Interview de Thibaut Claudel
Auteur du Livre 'Le Mythe Star Wars : Épisodes VII, VIII & IX'

L'article

rédigé par Robin Nègre
Publié le 19 novembre 2020

À l'occasion de la sortie du livre le 19 novembre 2020 Le Mythe Star Wars : Épisodes VII, VIII & IX - Disney et l'Héritage de George Lucas, Chronique Disney a eu le plaisir de s'entretenir longuement avec son auteur, Thibaut Claudel, autour de sa passion pour Star Wars, ce qui entoure la saga et son travail sur ce premier livre.

Interview téléphonique réalisée le mardi 29 septembre 2020.

[Chronique Disney] Bonjour Thibaut, pouvez-vous dans un premier temps nous parler de vous et de votre parcours ? 

[Thibaut Claudel] J’ai eu la chance de travailler pendant presque quatre années pour un média qui s’appelle ARTS et qui gérait les différents sites que sont SyFantasy, COMICSBLOG et 9ème Art. J’ai même été rédacteur en chef de SyFantasy. Une expérience dingue qui m’a apporté pas mal de connaissances et m’a fait monter personnellement en tant que fan de Star Wars de renom, puisqu’à l’époque avec Sullivan Rouaud, avec qui je travaillais chez ARTS, nous avons créé pour SyFantasy un podcast qui s’appelait Wookie Leaks, spécialement dédié à Star Wars. Cela m’a amené à être un petit peu sur le devant de la scène par rapport à ma passion presque dévorante pour cette saga. Depuis, je ne suis plus journaliste. J’ai toujours en revanche un podcast Star Wars qui s’appelle Outrider et je continue de faire des petites conférences, des petites interventions çà et là sur la question Star Wars. La plus récente d’entre elles est du coup le bouquin qui sort chez Third Éditions.

[Chronique Disney] Comment est née votre passion pour Star Wars ?

[Thibaut Claudel] Assez simplement ! Je n’ai pas une histoire spécialement folle. C’est une question que je pose à mes invités sur Outrider et quand je vois les histoires que peuvent avoir les gens je trouve que la mienne est devenue assez bateau mais c’est tout simplement mon papa qui avait un jour enregistré un Star Wars en pensant que cela pouvait m’intéresser. En l’occurrence si mes souvenirs sont bons, Star Wars : L’Empire Contre-Attaque, donc le cinquième opus. Un peu dommage pour tout ce qui est chronologie mais c’est le premier film Star Wars dont je me souviens. C’était sur une cassette un petit peu fatiguée, que j’ai fatiguée encore un peu plus. On était dans les années 90 et la prélogie arrivait en octobre 99 en France avec Star Wars : La Menace Fantôme que j’ai vu au ciné, peut-être pas la semaine de sa sortie, mais je me souviens très bien y être allé avec ma famille pour découvrir ce nouvel épisode au cinéma. Sachant qu’entre-temps, j’avais pu voir la trilogie originale au cinéma, grâce à la ressortie de la trilogie dans son édition spéciale. Il me semble que c’était en 97 ou 98, j’avais 6 ou 7 ans. J’en avais 8 quand j’ai découvert Star Wars : La Menace Fantôme. Forcément je l’ai pris en pleine poire. Encore aujourd’hui c’est l'un des films Star Wars que j’apprécie le plus par rapport à cette découverte à l’enfance et s’en est suivie une passion dévorante. Car en 1999 est aussi sorti ce qui était ma deuxième passion à l’époque, les LEGO. Les LEGO Star Wars, c’était la rencontre entre deux univers, et cette rencontre a forgé, même blindé, ma passion pour Star Wars. J’ai pu vraiment la vivre avec mes propres histoires, en construisant mes propres vaisseaux, en attendant l’Épisode II, puis l’Épisode III. Je prenais aussi tout ce que je pouvais trouver, que ça soit des magazines comme Lucasfilm Magazine, qui a pas mal forgé ma vision de fan ou encore les produits dérivés qu’on pouvait choper, même de vieux trucs dans des brocantes, des librairies à la campagne, etc. Je n'en avais jamais assez ! 
Par la suite j’ai connu tout ce qui est jeux vidéo, le premier Univers Étendu, et on est arrivés très vite à 2005 et la fin de la prélogie. Ça aurait pu s’arrêter là, mais il y a eu Star Wars : The Clone Wars, l’envie de redécouvrir adolescent ces films, de m’intéresser aux morceaux de l’Univers Étendu que je n’avais pas lu ou découvert à l’époque. Même en période de disette ou de creux si j’ose dire, j’ai fini par me trouver face à Star Wars de près ou de loin. Cela ne m’a jamais quitté. J’imagine que ça ne me quittera jamais, ou que si c’est le cas, ce sera peut-être une pause de quelques années avant un retour en force des plus glorieux, j’espère !

[Chronique Disney] Comment avez-vous vécu l’annonce du rachat de Lucasfilm Ltd. par Disney et la relance de la saga Star Wars au cinéma le 30 octobre 2012 ?

[Thibaut Claudel] C’est une question plus compliquée qu’il n’y parait, car on peut imaginer quelqu’un qui a vécu dix ans sans Star Wars si ce n’est Star Wars : The Clone Wars, qui a suivi cette idée d‘une série en prises de vues réelles dont on parlait déjà à l’époque, qui avait besoin de sa dose et donc était très content de cette annonce. Mais pour être honnête j’ai été assez effrayé au départ, notamment je me souviens écrire que faire un Épisode VII était une très mauvaise idée. Mais on ne parlait pas encore du retour des anciens personnages, juste que l’Épisode VII était acté. En octobre 2012, je me demandais s’il ne fallait pas plutôt faire ce qu’on a nommé plus tard des spin-off, des films indépendants qui pourraient se passer de numéros, explorer des époques ou des personnages moins connus. J’étais donc très client de l’idée qui donnera plus tard Rogue One : A Star Wars Story et Solo : A Star Wars Story. Forcément, là où la contradiction commence, c’est que plus les annonces sont tombées, plus je me suis embarqué dans ce projet d’Épisode VII. Je n’ai rien contre J.J. Abrams à l’origine, c’est même plutôt quelqu’un que j’aime beaucoup. Donc forcément intrigué, avec des annonces castings elles aussi intrigantes. J’ai fini par me laisser tenter. Par la suite j’ai vécu en tant que journaliste le développement et l’annonce puis la sortie de cette trilogie. Ça m’a aussi amené une nouvelle casquette quelque part. Jusqu’à présent même si j’avais mon petit blog quand j’étais ado et que je discutais sur des forums, ce n’était pas exactement pareil que de vivre une trilogie Star Wars de plein fouet, en écrivant quasiment tous les jours dessus. Ça m’a apporté une autre vision de la saga. Un point de vue presque industriel de la chose. Avec le recul, je suis très content de l’avoir vécu comme ça et je pense quelque part que si aujourd’hui je n’avais jamais été journaliste et que je n’avais jamais pu couvrir une époque de Star Wars, déjà je n’aurais pas pu écrire le livre, et par ailleurs j’aurais sans doute un petit vide à combler dans ma passion.

[Chronique Disney] Comment avez-vous vécu la mise de côté de l’ancien Univers Étendu, désormais appelé Légendes, afin de laisser le champ narratif libre pour les nouveaux films et nouvelles œuvres ? Comprenez-vous ce choix de la part de Disney ?

[Thibaut Claudel] Il y avait quelques trucs que j’aimais bien mais je n’ai jamais retrouvé dans l’Univers Étendu, même dans ses œuvres les plus illustres, je pense notamment à la trilogie de Timothy Zahn qui servait pendant un temps d’Épisodes VII à IX, le feeling que j’avais en regardant les films. C’était très rare qu’un morceau de l’Univers Étendu me touche au point que me touchent les films. Quand ils ont annoncé ça, cela ne m’a fait ni chaud ni froid pour être honnête, même si ça peut choquer certains. Et par ailleurs, j’ai tout de suite compris la décision industrielle derrière. Il faut se rappeler qu’il y a un business derrière. On ne rachète pas une franchise quatre milliards pour au final en faire n’importe quoi. De plus, l’Univers Étendu, même si artistiquement il y a des choses super, que je redécouvre encore aujourd’hui et que j’apprécie fortement, surtout quand on les compare avec ce que Disney fait du nouvel Univers Étendu, c’était quand même un grand n’importe quoi. Pas nécessairement en termes d’histoires ou de contenus mais en termes de hiérarchie ou de narration. C’était très difficile de s’y repérer, il y avait énormément d’incohérences avec les films. L’exemple que je donne toujours c’est les premiers morceaux de l’Univers Étendu à l’époque de la fin de la trilogie originale et avant la prélogie, qui parfois évoquaient la Guerre des Clones, et nous parlaient d’une Guerre des Clones qui n’a rien à voir avec celle que nous avons dans la prélogie ou dans Star Wars : The Clone Wars. Il y avait des incohérences à ce niveau-là et aussi une espèce de hiérarchie assez floue de canoniste. En gros, on nous disait qu’à un niveau il y avait les romans, un autre niveau les jeux vidéo, à un autre les comics et il fallait un petit peu s’y retrouver là-dedans. Quand on est très à l’aise avec sa passion pour Star Wars c’est très simple d’aller piocher à droite à gauche mais quand on relance une franchise et qu’il faut intéresser de nouvelles personnes, j’imagine qu’il aurait été difficile pour ces nouveaux arrivants de s’y retrouver dans toute cette galaxie un peu confuse. Et j’ai aussi vite compris aussi qu’ils n’allaient pas se priver de nous republier les différentes œuvres à droite à gauche sous un nouveau label, en l’occurrence le bandeau Légendes. Ces histoires n’allaient pas disparaître.

[Chronique Disney] Et que pensez-vous du nouvel Univers Étendu ?

[Thibaut Claudel] Je m’y intéresse beaucoup, je le suis de près ou de loin, les dernières années ont fait que je m’y suis intéressé plus de loin que de près, pour la simple et bonne raison que je trouve que c’est une gigantesque hypocrisie. Pour revenir sur mes propos de tout à l’heure, oui il était important de remettre le canon Star Wars à plat mais je trouve que ce qui en a était fait n’est globalement pas très intéressant. Déjà, cela manque complètement d’audace et de créativité. On est à trois séries Dark Vador, on est systématiquement entre des morceaux de Star Wars qui existent déjà, soit entre les films, soit dans le prolongement d’un roman. On n'invente rien et surtout on nous fait croire que toutes ces histoires sont super importantes, sont canoniques au même niveau que les films, alors qu’on voit très bien que ce n’est pas le cas. L’hypocrisie en question c’est justement Lucasfilm Ltd. et Disney qui prétendent que tout se déroule dans un même univers, ce qui est vrai. Si vous prenez un comics Star Wars qui vient de l’ère Disney et que vous regardez un film dans la foulée, ça se passe dans le même univers, dans la même chronologie et avec les mêmes personnages. Mais je trouve quelque part que cette promesse n’est soit pas respectée, soit elle l’est trop. Du coup, les personnages ne vivent généralement rien de trop significatif, pour ne pas influencer la trame des films. Ou au contraire, ils vivent des choses tellement dingues, dans ces histoires, qu’on se demande comment c’est possible par la suite que tel personnage ressemble à cela ou dise ceci, s’il a vraiment vécu ce qu’il a vécu dans ce comics ou dans ce roman. Après cinq ans d’Univers Étendu, je suis très déçu de ce qu’ils ont pu faire et de ce qu’ils ont pu proposer. D’autant qu’ils se sont pris les pieds dans leur propre piège. Notamment avec Star Wars : L’Ascension de Skywalker, où un certain nombre de points invalident ce qui a été fait pendant plusieurs années d’Univers Étendu. Je pense notamment à la question des origines de Poe Dameron. Le fait qu’il soit un ancien dealer d’épices n’invalide pas forcément le fait qu’il est le fils de deux combattants de l’Alliance Rebelle, mais je trouve que ça minimise un peu cette histoire. C’est pour cela que j’ai tendance à dire qu’au final aujourd’hui c’est toujours les films qui ont le premier et le dernier mot. C’est un peu embêtant de constater ça et je pense qu’on peut tous, même en kiffant ce qu’il se passe dans l’Univers Étendu - il y a aussi des choses que j’ai aimées par ailleurs - se rendre compte qu’il y a une forme d’hypocrisie et il faudrait qu’elle cesse le plus rapidement possible. Je me tourne avec beaucoup d’espoir vers cette Haute République, The High Republic, qui j’espère va changer ça...

[Chronique Disney] Justement, est-ce que The High Republic n’est pas la plus belle promesse artistique ou éditoriale de l’Univers Étendu ?

[Thibaut Claudel] Éditoriale c’est sûr, car malheureusement il n’y a pas grand-chose en face. Artistique je ne sais pas. On aurait dû découvrir ces différentes œuvres à partir d’août et on les découvrira à partir de janvier si ce n’est toujours pas repoussé d’ici là. Mais je pense qu’artistiquement c’est déjà plus intrigant que ce qu’on a pu proposer par le passé. Donc j’ai vraiment hâte de mettre la main là-dessus et de lire ces nouveaux romans et comics. Je ne serais pas surpris d’ailleurs qu’ils finissent par inspirer peut-être une série animée ou live, voire des films. C’est évidemment cette stratégie-là, de la même manière qu’on a une sorte de recherche et développement dans les comics Marvel qui par la suite peuvent être réincarnés, réinterprétés dans les films Marvel Studios.

[Chronique Disney] L’héritage de Lucas ne serait-il pas protéiforme ? Disney semblerait-il plutôt avoir épousé l’héritage de la trilogie originale en laissant de côté celui de la prélogie ?

[Thibaut Claudel] Totalement, c’est quelque chose qu’on remarque assez vite, qu’on soit fan ou non de cette trilogie. Il y a très peu de références et ça a commencé dès l’annulation de Star Wars : The Clone Wars, qui m’a plus touché que l’annulation de l’Univers Étendu. Star Wars : The Clone Wars est revenue depuis donc je n’ai pas vraiment à me plaindre mais après le rachat, elle est vite remplacée par Star Wars : Rebels, série intégralement située dans la trilogie originale même si elle va brasser des concepts et personnages apparus du temps de la prélogie. Avec Star Wars : Le Réveil de la Force, à part une petite référence au clonage dans un dialogue entre Kylo Ren et le général Hux, on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Disney et Lucasfilm Ltd. maintiennent une étrange distance avec la prélogie. Et d’un autre coté cela ne les a pas empêchés de tartiner Dark Maul un peu partout donc il y a parfois des éléments qui reviennent. Ils ont extrait, distillé ce qui fait l’unanimité sur la prélogie.
Il y a une vraie distance du point de vue des célébrations, de ce genre de choses. On a eu les 20 ans de Star Wars : La Menace Fantôme l’année dernière. La Star Wars Celebration a juste eu un panel et a fait revenir plusieurs des acteurs dont Hayden Christensen, alors même qu’il n’est pas dans le film. Tout ça pour dire que même d’un point de vue de « devoir de mémoire » concernant la prélogie, il n’y a pas grand-chose. On va avoir des figurines Star Wars Hasbro, frappées du logo des 50 ans de Lucasfilm Ltd.. On n’a pas eu à ma connaissance beaucoup de choses qui fêtent les 20 ans de Star Wars : La Menace Fantôme. Alors qu’il y a des opportunités en termes de merchandising. Disney maintient la distance mais je ne suis pas sûr que ça soit la norme pour longtemps, tout simplement car j’imagine que c’était une nécessité pour eux, notamment par rapport à l’idée de faire un Épisode VII, mais maintenant les gens ont gagné en tranquillité, la nouvelle trilogie a aussi montré que ce n’est pas parce qu’on est hyper révérencieux avec la trilogie originale qu’on est forcément à l’abri de tout soupçon, donc les choses commencent à changer.

[Chronique Disney] Quelles sont les thématiques principales de la saga pour vous ? C’est quoi Star Wars finalement ?

[Thibaut Claudel] Pour moi c’est une histoire qui parle de famille et d’espoir. Famille au sens biologique, les générations, ou aussi famille politique, les proches, les amis, etc. On va dire que c’est le thème familial qui revient toujours sur le devant de la scène, même avec un spin-off comme Rogue One : A Star Wars Story où un lien fort entre l’héroïne et son père nourrit les différentes intrigues de ce film-là.
Et à coté la question de l’espoir. L’idée qu’on ne cède jamais au fatalisme, continuer de se battre pour ce en quoi on croit. Une nuance que Disney a apportée est qu’il est sans doute plus dur de combattre et de défendre cet espoir, sans qu’il s’agisse toujours de faire exploser une Étoile Noire à coup de torpilles. Parfois, il suffit juste de protéger les siens, respecter son voisin, etc. Un certain nombre de valeurs qui peuvent paraître naïves de nos jours mais je pense que Star Wars les brasse assez bien et nous explique que c’est important de se rassembler autour d’une cause commune et de vraiment construire sur cet espoir là, qui est un concept assez politique. L’espoir d’améliorer son quotidien, d’améliorer cette galaxie, la rendre plus démocratique et joviale. C’est une philosophie tirée des questions et obsessions que se posait George Lucas, qui a dit qu’on pouvait apprendre du cynisme mais pas vraiment construire dessus. Il préfère construire sur les rêves. Je parle d’espoir mais les deux idées se rejoignent dans le sens où il s’agit de se rassembler pour construire un monde meilleur.

[Chronique Disney] Est-il « normal » selon vous qu’une œuvre comme Star Wars se poursuive sans son créateur ?

[Thibaut Claudel] Lui a déjà fait vivre Star Wars sans forcément son influence, donc quelque part il a choisi avant nous de faire sans, en invitant d’autres réalisateurs, d’autres artistes à travailler avec lui. On dit souvent de George Lucas qu’il sait très bien s’entourer mais je pense qu’il y a aussi l’idée qu’il a toujours voulu que Star Wars lui survive et que ce n’était pas toujours une question de nécessité. On pense au fait qu’il a choisi Irvin Kershner ou Richard Marquand pour réaliser les Épisodes V et VI car il était très occupé. Je pense qu’il avait aussi l’idée que Star Wars puisse déjà lui survivre, avec une sorte de distance et c’est un truc qu’il a toujours rappelé, notamment à l’époque du rachat. Il confiait les clés à Disney non pas pour se faire de l’argent, non pas pour que Star Wars soit ce géant commercial, qu’il était de toute façon déjà devenu avant le rachat, mais simplement car Disney avait une expérience dans la protection de cet héritage. On le voit avec la philosophie Disney, c’est une entreprise multimilliardaire parfois encore dirigée par des préceptes qui tiennent d’une philosophie candide instaurée par Walt Disney lui-même. Pour Lucas, il s’agissait que Star Wars lui survive et dans une entreprise qui a les moyens de temps à autre de raviver cet héritage ou le relancer en cas de pause. Là on a la Saison 2 de Star Wars : The Mandalorian mais on n’est pas dans une période Star Wars extrêmement productive par rapport à ce qu’on a vécu vers 2015.
Donc normal je ne sais pas, mais lui-même l’avait amorcé et je pense que quand on s‘intéresse à la vie de Lucas, c’est logique qu’il finisse par faire ce choix-là plutôt que de laisser Star Wars à ses enfants pour que plus tard Star Wars revive à travers eux ou soit revendu sans que lui puisse contrôler les choses ou garantir un certain nombre de directives. Alors après, le temps et les articles ou rumeurs ont montré que ses directives n’ont pas toujours été respectées, que la relation avec Disney était peut-être plus compliquée que lui ne l’imaginait.

[Chronique Disney] L’héritier légitime de Lucas ne serait-il pas tout simplement celui qu’il a lui-même choisi, Dave Filoni ?

[Thibaut Claudel] C’est une question qui revient pas mal ces derniers temps. Honnêtement je n’ai pas la réponse mais je suis assez d’accord. Ils ont des personnalités assez proches, et Filoni commence à avoir pas mal d’expériences. Filoni a subi de plein fouet l’annulation de son Star Wars : The Clone Wars, même s’il a pu faire une septième saison plus tard, et tout de suite après l'annulation il est resté avec Lucasfilm Ltd. pour la création de Star Wars : Rebels et ensuite de Star Wars : The Mandalorian, et Star Wars : Resistance avant ça. C’est quelqu’un d’assez prolifique sous l’ère Disney et qui était très important avant même que Disney n'arrive. Il a su mener sa barque, par opportunisme, par talent, mais il est toujours là et représente ce dernier lien, l’un des rares, justement, avec le créateur George Lucas et je pense que c’est ce qui nourrit cette idée selon laquelle il serait son héritier le plus évident. 
Après je me méfie aussi de ce discours dans le sens où il vient également de Disney et de Lucasfilm Ltd. eux-mêmes. Si on regarde la façon dont ce bon Dave a été présenté ces deux dernières années, il l'est de cette façon et des mots ne trompent pas comme quand Kathleen Kennedy ou Jon Favreau parlent de Star Wars : The Mandalorian et de l’influence de Dave Filoni. Mais d’un autre coté si ça peut réconcilier les fans et que Disney peut y trouver son compte d’un point de vue industriel, je pense que ce serait un bon compromis. Ce n’est pas forcément quelqu’un qui de prime abord est un super raconteur d’histoire ou manager, mais il mélange bien les deux et c’est assez rare d’avoir quelqu’un, sous l’ère Disney, qui puisse faire la synthèse. 
Si on regarde les décisionnaires autour de Star Wars : Le Réveil de la Force, c’était Kathleen Kennedy, Bob Iger et J.J. Abrams un peu en retrait de tout ça. Kennedy est productrice et je pense qu’elle a une connaissance intime de ce business là avec un instinct développé mais parfois cet instinct se confronte à la réalité de la gestion d’une franchise multimilliardaire. Ils restaient d’un côté la patronne de Lucasfilm Ltd. et de l’autre le patron de Disney. J.J. Abrams n’était pas non plus le créatif le plus influent, qu’on n’aurait pas tendance à présenter comme un auteur ou un conteur d’histoire particulièrement talentueux à même de diriger d’autres artistes. Je pense que lui-même doit déjà gérer ses propres obsessions avant d’être placé comme tête pensante d’une franchise.

[Chronique Disney] On n’est pas comme chez Marvel Studios avec un Joss Whedon qui arrive sur Marvel's Avengers pour peaufiner ensuite le Marvel Cinematic Universe ?

[Thibaut Claudel] Voilà, ce n’est pas exactement la même chose. Joss Whedon à un moment pour Marvel Studios a eu ce profil de showrunner qui a super bien marché pour la formule Marvel Studios. La formule Star Wars est très différente, autrement plus complexe par rapport aux attentes et l’âge de la franchise, donc ce n’était peut-être pas le trio le plus intéressant ou le plus pertinent. Ce qu’on a aujourd’hui et l’organisation assez collégiale plus ou moins annoncée lors d’interviews ou making-of est plus intéressante. Toujours avec Kennedy, Jon Favreau et Dave Filoni. On parle aussi de Michelle Rejwan, la productrice de Star Wars : L'Ascension de Skywalker et une proche de J.J. Abrams. Il y a quelque chose comme ça, avec aussi Rian Johnson toujours censé avoir sa trilogie et en être le chef d’orchestre. Donc beaucoup de choses qui se dirigent vers une autre forme de management pour la franchise. Je ne sais pas si Dave Filoni peut chapeauter tout ça mais il a forcément un rôle à jouer autrement plus important que ceux qui ont pu commencer avec l’ère Disney. Il fait la synthèse des différentes ères Star Wars. Mais ça reste quelqu’un de fort sur le long court, qui développe des arcs narratifs à première vue un peu basiques et par la suite très puissants. Il est plus orienté sur un format TV ou sériel, que films et trilogie mais on ne sait pas comment les films Star Wars vont se poursuivre. Il est possible qu’on commence des sagas plus longues ou plus courtes et qui pourraient convenir à Dave. Je lui souhaite beaucoup de courage pour cette épreuve, il va avoir du taf à abattre ! 

[Chronique Disney] Parlons du livre Le Mythe Star Wars : Épisodes VII, VIII & IX - Disney et l'Héritage de George Lucas. En quelques mots, est-ce que vous pourriez résumer ce que le lecteur peut s’attendre à y trouver ?

[Thibaut Claudel] C’est un essai sur les cinq premières années du Star Wars de Disney, de 2015 à 2020. À mi-chemin entre l’enquête journalistique et une analyse du travail artistique qui a pu naître de tout ce travail industriel autour de la récupération de la franchise Star Wars jusqu’à son développement dans une super structure comme Disney. Ce n’est pas exactement un pamphlet ou des louanges envers le Star Wars de Disney, c’est une analyse calme de ces année-là, qui mélange mon interprétation des films à une enquête sur l’aspect industriel. L’un nourrit toujours l’autre. Quand on a commencé à réfléchir à ce bouquin avec mon éditeur, on a pu se poser des questions s’il fallait insister sur l’aspect industriel ou plutôt artistique. On aurait pu créer un livre en se basant sur l’une ou l’autre de ces pistes, mais au final j’ai choisi de faire un mélange des deux. De nos jours, c’est impossible de retirer Star Wars de l’équation Disney, de la même manière que c’est impossible de ne pas analyser le management que prend Disney en tant qu’entreprise pour expliquer certaines décisions sur Star Wars.

[Chronique Disney] Comment êtes-vous arrivé sur ce projet ? 

[Thibaut Claudel] À l’origine j’ai rencontré Mehdi et Nicolas de Third Éditions en novembre 2016. À l’époque ils commençaient leur collection dédiée à des essais pop culture. On était en pleine folie Star Wars, on avait eu Star Wars : Le Réveil de la Force et Rogue One : A Star Wars Story arrivait. J’avais dit un peu en plaisantant que ça serait bien qu’un essai chez eux se fasse. Mais au-delà de l’intérêt que je pouvais avoir pour ce bouquin en lui-même, je ne m’étais jamais posé dans ma tête comme futur auteur de ce livre. Par la suite, on s’est revus, près de trois ans plus tard à l’occasion de la sortie du livre Berserk : À l'Encre des Ténèbres on a rediscuté de Star Wars et je n’ai pas tilté tout de suite mais il s’agissait de savoir si j’étais toujours partant et si je pouvais aller au-delà de la blague et écrire ce livre. On a échangé sur nos visions de Star Wars, ils se sont retrouvés dans ce que je disais et ce que je défendais dans le podcast Outrider.

[Chronique Disney] Quand on s’attaque à Star Wars, on sait qu’on touche à quelque chose de sacré pour de nombreuses personnes. Avez-vous hésité à un moment ou un autre concernant votre légitimité à en parler dans un livre ?

[Thibaut Claudel] Je me suis posé cette question, et je me la pose encore aujourd’hui. Il y a des gens qui ont plus de talent ou de patience et écrivaient dans leur coin depuis des années, et je les coiffe un peu au poteau en sortant ce bouquin en novembre. Il faut toujours remettre en cause sa propre légitimité et ne jamais se reposer sur ses lauriers même s’ils ont été durement acquis. J’ai fait un certain nombre de podcasts, d’articles et d’événements pour défendre une vision de Star Wars et une passion qu’on ne peut pas m’enlever, mais on a parfaitement le droit d’être d’accord ou pas avec moi, et de penser que je ne suis pas le plus légitime pour cet exercice. Il y a forcément des moments de doute quand on écrit un bouquin, quand on bloque, quand on attaque l’analyse plus personnelle et qu’on sort de l’enquête journalistique. On se demande si les gens vont suivre, s’ils vont comprendre ce que je défends. Je ne me cache jamais de ça dans le bouquin, ça sera toujours mon avis, mais d’un autre coté je veux que les gens le comprennent même s’ils ne sont pas d’accord. On essaye donc de bien s’entourer, de se blinder contre d’éventuelles critiques, et on évite les pièges les plus évidents. La question derrière, c’est toujours de se dire si on arrivera à accrocher les gens. Le bouquin serait moins bon sans ça je pense. Si je doutais à un endroit, c’est que je n’avais pas fait du mieux que je pouvais, ou dit tout ce que je pouvais dire. On réécrit, on peaufine, on affine. Je ressens ce doute et je le ressentirai encore plus dans les prochaines semaines.


photo (c) Constance Debost

[Chronique Disney] Le travail avec l’éditeur est donc fondamental dans ce genre d’exercice ?

[Thibaut Claudel] Complètement. Je remercie Nicolas Courcier, mon relai au quotidien sur l’exercice, qui m’a toujours encouragé, dit les choses assez simplement. Je crois savoir que lui et Mehdi El Kanafi, les fondateurs de Third Éditions, sont très contents du bouquin, ça fait ma fierté. Quand un éditeur coince sur une phrase ou commence à discuter de ce qui pourrait être fait plutôt que ce qui a été fait sur le papier, tu te poses des questions. Mais c’est sain et quelque part on voulait faire le livre le plus renseigné possible, donc parfois ça bloquait entre l’analyse pure et l’enquête journalistique. Il y a une forme de tension entre les deux. Quand on parle de culture on peut toujours s’appuyer sur un certain nombre de ressources et déclarations réelles mais même en les renseignant avec toutes ces choses, nos idées, nos opinions parfois s’échappent un peu et il faut être prudent dans ce qu’on dit et la façon dont le dit. Sans éditeur c’est compliqué d’avoir ce recul.


photo (c) Constance Debost

[Chronique Disney] Lorsqu'on se lance dans ce genre de projet d'écriture d'ampleur, par où commence-t-on ? Quelles sont les sources indispensables, les incontournables ?

[Thibaut Claudel] J’ai commencé par le début, par l’introduction. Le bouquin est écrit, à de rares exceptions près, dans l’ordre chronologique. Ce que vous lisez en premier est sans doute ce que j’ai écrit en premier même s’il y a eu des modifications et corrections par la suite. 
Pour les sources, c’est revenir sur de grands médias comme The Hollywood Reporter, Variety, que j’ai sillonnés de fond en comble pour retrouver les bonnes sources, les dates. J’ai commencé par une chronologie. C’est un long courriel caché quelque part qui reprend ce qui s’est passé mois par mois, les grandes dates, les grandes déclarations, les grandes sorties et ça a déjà fait apparaitre de nombreuses choses, combiné avec le plan annoncé à l’éditeur avant de commencer la rédaction. Ça donne une idée assez sérieuse de ce qu’on a envie d’écrire. C’est quelque chose de plutôt rapide mais ça demande pas mal de discipline. Aller chercher des sources, c’est à la portée de tout le monde. Mais le faire jour après jour, revenir sur cinq ans de Star Wars, c’est parfois assez laborieux.


photo (c) Constance Debost

[Chronique Disney] Vous étiez journaliste, l’exercice est forcément différent entre écrire un livre et des articles de 3 000 ou 4 000 signes. Comment avez-vous abordé cette différence, est-ce qu’elle vous effrayait ?

[Thibaut Claudel] Elle ne me faisait pas peur. La différence s’est fait sentir quand on m’a dit avoir un style presque trop digéré. On sentait l’influence de quelqu’un qui a moins de signes et doit faire plus vite avec moins de mots. Nicolas me disait avoir un style très punchline, permettant de bien faire comprendre aux gens ce qu’il se passait avec une petite phrase bien sentie. Le problème c’est que si dans un article une punchline c’est pratique puisque ça permet d’aller à l’essentiel, avec un livre on a l’occasion d‘aller dans les détails. J’ai un peu ralenti, posé des virgules tout en gardant les punchlines seulement quand l‘idée était passée. C’était une façon d‘appuyer un argument plutôt que de le défendre d’emblée.
Cette opposition-là, entre écriture journalistique et celle d’un essai, est venue au fur et à mesure. Par la suite ça m’a même amusé de voir si j’étais dans mes travers, de devoir ralentir, ajouter du corps. C’était intéressant d’un point de vue écriture. Je suis quelqu’un de passionné par l’écriture en général, que ça soit celle d’un essai ou de fiction. C‘était un moyen d’en apprendre un peu plus sur comment moi je me débrouille avec un clavier ou un stylo dans les mains. C’était très enrichissant et je pense que par rapport à d‘autres livres de Third Éditions, le mien fait moins de pages mais ils l’avaient compris assez vite ! S’ils voulaient un pavé, j’aurais pu le faire, mais quand on est sur Star Wars, pour récapituler cinq ans et aller dans des détails parfois pointus, il est important de savoir bien digérer ces éléments.


photo (c) Constance Debost

[Chronique Disney] Est-ce que vous avez dû raccourcir des choses complexes pour que ça soit limpide et facile à comprendre pour tous par rapport à vos trouvailles ?

[Thibaut Claudel] J’ai fait ça quasiment à 100% du temps. C’est un peu mon expérience qui m’amène à écrire comme cela, j’ai souvent dû résumer les choses en quelques phrases là ou parfois c’était des idées très complexes dans ma tête ou dans les différentes sources que j’arrivais à rassembler. Je crois que l’exercice le plus difficile de ce point de vue-là était la conclusion, qui revient sur la question de Dave Filoni dont on parlait justement. Quand on a suivi pendant cinq années le développement par Disney, c’est plus naturel de se poser des questions sur ce qui vient ensuite, sur qui va diriger Star Wars, quelle orientation on va donner à la franchise. Mais quand on est juste un spectateur qui vu ces trois films, qui a peut-être été déçu ou pas, et qu’on va lire le livre sur la fabrication de la trilogie pour en apprendre plus, on n’a pas vécu avec autant d’intensité le développement de la trilogie. Forcément, si je ne résume pas bien les choses à partir de la page une, arrivé à la dernière page, cela peut être très compliqué. C’était donc assez délicat de résumer cette progression en conclusion et d’ouvrir vers quelque chose qui paraît intéressant et intrigant pour les moins initiés d’entre nous. Tous les fans ne se demandent pas qui va diriger Lucasfilm Ltd., ils veulent peut-être juste découvrir les prochains films, et je peux tout à fait le comprendre.

[Chronique Disney] Vous avez créé le podcast Outrider, dédié à Star Wars. En quoi votre livre est-il complémentaire de cette idée ?

[Thibaut Claudel] Puisqu’il est écrit, il est complémentaire de ce point de vue-là, mais sinon je pense l’avoir écrit avec la même énergie ou intention que je place dans le podcast Outrider. Il y a une envie d’éditorialisation de tous les choix, de ne pas laisser passer les petites déclarations ou annonces industrielles car elles permettent justement de renseigner et nourrir une réflexion plus analytique. Les gens qui aiment Outrider pour cet aspect-là, ou punchline comme on disait, qui existe à l’audio, revient un peu à l’écrit. C’est un prolongement plus qu’un complément. Je ne pense pas trop m’avancer en disant que ceux qui aiment le podcast aimeront le bouquin. Je ne sais pas pour l’inverse ! Le bouquin m’a appris pas mal de choses sur moi-même, sur la distance, la sérénité que j’avais pu prendre à l’égard de la saga. Quelqu’un qui n’est pas forcément fan du podcast peut y trouver son compte malgré tout. C’est tout ce que je souhaite, j’espère que les gens y trouveront ce qu’ils veulent y trouver. Mais même si vous n’avez jamais écouté mon podcast, il n’y a pas de logique à base « vous devez avoir écouté nos 36 épisodes avant d’attaquer le bouquin ». Ce n’est pas comme la saga Star Wars !

[Chronique Disney] La couverture est signée Bruno Wagner. Comment l’avez-vous élaborée ?

[Thibaut Claudel] Pour cette couverture, ça ne partait pas de mon idée. J’étais surpris cet été quand Nicolas m’a envoyé la première version de la couverture, toujours avec le sabre de Kylo Ren et ce fond qui rappelle un visuel que j’adorais énormément, celui du teaser du jeu vidéo Star Wars Jedi : Fallen Order. Je crois n'en avoir jamais parlé à Nicolas et Mehdi mais ils ont choisi ce visuel-là qu’ils aimaient pour reproduire le même feeling de mystère, de sabre laser, symbole emblématique de la saga, donc assez évident qu’il se retrouve sur la couverture. Je n’ai jamais eu l’occasion de discuter avec Bruno ni même de le rencontrer mais, s’il a l’occasion de lire ces lignes, qu’il sache que je suis super content de ce qu’il a fait. Le visuel est joli et donne envie de savoir ce qu’il y a en dessous avec l’aspect assez ésotérique et mystique. Ça me parle et ça me ramène aussi cinq ans en arrière quand le sabre laser de Kylo Ren a été dévoilé.

[Chronique Disney] Une autre couverture est disponible, est-ce que vous pouvez nous en toucher deux mots également ?

[Thibaut Claudel] Oui ! C'est l'édition First Print qui sera disponible uniquement sur le site de Third Éditions le jour de la sortie du livre, le 19 novembre. Pour celle-ci, Nicolas m'avait soufflé le nom de Bengal, un artiste de comics qui est français, et qui se trouve être un ami. Je l'avais rencontré en même tant que mes éditeurs en novembre 2016 lui aussi, et on avait vite accroché, notamment en parlant de LEGO Star Wars. C'est un fan immense, qui a d'ailleurs proposé qu'on immortalise Ahsoka Tano, l'héroïne de Star Wars : The Clone Wars, sur la couverture. Mais je pense qu'elle ne symbolisait pas au mieux ces cinq premières années du Star Wars de Disney. Mais du coup, j'ai eu la chance de pitcher une alternative et Bengal s'en est emparé. Le résultat est magnifique, il met en scène Rey depuis un point de vue et dans une tenue qui n'existent pas dans la postlogie, mais le visuel transpire justement de potentiel, c'est ça que j'adore chez lui. Je compte bien m'offrir l'original un jour ! Si vous voulez un petit morceau d'Ach-To et de Bengal chez vous n'hésitez pas à vous jeter dessus, l'édition est limitée mais contient même un petit ex-libris. Et si vous voulez soutenir Bengal, guettez son formidable Patreon !

[Chronique Disney] Est-ce que durant la rédaction, vous avez revu votre jugement, qu’il soit positif ou négatif, sur certains épisodes de cette postlogie ? Ou sur certains éléments ?

[Thibaut Claudel] Tout à fait, ça rejoint ce que je disais, le fait d’avoir gagné en tranquillité, en sérénité. C’était un exercice qui m’a forcé à prendre du recul, et avec ce recul j’ai vu des éléments à la baisse et d’autres à la hausse. J’ai vaillamment défendu Star Wars : Le Réveil de la Force pendant des années contre ses détracteurs. En le revoyant, en l’analysant, en le retournant dans tous les sens, il y a beaucoup de choses assez symptomatiques de ce que je considère être des problèmes dans cette nouvelle trilogie. Peut-être qu'à l’époque on n'avait pas le recul suffisant pour les voir, en tout cas ce n’était pas mon cas, et on se disait « on verra une fois la trilogie terminée ». Maintenant que c’est le cas, il y a un certain nombre de choses qui paraissent plus évidentes et des concepts ou problèmes qui apparaissent. Tout le monde a un peu fait dans le monde du podcast Star Wars le gros morceau « Qu’a-t-on pensé de cette trilogie ? » avec plus ou moins de recul et de recherches. Même si je l’avais fait, je pense que j’aurais beaucoup moins recherché, je me serai pris la tête à un degré bien moindre que pour le livre. Cette prise de recul me serait apparue différente ou pas apparue du tout. Là-dessus je suis presque reconnaissant d’avoir eu cette opportunité pour moi et ce que ça a fait apparaître au fil de l’écriture. Il y a deux trois problèmes dans la construction du film et à l’inverse il y a des qualités dans Star Wars : L’Ascension de Skywalker qui m’ont échappé complètement au premier visionnage, ayant vu le film près de trois fois en 24h quand il est sorti, avec beaucoup de déceptions à chaque fois. Avec le recul, plusieurs choses fonctionnent toujours, m’attendrissent. Je pense notamment au trio de la trilogie que je trouve être le meilleur trio des trois trilogies ! Malgré les problèmes de cette trilogie, dans quelques années on aura toujours une sympathie pour Rey, Poe et Finn, et Kylo Ren si on parle de quatuor. Pour ceux qui connaissant un peu le podcast ou qui me connaissent personnellement, ils se diront que j’ai creusé ou revu mon jugement sur certaines choses. On arrive tous avec nos aprioris et nos avis plus ou moins arrêtés, mais l’eau a un peu coulé sous les ponts pour tout le monde, moi le premier, et je serai content si d’autres gens me disent qu’ils avaient la même idée que moi sur un truc et une fois arrivé sur le livre, ont revu leur point de vue sur tel ou tel élément.

[Chronique Disney] Selon vous, qu’est ce qui fait les forces de cette postlogie, et au contraire ses faiblesses ?

[Thibaut Claudel] Sa force c’est sa plus grande faiblesse : ne pas avoir été écrite à l’avance. C’était l’occasion de trouver les limites de Star Wars, de tester ce que la saga pouvait raconter dans un nouveau monde à notre époque, avec de nouveaux personnages. Quand je dis dans un nouveau monde c’est vraiment le nôtre, même si celui de Star Wars a beaucoup moins changé entre la trilogie et la postlogie que notre monde n’a changé entre la sortie de ces différents films. Il faut être assez conscient que ni la trilogie ni la prélogie n’ont été planifiées de bout en bout ou que leur développement s’est passé sans accrocs ou surprises. Cette force-là, permettant à J.J. Abrams d’arriver avec ses propres idées, d’avoir un rythme de dingue, puis de ralentir ce rythme avec Star Wars : Les Derniers Jedi dans un film qui suit directement les événements du précédent, ce qui était inédit dans la saga, avec les obsessions de Rian Johnson. Puis même de revenir sur J.J. Abrams au final est super intéressant. Ce qu’on sait du Star Wars IX de Colin Trevorrow, réalisateur de Jurassic World, qui pendant un temps devait faire cet épisode est là aussi vraiment fascinant dans l’enchainement qu’on peut avoir entre les idées, dans la construction en cadavre exquis, de cette histoire. 
C’était une opportunité de dingue d’un point de vue artistique. Alors avec le recul ça parait assez irresponsable surtout avec une franchise comme Star Wars mais sans cette liberté-là, on n’aurait pas eu ce qu’on aime tous, quelle que soit notre vision, à moins de détester absolument tout du début à la fin dans la postlogie. Mais évitons d’être de mauvaise foi, il y a forcément des choses qui nous ont parlé ou diverti à un moment ou un autre et je pense que c’est vraiment ça qui fait la force de cette trilogie. 
Mais donc aussi sa faiblesse, car on voit très bien entre les auteurs ce qui a été prévu à l’avance et ce qui ne l’a pas été. On voit ce qui est sacrifié sur l’autel des réactions des fans, des fans les plus virulents et peut-être des gens qu’il ne faudrait pas écouter. Ça c’est une souplesse artistique amenée par un enchainement d’un auteur à l’autre mais qui permet aussi à Disney de dire « oui, on laisse nos auteurs donner leur vision mais éventuellement, si leur vision est un peu trop clivante, on va aussi faire en sorte que ça soit un peu oublié, sortir la ponceuse et arrondir les angles ». Ça c’est un peu dommage. Même quand ça ne va pas forcément dans mon sens, et là je me place du point de vu individuel, je préférerais voir Star Wars à fond. Je n’aurais pas voulu d’une deuxième prélogie, dans le sens où je considère que la prélogie est également bourrée de défauts et aurait pu aller encore plus loin sur certains trucs, même si c’est déjà un monument, mais ne serait-ce qu’avec un tout petit changement çà et là. Je ne voulais pas forcément voir George Lucas sur trois films en tant que réalisateur. Mais d’un autre coté j’aurais peut-être aimé voir soit J.J. Abrams sur trois films, soit J.J. Abrams qui revient avec une folie dingue. 
Je pense qu’on a perdu au change, nous en tant que spectateurs, avec cette opposition entre les épisodes. Ce qui est bien pour eux, pour leur créativité, a été un petit peu dommageable pour notre pur plaisir.

[Chronique Disney] Quelle est la plus grande réussite Star Wars de Disney aujourd’hui ?

[Thibaut Claudel] J’ai eu la chance de visiter Star Wars : Galaxy’s Edge à Walt Disney World Resort au début de l’année avant d’être rattrapé par cette épidémie et c’est forcément une des plus grandes réussites. Alors malheureusement tout le monde n’a pas la chance d’aller jusqu’en Floride ou Californie pour découvrir les Parcs, mais c’est une dinguerie totale. L’attraction Star Wars : Rise of the Resistance était ouverte. La première fois on a dû se lever très tôt, et je salue ma chérie qui lira immanquablement cette interview et qui était d’une aide absolument précieuse, étant fan de Parcs. Elle connaissait les astuces pour arriver premiers dans la file. On a donc pu la faire une première fois et un autre jour en revenant sur le Parc on s’est mis dans la file sans trop d’espoir et on a pu refaire l'attraction une deuxième fois, ce qui était hyper agréable, d’autant plus que la première fois il y avait des pannes sur l’attraction, on avait attendu sans bouger plus d’une heure.

[Chronique Disney] L’attraction est donc réussie ?

[Thibaut Claudel] Oui, c’était une super expérience qui mélange vraiment l’immersion sous toutes ses formes. Il y a plusieurs types de divertissement ou de petits bonbons à aller récupérer au sein de la même attraction, ce qui est hyper agréable. Si t’es dans un bon jour, tu crois vraiment avoir été dans l’espace. Je retombe très facilement en enfance, j’étais happé par l’histoire mais c’est également extrêmement dépendant des Cast Members invités à travailler ce jour-là. La première fois, je n’ai pas super apprécié car les gens ne jouaient pas forcément le jeu. La deuxième fois, on est tombés sur une équipe en or grandiose, qui interagissait avec le public. Dans un Parc qui prône l’immersion totale, il faut arriver avec cette âme d’enfant et jouer, presque comme dans du jeu de rôle. Je suis arrivé à fond dedans, eux aussi et ça a fait des étincelles. Sur le papier, l’attraction reste toujours agréable, mais elle devient gigantesque au moment où on te raconte une histoire et que tu es au cœur de cette histoire. C’est donc forcément une grande réussite mais c’est la réponse d’initié.

[Chronique Disney] Et l’autre réponse ?

[Thibaut Claudel] L’autre réponse c’est Star Wars : Les Derniers Jedi de Rian Johnson, La plus belle tentative qu’on ait pu avoir dans cette ère, d’une intelligence assez rare et qui rend un hommage superbe à Star Wars en tant que saga, ce que n’ont pas réussi à faire ni l’Épisode VII ni le IX malgré l’opportunité d’ouvrir une nouvelle page. Je n’ai jamais ressenti autant d’émotions devant un Star Wars que devant Star Wars : Les Derniers Jedi. Car je l’ai découvert à un âge où je me pose des questions sur moi-même et sur le monde et le film s’en est fait l’écho, ce qui me touche à un degré plus personnel. Je peux aussi comprendre que la créative de Rian Johnson puisse friser l’insolence pour certains. J’apprécie ce film, et le fait qu’il soit clivant le rend plus intéressant que tous les autres. Hyper satisfait et convaincu, et reconnaissant à tous les gens impliqués sur ce huitième épisode, sans compromis quelque part, même s’il y en a forcément eu, on ne les connait pas.
Et enfin en dernière réponse, ça serait Star Wars : Rebels. J’ai toujours aimé ce que faisait Dave Filoni sur la durée. La série ne fait que quatre saisons, c’est un exercice plus digeste et concentré que ce qu’il faisait déjà sur Star Wars : The Clone Wars, dans une époque, celle de la trilogie originale, qui résonne plus pour beaucoup de gens que la prélogie et avec des personnages qui sont plus attachants. Je trouve qu’en termes d’écriture pure, de scénario, de comment les thèmes sont évoqués et comment les arcs narratifs avancent, c’est vraiment une leçon. Souvent dans l’animation, on a des gens qui arrivent à distiller des histoires à un niveau de simplicité qui fait que c’est impossible de pas être touché par tout ça. J’ai forcé, pendant des années, un certain nombre de gens pour qu’ils regardent Star Wars : Rebels. Il faut passer au-delà du dessin, des épisodes enfantins. Ceux qui y arrivent sont tombés des nues face à la pureté des histoires racontées. Il y a donc la réussite technique avec Star Wars : Galaxy’s Edge, la réussite artistique avec Star Wars : Les Derniers Jedi et la réussite de synthèse avec Star Wars : Rebels.

[Chronique Disney] Alors que la Saga Skywalker est officiellement achevée, comment voyez-vous la poursuite de la saga Star Wars dans les différents médias ?

[Thibaut Claudel] Déjà sans les Skywalker. Ce qui ferait pas mal de bien. Je n’ai pas trop apprécié cette opération marketing qui visait à dire que Star Wars IX était la fin de la saga Skywalker. C’était un argument un peu creux et je les ai trouvés très pressés de vouloir achever la saga Skywalker alors que quelque part on avait l’impression que la postlogie n’avait pas commencé. Il se passe assez peu de choses finalement à l’échelle de Star Wars dans ces quelques années-là. Donc qu’on se prive de cette famille et qu’on tourne la page. Je ne serai pas contre un Épisode X, XI et XII avec le même casting même si je regrette forcément qu’on ne puisse avoir Adam Driver dans un rôle de Kylo Ren repenti, qui aurait été plus intéressant que potentiellement un fantôme ou juste un nom de personnage décédé. 
J’ai envie de voir quelque chose qui dépasse le cadre de cette saga-là, quitte à ce qu’on nous introduise une autre famille pour garder ce thème cher à la franchise. Ils vont développer au-delà de ça, mais pour l’instant à pas peu assurés. L’ennui c’est qu’on arrive pas à faire un bond en avant. On a toujours un pied sur le quai et sur le bateau. On est connectés à un élément précédemment établi. C’est embêtant. D’autant que l’idée de l’Univers Étendu, c’est de pouvoir tracer 10 000 ans en avant ou arrière, sans se poser de questions. J’aimerais voir cela. Je pense qu’ils vont faire un maillage, pour un peu tout connecter. La seule exception qu’on a pour l’instant c’est The High Republic, et c’est très excitant. Mais je pense d’ailleurs que ça l’est pour tout le monde. Je doute que des gens de pouvoir ou d’influence chez Lucasfilm Ltd. ou Disney nous lisent, mais si Bob Iger ou Kathleen Kennedy passent par-là, il faut qu’ils comprennent que faire ce grand saut dans l’inconnu est peut-être ce qui amènera plus de gens avec eux ! Pour l’instant, les gens sont sur le quai ou sur le bateau et en ont marre de se promener, ils veulent se jeter à l’eau ! On arrive à une époque où il n’y a plus George Lucas et plus trop de projets en route, il reste tout à inventer, mais ils sont encore très timides et ça peut faire du mal à la franchise sur la durée. Il faut trouver un nouveau modèle ou de nouveaux artistes.

[Chronique Disney] Si vous pouviez proposer un projet Star Wars à Disney, quel serait-il ?

[Thibaut Claudel] C’est toujours délicat car on s’est posé de nombreuses fois la question. Je suis partagé entre l’envie de voir ce que j’ai toujours eu envie de voir, comme les morceaux de l’Ancienne République, mais d’un autre côté je me dis que le meilleur moyen de m’embarquer serait de me proposer quelque chose de complètement nouveau. Si on repart sur une trilogie Ancienne République avec un contrebandier, qui a un vaisseau un peu pourri, qui transporte un Jedi un peu paumé, bon, ça ne serait pas très intéressant. J’aimerais une histoire développée avant tout d’après un prisme particulier. Celui du genre en l’occurrence. Un peu ce qu’a fait Marvel Studios à un moment et l’idée de dire Captain America : Le Soldat de l’Hiver c’est notre thriller politique, Ant-Man notre film de braquage, etc. Ils n’ont jamais été assez loin là-dedans. J’aimerais voir Star Wars au bout de cette logique là et attaquer des genres qui ne sont peut-être pas très populaires de nos jours. On a vu que Star Wars : The Mandalorian puise dans les codes samouraïs ou de western, et quelque part ça marche. Mon idée est de réinvestir Star Wars dans une vision plus péplum. Présenter une galaxie qui n’est pas unifiée, sans République, avec déjà des rassemblements de Jedi et Sith mais pas présenter de manière gentils contre méchants, plus des civilisations qui s’affrontent, comme on en a dans les péplums quand les guerriers romains débarquent en Gaule. Ça serait un moyen de renouer avec quelque chose que j’adore dans la prélogie, sa créativité. La construction de mondes, de personnages, etc. Qu’on a eu assez peu au final dans la postlogie. Je veux voir plus de planètes, de créatures et pas juste des designs légèrement réinventés. Si on se dit que la trilogie est inspirée de la Seconde Guerre mondiale et la postlogie de la guerre froide, un Star Wars inspiré par l’Antiquité aurait forcément une esthétique différente, des thèmes différents. J’aimerais qu’on touche à la mythologie de la Force sans forcément la dénaturer. Ce qu’a fait Dave Filoni pour la développer sous la forme d’animaux ça me parle beaucoup et ça rappelle l’animation japonaise et Hayao Miyazaki. Quelque chose en live action qui mélangerait tout ça sans être forcément une trilogie serait hyper intéressant. Avec un casting récurrent mais qui n’a pas forcément toujours besoin d’être en avant. On pourrait multiplier les points de vue, avoir plusieurs artistes, avoir une narration nouvelle. Donc un péplum Star Wars pour la réponse courte !

[Chronique Disney] Quels auteurs, dans le sens large, aimeriez-vous voir sur Star Wars ?

[Thibaut Claudel] J’y réfléchis souvent. J’ai plusieurs réponses, je suis passionné de BD, donc forcément il y a pas mal de noms que j’aimerai voir sur Star Wars, qu’ils en aient déjà fait ou pas. Je pense notamment à Hayden Sherman ou Daniel Warren Johnson. Ils ont une patte très précise, identifiable, mais qui rendrait tout de suite Star Wars unique. Les commissions de Daniel Warren Johnson sont dingues, il a fait des fans comics Star Wars. Ça créerait sans doute une série autrement plus qualitative que ce qu’on a aujourd’hui, d’un point de vue dessin pur.


La Bataille de Scarif par Daniel Warren Johnson

[Chronique Disney] Et au cinéma ?

[Thibaut Claudel] Pour ce qui est du cinéma ou des séries, je me méfie aussi de cette idée qu’on a un artiste qui perce et donc on veut le voir tout de suite sur une grosse franchise. Mais je pense à quelqu’un comme Gore Verbinski, hyper talentueux, qui a amené la franchise Pirates des Caraïbes à une époque où les franchises se faisaient assez rares et il l’a amenée très loin. Je n’ai pas forcément apprécié les épisodes 2 et 3 quand je les ai vus au ciné, mais aujourd’hui quand je les revois c’est un plaisir total, il est allé au bout de ses idées en nous montrant un monde plat, en nous montrant l’enfer, et un mélange des cultures et des genres dans Pirates des Caraïbes qui laisse rêveur. Il gère super bien les scènes d’action où on interagit avec le décor, comme il a pu le faire aussi sur Lone Ranger : Naissance d'un Héros que j’avais plutôt apprécié. C’est quelqu’un qui aurait du poids pour arriver sur une franchise comme Star Wars avec des idées et avec une forme de créativité. Avec un bon scénario, il peut faire une formule autrement plus intéressante que quelque chose d’entièrement nostalgique et d’audacieux comme avec la postlogie. Joseph Kosinski, qui a fait Tron L'Héritage, me plait aussi, ou d’autres réalisateurs pour des choses plus expérimentales. Je pense par exemple à Taylor Sheridan, qui fait un peu des westerns modernes comme Wind River en tant que réalisateur et scénariste, ou Sicario et Comancheria en tant que scénariste.

[Chronique Disney] Il est peut-être trop tôt pour en parler mais avez-vous d’autres projets en cours ? Concernant Star Wars ou pas.

[Thibaut Claudel] Rien n’est encore très concret mais cela fait quelques années que j’ai l’envie d’écrire et de créer aussi mes propres histoires et personnages, mes propres univers, sans jamais atteindre l’ampleur ou l’impact culturel d’un Star Wars, à une échelle plus petite. J’écris de la fiction régulièrement et j’aimerais pouvoir percer dans ce milieu le plus rapidement possible, car on sait qu’en vivre est très difficile. J’ai quitté mon travail pour écrire ce livre et aller vers de nouveaux horizons, il va être l‘heure de trouver à nouveau du travail mais toujours avec l’envie d’écrire via des formats, des médias et sur des sujets toujours plus variés. Je serais ravi de faire un autre essai avec Third Éditions sur la pop culture. Je mise beaucoup sur la fiction et j’espère ne pas le regretter dans quelques années. Il me reste à bosser et être à la hauteur de l’entraide qu’on m’apporte !

Merci à Thibaut Claudel pour son temps et sa gentillesse ! Retrouvez son livre Le Mythe Star Wars : Épisodes VII, VIII & IX - Disney et l'Héritage de George Lucas, publié chez Third Éditions, en édition classique, et en édition first print. Vous pouvez aussi écouter Thibaut Claudel via son podcast Outrider, à cet endroit.

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