Davy Crockett
L'écran titre
Titre original :
Davy Crockett
Production :
Walt Disney Productions
Date de diffusion USA :
15 décembre 1954 - 14 décembre 1955
Genre :
Western
Réalisation :
Norman Foster
Musique :
George Bruns
Durée :
368 minutes
Disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

1. Davy Crockett - Indian Fighter
Emission : Disneyland
Saison 1 Épisode 1
Date de diffusion USA : Le 15 décembre 1954
Réalisé par : Norman Foster
Durée : 53 minutes
Davy Crockett est las de la guerre entre Indiens et Colons. Il travaille à y mettre un terme en cherchant à rapprocher les deux peuples...
2. Davy Crockett Goes to Congress
Emission : Disneyland
Saison 1 Épisode 2
Date de diffusion USA : Le 26 janvier 1955
Réalisé par : Norman Foster
Durée : 53 minutes
Davy Crockett et son ami George Russel s'installent dans le Tennessee. Devant sa capacité à combattre le crime, les habitants l'invitent à se présenter aux élections du congrès américain...
3. Davy Crockett at the Alamo
Emission : Disneyland
Saison 1 Épisode 3
Date de diffusion USA : Le 23 février 1955
Réalisé par : Norman Foster
Durée : 53 minutes
Davy Crockett rejoint l'ouest du Texas pour aider les soldats américains mis en difficulté par les Mexicains en passe d'envahir la fédération...
4. Davy Crockett's Keelboat Race
Emission : Disneyland
Saison 2 Épisode 4
Date de diffusion USA : Le 16 novembre 1955
Réalisé par : Norman Foster
Durée : 53 minutes
Leur partie de chasse terminée, Davy et son ami George Russel se dirigent vers la Nouvelle Orléans sur leur barque, la Bertha Mae, quand ils sont accostés par le Gullywhumper de Mike Fink...
5. Davy Crockett and the River Pirates
Emission : Disneyland
Saison 2 Épisode 5
Date de diffusion USA : Le 14 décembre 1955
Réalisé par : Norman Foster
Durée : 53 minutes
Des indiens, amis de Davy, sont accusés à tort d'attaques sur des bateaux naviguant sur l'Ohio...

La critique

rédigée par

Davy Crockett est une minisérie diffusée dans le cadre de l'émission de la chaîne américaine ABC, Disneyland.

Il est de notoriété publique que Walt Disney est un visionnaire, véritable passionné du futur. Ce n'est d'ailleurs que justice au regard du nombre d'innovations techniques et de nouvelles idées que le Maître de l'animation a fait sienne ! Ce que le grand public sait moins, en revanche, c'est que le papa de Mickey était aussi un fervent d'histoire. Francophile et au-delà, admirateur de la culture de la "vieille" Europe, il se passionne bien sûr tout aussi et naturellement pour l'histoire de son "jeune" pays et, plus particulièrement, du folklore américain. Toute son œuvre témoigne ainsi de sa volonté de comprendre le passé - et chercher par la même à ne pas en reproduire les erreurs - pour mieux préparer l'avenir. Pecos Bill ou Johnny Appleseed dans Mélodie Cocktail en sont d'ailleurs les tout premiers exemples. Mais la télévision est sans aucun doute, pour Walt Disney, le terrain idéal pour la mise en image de sa passion du folklore américain, thème qu'il choisit très vite pour de nouvelles miniséries télé. Si Davy Crockett inaugure en effet le genre, The Saga of Andy Burnett, composée de six épisodes, reprend aussitôt le flambeau et débarque sur le petit écran en 1957 lors de la quatrième saison de Disneyland. L'année suivante - la cinquième de l'émission, rebaptisée entre temps Walt Disney Presents - consacre deux nouvelles séries : Les Neufs Vies d'Elfego Baca (dix épisodes) et Texas John Slaughter (dix-sept épisodes). Puis s'enchaînent, en 1959, Le Renard des Marais (huit épisodes) et en 1960, lors de la septième saison du programme d'ABC, Daniel Boone, série en quatre parties, à laquelle viennent s'ajouter quatre épisodes spéciaux d'une heure de Zorro qui concluent les deux célèbres saisons des aventures du justicier masqué. En 1961, Walt Disney passe à la concurrence et choisit NBC, comme support de diffusion. L'émission change une fois encore de nom et devient Walt Disney's Wonderful World of Color. Sa grande nouveauté est annoncée dans le titre : l'émission est désormais en couleur. Elle évolue également dans le concept en abandonnant le format des miniséries de western dont le public s'est lassé pour mettre à l'affiche des téléfilms, qui, souvent en deux parties, permettent d'aborder une plus grande variété de thèmes...

La minisérie Davy Crockett se base sur l'histoire vraie de Davy Crockett.
Soldat, trappeur, et homme politique américain, David Stern Crockett, surnommé Davy Crockett, nait le 17 août 1786. Les Crockett sont à la base originaires d'Irlande, descendants de Monsieur de Croquetagne, un capitaine huguenot de la garde de Louis XIV, et dont le nom a été anglicisé. David Crockett est ainsi le cinquième enfant d'une fratrie de neuf. Fils de John Crockett, un tavernier, notable local, il ne reçoit pas une éducation élaborée. Veuf de Mary Finley, surnommée Polly (1788-1815), qui lui donne trois enfants, Davy Crockett se remarie en 1816 avec Elizabeth Patton avec laquelle il a quatre enfants supplémentaires.
Le 24 septembre 1813, il sert dans le Second Regiment of Tennessee Volunteer Mounted Riflemen pendant 91 jours et participe en compagnie de tribus indiennes amies à la guerre des Creeks de 1813, sous les ordres du futur président Andrew Jackson. Il est ensuite désigné pour siéger à l'assemblée législative du Tennessee en 1821 et 1823, où il défend les coupeurs de bois et les premiers colons contre les spéculateurs immobiliers.
De 1827 à 1835, il est plusieurs fois élu représentant du Tennessee au Congrès. Il siège alors au Capitole en vêtement de trappeur. Ami proche de nombreux Indiens, dont il partage le mode de vie sur la frontière sauvage, Davy Crockett s'oppose férocement au Président Jackson, pourtant membre, comme lui, du parti démocrate. Il combat ainsi l'Indian Removal Act de 1830, visant à ouvrir de nouveaux territoires à la colonisation. Son opposition frontale à Jackson ne l'empêche pourtant pas d'être réélu en 1827 sous l'étiquette démocrate ; elle est en revanche la cause de son échec à la même élection de 1830. Crockett retrouve toutefois son mandat en 1833, à une époque où le parti démocrate est profondément divisé sur la question de l'abolitionnisme et du traitement à réserver aux Indiens. En 1835, il est à nouveau défait à l'élection et part alors s'installer pour le Texas.
Il s'engage peu après ses déboires électoraux dans la révolution texane au Mexique. Il prend ainsi part à la défense d'Alamo et se voit confier la garde de la palissade sud. La légende prétend qu'il disparait en effectuant une sortie ; la réalité est en fait plus sombre : il est fait prisonnier et exécuté sommairement par les troupes mexicaines. Les rares survivants d'Alamo affirment, en effet, avoir vu le corps de Davy Crockett lors de l'assaut final, le 6 mars 1836.

La minisérie Davy Crockett doit beaucoup à son rôle titre, joué de main de maître par Fess Parker.
A l'origine, il n'est même pas au générique. Le rôle de Davy devait, il est vrai, être tenu par Buddy Ebsen (qui interprètera finalement George Russel, le comparse du trappeur). Le hasard vient en fait mettre son grain de sel ! Walt Disney, assistant à la projection de Them, un film de science-fiction de série B produit par la Warner, remarque en effet le jeu d'un simple rôle secondaire. Il est ainsi impressionné par la prestance d'un inconnu, Fess Parker et s'écrit tout de go : "J'ai trouvé Davy".
Né en 1924 à Fort Worth, au Texas, Fess Parker sert dans l'armée américaine lors de la Seconde Guerre mondiale avant d'obtenir un diplôme de l'Université du Texas, à Austin, en 1950. Il déménage ensuite à Los Angeles pour tenter une carrière d'acteur. Plébiscité pour sa participation à la minisérie Davy Crockett, l'acteur apparait dans une demi douzaine d'épisodes du show Disneyland et aide également à promouvoir le parc à thèmes éponyme. Il participe également à quatre longs-métrages des studios Disney : L'Infernale Poursuite (1956), Sur la Piste de l'Oregon (1956), Fidèle Vagabond (1957) et Lueurs dans la Forêt (1958), tous dans des rôles très proches du personnage qui l'a révélé au grand public. Lassé d'être sollicité pour des prestations toujours similaires, l'acteur claque finalement la porte du studio de Mickey, sans atteindre toutefois son objectif premier. Il ne parviendra, il est vrai, jamais à se défaire de son image de cow-boy au grand cœur et se retrouve, dès 1964, héros pour la Fox d'une nouvelle série à succès, mettant en scène le personnage de western, Daniel Boone ! Ironie du sort, Disney avait, en fait, déjà traité le même thème dans un feuilleton de quatre épisodes, diffusé en 1960 et 1961...
Fess Parker va réellement connaitre la fortune, en incarnant Daniel Boone dans la série du même nom dont il assure d'ailleurs la production. Elle retrace les aventures trépidantes d'un pionnier et chasseur américain qui contribue, dans la vraie vie, à l'exploration de nouvelles terres à la fin du 18e siècle. La série est diffusée aux États-Unis jusqu'en 1970, pour un total de 159 épisodes. À la suite de son périple télévisuel qui a su brillamment charmer des millions de téléspectateurs, il met un terme à sa carrière d'acteur en 1970. Après avoir tenté un retour sur le petit écran en 1974 dans la série humoristique The Fess Parker Show, il réoriente définitivement sa carrière en devenant un homme d'affaires. Il se lance alors dans le marché de l'immobilier, dans la région de Santa Barbara, où il s'installe avec sa famille. Fess Parker se prend également de passion pour le vin, allant jusqu'à créer son propre vignoble, le Wine Country Inn & Spa à Los Olivos, en Californie. Il s'éteint à l'âge de 85 ans, le 19 mars 2010.

Alors que Norman Foster lui propose d'adapter le personnage de Davy Crockett pour sa partie Frontierland du show Disneyland, Walt Disney n'est, tout d'abord, pas véritablement convaincu. Septique quant au potentiel du récit proposé, il n'envisage, en effet, pas un instant l'incroyable succès et l'énorme impact que la série allait remporter sur les jeunes américains de l'époque. Pour autant, une fois le programme validé, il ne lésine pas sur les moyens alloués et, comme à son habitude, soigne sa production. Outre un casting impeccable, il accepte ainsi les tournages en extérieur dans les vrais paysages de la Caroline du Nord, du Tennessee et du Texas. Il investit même dans l'avenir en tournant en couleur, bien que son émission soit alors diffusée en noir et blanc. Le script, quant à lui, est minutieusement écrit et contrôlé pour ne souffrir d'aucune critique. Cette qualité compte bien sûr beaucoup dans l'immense succès de la série. Mais pas uniquement, d'autres facteurs, dépassant le simple cadre de la télévision, interagissent. Le contexte politique n'est ainsi pas en reste : le climat de Guerre Froide fait, par exemple, que les enfants outre-Atlantique tombent littéralement en admiration devant ce héros américain sans peur et sans reproche. Le contexte sociologique prend ensuite le relais, mettant en exergue le thème porteur de la possibilité de réussite quelque son milieu, ses croyances ou ses convictions. Le contexte économique enfin joue également à plein : à la sortie de la guerre, la soif de consommation de la population est, en effet, du pain béni pour tous les produits dérivés mis sur la marché.

Davy Crockett est en parfait adéquation avec les aspirations de la société américaine des années 50. Le succès est phénoménal. Le marchandisage de la série rapporte par exemple 300 millions de dollars aux Etats-Unis. A dollars constant, cela représente environ 2 milliards d'aujourd'hui soit peu ou prou les recettes d'Avatar au niveau mondial ! Tous les produits dérivés s'arrachent comme des petits pains : livres, bandes dessinées, disques, habits ; tout y passe jusqu'au chapeau à queue de raton laveur ! Les fabricants en font même en papier tellement la demande est forte. 10% des enfants américains en 1955 portent un habit en rapport avec Davy Crockett. Et encore, en ne comptabilisant que le chapeau, le pourcentage explose...

Dans le top des produits dérivés de la série, se trouve également la superbe chanson La Ballade de Davy Crockett, composée par George Bruns sur des paroles de Tom W. Blackburn. La première version est interprétée par Bill Hayes, rapidement suivie par celle de Fess Parker, puis de Tennessee Ernie Ford. La chanson reste première du hit-parade américain pendant 16 semaines. Elle connait ensuite, au fil des années, une kyrielle d'interprétations dans de nombreuses langues. En France, Annie Cordy, Chantal Goya ou Douchka entonnent sa ritournelle, d'ores et déjà, ancrée dans l'inconscient collectif :
"Y avait un homme qui s'appelait Davy
Il était né dans le Tennessee
Si courageux que quand il était p'tit
Il tua un ours du premier coup d'fusil
Davy, Davy Crockett, l'homme qui n'a jamais peur".

Le phénomène Davy Crockett se heurte pourtant à un problème de poids. Walt Disney, qui, tout à l'origine du projet n'avait pas prévu un tel succès, fait en effet mourir son héros au bout de seulement trois épisodes ! Branle-bas de combat dans le studio : il convient de pallier à cette incongruité meurtrière bien sûr pour Davy mais surtout pour le tiroir-caisse de la compagnie. Rallongée aux forceps, la série se voit donc adjoindre deux nouveaux épisodes, la portant à un total ridicule de cinq... Si le personnage de Davy Crockett est devenu, entre temps, un symbole national à travers tous les Etats-Unis permettant aux jeunes américains de s'y identifier à souhait, le revers de la médaille est, lui, moins réjouissant. Le héros sans peur et sans reproche ne peut plus, en effet, décemment dire ou faire librement ce qu'il veut. Le politiquement correct s'empare de lui ! Dans les deux derniers épisodes, sa vie de famille, jugée trop tumultueuse, est, par exemple, mise à l'index tout comme son franc-parler. Pour continuer à faire vivre le mythe, Disney aura également l'idée de regrouper les trois premiers épisodes pour former un premier film de cinéma Davy Crockett, Roi de Trappeurs (25 mai 1955) puis de réunir les deux derniers dans un second long métrage Davy Crockett et les Pirates de la Rivière (18 juillet 1956).

Davy Crockett est assurément la quintessence de la minisérie de genre western signée de Walt Disney. Cette première grande réussite télévisuelle est, en fait, le fruit de la qualité que le papa de Mickey fait sienne dans toutes les productions qu'il initie, quelque soit le média utilisé. Un casting parfait, des personnages attachants, une générique entêtant, des décors superbes ; la liste de ses atouts est décidément trop longue pour l'établir entièrement...

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