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Le Comic Con Paris 2018

L'article

rédigé par Alexandre Chierchia
Publié le 09 novembre 2018

Les fans de pop culture attendent chaque mois d'octobre depuis 2015 avec impatience, car plus que l'automne qui s'installe, c'est le moment choisi par le Comic Con pour investir la Grande Halle de la Villette à Paris le temps d'un week-end entier dédié aux comics, séries, films et cosplays... En constante évolution depuis une première édition en demi-teinte marquée par de très (trop ?) nombreuses annulations d'artistes, chaque année, la qualité de l'événement s'améliore que ce soit au niveau de l'organisation, des animations proposées ou des artistes présents.

Chronique Disney était évidement au rendez-vous donné par cette quatrième édition.

L’Artist Alley

Pour les fans de comics c'est LE point central (bien que se trouvant sur les mezzanines de la Grande Halle) de la convention. Et la liste des invités est aussi longue que prestigieuse en 2018 au vu de la renommée des artistes présents. Parmi eux, se remarquaient Neal Adams, dessinateur sur la saga La Guerre Kree-Skrull chez Marvel et surtout sur Batman pour DC Comics ; Dan Jurgens artiste ayant surtout travaillé pour l'éditeur aux deux lettres avec le récit mythique La Mort de Superman ; Andy Kubert, dessinateur ayant oeuvré sur des sagas pour les deux grandes compagnies comme Wolverine : Origin, 1602 ou Flashpoint ; Charles Soule, scénariste sur la série Dark Vador, à l'origine également de la trilogie sur la mort et le retour de Wolverine ; Gail Simone, auteure qui en plus de récits sur des super héros tel que Batman, Deadpool ou Superman, est reconnue pour ses histoires avec des super héroïnes comme Birds of Prey, Batgirl ou Wonder Woman, apportant un renouveau et une nouvelle dimension à ces titres ; et enfin, Mahmud Asrar alors qu'il vient juste d'être annoncé sur la série X-Men Red
Il fallait donc être organisé et s'armer de patience pour rencontrer tous les artistes présents, notamment ceux qui se font rares sur le sol français. Autre détail qui pourra choquer les nouveaux venues à ce genre de salon : il est possible que les artistes fassent payer pour signer les comics que les visiteurs leur présentent, notamment les plus emblématiques tels que Neal Adams dont la première signature était gratuite mais les suivantes facturées à 40 € pièce. Si lors d'un séance de dédicace classique de bandes-dessinés dans l'Hexagone, généralement l'artiste effectue en effet un dessin gratuit sur l'album que la personne vient d'acheter, sur le marché des comics, la spéculation devient un vrai fléau et touche tous les niveaux que ça soit des oeuvres originales ou les comics dédicacés. Communément les acteurs du marché signent donc un certain nombre de comics gratuitement et demandent un supplément après. À noter aussi que les dessinateurs proposent généralement d'effectuer des commissions, c'est-à-dire des dessins sur commandes, payants, dont le prix est variable selon l'artiste et le dessin (un simple buste ou un personnage entier, tout est possible). Les listes des dessinateurs concernées sont annoncées à l'ouverture du salon sur la base du premier arrivé, premier servi ou peuvent aussi être dévoilées en amont de la convention.


La légende Neal Adams

L'Espace Signature

Certains invités, qu'ils soient liés au monde du cinéma ou du comics, ne sont pas sur l'Artist Alley mais dans l'espace signature. Ici, les heures de dédicace sont fixées à l'avance et un ticket est obligatoire pour y accéder. Deux types de dédicaces sont disponibles, la payante avec achat obligatoire du ticket (soit en pré-vente, soit sur place) ou gratuite et il suffira de se rendre sous l'espace signature ou un stand distribuera les coupons. Attention, leurs nombres sont limités et très demandés si bien qu'il faut arriver tôt pour espérer rencontrer l'artiste ! 
Un grand nombre d'acteurs en lien avec la Pop Culture était présent cette année avec notamment Dean Cain, ancien Superman dans la série Lois et Clark : Les Nouvelles Aventures de Superman ; Shannen Doherty, célèbre pour ses rôles dans Berverly Hills et Charmed  ; Summer Glau aperçue dans Castle et Firefly ; Stefan Kapicic qui a repris le personnage de Colossus dans le film Deadpool, mais aussi le trio de réalisateurs Peter Ramsey (réalisateur sur Les Cinq Légendes), Bob Persichetti et Rodney Rothman (scénariste sur 22 Jumb Street) à l'origine de Spider-Man : New Generation. Des trois, Bob Persichetti est celui dont la carrière dans l'animation est la plus impressionnante avec des travaux sur Le Petit Prince (dialogue) ou encore sur Hercule, Kuzco, l'Empereur Mégalo, Fantasia 2000 (animateur).

Magnifique cosplay
Bref rencontre avec Frank Miller
Les Stands

Les artistes se retrouvent aussi tout le long du salon. La convention accueille, en effet, de très nombreux stands et exposants divers et variés mais toujours dans le thème. Les principaux éditeurs de comics en France sont évidemment présents. Et ils ne viennent généralement pas les mains vides ! Panini Comics proposait la quasi entièreté de ses sorties de novembre en avant-première, des couvertures exclusives et deux artistes de chez Marvel, Salva Espin (Deadpool vs Carnage) et Andrea Broccardo (Kanan). Glénat avait mis les petits plats dans les grands avec la venue de Joe Benitez qui devient un habitué du salon pour sa série Lady Mechanika mais aussi Fabrizio Petrossi (Mickey à Travers les Siècles) qui vient promouvoir le dernier né de la collection luxueuse qui invite les grands noms de la bande-dessinée européenne à écrire librement sur Mickey et son univers. La chaîne MCM était aussi présente avec sur son stand Terry Dodson (Trouble, Spider-Man) et le frenchie Olivier Coipel (House of M, Spider-Verse) plus vu en France depuis des années, un véritable atout pour ce Comic Con. À noter enfin la présence pour la première fois de Urban Comics, éditeur notamment de la licence DC Comics en France avec trois artistes dont la très en vue Joelle Jones. Il était également possible de trouver son bonheur de comics VO avec des boutiques comme Central Comics de Paris. 
Certains acteurs se retrouvent enfin invités par des stands tiers. Josh Herdman (Harry Potter), Adrian Rawlins (Harry Potter) ou encore Amanda Lawrence (Star Wars : Les Derniers Jedi) étaient ainsi visibles sur le stand Armoire Geek. De belles rencontres sont donc possibles tout le long du salon !
Mais le Comic Con est aussi l'endroit parfait pour satisfaire le geek collectionneur qui sommeille en chacun des visiteurs. Les figurines phares de Funko étaient bien sûr présentes sur de nombreux stands avec de belles affaires possibles, tandis qu'Hasbro posait ses valises pour la première fois à la Grande Halle avec un panel présentant ses futures collections (notamment les Star Wars Black Series) et une exclusivité en vente sur son stand : Han Solo et Leia Organa en tenue de Hoth. 
Sont à saluer également des stands qui savent mettre l'ambiance ! Canal avait par exemple une place centrale et attirait les foules grâce à de nombreuses animations et questionnaires avec des lots à la clef. Dans le même ordre d'idée, Sony Pictures tenait lui un stand avec un mini jeu de réflexe thématisé sur Spider-Man : New Generation. La Sport Saber League proposait enfin des initiations à l'art ancestrale du sabre laser, une pratique de plus en plus en vogue dans l'Hexagone.

Le Programme

Les conférences se déroulent dans trois salles différentes avec chacune son ambiance propre : 

  •  la Grande Salle accueille les moments les plus iconiques du Comic Con, avec notamment la présentation par Netflix de sa nouvelle série : Les Nouvelles Aventures de Sabrina dès vendredi matin ; une masterclass avec Frank Miller et Andy Kubert ; les artistes derrière Batman : The Master Race, le French Championship Cosplay by MCM ou encore le panel de Sony consacré à Spider-Man : New Generation en présence des réalisateurs ;
  • la salle Masterclass, plus intime et centrée sur des sujets précis : une masterclass sur le cosplay, deux panels de Panini (l'un sur Marvel l'autre sur Star Wars) où l'éditeur présente ses différentes publications, une présentation d'Urban et aussi l'avant-première du documentaire : Le Mystère Picsou qui revient sur le canard le plus célèbre et Don Rosa ; 
  • la salle Workshop fait, quant à elle, la part belle aux éditeurs indépendants comme Hi Comics ou Snorgleux qui présentent leurs collections et leurs métiers d'éditeurs. Un grand test Geek organisé par Bétasérie s'y déroule également le samedi avec de nombreux cadeaux à gagner.

La clef pour le visiteur est donc clairement une bonne organisation en amont du salon. Chaque salle propose, en effet, 5 à 6 panels, conférences ou diffusions par jour avec des horaires qui concordent. À rajouter une capacité de salle plus ou moins réduite, une file d'attente possible et un choix à faire sur les animations visées : un minimum de préparation est dès lors obligatoire et permet au finale une visite plus sereine le jour J. Seul bémol, la frustration est quoiqu'il arrive assurée puisque la diversité des panels proposés est dantesque et certains choix à opérer terriblement difficiles.


Conférence avec Frank Miller et Andy Kubert

L'organisation

Quelques points noirs viennent en revanche ternir cette quatrième édition du Comic Con Paris.
Le premier est la Grande Halle de la Villette : si ce lieu, inscrit au Monument Historique, est magnifique, il devient trop petit pour accueillir les dizaines de milliers de visiteurs journaliers.
Le deuxième est la date retenue : même si elle semble opportune car en plein milieu des vacances scolaires de la Toussaint (rare période de congé commune à la France entière), elle l'a moins été cette année pour les fans et les artistes. Les premiers, et notamment les provinciaux, ont vu deux événements de la pop culture parisienne se dérouler à un intervalle très proche (le salon Paris Manga & Sci-Fi Show avait lieu le week-end précédent !), les poussant à choisir entre les deux, même si la cœur de cible n'est pas la même à 100%. Et pour les artistes, le choix est cornélien pour savoir dans quels salons intervenir ! Pire encore, le MCM London Comic Con avait lieu sur les mêmes dates aboutissant aux absences de Joe Benitez et son coloriste Peter Steigerwald les samedi et dimanche tout comme Franck Miller tandis que Andy Kubert était lui invisible le dimanche. Double peine, un grand nombre d'artistes présents sur Londres auraient pu être à Paris si seulement les deux événements se coordonnaient un peu. C'est d'autant plus incompréhensible que ReedPOP est à l'origine de ses deux Comic Con...
Le dernier est une absence qui devient de plus en plus pesante dans cette convention : Disney ! La convention vise, en effet un public extrêmement large, des fans de comics aux aficionados du cinéma et des séries en passant par les familles avec des animations sur Le Grinch par exemple ou les Pyjamasques, licence phare des touts petits. Et dans ce contexte, il est incompréhensible de ne pas trouver le numéro 1 du secteur qui profiterait de la vitrine du Comic Con pour présenter son actualité, quelque soit le domaine.

Le bilan

La transformation entamée lors de l'édition précédente porte ses fruits ! En mettant enfin le comics au cœur de la convention, le Comic Con Paris donne, en effet, ses lettres de noblesses à un art pas toujours répandu hors des salles obscures, le tout sans négliger un aspect communautaire et familial, avec des animations pour tous les âges, qui permet de ne pas s'enfermer dans un marché de niche et ainsi se développer d'années en années.
2019, l'année de la cinquième édition, sera-t-elle l'année de la perfection du Comic Con Paris ? Au vu de la montée en puissance, c'est fort probable !

En bonus deux dessins récupérés lors de la visite. Un V tiré de V For Vendetta signé Lloyd et un ours sorti du titre indépendant Shirtless Bear Fighter.

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