Un Noël Ding Dang Dong
Vue d'ensemble
Nom anglophone :
Merry Jolly Jingles
Date d'ouverture :
Le 24 novembre 2018
Date de fermeture :
Le 6 janvier 2019
Type d'attraction :
Spectacle
Crédit Photos :
Vivian Fiérain
Orbun
Durée :
23 minutes

Le synopsis

Le temps des fêtes de fin d’année est arrivé et avec lui toute une ribambelle de traditions plus chaleureuses les unes que les autres, enrubannées de leur manteau d’hiver. Au Studio Theater, c’est l’occasion pour Donald et ses amis d’inviter toutes les personnes intéressées, afin de réaliser la plus belle carte de Noël, en musique et en chansons !

L'expérience

La neige et le froid ont envahi le Parc Walt Disney Studios et annoncent l’arrivée prochaine de Noël, saison des traditions à partager entre amis ou en famille. Certains choisissent d’unir leurs voix au pied du sapin en entonnant tous azimuts des chants de Noël, pendant que d’autres se délectent d’un chocolat chaud près de la cheminée tout en écrivant des cartes de vœux. Et il se trouve qu'au Studio Theater, les visiteurs sont invités à rejoindre le plus maladroit des canards pour confectionner justement leur plus belle carte de Noël. La foule se presse donc aux portes du théâtre et se dirige dans un long couloir, menant à la salle principale. Dans la chaleur réconfortante des lieux, les invités confortablement installés dans leurs sièges retirent leur veste, leur bonnet et leurs gants pour se mettre à l’aise.

Les visiteurs font alors face à un mur de briques décoré de multiples décorations de Noël. Sur le pan le plus à gauche, derrière le traîneau, un ours en peluche est assis contre le mur. Reprenant les traits de Duffy, il est habillé d’un pull rouge avec des pompons blancs cousus dessus, tandis qu’un bonnet de Père Noël est fièrement posé sur sa tête. Son bras droit est levé et tient une lanterne verte, tandis que sa main gauche tient entre ses jambes un paquet cadeau jaune. Autour de lui, quatre soldats casse-noisettes semblent prêts à prendre vie. Sur le manteau en brique, deux chaussettes sont suspendues dans l’espoir de recevoir très vite de petits présents. Si l’une est aux couleurs de la saison, rouge, verte et blanche, la seconde représente un Mickey portant un chapeau haut-de-forme orange. Au-dessus d’elles, une guirlande de houx est étirée d’un bord du mur jusqu’à l’autre côté. Des boules de Noël, des bonshommes de pain d’épice et des nœuds rouges y sont accrochés. Par-ci, par-là, trônent des bougies rouges et blanches, aux lueurs vacillantes.

Au beau milieu du mur de briques, en haut, une guirlande de houx ronde portant un gros noeud rouge marque la séparation symétrique de la longue guirlande. Enfin, sur le mur de droite, les spectateurs retrouvent le même ours en peluche et les quatre soldats, déjà présents sur celui de gauche. En y regardant de plus près, les invités peuvent observer six cadres fixés. Dans le premier, tout à gauche, des amis jouent dans la neige. Sur la deuxième image, Horace et Clarabelle sont assis sur un traîneau. Horace est une nouvelle fois présent sur la troisième image, cette fois debout dans la neige. Sur la quatrième, Minnie, Mickey et Pluto prennent la pause. La cinquième montre Mickey devant une charmante petite maison enneigée. Enfin, dans le cadre le plus à droite de la scène, un Pluto portant des bois de cerf marche tranquillement, tandis que Mickey se tient en équilibre sur sa tête.

Un immense cadre en bois trône au centre de la pièce. Un grand rideau de fête est également tiré et cache, pour le moment, le reste de la scène. Deux sapins, deux cadeaux et des boules de neige sont représentés en blanc sur ce rideau aux nuances violettes et rosées, flanqué des mentions « Un Noël Ding Dang Dong » et « Merry Jolly Jingles » dans des boules de Noël chacune entourées de deux bonshommes de neige et de petits cadeaux. L’arrière-plan de la toile dépeint avec nostalgie une forêt de sapins enneigés. Le rideau peut aussi présenter une autre image des fêtes de fin d'année. À droite, les silhouettes de cinq personnes positionnées à côté ou sur un traîneau sont clairement visibles. Si l'un des hommes représentés aide une femme à descendre du traîneau, la deuxième femme tend elle une dinde à un homme devant le traîneau. Le dernier porte un paquet. Sur la gauche du rideau, des musiciens tout de blanc vêtus portent leurs instruments derrière une série de paquets cadeaux. Parmi eux, un soldat de bois avec en arrière-plan, une forêt de sapin. Le tout représente en filigrane une carte postale et une enveloppe. La décoration de la scène complète l’image du rideau. Sur la gauche, un traîneau violet avec des coussins jaunes est entouré de boules de Noël et de cadeaux. Sur la droite, un petit stand de vente en bois est lui aussi garnis de cadeaux et de boules du plus bel effet.

Après quelques minutes d’attente, les premières notes de la chanson It’s the Most Wonderful Time of the Year rententissent. Un peu de batterie, un peu de saxophone et la mélodie porte les spectateurs à célébrer cette époque de l’année. Soudain, la grande toile commence à monter, dévoilant tout un monde derrière. D’un côté se trouve un orchestre entouré de boules de Noël et de cadeaux, comprenant un grand piano à queue blanc, une batterie, quatre saxophones, une contrebasse, quatre trompettes, un xylophone et une guitare électrique ainsi que treize musiciens tout de blanc vêtus, dont les pupitres sont cachés par d’immenses cadeaux. Un intrus se cache parmi eux : un soldat casse-noisette, habillé d’un costume bleu. De l’autre côté de ce tableau géant vivant, un petit groupe de cinq elfes du Père Noël reste immobile sur un traîneau, portant tous quasiment les mêmes habits, pantalon blanc et veste verte, sauf un vêtu d’une veste rouge. Debout sur le traîneau, une femme tend la main à l’homme à la veste rouge resté à côté du traîneau, et à l’avant, une autre elfe brandit cette fois un gâteau à un elfe agenouillé devant le traîneau. Le dernier elfe porte un gros cadeau dans les bras. Deux sapins viennent compléter le nouveau tableau vivant mais immobile.

Sur une mélodie entraînante jouée par l’orchestre, les elfes prennent vie et admirent le cadeau et le gâteau qu’ils apportent. Enfin, lorsque la chanson se termine, l’elfe à la veste rouge s’avance et souhaite la bienvenue à tout le monde. Il avoue que sa tradition préférée est la réalisation des cartes de Noël et propose alors d’en créer la plus belle, tous ensemble. Mais il est soudain interrompu par un célèbre canard chantant Deck the Halls. Le fieffé Donald, dans son costume bleu agrémenté de quelques parties blanches rappelant des flocons de neige, porte dans ses mains un gros nœud bleu qu’il dépose sur un paquet cadeau devant l’orchestre en l'enjoignant à l’accompagner. Seul le pianiste sort quelques notes de son instrument. Si Donald a interrompu l’homme à la veste rouge, ce dernier ne se prive pas de faire de même en lui rappelant qu’il est vraiment en avance. Déclarant que c’est le moment de célébrer la saison avec de la musique, Donald reprend sa chanson et son « Falalala » en cancanant, cassant en passant les oreilles de ses voisins. Si l’homme n’est pas contre le fait de chanter cette ritournelle, il rappelle que ce n’est que le début du spectacle.

Donald semble comprendre et lance une nouvelle chanson, qu’il performe en duo avec l’homme à la veste rouge. Les quatre autres participants, deux femmes et deux hommes, dansent à leurs côtés. Un petit tour sur eux-mêmes, les deux chanteurs restent au centre de la scène, tandis que les danseurs se mettent en couple pour quelques mouvements de corps à corps. Derrière eux, les musiciens assurent le suivi de la mélodie. « Ding, Dang, Dong » se poursuit et tous les joyeux lurons se mettent en ligne, main dans la main, pour quelques pas synchronisés. Le groupe se sépare à nouveau, les filles d’un côté, les garçons de l’autre. Les saxophones et les trompettes élèvent le ton, tandis que les filles sont les seules à danser. Pour les garçons, c’est la batterie qui est mise à l’honneur. Une fois cette petite bataille musicale terminée, tous les danseurs se positionnent derrière Donald pour quelques effets avec leurs bras. 

Content, Donald tente de relancer Deck the Halls, mais il est toujours trop tôt. Vexé, il crie et tape du pied, effrayant les danseurs qui quittent le tableau vivant. Mais son ami chanteur lui parle gentiment en lui rappelant leur mission de confection de la plus belle carte de vœux. Et pour ce faire, il propose de voir une histoire de l’un des amis de Donald. Ce dernier accepte et quitte la scène à son tour. Les musiciens sont eux plongés dans une semi-obscurité, alors qu’à l’écran derrière eux, un court-métrage débute : L’Arbre de Noël de Pluto (Pluto’s Christmas Tree) s’affiche en lettres d’or.

La maison de Mickey apparaît à l’écran. De gros flocons de neige tombent et recouvrent la route, le jardin et le toit. Soudain, Mickey sort de chez lui, chaudement habillé et muni d’une hache. À ses pieds, Pluto sort excité. Ils vont aller couper leur sapin de Noël dans la forêt. Alors qu’il inspecte le sol, le chien est sauvagement attaqué par une noix lancée par l’écureuil Tic. Avec son frère Tac, ils imitent le pauvre Pluto et se moquent de lui. Pluto les poursuit et Tic & Tac trouvent refuge dans un sapin. Malheureusement pour eux, c’est celui que Mickey a choisi de ramener chez lui. Au chaud, Mickey et Pluto commencent la décoration de l’arbre sans savoir que Tic & Tac n’ont pas quitté leur domicile. Ces derniers partent à la découverte des branches et jouent avec les boules de Noël suspendues et les guirlandes lumineuses. Intrigué par les lumières qui s’éteignent et se rallument toutes seules, Pluto mène l’enquête et tombe sur Tac. L’écureuil lance quelques boules, obligeant Pluto à se jeter au sol afin de les rattraper in extremis, évitant de peu la casse. Lorsque Mickey revient, le chien tente de lui expliquer ce qui se passe, sans y parvenir. Pour échapper à Pluto, Tac se déguise alors en bougie que Mickey finit par allumer. Alors que la souris est sortie du salon, Pluto pourchasse les deux frères rongeurs, plongeant dans le sapin, menant à sa destruction ! Mickey fait tout naturellement la morale à son chien et découvre Tic & Tac qu’il décide de garder chez lui, célébrant ainsi l’esprit de Noël. Dehors, dans le froid, Minnie, Dingo et Donald chantent Deck the Halls. À la fenêtre, les quatre ennemis d’alors les accompagnent. Mais Pluto chante mal et se voit affubler d’un autocollant sur la bouche indiquant qu’il ne faut pas ouvrir avant Noël.

Le cartoon terminé, l’orchestre reprend les notes du traditionnel chant de Noël, chanté par Donald, Dingo et Minnie. Mais surprise, c’est l’homme à la veste rouge qui intervient et chante, Donald ne répondant plus à l’appel. Les autres elfes entrent eux tranquillement en dansant. Le chanteur appelle Donald, mais est tout aussi surpris de ne pas voir le canard capricieux. Il arrête alors la chanson, juste avant que Donald ne fasse sa réapparition. Alors que l’elfe chanteur l’informe qu’il est temps de chanter sa chanson, Donald affirme qu’il a une surprise. L’orchestre repart de plus belle tandis que le canard fait son retour, portant sur l’épaule une grosse et longue guirlande argentée. Tous les elfes se font alors une joie de danser avec la décoration quand Donald, dans un faux mouvement, perd l’équilibre et tombe par terre, faisant surgir une boule de neige de derrière les rideaux.

Cette boule rappelle quelque chose à l’elfe chanteur : un bonhomme de neige. Il commence alors à chanter Do You Want to Build a Snowman (Je Voudrais un Bonhomme de Neige en français). Tandis que les elfes danseurs s’agitent au rythme de la musique, les paroles de la chanson sont projetées sur l’écran au fond du tableau. Sur ce même écran, ainsi que sur les décorations tout autour de la scène, tombent comme par magie des flocons de neige. Une fois le chant arrivé à son terme, les elfes danseurs s’installent eux sur le traîneau, tandis que le chanteur se demande ce qu’il peut rajouter sur sa carte de Noël.

Mais la musique a attiré un curieux qui se cache derrière un des sapins de Noël. Il guigne à quelques reprises avant de dire bonjour à tout le monde. C’est Olaf, le bonhomme de neige et ami d’Anna et Elsa. Il se présente et précise aimer les gros câlins. Son entrée est marquée par quelques notes musicales de sa chanson En Été. Après une présentation adéquate du chanteur, Olaf présente un de ses vœux, celui de connaître l’été. Il se lance alors dans une chansonnette délivrant son message, tandis que ses paroles s’affichent sur l’écran. Les elfes danseurs se meuvent avec des parapluies autour du bonhomme de neige.

Une fois la chanson terminée, Olaf fait la révérence et sort du tableau vivant. Alors que l’elfe chanteur ne semble plus se rappeler ce qu’il doit faire, les musiciens débutent une nouvelle chanson : les notes de Let It Go (Libérée, Délivrée en langue de Molière) résonnent dans la salle. Sur l’écran, Elsa chante ses envies de liberté et son désir de s’accepter tel qu’elle est vraiment. L’elfe chanteur, pensant que cette chanson symbolise à la perfection l’hiver, se retire et laisse la Reine des neiges chanter seule sur sa montagne. Il réapparaît toutefois pour le refrain, avec ses elfes danseurs dans un costume blanc pour les hommes et des robes blanches et rouges pour les femmes. Du plafond, quelques flocons tombent sur la joyeuse bande et leurs invités.

À la fin de la chanson, l’elfe chanteur veut prendre congé, mais Donald revient et signe sa carte de vœux à l'écran d’un « Joyeux Noël, Merry Christmas, Donald Duck ». Simple et touchant. Sur les notes de It’s the Most Wonderful Time of the Year d’un orchestre festif, toute la troupe salue leurs invités, tandis que le rideau descend sur scène. Les cartes de vœux peuvent maintenant être postées !

La critique

rédigée par Grégory Vauthier
Publiée le 03 décembre 2020

L'une des plus importantes et magiques saisons de l'année au sein de Disneyland Paris est, sans conteste, celle de Noël. Le Resort revêt alors ses plus belles décorations pour émerveiller les visiteurs et fait vivre les différentes traditions qui accompagnent cette époque de l'année. Si une grande majorité des réjouissances prennent place au sein du Parc Disneyland, le Parc Walt Disney Studios n'a pas forcément à rougir de l'attention qui lui est réservée pour célébrer en grande pompe Noël. Et ce, malgré des célébrations toutefois clairement minimes : des décorations qui se concentrent en effet à Front Lot, quelques rencontres saisonnières avec des personnages, comme Mickey (et Minnie) vous Souhaite(nt) un Joyeux Noël ou Joyeux Noël en Compagnie de nos Nouvelles Étoiles du Cinéma, et une poignée de spectacles de rue, avec Ciné Folies Noël ou Christmas Time with Edelweiss par exemple. Pour Le Noël Enchanté Disney 2018, le Parc veut remédier à ce manque d’animation et voit grand avec la production de deux spectacles centrés sur les fêtes : Mickey et le Big Band de Noël qui se tient à l'Animagique Theater de Toon Studio (le même spectacle ayant officié à Videopolis à Discoveryland l'année précédente) et Un Noël Ding Dang Dong qui pose ses valises au Studio Theater de Production Courtyard. Les représentations de ce deuxième spectacle débutent le 24 novembre, 14 jours après le lancement de la saison, et se terminent le 6 janvier 2019.

La mise en chantier d'Un Noël Ding Dang Dong s'inscrit donc dans une volonté affichée de la part de Disneyland Paris de revitaliser l'esprit des fêtes de fin d'année au sein du Parc Walt Disney Studios. Les succès de 2017, Mickey et le Big Band de Noël et L'Incroyable Noël de Dingo, accompagnés par #SURPRISEMICKEY sont les spectacles poids lourds qui sont vendus au public pour cette nouvelle saison de Noël. Parmi ces mastodontes, Un Noël Ding Dang Dong semble clairement avoir des intentions bien moindres. Le spectacle est ainsi présenté comme une représentation musicale interactive où les Personnages Disney racontent leurs histoires de Noël préférées en chansons. En complément des Personnages, des chanteurs, danseurs et un orchestre au complet sont présents sur la scène. Les nouvelles technologies du Studio Theater doivent ainsi aussi être utilisées pour que le spectacle émerveille petits et grands. De ce point de départ prometteur et au vu de la qualité des derniers spectacles saisonniers, Un Noël Ding Dang Dong offre sur le papier beaucoup de promesses.

Malheureusement, les espoirs du public sont très vite refroidis, avec une mise en situation bien éloignée de l’idée de départ. Il ne s’agit alors plus pour les Personnages Disney de raconter leurs histoires préférées en chansons mais de créer la plus belle carte de Noël. Point de départ tout aussi intéressant, s'il s’en retrouve bien exploité, mais différent de ce qui était annoncé par Disneyland Paris dans leur présentation de la saison. De plus, ce sujet semble inédit car la tradition des cartes de Noël n'a pas encore été mise en scène sous la forme d’un véritable spectacle au sein du Resort. Un Noël Ding Dang Dong acquiert ainsi un point narratif, un fil rouge unique. L’idée des chansons n’est pourtant pas tout à fait abandonnée et l’intégration d’un chanteur sur scène permet alors de renouer avec l'idée de départ de trouver l'inspiration dans les histoires préférées des Personnages.

Une nouvelle fois, malgré un point de départ prometteur, la mise en application est problématique. Ainsi, plutôt que de raconter des histoires, les Personnages présents - au nombre de deux en la personne de Donald et Olaf -, expriment leurs souhaits, leurs vœux. À travers sa chanson En Été, le bonhomme de neige de La Reine des Neiges présente au public son vœu de voir cette saison chaude. Quelques minutes plus tard, Elsa, non présente sur scène au grand dam du public, exprime également son désir d’émancipation lorsque l'extrait du film La Reine des Neiges durant lequel la reine au pouvoir glacial chante Libérée, Délivrée est diffusé. Pour Donald cependant, ses intentions et désirs sont ainsi moins clairs. Tout ce que semble souhaiter le canard est de pouvoir chanter sa chanson Deck the Halls, un classique hivernal. La seule partie du spectacle qui présente donc réellement une histoire est la diffusion du court-métrage L'Arbre de Noël de Pluto. Pis encore, si le chanteur arrive à retirer de l'inspiration de ces chansons et de ce court-métrage, il ne le mentionne jamais ! La création de la carte n'est d'ailleurs, en effet, jamais pleinement mise en scène : la carte que signe Donald à la fin du spectacle est celle que le public voit dès son installation dans le théâtre. Elle est même affichée en grand sur le rideau de présentation.

D'un point de départ prometteur, la création de la carte semble être plus un prétexte pour enchaîner des numéros musicaux et cinématographiques, plutôt que d'être réellement le fil rouge du spectacle. Et si le show ne se repose plus que sur les numéros présentés, ceux-ci doivent être bons pour pouvoir soutenir une narration inexistante. Malheureusement, Un Noël Ding Dang Dong souffre là des comparaisons qui peuvent être faites avec deux autres spectacles dont il semble s’inspirer : le premier est Mickey et le Big Band de Noël présenté à quelques mètres de là dans l’Animagique Theater, et Chantons La Reine des Neiges, qui fut lancé le 1er juin 2015 à The Chaparral Theater de Frontierland dans le Parc Disneyland et qui s'est terminé le 7 janvier 2018.

Le concept final d'Un Noël Ding Dang Dong reprend quelques éléments caractéristiques de Mickey et le Big Band de Noël qui a connu un fort succès à Discoveryland l'année précédente. Ce spectacle met en avant un « Big Band », un orchestre de musiciens jouant généralement du jazz en vogue dans les années 60. Mickey en est le maître de cérémonie, le spectacle rendant hommage aux musiciens de jazz d'une très élégante manière. Sur la scène, un orchestre de treize musiciens, quatre chanteurs et huit danseurs de claquettes accompagnent ainsi Mickey, Minnie et Dingo. Les chansons de Noël prennent une tournure jazzy rafraîchissante. Un Noël Ding Dang Dong réutilise donc l'une des caractéristiques de ce spectacle : l’orchestre jouant en direct en fond de scène. Il abandonne toutefois complètement le cadre très jazz de la scène et les costumes de soirée pour des éléments plus axés sur Noël aux tons blanc, verts et rouge. Les différences entre les deux spectacles, qui sont joués en même temps dans le Parc Walt Disney Studios, touchent aussi le nombre de performeurs présents sur scène. Ainsi, à l’Animagique Theater, Mickey est accompagné de quatre chanteurs et de huit danseurs. Au Studio Theater, Donald ne peut compter que sur un chanteur et quatre danseurs. Le nombre de musiciens reste quant à lui le même que pour Mickey et le Big Band de Noël. Sur une scène aussi grande que celle du Studio Theater, ces cinq performeurs semblent donc bien seuls, alors que l'orchestre est cantonné au fond de la scène.

La deuxième partie d'Un Noël Ding Dang Dong fait la part belle à La Reine des Neiges, film d’animation au succès retentissant depuis 2013, avec trois chansons : Je Voudrais un Bonhomme de Neige, En Été et l'inénarrable Libérée, Délivrée. La mise en avant de l'opus et du personnage d'Olaf n'est dès lors pas sans rappeler le spectacle Chantons La Reine des Neiges présentant un nombre important de performeurs (danseurs et chanteurs) et de Personnages principaux issus du film d’animation (Anna, Elsa, Kristoff, Olaf) qui reprennent toutes les chansons du film dans un somptueux décor. Et pour créer le lien avec le public, les paroles des chansons étaient projetées sur un écran au-dessus de la scène, prenant la forme d’un karaoké géant amélioré. Une nouvelle fois, Un Noël Ding Dang Dong semble chercher la facilité en reprenant ce concept de karaoké qui avait si bien marché sur Chantons La Reine des Neiges. Pour Je Voudrais un Bonhomme de Neige, la chanson est interprétée par le chanteur uniquement, sans Anna, mais avec ses quatre danseurs. Chantonnée sur un rythme lent, la mélodie ne permet pas une chorégraphie mirobolante des danseurs qui se contentent de quelques pas de danse calme. La position du chanteur, debout sur le traîneau au fond de la scène, renforce le sentiment de vide sur les planches du Studio Theater. La seconde chanson - En Été - voit l'arrivée bienvenue de son interprète originel, Olaf. Malgré tout, la chanson, pourtant entraînante, n'amène pas la bonne humeur et l’énergie espérées. Quasiment statique, Olaf est figé sur place et ne parvient pas à transmettre ni l'énergie, ni l'espoir de son vœu au public. Enfin vient le tour de LA chanson qui trotte dans les têtes de tous les spectateurs : Libérée, Délivrée. La joie est de courte durée car les spectateurs, dans l’attente de voir sa glaçante interprète, Elsa, sont évidemment déçus de son absence et de la pauvreté artistique du numéro qui se cantonne à la diffusion sur l'écran du passage chanté dans le film. Certes le chanteur tente quelques mouvements pour encourager le public à chanter, mais cela ne fonctionne que difficilement. Sans décors ni effets scéniques issus de Chantons La Reine des Neiges, cette deuxième partie de spectacle semble n'être qu'un réchauffé de ce qui a été proposé dans une autre animation.

Ainsi, la sensation de voir un spectacle piochant laborieusement dans d'autres œuvres Disney se confirme avec la diffusion du court-métrage L’Arbre de Noël de Pluto (Pluto’s Christmas Tree). Près de sept minutes du spectacle, - soit un tiers ! - est consacrée à cette production, plongeant dans une obscurité relative la salle et rendant l’orchestre inutile.Il faut cependant saluer le choix du court-métrage, empreint de drôlerie et parfaitement adapté au thème du spectacle et plus largement à la saison fêtée, même s’il n’est pas interdit de penser qu’il s’agit d’une facilité scénaristique dans la construction du show. Cette impression est confirmée par le chanteur juste après, qui ne mentionne à aucun moment le court-métrage, passant ainsi à la scène suivante. Cet enchaînement de parties qui n’ont entre elles qu’une cohérence très infime peut laisser penser que la réalisation du projet n’est finalement pas aboutie, voire bâclée. La date de la première représentation, deux semaines après le début de la saison, tend à confirmer le besoin d’un délai supplémentaire pour finaliser le spectacle. Cette mise en chantier pourrait s’expliquer par le retour annulé de CinéMagique. En effet, fermée depuis 2017 pour la rénovation du Studio Theater, l’attraction centrée sur l’histoire du cinéma aurait dû reprendre ses quartiers pour les fêtes de fin d’année 2018, du 1er décembre jusqu’en février 2019. C’est en tout cas ce que Disneyland Paris déclare en août 2018. Quelques mois plus tard, l’annonce de l’annulation de CinéMagique tombe et, en lieu et place de cette attraction, le spectacle Un Noël Ding Dang Dong est mis en avant. L’annulation tardive du retour de CinéMagique peut dès lors expliquer le manque d’originalité du spectacle et la reprise de certains éléments ayant connu le succès dans d’autres productions du Resort. Malheureusement pour les équipes ayant travaillé sur le projet, le spectacle ne répond pas, et de loin, aux attentes et aux exigences d’un spectacle Disney. De plus, mise à part En Été, toutes les chansons et le court-métrage compris sont en anglais. Lors du karaoké de La Reine des Neiges, les paroles projetées sont elles aussi dans la langue de Shakespeare, oubliant complètement le français. Seul le chanteur parle en anglais et en français. Un impair dommageable surtout pour un Resort qui est coutumier d’un jonglage équilibré entre les deux langues majeures utilisées au sein des animations des Parcs Disney européens.

Le spectacle pèche donc par son contenu qui manque cruellement d'originalité. Il possède toutefois certains atouts indéniables. Tout d'abord en ce qui concerne la décoration de la scène et, plus généralement, du théâtre. En usant des nouvelles technologies installées dans la salle, des éléments de décors sont projetés tout autour de la scène. Le rendu est vraiment agréable et cosy, créant l'illusion d'être dans un chalet et que la scène serait une cheminée. Les guirlandes, les ours en peluches, les nœuds plongent sans équivoque les visiteurs dans l'ambiance de Noël. Sur la scène elle-même, le rôle de la décoration est importante. Au vu de la taille de celle-ci et du nombre réduit d’artistes, il était nécessaire qu'elle paraisse remplie. L'avant-scène, avec son traîneau, son étalage, ses paquets cadeaux et ses boules de Noël, remplit bien ce rôle. Le rideau, quant à lui, masque lors de l’entrée des spectateurs le fond de la scène et donne la vision d’une scène remplie. L’image présentée sur le rideau évolue toutefois au fil des représentations. Ainsi, la plupart des représentations accueillent les spectateurs avec l’image des logos du spectacle et la forêt en arrière-plan. La vision plus précise des musiciens, des chanteurs et des danseurs dans leur position lorsque le rideau se lève n'apparaît que brièvement. Un tel remplacement d’images au cours de la même saison de Noël pourrait renforcer l’idée de précipitation dans la création du spectacle. Quelle que soit l’image utilisée, le rideau réalise pleinement sa tâche d’immersion dans l’histoire. Toutefois, lorsqu'il est levé, l'impression de vide ou de gigantisme de la scène apparaît bel et bien. Les sapins, la position de l'orchestre et un nouveau traîneau tentent de créer une zone plus réduite pour réaliser les différents numéros, sans atteindre pour autant le résultat escompté.

Un deuxième point positif du spectacle est la présence d'Olaf. Malgré une introduction au sein du Resort lors du spectacle Chantons La Reine des Neiges et dans la parade Disney Stars on Parade, le bonhomme de neige préféré des enfants ne peut à l'époque être vu nulle part ailleurs dans les Parcs parisiens. Son arrivée et sa prestation « en direct » de sa chanson amènent un moment plus original au spectacle. Les spectateurs sont enthousiastes et en demandent plus sans que leurs vœux soient exaucés.

Le troisième point est l’utilisation d’un orchestre dans le spectacle. Dans le Parc Walt Disney Studios, les formations musicales ont longtemps eu leur place attitrée dans Disney Studio 1, où une place le long de la boutique Les Légendes d'Hollywood leur était réservée. Généralement réduit à une dizaine de membres, ces orchestres jouaient, en période de Noël, certains des airs saisonniers les plus connus. Les voir sur scène est un réel plaisir, même si leur positionnement ne leur rend pas réellement hommage et que leur exploitation reste assez timide. Ils accompagnent malgré tout avec talent et panache le chanteur et les danseurs qui prennent du plaisir à chanter et danser avec Donald et Olaf.

Malgré l’énergie et le plaisir des équipes sur scène, Un Noël Ding Dang Dong sent fortement le réchauffé et le projet monté dans la précipitation. Son alléchant concept de base trahi, il n’arrive jamais à trouver sa voie propre et une cohérence à la hauteur des standards des représentations de Disneyland Paris.

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