Wally Boag
Date de naissance : Le 13 septembre 1920 Lieu de Naissance : Portland, dans l'Oregon, aux États-Unis Date de Décès : Le 03 juin 2011 Lieu de Décès : Santa Monica, en Californie, aux États-Unis |
Nationalité : Américaine Profession : Acteur |
La biographie
Le 12 octobre 1986, la Golden Horseshoe Revue tire sa révérence après plus de trente-et-un ans d’existence. Lancé le 17 juillet 1955, le jour-même de l’inauguration de Disneyland, la revue entre bientôt dans la légende en étant citée dans le Guinness Book of World Records comme le spectacle ayant été joué le plus longtemps de l’Histoire, un succès en grande partie dû à ses interprètes principaux, Betty Taylor, Fulton Burley et Wally Boag.
Wally Boag, Betty Taylor et Fulton Burley
Wallace Vincent Boag naît le 13 septembre 1920 à Portland, dans l’Oregon. Ses parents, Evelyn et Wallace, acceptent de l’inscrire dès l’âge de neuf ans dans une école de danse dans laquelle le jeune garçon s’épanouit et nourrit sa passion pour le monde du spectacle. Montant sa propre école, il se dirige bientôt vers une carrière de comédien. Âgé d’un peu plus de dix-neuf ans, il participe alors à des tournées au cours desquelles il se produit sur la scène de théâtres, d’hôtels, de restaurants et autres boîtes de nuit à travers tous les États-Unis. À New York, il monte notamment sur la prestigieuse scène du Radio City Music Hall où il rencontre un beau succès.
Alors que la Seconde Guerre mondiale touche à sa fin, Wally Boag gagne Hollywood pour tenter de devenir acteur de cinéma. Frappant à la porte des grands studios, son audace paye. Il signe dès 1945 avec MGM qui lui offre quelques rôles dans des films comme Sans Amour, la comédie romantique d’Harold S. Bucket avec Spencer Tracy et Katharine Hepburn, et Frisson d’Amour, un film musical de Richard Thorpe avec Val Johnson et Esther Williams. Le comédien apparaît également ponctuellement à la télévision dans des séries comme The Borden Show en 1947 et Toast of the Town. Il n’en oublie pas pour autant le théâtre. Adorant faire rire son public, c’est lors d’une représentation de Starlight Roof organisée au London Hippodrome qu’il rencontre pour la première fois une toute jeune fille à qui il montre les rudiments de la sculpture avec des ballons de baudruche. L’adolescente n’a que douze ans et, comme lui, se produit sur scène depuis son plus jeune âge. Marquant les esprits grâce à sa voix cristalline, elle est rapidement engagée par le directeur de la salle qui inscrit son nom sur l’affiche, Julie Andrews !
Au début des années 1950, la carrière de Wally Boag prend un tournant inattendu. Pendant une tournée en Australie et en Nouvelle-Zélande, il se produit pour les Tivoli Theatres et fait un jour la rencontre du ténor Donald Novis avec qui il devient très ami. De retour en Californie, ce dernier est bientôt engagé par Walt Disney pour apparaître dans la Golden Horseshoe Revue, un spectacle dans la veine des célèbres revues d’antan destiné à divertir les visiteurs de Disneyland dont la construction va bon train. Novis comprend rapidement que Disney cherche d’autres artistes pour compléter son affiche. Il lui souffle alors le nom de Boag qui est invité aux studios pour passer une audition.
Bagarre au Saloon
Le courant passe tout de suite entre Wally Boag et Walt Disney. La gouaille et l’humour du comédien plaisent beaucoup au papa de Mickey. Boag est à son tour embauché le 4 juillet pour deux semaines d’essai. Le 13 juillet, quelques jours seulement avant l’inauguration du Parc, le comédien et ses acolytes Judy Marsh et Donald Novis se produisent pour la première fois devant un vrai public à l’occasion du trentième anniversaire de mariage de Walt avec sa femme Lillian. Quatre jours plus tard, c’est cette fois devant les caméras d’ABC que le trio mène la revue regardée par des dizaines de millions de téléspectateurs à travers les États-Unis. Dès le lendemain, trois représentations sont fixées cinq jours par semaine pour les milliers de visiteurs qui se pressent quotidiennement dans les allées de Disneyland. Le contrat de deux semaines initialement signé par Boag est rapidement changé en contrat à durée indéterminée !
En 1956, Betty Taylor remplace Judy Marsh dans le rôle de Slue-Foot Sue. En 1962, Donald Novis, souffrant, cède à son tour sa place à Fulton Burley. Indéboulonnable, l’énergique Wally Boag continue pour sa part d’endosser chaque jour le costume de Pecos Bill, la légende de l’ouest. Son chapeau de travers sur la tête, l’acteur amuse alors le public avec ses pitreries, ses blagues, ses tours de cartes et ses sculptures en ballon. Son duo avec Taylor est en particulier hilarant. L’un des sketches le met en scène en train de draguer sa partenaire qui, agacée, lui flanque une bonne gifle. Par dizaines, Boag se met alors à cracher ses dents, en fait des grains de maïs cachés dans ses joues. Son rôle de marchand ambulant vaut également au comédien de recevoir des tonnerres d’applaudissements.
Julie Andrews et Wally Boag
Le 23 septembre 1962, Walt Disney fait sa rentrée sur NBC avec Bagarre au Saloon, un épisode spécial de son émission Walt Disney’s Wonderful World of Color durant lequel il rend hommage à la Golden Horseshoe Revue à l’occasion de sa dix-millième. Pour l’occasion, une captation exceptionnelle du spectacle est filmée. Afin de ne pas fermer les lieux aux visiteurs de Disneyland, l’enregistrement a lieu directement sur l’un des plateaux des studios de Burbank où la scène du Golden Horseshoe Saloon est entièrement reconstituée. Réalisée par Ron Miller, le gendre de Walt, l’émission est également l’occasion d’accueillir des stars comme Ed Wynn et Annette Funicello. 1963 est elle aussi une année marquée d’une pierre blanche. En plein tournage de Mary Poppins, Julie Andrews retrouve en effet Boag près de vingt ans après leur première rencontre. Accompagnés par les Dapper Dans, tous les deux partagent pendant un instant la scène pour un tour de chant et un numéro de danse remarquables acclamés par un public spécialement constitué de journalistes invités pour en apprendre plus sur l’adaptation du livre de P. L. Travers dont la sortie en salle est prévue durant l’année suivante.
En parallèle de ses prestations sur la scène du Golden Horseshoe Saloon, Wally Boag participe au tournage de quelques productions Disney. Walt souhaite en effet booster au maximum la carrière du comédien qu’il adore. Boag apparaît ainsi à l’affiche de Monte là-d’ssus et de sa suite, Après Lui, le Déluge. Il prête en outre sa voix à José, l’un des perroquets de la Walt Disney’s Enchanted Tiki Room inaugurée en juin 1963. Participant à l’écriture du spectacle, Boag est par ailleurs associé au développement de l’Haunted Mansion. Walt Disney souhaite enfin lui offrir le rôle de Tigrou dans Winnie l’Ourson dans le Vent. La mort du cinéaste en décembre 1966 retarde cependant le projet. Au final, Boag passe une audition mais peu convaincu, le réalisateur Wolfgang Reitherman porte finalement son choix sur Paul Winchell. Le 13 mars 1969, Wally Boag fait un bref caméo dans Un Amour de Coccinelle, son dernier film pour les studios Disney.
En 1971, Wally Boag quitte la Californie et s’envole pour Orlando, en Floride. Là, il participe au développement de Walt Disney World et à la création d’une nouvelle revue, la Diamond Horseshoe Revue, jouée quotidiennement à Frontierland. De retour au Disneyland Park d’Anaheim trois ans plus tard, il retrouve la scène originelle du Golden Horseshoe Saloon où il continue de divertir le public pendant encore neuf ans. Associé à la campagne de promotion organisée pour la ressortie de La Belle et le Clochard en 1980, le comédien participe en outre au vingtième épisode de la cinquième saison du (Le) Muppet Show diffusé au Royaume-Uni le 18 janvier 1981.
Wally Boag et Steve Martin
En 1982, Wally Boag a soixante-deux ans lorsqu’il décide de raccrocher les gants. À la retraite après avoir incarné près de quarante-mille fois le rôle de Pecos Bill, il voyage pendant plusieurs semaines au Japon afin d’aider à l’installation de Tokyo Disneyland dont l’inauguration a lieu le 15 avril 1983. En 1995, il revient par ailleurs aux studios pour recevoir un Disney Legends Award récompensant sa formidable carrière. L’une des fenêtres du Carnation Café, sur Main Street, U.S.A., porte également son nom avec la mention « Theatrical Agency – Golden Vaudeville Routines – Wally Boag, Prop. ».
Savourant sa retraite aux côtés de sa femme, Ellen, Wally Boag publie son autobiographie, Wally Boag, Clown Prince of Disneyland, en 2009. Victime de la maladie d’Alzheimer, il décède le 3 juin 2011 à l’âge de quatre-vingt-dix ans. Comme une mauvaise blague du destin, sa partenaire de scène, Betty Taylor, disparaît à son tour le lendemain à l’âge de quatre-vingt-onze ans.