe. C’est dans cette vision d’amélioration de l’expérience que Disneyland Paris a chargé Björn Heerwagen – le Directeur Show Design & Production (responsable de l’implantation de l’attraction Ratatouille : L’Aventure Totalement Toquée de Rémy et des rénovations de Phantom Manor et Big Thunder Mountain) de transformer Space Mountain : Mission 2 en une attraction Star Wars (un concept importé d’outre-Atlantique) et par là même de participer à une rethématisation en Star Wars de Discoveryland, lente mais progressive. Star Wars Hyperspace Mountain ouvre alors le 7 mai 2017 au Parc Disneyland, pour le vingt-cinquième anniversaire du Resort, et constitue la troisième version de cette attraction dans le monde. Le Parc Disneyland met ainsi un terme à son attraction phare Space Mountain : Mission 2 après douze années d’exploitation (elle avait ouvert initialement le 9 avril 2005). Adieu l’univers de Jules Verne et bienvenue aux Aile-X, aux chasseurs TIE et aux destroyers stellaires impériaux sur fond musical de John Williams. Star Wars et Space Mountain, deux géants dans leurs catégories respectives, ont d'ailleurs débuté la même année : 1977. Il est alors temps de les faire se rencontrer pour le meilleur et pour le pire car, une chose est sure, Star Wars a pris possession du mythique Space Mountain.

Cette idée, semblant saugrenue au premier abord, n’est pas inédite et provient d’un concept original initié dans l'un des Parcs Disney américains. Le 16 novembre 2015, pour la toute première Season of the Force, le public californien du Disneyland Park avait, en effet, eu la surprise de découvrir un nouveau Space Mountain aux couleurs de la célèbre saga de George Lucas : le premier Hyperspace Mountain était né. Cette thématisation saisonnière a été voulue comme une attraction éphémère et a ainsi fermé ses portes le 29 mai 2017 après moins de deux ans d’exploitation. Il aura fallu douze mois pour créer le concept original de l’attraction, une heure pour traduire physiquement l’univers Star Wars sur Space Mountain en Californie et dix-huit mois d’exploitation avant qu’elle ne redevienne Space Mountain. Cependant, elle revient périodiquement dans le Resort californien. Déclinée aussi à Hong Kong Disneyland, Hyperspace Mountain ouvre ainsi le 11 juin 2016 lors des célébrations du dixième anniversaire du Parc. Succès immédiat partout où Star Wars s’attaque au légendaire Space Mountain, il est alors naturel de proposer cette variante à la version parisienne. Mais l’affaire se révélera plus facile à dire qu’à faire.

Inaugurée en 1995 au Parc Disneyland, la première attraction Space Mountain - De la Terre à la Lune se voulait basée sur le roman d’anticipation de Jules Verne, De la Terre à la Lune (paru en 1865) et était accompagnée de l’attraction Les Mystères du Nautilus basée sur Vingt Mille Lieues Sous les Mers (paru en 1869-1870), créant ainsi un mini-univers vernien en plein cœur du Royaume enchanté et tout à fait adapté à l’esprit de découverte voulu dans un Discoveryland au ton résolument steampunk, un univers franco-français pour plaire au public parisien. Space Mountain - De la Terre à la Lune proposait alors aux passagers un voyage en direction de la Lune, un voyage tumultueux à travers champs d’astéroïdes pour finalement retourner sur la Terre. Ses excursions lunaires cesseront le 15 janvier 2005 tandis que s’amorce une véritable cure de jouvence en plein cœur de Discoveryland : Jules Verne disparaît progressivement du Land au point que la référence à son ouvrage est purement et simplement supprimé dans le nouveau nom de l’attraction, Space Mountain : Mission 2. Le canon Columbiad - qui lui demeure - propulse cette fois-ci les voyageurs aux confins de l’univers, un voyage à travers des nébuleuses, des champs de météorites et une supernova !

Après une douzaine d'années d’exploitation et de voyages spatiaux, le canon Columbiad stoppe son barillet. Space Mountain : Mission 2 ferme le 8 janvier 2017 pour subir une nouvelle transformation. Cette dernière s’insère dans la volonté de Disneyland Paris de transformer de nouveau Discoveryland et de créer un espace dédié dans ce Land à Star Wars, nouvelle franchise prolifique et rentable des studios. Depuis 2012, The Walt Disney Company possède en effet les droits de la franchise Star Wars via le rachat de Lucasfilm Ltd. et annonce dans la foulée l’arrivée sur les écrans d’une nouvelle trilogie d’ici 2015. La saga cinématographique de science-fiction fait alors pleinement partie du catalogue des studios et avec elle, de nombreuses possibilités s’ouvrent tant au cinéma que pour les Parcs Disney à travers le monde. La franchise Star Wars n’était pourtant pas inconnue des visiteurs des Parcs Disney. Dès 1987, à Tomorrowland, dans un Disneyland Park en mal de nouvelles expériences et peinant à attirer un public jeune demandeur de sensations fortes, apparaît, il est vrai, le simulateur de vol Star Tours qui proposait alors aux passagers de voyager dans les moindres recoins de la galaxie Star Wars. Lors de son ouverture en 1992, Disneyland Paris en accueille d'ailleurs aussi une version qui voit les passagers embarquer à bord d’un StarSpeeder 3000 piloté par des droïdes RX-24 par le biais de l’agence de voyage intergalactique Star Tours.

Elle ferme ensuite ses portes le 16 mars 2016 pour une rénovation d’envergure et revient en 2017 dans un nouveau format, Star Tours : L’Aventure Continue, avec de nouveaux effets spéciaux, le port de lunettes 3D pour des effets visuels encore plus saisissants et de nouvelles histoires intégrant les nouveaux épisodes, comme Star Wars : Le Réveil de la Force et plus tard Star Wars : Les Derniers Jedi et Star Wars : L'Ascension de Skywalker. À la même période, Star Wars envahit Videopolis avec la Jedi Training Academy (2015 - 2017) et le Discoveryland Theatre avec Star Wars : Path of the Jedi (2017 - 2018). Space Mountain : Mission 2 est, pour sa part, transformée en l’affaire de cinq mois environ (de janvier à mai 2017) en Star Wars Hyperspace Mountain : Rebel Mission, puis en Star Wars Hyperspace Mountain tout court. La première appellation place directement le public du côté de l’Alliance rebelle, donnant ainsi rapidement le ton. Il est toutefois choisi de la raccourcir pour arriver, lors du lancement officiel en mai 2017, au nom définitif de Star Wars Hyperspace Mountain. Mais comme pour Space Mountain : Mission 2, si le nom de l’attraction a changé pour instaurer un vent de nouveauté, rien ne change en décor extérieur.

Il faut dire que l'Imagineer qui osera toucher au dôme iconique du Space Mountain parisien n'est pas encore né et c'est heureux ! Lorsque le public découvre l’attraction Star Wars Hyperspace Mountain, la seule référence à la saga dans la partie extérieure se révèle ainsi être le panneau d’entrée de l’attraction, qui n’affiche pas le nom complet mais une version courte : Hyperspace Mountain (reprenant ainsi finalement le nom de l’expérience en Californie et à Hong Kong). Les lettres, dans un camaïeu de bleu avec des traits blancs, évoquent la vitesse-lumière et propulsent le visiteur dans l'hyperespace, bien connu des fans de l’univers Star Wars. Le canon Columbiad est évidemment toujours présent, accolé au mythique dôme au design métallique et cuivré, renvoyant le visiteur à l’univers de Jules Verne plutôt qu’à celui de George Lucas ! Prouesse néanmoins : après l’envoi de passagers vers la Lune grâce à Space Mountain - De la Terre à la Lune puis aux confins de la galaxie via Space Mountain : Mission 2, le canon les propulse désormais dans « une galaxie lointaine, très lointaine ». Mais surtout dans le passé ! Si l’univers de Jules Verne s’ancre dans le futur et l’innovation, celui de Star Wars se déroule en effet « il y a bien longtemps », inscrivant ainsi l’attraction dorénavant dans un temps révolu, et ce en plein milieu d’un Land tourné vers l’avenir (à noter cependant que c’était déjà le cas avec Star Tours, à l’ouverture du Parc en 1992). Cette incohérence supplémentaire d’un point de vue scénaristique rajoute malgré tout une fonctionnalité temporelle au canon Columbiad, plus puissant que jamais !

Après être passé sous le panneau d’entrée de l’attraction, le visiteur peut choisir deux chemins : le classique pour faire l’attraction avec son groupe d’amis ou une nouvelle file Single Rider (ou « passager seul »), désormais proposée dans cette nouvelle version, permettant aux solitaires de monter - plus ou moins rapidement - à bord d’un train-fusée. Si le visiteur choisit la file classique, il passe dans les entrailles de la montagne. À l’intérieur, les dédales restent inchangés. Seuls viennent se rajouter des panneaux montrant les plans techniques des vaisseaux de l’univers de Star Wars qui apparaîtront lors de la mission, en remplacement des anciennes affiches d'astres galactiques : les Aile-X et les chasseurs TIE y dévoilent leurs secrets ainsi que le Destroyer stellaire. Les membres de la Rébellion découvrent par ailleurs leur mission du jour : aider l’amiral Ackbar à espionner un Destroyer stellaire ! Mais ce sont les seules traces du changement de thème de l’attraction dans les couloirs des files d’attente. Tout le reste est d’origine. Il est toujours possible d’entrevoir les décors verniens de Space Mountain : Mission 2 : les dessins du Columbiad, une voûte céleste indiquant au passager le voyage au-delà de la Lune dans les confins de l’univers.

Il est d'ailleurs important de noter des discordances gênantes dans la narration de l’expérience. Sur les quelques écrans disséminés dans les couloirs, une jeune femme apparaît pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs en s’exclamant : « Bienvenue à Hyperspace Mountain. Nous sommes à quelques instants du saut dans l’hyperespace pour rejoindre une galaxie lointaine, très lointaine où se déroule une bataille décisive de Star Wars. Pendant que les coordonnées spatio-temporelles sont entrées pour l’hyperdrive, merci d’écouter attentivement les consignes de sécurité… », avant d’énumérer les conditions physiques nécessaires pour prendre part à ce vol. Si énoncer les consignes de sécurité paraît primordial dans n’importe quelle attraction, le scénario pose un problème de taille. Cette jeune femme, partie intégrante de l’histoire, semble être consciente du fait qu’elle vit dans un univers fictif puisqu’elle n’hésite pas à en sortir en parlant de « bataille décisive de Star Wars ». Or, Star Wars ne peut exister dans l’univers Star Wars. Elle empêche l’immersion du visiteur qui a alors conscience de se trouver dans un univers fictif. La magie de l’expérience est atteinte.

Le visiteur continue ensuite son chemin et arrive dans le hall d’embarquement. Les nouveaux Rebelles découvrent une salle aux couleurs de l’alliance, des bannières flottant au-dessus d’eux portant le nom de l’attraction - Star Wars Hyperspace Mountain - et des Aile-X en position d’attaque. Ici, le thème a changé, à la faveur de quelques bouts de tissus, mais le visiteur attentif pourra repérer les traces des anciennes versions tels les barils de poudre disséminés çà et là sur les quais. Un autre élément tient toutefois ses promesses en termes d’immersion dans cette nouvelle expérience : les trains ont, en effet, entièrement été refaits à neuf pour l’occasion et revêtent un look irrémédiablement cosmique, arborant un bleu métallique allié de touches dorées. Si ce style steampunk semblent totalement inadéquat dans un univers Star Wars plus rustique et brut, il n’est pas sans rappeler l’univers de Space Mountain - De la Terre à la Lune, permettant un retour au source plus aisé pour les Imagineers sans avoir à changer une fois de plus des trains-fusées parfaitement thémés pour Space Mountain - De la Terre à la Lune.

Tout cela laisse à penser que Star Wars Hyperspace Mountain n’est qu’une rethématisation temporaire et qu’une nouvelle attraction reprenant les anciens codes de Space Mountain : Mission 2 et/ou de l’univers vernien pourrait être de retour prochainement à Disneyland Paris. Une théorie fondée en partie sur le soft opening (ou « ouverture test en avant-première ») effectué du 29 avril au 6 mai 2017 proposant aux visiteurs de faire le parcours dans le noir avec la musique de Space Mountain : Mission 2. Le but du soft opening était de tester les nouveaux trains de l’attraction sans dévoiler toutefois la nouvelle thématique Star Wars. De plus, lorsque le visiteur entrait dans l’attraction, les nouveaux écrans vidéo diffusaient les consignes de sécurité dictées par un membre de l’équipe Space Mountain : Mission 2. Une vidéo de sécurité thémée sur l’ancienne version et dans un registre steampunk a même été produite, laissant donc augurer un retour d’une version de Space Mountain plus en phase avec le thème original, en plein cœur de Discoveryland.
Enfin, d’un point de vue technique, il est intéressant de noter que la modification des sièges et le nouveau harnais de sécurité ont permis une diminution de la taille minimum de sécurité passant de 1 m 40 à 1 m 20 grâce à un ingénieux abaissement du centre de gravité.

Alors que le visiteur prend place dans son cockpit provisoire, la musique emblématique de John Williams, enregistrée par l’Orchestre Philharmonique de Londres, retentit dans ses oreilles histoire de le plonger immédiatement dans le cœur du sujet. Un moment incontournable pour tous les fans de Star Wars que d’entendre le thème du générique déroulant avant d’entrer dans une nouvelle aventure ! Le train stoppe et, à l’instar des précédentes versions, il se voit propulsé à travers le canon du Columbiad. Sauf qu’ici pas de lancement avec un coup de canon mais un passage dans l’hyperespace en vitesse lumière à la manière d’un Solo aventureux, pour débarquer aux alentours de Jakku où la flotte impériale a tendu un piège à l’Alliance Rebelle. Le visiteur participe alors à la mission rebelle, découvre le piège impérial, riposte et attaque le destroyer impérial. Les ordres des généraux rebelles, d'Ackbar et des pilotes résonnent dans ses oreilles. Toujours donnés en français, ils permettent aux visiteurs francophones d’être plongés au cœur de l’histoire, laissant sur le bas-côté ceux ne maîtrisant pas la langue de Molière (un petit bémol qui aurait été facilement corrigeable en utilisant les deux langues principales - l’anglais et le français - comme Disneyland Paris sait le faire parfaitement).

Les chasseurs TIE foncent sur le train-fusée qui parvient à les éviter et à riposter… quand soudain le Destroyer apparaît sous les yeux ébahis du visiteur. Au cœur de la montagne, lieu central de la bataille qui fait rage, le parcours des trains-fusées n’a pourtant pas changé d’un iota, tandis que les décors et la thématisation ont à peine été modifiés pour immerger tant bien que mal le passager dans l’univers de Star Wars. C’est dès lors un véritable travail sonore et visuel qui s’offre au visiteur. Neuf écrans répartis à travers le ride permettent, en effet, une projection de vaisseaux spatiaux de l’univers de Star Wars (Ailes X, destroyer stellaire, chasseurs TIE…). Ils diffusent des vidéos de quelques secondes en Haute Définition, auxquelles s’ajoutent des lumières LED présentes aux quatre coins du parcours pour simuler les tirs lasers croisés des vaisseaux. Ces écrans et cette projection de bien meilleure qualité que sur les précédentes versions permettent alors une immersion des plus réalistes dans la bataille. Comme pour son prédécesseur, les effets spéciaux et les jeux de lumières sont en synchronisation avec le passage des trains, offrant la meilleure expérience possible aux passagers. Le visiteur est embarqué avec la force rebelle et a véritablement la sensation d’avoir des tirs lasers qui quittent son train-fusée ou encore de recevoir des tirs des chasseurs impériaux. Tout cela au rythme des ordres donnés, via des enceintes stratégiquement placées de part et d’autre des oreilles des passagers par les commandants de l’Alliance rebelle, pour guider la jeune recrue dans sa bataille et disposer des consignes et positions de ses coéquipiers. Le rebelle en herbe vit ainsi une expérience unique et inédite à Disneyland Paris.

Cependant, malgré toutes les promesses d’une nouvelle attraction dédiée à l’univers Star Wars, les changements demeurent minimes. Visuellement, le visiteur est certes plongé en pleine bataille, mais le Destroyer impérial n’arrive pas à faire oublier la découverte de la Supernova de la précédente attraction. Les effets sonores constituent néanmoins une réussite grâce à l’incorporation des ordres des commandants et des pilotes qui permettent une immersion sonore : le passager est plongé au cœur des communications et de la bataille, un vrai plus qui s’intègre parfaitement dans l’expérience. Les trois versions de Star Wars Hyperspace Mountain à travers le monde ont d'ailleurs la particularité d’utiliser les mêmes techniques visuelles (projection d’images et d’effets lasers) et sonores (musique et ordres de commandement) ainsi qu’une même histoire imaginée spécialement par les Imagineers et Lucasfilm Story Group. L’idée était de respecter l’univers de Star Wars et d’utiliser ce qu’offraient les mythiques montagnes russes pour donner une expérience inédite aux visiteurs. Quoi de mieux alors que de profiter des inversions et des accélérations pour les plonger dans une bataille stellaire ?

Ils se sont alors longuement concertés pour décider de la bataille en question afin de respecter les films ainsi que l’univers étendu pour offrir aux fans une expérience inédite, mais toutefois avec une histoire familière. Ils ont donc décidé d’immerger le visiteur dans la bataille de Jakku. Présente dans les romans Étoiles Perdues et Riposte : Chute de l'Empire ainsi que dans le jeu vidéo Star Wars : Battlefront, la bataille de Jakku n’est pas inconnue du public des films puisqu'elle est la planète d’origine de Rey, découverte dans Star Wars : Le Réveil de la Force. Au début du film, Rey est en pleine recherche dans les débris des vaisseaux impériaux qui jonchent le sol. Le Destroyer stellaire qu’elle croise est précisément celui détruit par les forces rebelles lors de la mission de Star Wars Hyperspace Mountain ! Une manière pour Disney d’offrir une explication à la présence des restes impériaux sur Jakku et d’offrir aux visiteurs une nouvelle clé de compréhension de l’univers étendu Star Wars et surtout d’y prendre part !

Mais cela n’est pas suffisant pour oublier l’univers vernien qui se dégage encore complètement de l’attraction tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Les éléments qui représentent habituellement les points forts des attractions Disney - la thématisation et le décor pour une immersion totale - sont les grands oubliés de cette version. Les décors mythiques ayant fait la renommée de Space Mountain - De la Terre à la Lune (puis Space Mountain : Mission 2 plus tard) sont étonnamment toujours présents, à l’instar de la grande salle du Club de Baltimore, du canon Columbiad ou encore de l'ensemble du design steampunk de la salle d’embarquement. Même les nouveaux trains-fusées rappellent l’univers vernien avec leurs étoiles argentées et leurs rouages visibles. L’immersion dans l’univers de Star Wars pour le visiteur n’est donc pas immédiate, une faute rare pour une attraction Disney.

Contrairement au travail effectué en Californie à Disney California Adventure sur le Hollywood Tower Hotel pour le transformer en Tour du Collectionneur dans l’attraction Guardians of the Galaxy – Mission: BREAKOUT! où chaque élément du décor a été modifié du sol au plafond pour faire rentrer ce grand classique des attractions Disney dans un nouvel univers, Star Wars Hyperspace Mountain semble inachevé. Dans les autres Resorts, tels qu’à Hong Kong et en Californie, l’intégration se fait relativement plus douce grâce à une attraction initiale assez neutre dans son décor, adaptable à d’autres univers comme une page blanche qui ne demande qu’à être remplie. En France, le parti pris des Imagineers fut d’ancrer Space Mountain dans l’univers de Jules Verne de la fin du XIXe siècle, un style rétrofuturiste en inadéquation avec l’univers si unique de Star Wars. Devenu iconique, il est impossible d'imaginer d'en modifier ne serait-ce que la couleur ! Et tant pis s'il ne colle pas avec l'univers de George Lucas ! Star Wars Hyperspace Mountain s’apparente dès lors à une thématisation temporaire, se traduisant par zéro changement du tracé mais par une totale réécriture audiovisuelle sous le dôme.

À mi-chemin entre deux univers à des années-lumière l’un de l’autre, Star Wars Hyperspace Mountain présente l’avantage certain d’emporter le visiteur au cœur d’une bataille intergalactique et de lui faire vivre un événement majeur de l’histoire de Star Wars : la Bataille de Jakku. En revanche, cette thématisation trop légère d’une attraction profondément ancrée dans l’univers de Jules Verne inondant des éléments majeurs du Land au style fondamentalement steampunk freine l’immersion dans une expérience pourtant bien orchestrée.
Le manque d’audace des Imagineers Disney - qui se contentent ici de répéter un schéma déjà appliqué avec succès dans d’autres Space Mountain du monde entier - laisse un goût amer. Star Wars Hyperspace Mountain est devenue le symbole de la maltraitance d'une attraction qui, dans le cœur de tous, est l’un des joyaux de Disneyland Paris et l'une de ses plus grandes fiertés : et tout cela, sur l’autel d’une surexploitation de franchises inassociables.

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