François

En 1990, le public repart à l’aventure aux côtés du duo de justiciers Bernard et Bianca, l’occasion de croiser de nouveaux personnages parmi lesquels François, le très distingué maître d’hôtel de l’un des plus beaux palaces de New York.

François entre dans l’histoire à la dix-neuvième minute. Alors que Bernard se lance à la recherche de sa bague de fiançailles égarée, Miss Bianca se retrouve seule à la table du restaurant. François, le cafard maître d’hôtel, se présente alors afin de transmettre à cette dernière un message de la plus haute importance. À la demande du comité de la S.O.S. Société, les deux souris sont en effet attendues d’urgence afin d’assurer une mission spéciale en Australie. En apprenant le sort du pauvre Cody, le petit garçon kidnappé par le perfide McLeach, Miss Bianca est choquée. N’imaginant pas une seconde poursuivre cette pourtant si sympathique soirée, elle cherche du regard Bernard afin de l’avertir, en vain… « Si vous permettez, Madame, je vais l’avertir immédiatement », propose alors François.

Ni une, ni deux, l’insecte se met en quête de Bernard. Enfin retrouvé, le héros est toutefois plongé dans ses pensées. Répétant en boucle sa demande en mariage, il ignore François qui tente malgré tout de le prévenir. « C’est urgent, Monsieur Bernard… J’ai un message à vous communiquer… ». Mais le cafard est éconduit. Tentant malgré tout d’en placer une, il se lance à la poursuite de Bernard. François est cependant coupé dans son élan. Entré en collision avec l’un de ses serveurs, le distingué maître d’hôtel se retrouve en effet couché sur le dos, les six pattes en l’air… « Saperlipopette ! », s’exclame-t-il pendant que trois serveurs tentent de le remettre sur pied. Il disparaît alors de l’intrigue.

Au milieu des années 1980, les artistes de Disney sont à la recherche de nouveaux sujets pour relancer leur département animation. À l’époque, ce qui fut jadis la figure de proue des studios n’est en effet plus que l’ombre d’elle-même. Les sorties successives de Rox et Rouky, Taram et le Chaudron Magique et Basil, Détective Privé n’ont pas soulevé les foules. Pour redonner un peu d’élan, la nouvelle génération de scénaristes et d’animateurs, épaulée par certains vétérans comme Burny Mattinson et Vance Gerry, jette alors son dévolu sur de nouveaux contes de fées parmi lesquelles La Petite Sirène et La Belle et la Bête. Tous décident en outre de miser sur une valeur sûre et d'offrir une suite au dernier grand succès d’animation de Disney, Les Aventures de Bernard et Bianca sorti dix ans plus tôt.

Réalisé par Hendel Butoy et Mike Gabriel, Bernard et Bianca au Pays des Kangourous est dès le départ conçu dans l’idée de faire voyager les spectateurs. Les héros créés par l’auteure Margery Sharp sont alors envoyés en Australie à la rescousse du petit Cody, un jeune garçon lâchement capturé par le braconnier Percival McLeach afin de lui soutirer des informations et ainsi mettre la main sur la grande aigle royale Marahute. Avant de s’envoler pour les antipodes, les scénaristes offrent toutefois aux souris aventurières un petit moment de répit. Bernard et Bianca se trouvent ainsi à la table d’un grand restaurant situé dans l’immeuble de l’ONU, à quelques mètres seulement du quartier général de la S.O.S. Société.

L’idée du grand restaurant est alors une belle occasion de s’amuser un peu. Les scénaristes placent ainsi les tables au sommet des différents lustres en cristal ornant une splendide salle de réception. Pour tenir ce merveilleux endroit, ils confient par ailleurs les rôles des cuisiniers et des serveurs aux meilleurs gastronomes de New York… à savoir les cafards ! Qui est en effet le mieux à même de ramasser par terre la délicieuse nourriture servie aux clients que ces insectes qui grouillent littéralement dans chaque recoin de la Grosse Pomme ?! Placés sous la direction de François, le maître d’hôtel, il ne s’agit pas pour autant de répugnants nuisibles. Chaque cafard est vêtu d’une queue de pie, d’un plastron et d’un nœud papillon. Tout à fait distingués, François et les autres appartiennent dès lors au groupe des animaux anthropomorphes du film doués de langage et aptes à se comporter comme des humains.

En version originale, François est interprété par Ed Gilbert. De son vrai nom Edmund Francis Giesbert, le comédien voit le jour à Chicago le 29 juin 1931. Engagé dans les rangs de l’armée américaine durant la guerre du Vietnam, il débute sa carrière à la télévision dans les années 1960 et apparaît dans des séries comme The Gallant Men, Haute Tension, Ben Casey, Morning Star, Mannix, Mission : Impossible, Section 4, Wonder Woman, The Hardy Boys/Nancy Drew Mysteries, Dallas et K2000. Également présent au cinéma dans 36 Heures avant le Débarquement et Johnny s’en Va-t-en Guerre, Gilbert participe à différents doublages et prête sa voix à plusieurs personnages tels que Superion dans Transformers, Baloo dans Super Baloo et Le Livre de la Jungle - Souvenirs d’Enfance, Phasir dans la série Aladdin, le Mandarin dans Iron Man : La Série Animée ou bien encore Dormammu dans la série Spider-Man. Crédité au générique de La Bande à Picsou, Les Schtroumpfs, Batman : La Série Animée, Animaniacs, Tom et Jerry, le Film et Titi & Grosminet Mènent l’Enquête, Ed Gilbert meurt des suites d’un cancer le 8 mai 1999.

En France, le rôle de François est tenu par Jean-Luc Kayser. Né en janvier 1948, le comédien débute au théâtre dès les années 1960. À l’affiche de pièces du répertoire classique, il joue en parallèle à la télévision et au cinéma dans Le Vagabond, Bonsoir Chef, Les Dossiers de l’Écran, Chateauvallon, Le Collier Rouge... À partir des années 1980, il devient l’une des voix françaises régulières d’acteurs tels que Woody Allen, Jonathan Pryce, Stephen Collins et Harold Finch. Pour Disney, il incarne en particulier le Grand Duc dans le deuxième doublage de Cendrillon.

Comme la plupart des autres protagonistes du film, François apparaît dans l’adaptation en bande dessinée de Bernard et Bianca au Pays des Kangourous.

Visible sur deux pages, le cafard tient globalement le même rôle que dans le long-métrage. Un minuscule changement est cependant à noter. Dans la bande dessinée, c’est en effet François qui fait rouler par mégarde la bague de fiançailles de Bernard sous une table alors que dans le film, l’impair est commis par un serveur anonyme.

Bien que visible seulement une poignée de secondes, François fait partie de ces personnages offrant tout son charme à Bernard et Bianca au Pays des Kangourous.