Peur
Date de création :
Le 19 juin 2015
Nom Original :
Fear
Créateur(s) :
Pete Docter
Apparition :
Cinéma
Vidéo
BD
Livres
Jeux Vidéo
Parcs
Voix Originale(s) :
Bill Hader
Voix Française(s) :
Pierre Niney

Le portrait

rédigé par Claire Royo
Publié le 20 février 2021

Peur est l’une des émotions de Riley Andersen, personnage principal du film d’animation Vice-Versa, produit en 2015 par les studios Pixar. Grand et mince, avec de très grands yeux et vêtu d’un costume avec un nœud de papillon, ce personnage violet et masculin est destiné à protéger la fillette, en incarnant une petite voix prudente et méfiante, amenée à se manifester dans des situations périlleuses. Ses boules de souvenirs sont violettes, et prennent place comme celles créées par les quatre autres émotions dans la mémoire à long terme de Riley. Cherchant à éviter le danger à n’importe quel prix, c’est tout naturellement que Peur est lui aussi très affecté par l’annonce du déménagement de Riley et de ses parents vers San Francisco : l’émotion violette va ainsi faire face à un environnement inconnu et à de nouvelles interactions sociales. Il va donc apprendre à réagir face à la nouveauté, pendant que Riley entre peu à peu dans l’adolescence. 

Peur pendant les Premières Années de Riley

Peur est la troisième émotion à apparaître à l’écran, après Joie et Tristesse. Il entre en scène pendant que Riley, alors petite fille d’environ deux ou trois ans, joue dans son salon. D’abord, ne voyant aucun danger aux alentours, Peur reste calme et dit, comme pour se rassurer : « Remarquable, okay, on est hors de danger, merveilleux ».

Mais alors que Riley passe derrière un fauteuil, un câble entre dans son champ de vision, de suite détecté comme une source de danger par l’émotion violette. Il crie directement « Non ! Virage ! Virage ! Attention, non ! », avant de s’emparer des commandes pour stopper la fillette dans sa course.

Au même moment, Joie présente cette nouvelle émotion, en tant que narratrice : « Je vous présente Peur. Avec lui, Riley est en parfaite sécurité ». La parole revient au présent et à Peur qui accompagne la fillette dans ses gestes avec des paroles de prudence : « Doucement, doucement, attention ! On est bon. Non, on est bon ». Il déclenche alors le premier souvenir de peur de Riley qui continue ensuite sa course après que l’émotion violette a été félicitée au quartier cérébral par Joie et Tristesse : « Merci, je n’ai fait que mon devoir ».

Le flair de Peur pour détecter le danger est cependant discutable dès les secondes suivantes, car le chariot que Riley tire derrière elle renverse une petite table avec un vase dessus, lequel aurait pu tomber sur la fillette… Cette pointe d’humour souligne aussi le fait que Peur est une jeune émotion, en même temps que Riley est une petite fille : ses réflexes vont s’affiner et se développer tout au long de la vie de l’héroïne ! Peur est ensuite suivi de Dégoût, puis finalement de Colère, dernière émotion à faire son entrée au quartier cérébral. Comme ses acolytes, l’émotion violette est paniquée face au soudain déménagement que Riley vit avec ses parents, et va peu à peu découvrir la nouvelle vie de la fillette.

Peur après le Déménagement

Quand Riley et ses parents arrivent à San Francisco, chaque émotion prend à son tour la parole pour donner ses premières impressions sur la ville. Peur annonce sereinement, dans toute son incrédulité : « Heureusement que les tremblements de terre ne sont qu’une légende hein, autrement moi j’me connais, je serais terrifié, hahaha ! ». Il ignore encore que la région est en réalité au bord d’une importante faille et que la ville est donc sujette à des séismes. Colère tient d’ailleurs un journal avec en gros titre « SÉISME EN VUE ! », et échange un regard complice et inquiet avec Joie… L’innocence de l’émotion censée représenter la prudence provoque ici le rire chez le spectateur, d’autant plus que peur arbore un grand sourire après avoir parlé.

Alors que Joie passe en revue les rêves de Riley sur sa nouvelle maison, Peur précise pour la première que « y a des serrures ! », ce qui souligne son esprit pratique et prudent. Au moment où la fillette pose son regard sur son nouveau chez-soi, Peur a la même tête déçue que les autres émotions, et traduit son angoisse face à cette découverte en demandant savoureusement « on peut mourir d’un déménagement ? ». Il continue en commentant, paniqué, la vision du cadavre d’une souris : « C’est un cimetière, on va tous y rester ! On va attraper la rage ! », et court se réfugier sur la tête de Colère.

L’émotion rouge n’accepte cependant pas d’accueillir son acolyte, et s’énerve au point de faire jaillir de sa tête un jet de flammes qui brûle Peur au postérieur. Cette scène est très comique, car l’émotion violette fait un bond en l’air puis atterrit en arrière-plan, les fesses en feu, et tente comme il peut de les éteindre, en courant et en se traînant par terre. C’est finalement Joie qui y met fin grâce à un extincteur sorti de nulle part, alors qu’elle parle de tout autre chose.

Peur semble être très influencé par les autres émotions, notamment par Joie : quand elle émet l’idée d’aller découvrir la chambre qui est, selon les dires du père, « super », il s’empresse d’acquiescer en disant « Oui oui oui oui oui ! », mais au plan suivant, quand Riley est dans sa chambre, il dit « Non non non non non ! ». Il s'invite avec les autres émotions, excepté Joie, de toucher au tableau des commandes pour exprimer la déception et le mécontentement de Riley. Il retrouve pourtant vite le sourire quand Joie imagine comment la chambre pourrait être aménagée : Peur participe même au placement de certains objets.

Il revient aussi très vite à son état de panique quand Riley apprend que le camion de déménagement a plusieurs jours de retard, et se rue à nouveau sur les commandes avec les trois autres émotions. Il ajoute en plus que « papa et maman sont stressés, non, qu’est-ce qu’on va devenir ?! ». Peur a ici le rôle de la petite voix angoissée qui imagine toujours le pire dans chaque situation contraignante. Il rit avec Joie et les autres quand Riley fait une partie surprise de hockey avec ses parents, mais redevient soudainement inquiet quand la fillette voit son père partir précipitamment à cause de son travail. Il demande ainsi « Papa nous abandonne ? » d’une petite voix, pour retranscrire la tristesse de la jeune fille, ici encore disproportionnée, mais telle une pensée négative qui lui traverse l’esprit.

Il saute de joie avec les autres émotions quand arrive l’idée d’aller manger une pizza avec la mère de Riley, mais il déchante très vite, avec ses acolytes, quand il voit que la seule pizza vendue est garnie de brocoli, légume tant détesté des enfants : « Non mais c’est quoi ce truc ?! », d’un ton plus étonné qu’angoissé cependant. Au moment où la mère demande à Riley quel est son plus beau souvenir pendant leur voyage vers San Francisco, chaque émotion donne tour à tour sa réponse, et Peur dit avec un grand sourire « la ceinture de sécurité », fidèle à l’émotion qu’il incarne.

C’est le souvenir de Joie qui est choisi et fait l’unanimité des autres, et Peur commente en disant « excellent choix » : l’émotion violette est très souvent en accord avec avec l’émotion jaune principale. Il se remet pourtant vite à angoisser quand il voit Tristesse transformer ce souvenir joyeux en pensée triste, et l’accuse assez violemment en la montrant du doigt : « elle a détraqué le souvenir ! », s'exclame-t-il tout en s’avançant prudemment et de plus en plus recroquevillé sur lui-même. Dans la panique, il ordonne à Joie de le réparer et observe la scène, crispé et impuissant.

Le soir venu, après que Riley est descendue pour demander à ses parents de venir lui dire bonne nuit, les émotions entendent les préoccupations des parents. Peur, en grand angoissé, fait la première remarque « vous avez entendu papa ? C’est moi ou il est très énervé là ? ». Il réagit aussi au passage très bruyant d’une moto dans la rue à côté de sa fenêtre, et fait que Riley se cache dans don duvet « qu’est-ce que c’est ? C’est un ours ? Qu’est-ce qu’il m’arrive, j’ai les mains moites, les nerfs en pelote ! ».

Il renchérit ensuite avec Dégoût sur les propos de Colère, qui affirme que le déménagement n’aurait jamais dû avoir lieu : « C’est c’que j’essaie d’vous dire ! Riley a au moins 272 raisons de flipper, c’est une catastrophe ! », mais Joie intervient dans leur conversation pessimiste pour tenter de leur montrer les bons côtés de la situation, en vain… Il poursuit peu après en disant « Moi je dis qu’on sèche l’école demain et qu’on s’enferme toute la journée dans la chambre » : cette attitude montrerait aux parents, d’une manière un peu brutale, l’inconfort actuel de la fillette, et pourrait déclencher un dialogue avec eux sur la situation particulière qu'elle traverse.

Peur retrouve le sourire avec les autres émotions quand la mère de Riley vient lui dire merci pour être restée joyeuse, même dans ces circonstances particulières : il participe donc à l’unité du quartier cérébral face à Joie, leur leader. Le lendemain, les émotions mettent en pratique le plan d’attaque que Joie a élaboré pour la journée de rentrée de Riley. Peur est la première émotion à qui elle confie sa mission : en le faisant sursauter, elle dit « fais-moi la liste de tout ce qui pourrait transformer cette super rentrée en catastrophe ». Peur répond aussitôt « c’est comme si c’était fait ! Est-ce que quelqu’un sait écrire « météorite » ? ». Comme à son habitude, l’émotion violette pense à la pire et à la moins probable des situations en évoquant une météorite, signant a contrario une nouvelle fois un efficace trait d’humour.

Une fois arrivée devant l’école, Riley s’arrête et semble hésiter un court instant, pendant lequel Peur prend la parole et dit « vous êtes sûrs qu’on risque rien là ? », avant d’être rassuré par Joie qui s’exclame avec enthousiasme « en avant toute ! », ce qui provoque le sourire chez la fillette. Peur répond de suite en répétant « oui c’est ça, ben j’allais le dire, en avant toute ! », avec une voix bien plus confiante. Peur a besoin d’être rassuré en permanence et incarne en cela parfaitement son émotion. Quand Riley est assise en cours, l’émotion violette amène à Joie « la compil’ des désastres potentiels : parmi les pires scénarios on a combustion spontanée, sables mouvants bien-sûr, ou être interrogée par le professeur, mais ça, ça risque pas de nous arriver ».

En disant cela, Peur fait encore une fois passer les éventualités les moins plausibles devant ce qu’il risque réellement d’arriver à Riley, et qui arrive à la seconde d’après. Peur est pourtant confiant sur ce point et esquisse même un sourire en l’évoquant face à Joie. Quand la professeure entre en parlant de la fillette, Peur se met aussitôt à paniquer et envoie voler toute sa pile de désastres : il répète « elle va nous interroger ! » de plus en plus fort, et va même jusqu’à prendre le visage de Joie entre ses mains pour exprimer son inquiétude. Il incarne ici la panique intérieure de Riley et sa timidité, qui ne se voient cependant pas sur son visage : la fillette reste en effet sérieuse et avec un visage fermé, et se lève pour se présenter à la classe, car c’est Joie qui a pris les commandes.

Alors que l’émotion jaune pilote, Peur reste recroquevillé sur lui-même et sous le tableau des commandes pendant un petit moment, avant de se redresser en voyant que Riley se détend à mesure qu’elle parle. Quand Tristesse touche une boule de souvenir, Joie ne parvient plus à la renvoyer et la jeune fille se met à pleurer devant tous ses camarades : Peur intercepte avec Dégoût des regards et chuchotements, et l’émotion violette crie « Elles nous jugent ! » sur un ton dramatique et paniqué. Il poursuit par « oh non, on pleure, on pleure à l’école ! », avant de voir un enchaînement rapide d’événements catastrophiques qui entraînent l’éjection de Joie et Tristesse hors du quartier cérébral. Peur est désormais seul avec Dégoût et Colère, deux émotions loin d’être joyeuses…

Le Départ de Joie et Tristesse : Peur seul avec Dégoût et Colère

La première scène où les trois émotions se retrouvent seules au quartier cérébral se passe le soir de la rentrée, pendant le dîner. Riley semble contrariée et concentrée sur son plat. Dégoût le remarque, et regrette Joie qui « saurait faire ce qu’il faut ». À ces mots, Peur pense avoir un éclair de génie et dit « Mais oui ! C’est ça ! Jusqu’à ce qu’elle revienne, on n’a qu’à faire ce qu’elle ferait ! ». Cette idée est vite démontée par l’émotion verte, qui lui fait remarquer que toutes trois ne « respirent pas la joie de vivre ».

Quand la mère s’adresse à Riley pour la première fois de la soirée, Peur désigne Dégoût pour répondre et feindre un air enjoué, qui s’avère être un échec. Il dit d’ailleurs à l’émotion verte : « c’était quoi ça ? C’était pas joyeux du tout ! », toujours avec un air paniqué. Il prend les commandes quand la fillette doit parler à nouveau, mais ne parvient pas non plus à imiter Joie : au lieu de cela, Riley répond avec un ton anxieux et inquiet, et Dégoût ne manque pas de lui souligner son échec « oh magnifique, ça c’était vraiment trop la joie ! ».

Peur revient à l’écran lors du match d’essai de Riley dans l’équipe de San Francisco : les trois émotions ont peur de perdre l’île de personnalité du hockey, si bien que Peur a « ressorti tous les souvenirs de hockey [qu’il a] trouvé », afin de lui rappeler sa passion. Il en envoie un et l’île semble fonctionnelle un court instant, mais le souvenir est rejeté de la mémoire centrale car il ne correspond pas à un souvenir fondamental. Il tente à nouveau avec d’autres boules de souvenir, mais toutes sont rejetées : une scène comique apparaît ici, car Peur est projeté contre la vitre pendant l’expulsion des boules et se fait percuter par quatre d’entre elles.

En conséquence de l’effondrement de l’île du hockey, Riley chute sur la glace, et Colère prend les commandes pour la faire quitter la patinoire, malgré la tentative de l’émotion violette de le calmer. Les trois acolytes réapparaissent quand Riley regagne sa chambre, énervée et contrariée : chacun d’eux est démuni face à la situation, et Peur semble avoir trouvé une solution : démissionner. Il arrive avec sa valise et se positionne à l’endroit où les boules de souvenir sont aspirées pour aller dans la mémoire à long terme, de manière à quitter le quartier cérébral : « Oui, je vous l’accorde, c’est peut-être la solution de facilité, mais moi mesdames messieurs, j’ai fait le choix de la survie ! ». Il est cependant rejeté par le tuyau et se retrouve au point de départ, coincé avec Colère et Dégoût.

Peur ne sait plus comment réagir sans Joie ni Tristesse à ses côtés, et préfère s’en aller plutôt que continuer à gérer de manière catastrophique les émotions de la fillette. Il est cependant attaché à elle, et doit assumer la responsabilité de sa fonction d’émotion.

L’idée de Colère : la Fugue

Quand Colère aborde pour la première fois la fugue, Peur apparaît effrayé par l’idée : « attends, attends, tu veux dire qu’on va… fuguer ?! […] Mais c’est n’importe quoi ! […] Mais enfin est-ce que c’est pas un peu... excessif ? ». C’est pourtant la première émotion à énoncer le mot « fugue » pour l’idée de Colère, qui, quant à lui, appelle cela « une escapade de rééquilibrage mémoriel de nous-mêmes ». L’émotion violette est donc la seule à voir la gravité de la situation, et dissuade Colère de donner l’idée à Riley de suite en lui disant « fuguer, fuguer, oui mais on dit que la nuit, il faut mieux dormir hein ».

L’émotion rouge n’attendra pourtant pas le matin pour implanter l’idée à la jeune fille, car elle se réveille en plein milieu d’un cauchemar, en pleine nuit. Peur est de garde pendant le sommeil de la fillette et regarde donc ses rêves. Effrayé par l’un d’eux, comme le souhaitaient Joie et Tristesse dans leur périple pour revenir au quartier cérébral, il hésite à plusieurs reprises avant de réveiller Riley. Après avoir été très perturbé par le chien coupé en deux dans la salle de classe, c’est finalement l’apparition inattendue du clown Bozo qui le fait déclencher le réveil soudain et apeuré de la jeune fille, avec celui des deux autres émotions. Dégoût et Colère le retrouvent donc sous le tableau des commandes, terrifié, relatant le cauchemar en tremblant.

Colère, énervé d’avoir été réveillé, ressort l’idée de la fugue, matérialisée par une petite ampoule, et demande aux deux émotions s’ils soutiennent son geste de l’implanter dans le cerveau de la fillette : en bégayant, Peur lui répond « non », et Dégoût répond en soufflant « oui, on n’a pas le choix ». Une fois l’idée assimilée, Colère dit sur un ton sarcastique que Riley retournera dans le Minnesota en skate, ou bien en poney, et Peur renchérit naïvement « oh chouette, j’aime bien le poney ! », avant d’aller se cacher derrière l’émotion verte, car Colère lui lance un regard énervé. L’émotion violette lance encore une fois un trait d’humour, afin d’alléger cette situation dramatique. Il se recroqueville sur lui-même quand l’émotion rouge annonce que Riley va voler sa mère pour pouvoir payer le billet de bus.

Quand Riley range son sac et se prépare à partir, Peur se met en travers du tableau des commandes et dit « attendez, on est sûrs de vouloir faire ça ? C’est une décision grave », ce à quoi Colère répond en lui rappelant que tous les bons souvenirs sont dans son ancienne maison, avec ses anciens amis. Il pousse Peur sur le côté, et prend ainsi les commandes pour guider Riley jusqu’au bus.

Sur le chemin de la gare routière, Peur incarne une petite voix paranoïaque et stressée chez la fillette, qui ne fait qu’augmenter son état d’angoisse : « Olala, c’est épouvantable, y a quelqu’un qui marche vers nous là ? Oh non ça craint, ça craint, il faut qu’on traverse ». Cette voix traduit la peur de la jeune fille, mais montre aussi son flot de pensées qui arrive en désordre et s’écoule rapidement dans sa tête. Peur panique encore plus quand il voit que la mère de Riley cherche à l’appeler, et se met alors à respirer dans un sac pour calmer sa respiration, comme s’il faisait de l’hyper ventilation.

Il recommence ce geste quand la mère de la fillette rappelle une seconde fois, et éclate même son sac quand Colère revient sur sa décision et crie à Riley « c’est n’importe quoi, fais pas ça ! ». Ils tentent tous les trois d’ôter l’idée de la fugue du tableau des commandes, et Peur s’y essaie avec un pied de biche, en vain. Après ce dernier trait d’humour, car le pied de biche ricoche sur la tête de l’émotion violette et l’assomme, il tente de faire peur à Riley pour qu’elle réagisse, sur les conseils de Dégoût, mais rien n’y fait : les trois acolytes s’acharnent sur le tableau des commandes, puis le regardent se verrouiller progressivement sous leurs yeux, quand Peur dit « c’est trop tard, on n’a plus accès aux sentiments de Riley ».

Le Retour de Joie et Tristesse au Quartier Cérébral

Peur, devant le tableau des commandes de plus en plus noir, se lamente et dit « oh, si seulement Joie était là ! », alors que cette dernière arrive projetée à la vitre du quartier cérébral avec Tristesse : les deux émotions perdues regagnent finalement leur place, Peur hissant l’émotion bleue au quartier cérébral, et les trois acolytes s’empressent de les mettre au courant de la situation catastrophique pour qu’elles trouvent une solution au plus vite. Comme toutes les autres émotions, Peur est très étonné quand Joie demande à Tristesse de régler la situation, mais esquisse un beau sourire quand elle parvient à retirer l’idée de fugue des commandes.

Après que Tristesse a réglé la situation, avec Joie, toutes les émotions se regroupent pour contempler les nouvelles îles de personnalité de Riley : Peur exprime sa fierté en disant « Je sais pas vous, mais moi j’aime beaucoup cette nouvelle vue ». Il commente d’ailleurs l’une d’elles « l’île des boys band, pourvu que ce ne soit qu’une phase », en se recroquevillant sur lui-même. L’émotion violette communique son inquiétude, mais le ton de sa voix est posé et non plus angoissé : il traduit ici sa propre peur, et non celle de la jeune fille.

Peu après, alors que les émotions découvrent le nouveau tableau des commandes des sentiments de Riley, Peur s’appuie par erreur sur certains boutons qui se mettent à sonner et provoque un mouvement de recul chez l’émotion violette qui se demande « oups, c’est moi qui ai touché quelque chose ? ». Encore une fois, Peur incarne parfaitement son émotion, qui se préoccupe de chacun de ses faits et gestes et angoisse au moindre élément anormal. Il recommence à faire sonner les boutons pile au moment où Colère s’apprêtait à dire un gros mot, et s’excuse aussitôt en se dénonçant : la maladresse de Peur arrive à point nommé, et cela engendre un trait d’humour subtil dans cette scène de découverte. Et c’est sur cette pointe d’humour que Peur fait sa dernière apparition dans le film d’animation.

Peur chez les autres personnages de Vice-Versa

Comme Riley possède cinq émotions, les autres personnages humains de Vice-Versa ont eux aussi droit à une version personnalisée de Joie, Peur, Colère, Dégoût et Tristesse, qui reprennent pour chaque personnage leurs vêtements, attitude ou bien coiffure. Les parents de Riley, sa professeure et Jordan, son futur petit ami, ont donc eux aussi une version de Peur dans leur tête. Cette déclinaison sur plusieurs personnages généralise le fait que, pour chaque adulte ou enfant, homme ou femme, ses sentiments sont pilotés par les mêmes émotions, qui s’adaptent cependant à la personne pour laquelle elles sont présentes, tant sur le plan physique que sur la personnalité. Cela souligne l’aspect réaliste des émotions, et permet aux spectateurs de renforcer l’identification de leurs actions et ressentis à ce mode de fonctionnement émotionnel. 

Chez la mère de Riley, l’émotion pilote est Tristesse. Peur apparaît lors du repas après la rentrée d’école de Riley, et reste assez effacée pendant toute la scène, mais partage cependant les mêmes réactions de désespoir lorsque le mari envoie la fillette dans sa chambre après s’être énervée à table. Peur partage aussi la joie de ses acolytes quand le souvenir d’un ancien amour exotique apparaît sous leurs yeux. Pendant le match de Riley dans sa nouvelle équipe, les émotions de la mère réapparaissent, et, alors que Colère jette le souvenir de l’ancien amour car le mari a eu « la meilleure idée […] depuis des années », Peur le récupère derrière elle en disant « ça peut servir ! », et provoque ainsi le rire. L’émotion violette de la mère de Riley réapparaît dans le court métrage Premier Rendez-Vous ?, où elle prend cette fois-ci la parole face au « rencard » qu’a Riley. L'émotion souligne ainsi : « ça peut pas être son p’tit ami enfin, c’est encore un bébé ! ».

Chez le père de Riley, l’émotion violette est masculine. Il semble être l’assistant de l’émotion pilote Colère. Pendant le repas après la rentrée des classes, quand il lui demande ce que sa femme vient de dire, aucun d’eux n’a écouté, trop occupés à se remémorer le dernier match de football. Peur répond en sursautant « désolé chef, personne n’a écouté chef ». Quand Riley montre son agacement face à l’interrogatoire que lui font subir ses parents, Peur fait un rapport à Colère : « Chef, elle a levé les yeux au ciel, chef », et, quand Colère évoque l’idée de taper du poing sur la table, il se recroqueville sur lui et dit « non ! Pas le poing ! », avec une voix peureuse. Il poursuit, et applique le plan « Vigifurax 2 », destiné à montrer à sa fille qu’elle doit le respect à ses parents. Avec Dégoût, il arme le poing, puis appuie sur le bouton pour que le père de Riley s’énerve et envoie sa fille dans sa chambre en guise de punition. En voyant la fillette monter les escaliers, Peur s’exclame « Mission accomplie ! C’est où qu’on commande ? C’est ici qu’on commande ! », et saute de joie avec les autres émotions pensant avoir fait leur travail de père, alors que la mère est désespérée… Pendant le match de Riley dans sa nouvelle équipe, les émotions du père réapparaissent aussi, et Peur souligne à Colère, en lui tapant dans les mains en signe de victoire et de joie « elle a adopté le maquillage ! », ce qui souligne la posture de Peur comme second de l’émotion leader.
L’émotion violette du père de Riley réapparaît dans le court métrage Premier Rendez-Vous ?, où il est encore présenté comme l’acolyte principal de Colère. Il donne par exemple l’alerte « GARÇON » quand il rencontre Jordan, et prend la parole en disant que ce garçon « n’est pas assez bien pour Riley ». À la fin du court-métrage, c’est Peur qui fait remarquer que la mère « établit un contact », et déclenche ainsi le processus du bisou, qui engendre une fête au quartier cérébral !

Pendant le générique de fin, les émotions de beaucoup de personnages secondaires sont montrées à l’écran, notamment celles de la professeure de Riley. 

Peur est aussi visible au quartier cérébral de Jordan, le futur petit ami de Riley, qui apparaît lors de la dernière scène du film d’animation, quand la jeune fille s’apprête à commencer son premier match de hockey à San Francisco. Alors que toutes les émotions paniquent face au fait qu’une fille leur adresse la parole, Peur est recroquevillé sur lui-même et pleure par terre, dans un état de panique extrême. Cette attitude renforce le caractère comique de la scène. L'émotion violette du jeune garçon réapparaît aussi dans le court métrage Premier Rendez-Vous ?, et prend cette fois la parole en notant une réaction chez le père de Riley, assis en face de lui en attendant que sa fille descende : « mais qu’est-ce qu’il a le vieux là ? », et finit par se bagarrer avec Joie. Peur est ici la seule émotion qui semble avoir remarqué la potentielle interaction avec le père de la fillette, tandis que les autres émotions sont occupées sur un skate ou à la guitare.

Conception du Personnage

« Le travail principal de Peur est de protéger et de garder en sécurité Riley. Il est constamment à l'affût des catastrophes potentielles et passe du temps à évaluer les dangers, les pièges et les risques possibles liés aux activités quotidiennes de Riley. Il y a très peu d'activités et d'événements que Peur ne trouve pas dangereux et peut-être mortels ». Voici comment est décrit le personnage de Peur sur le site des studios Pixar. C’est après avoir eu plusieurs rendez-vous avec des neuroscientifiques que Pete Docter a choisi de ne représenter que cinq émotions à l’écran : Joie, Tristesse, Dégoût, Colère et Peur.

Représenter cette dernière émotion était une évidence, puisque la peur guide de nombreux gestes. Physiquement, ce personnage devait lui aussi incarner son émotion, c’est pourquoi Peur est représenté à l’écran comme étant très fin et élancé, avec des yeux démesurément grands. Ralph Eggleston, production designer, explique à ce propos dans le reportage Mixed Emotions : « J'ai toujours pensé à la peur comme à l'incapacité de bouger, alors j'ai dessiné un bâton avec les yeux, et il s'est transformé en un bien meilleur design ».

La silhouette de Peur se précise peu à peu, comme l’explique en détail Chris Sasaki, artiste des personnages dans le documentaire Drawing With Your Inner Child : « Quand nous avons commencé Peur, j’essayais de comprendre à quoi il pouvait ressembler : si j’incarnais la peur, ce serait comme si je devenais vraiment raide, comme une ligne droite. Une des choses que nous avons accentuées sur lui était ses yeux, parce que nous savions que quand nous avions peur, nos yeux sortaient, et c'était donc la seule caractéristique principale qu'il avait. Une des choses aussi, c'est que nous avons en quelque sorte créé un cheveu sur lui, qui est presque comme un nerf. Quand il a eu peur, nous voulions le rendre semblable à un point d'exclamation. Je voulais aussi donner l'impression qu'il était sur le point de se ronger les ongles, comme je le fais, j'ai un tic nerveux où je me ronge les ongles tout le temps. Son nez en revanche ne représente pas la peur, c’est juste drôle ».

Sa couleur violette est quant à elle facilement justifiable : Peur devait être représenté avec une couleur froide, et facilement discernable parmi le jaune de Joie, le bleu de Tristesse, le vert de Dégoût et le rouge de Colère. Le violet apparaît donc comme la couleur idéale, puisqu’elle est à la fois froide et identifiable.

Peur est doublé en version originale par Bill Hader, acteur, scénariste et producteur américain, qui a notamment vocalisé l'Étudiant limace dans Monstres Academy (2013) ou encore la gazelle dans L'Âge de Glace 3 : Le Temps des Dinosaures (2009). En français, l'émotion est doublée par Pierre Niney, acteur, réalisateur, scénariste et ancien pensionnaire de la Comédie-Française qui a aussi prêté sa voix à Fourchette dans Toy Story 4 (2019).

Bill Hader
Pierre Niney
Autres Apparitions

Peur apparaît brièvement avec toutes les autres émotions dans le court-métrage d’animation qui fait suite à Vice-VersaPremier Rendez-Vous ? (2015), quand Riley se prépare à sortir à la patinoire avec son petit ami Jordan. C’est l'émotion violette qui fait réaliser à Riley que Jordan est seul avec son père dans le salon, et provoque une inquiétude chez la jeune fille, ayant peur que son paternel ait une attitude déplacée. Peur est ici doublé par l’acteur Gauthier Battoue, ayant notamment vocalisé Croyance dans Les Animaux Fantastiques (2016) ou encore Henri Turner dans Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar (2017).


Premier Rendez-Vous ? (2015)

Peur apparaît aussi dans le jeu Disney Infinity 3.0 (Avalanche Software et Heavy Iron Studios, 2015) : Riley s’est endormie en regardant un film d’horreur, dispersant ses souvenirs dans le Monde de l’Imagination. Le joueur doit alors incarner les émotions de la jeune fille, dont Peur, pour rassembler tous ses souvenirs avant qu’elle ne se réveille. L'émotion figure aussi dans les jeux développés pour smartphones Disney Emoji Blitz (Disney Mobile, 2016), Disney Crossy Road (Hipster Whale, 2016) et Disney Heroes : Battle Mode (PerBlue, 2018).

Peur dans les Parcs à Thèmes

Peur apparaît pour la première fois à la vue du public dans le Parc Disney California Adventure de Disneyland Resort, pendant la pré-parade annonçant la Pixar Play Parade, lors de la saison estivale de 2015. Vice-Versa a alors inspiré un char où toutes les émotions sont présentes, Peur y compris, mais sous la forme d’audio-animatronics. Peur est alors accroché à une barre sur le côté droit du char, derrière Dégoût.


Pixar Play Parade (Disney California Adventure)

Dans le Parc Disney California Adventure, Peur est présent au sein de l'attraction dédiée au film, intitulée Inside Out Emotional Whirlwind, qui a ouvert ses portes en 2019 sur Pixar Pier, la jetée dédiée aux productions des studios à la lampe de bureau. Les visiteurs embarquent ainsi à bord d’une des huit montgolfières appelées les « Memory Movers » représentant chacune une émotion de Riley, ou bien l’un des personnages de son imagination.


Inside Out Emotional Whirlwind (Disney California Adventure)

Contrairement aux deux émotions principales, Tristesse et Joie, Peur ne fait pas d’autres apparitions dans les Parcs à thèmes. Il est en revanche présent sur la glace du spectacle Follow Your Heart de la franchise Disney on Ice ! joué entre 2016 et 2018 dans plusieurs villes nord-américaines telles que Vancouver, Los Angeles, Orlando, Edmonton, Boston et San Diego. La jeune fille y apparaît en effet entourée de son équipe de hockey et de ses cinq émotions.


Follow Your Heart (Disney on Ice !)

À la fois drôle et attachant, Peur est un personnage secondaire indispensable dans l’équipe des émotions de Riley. Différent des autres acolytes créés par les studios Disney et Pixar, il incarne un sentiment négatif, mais suscite malgré tout le rire et la joie chez les spectateurs. Comme les autres émotions, il incarne une petite voix dans la tête de la fillette, qui l’avertit sur les éventuels dangers qu’elle risque, lui permettant ainsi de prendre du recul sur certaines situations délicates et complexes. Tel un ange gardien, Peur veille sur Riley de jour comme de nuit, puisqu’il lui arrive de surveiller ses rêves et de les stopper s’ils s’avèrent trop effrayants.
Si ce personnage est effacé tout au long du film et laisse volontiers sa place aux autres émotions, il n’est pas moins présent à l’écran à travers des gags ou des répliques bien senties, suscitant le rire de l’audience. Ses attitudes de grand angoissé sont elles aussi drôles et attachantes, car un rien devient sentiment de panique chez lui, de par l’émotion qu’il incarne. Enfin, Peur regroupe en lui le sérieux que possèdent d’autres acolytes comme Zazu dans Le Roi Lion (1994) ou Prof dans Blanche Neige et les Sept Nains (1937) : prudent et responsable, il tend donc lui aussi à accompagner l’héroïne Riley tout au long de sa vie.

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