The Orville
Saison 1

Titre original :
The Orville - Season 1
Production :
20th Century Fox Television
Fuzzy Door Productions
Date de diffusion USA :
10 septembre 2017 - 07 décembre 2017
Genre :
Science-fiction
Création :
Seth MacFarlane
Musique :
Bruce Broughton
John Debney
Joel McNeely
Andrew Cottee
Durée :
524 minutes
The Orville - Autre(s) saison(s) :
Saison 01
Saison 02
Saison 03
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Liste et résumés des épisodes

1. Old Wounds
Les Vieilles Blessures
Genre : Épisode télé
Série : The Orville
Saison 1 Épisode 1
Date de diffusion USA : Le 10 Septembre 2017
Réalisé par : Jon Favreau
Durée : 45 minutes
Pour sa première mission à bord de l'USS Orville, le capitaine Mercer fait face à une ancienne connaissance et de nouvelles menaces...
2. Command Performance
Capitaine Alara
Genre : Épisode télé
Série : The Orville
Saison 1 Épisode 2
Date de diffusion USA : Le 17 Septembre 2017
Réalisé par : Robert Duncan McNeill
Durée : 44 minutes
Mercer et Grayson sont capturés, Alara prend les commandes du vaisseau et Bortus couve son œuf...
3. About a Girl
Question de Genre
Genre : Épisode télé
Série : The Orville
Saison 1 Épisode 3
Date de diffusion USA : Le 21 Septembre 2017
Réalisé par : Brannon Braga
Durée : 44 minutes
Le genre de l'enfant de Bortus et Klyden pose problème...
4. If the Stars Should Appear
Perdus Dans l'Espace
Genre : Épisode télé
Série : The Orville
Saison 1 Épisode 4
Date de diffusion USA : Le 28 Septembre 2017
Réalisé par : James L. Conway
Durée : 42 minutes
Une civilisation entière dérive dans l'espace à bord d'un vaisseau abandonné depuis 2000 ans...
5. Pria
Jalousie
Genre : Épisode télé
Série : The Orville
Saison 1 Épisode 5
Date de diffusion USA : Le 5 Octobre 2017
Réalisé par : Jonathan Frakes
Durée : 44 minutes
Sauvée par l'équipage de l'USS Orville, le Capitaine Pria détourne le visseau...
6. Krill
Infiltration
Genre : Épisode télé
Série : The Orville
Saison 1 Épisode 6
Date de diffusion USA : Le 12 Octobre 2017
Réalisé par : Jon Cassar
Durée : 44 minutes
Mercer et Malloy infiltrent un vaisseau Krill...
7. Majority Rule
Une Démocratie Totale
Genre : Épisode télé
Série : The Orville
Saison 1 Épisode 7
Date de diffusion USA : Le 26 Octobre 2017
Réalisé par : Tucker Gates
Durée : 44 minutes
Sur Sargas 4, la démocratie absolue règne...
8. Into the Fold
Repli Spatial
Genre : Épisode télé
Série : The Orville
Saison 1 Épisode 8
Date de diffusion USA : Le 2 Novembre 2017
Réalisé par : Brannon Braga
Durée : 44 minutes
Une partie de l'équipage atterrit sur une planète peuplée de cannibales...
9. Cupid's Dagger
Une Visite Inattendue
Genre : Épisode télé
Série : The Orville
Saison 1 Épisode 9
Date de diffusion USA : Le 9 Novembre 2017
Réalisé par : Jamie Babbit
Durée : 44 minutes
Deux peuples se disputent la souveraineté de la planète Lapovius...
10. Firestorm
Hallucinations
Genre : Épisode télé
Série : The Orville
Saison 1 Épisode 10
Date de diffusion USA : Le 16 Novembre 2017
Réalisé par : Brannon Braga
Durée : 43 minutes
Alara doit faire face à ses peurs...
11. New Dimensions
Intelligence Cachée
Genre : Épisode télé
Série : The Orville
Saison 1 Épisode 11
Date de diffusion USA : Le 30 Novembre 2017
Réalisé par : Kelly Cronin
Durée : 43 minutes
L'équipage de l'USS Orville découvre une société bidimensionnelle...
12. Mad Idolatry
Crise de Foi
Genre : Épisode télé
Série : The Orville
Saison 1 Épisode 12
Date de diffusion USA : Le 7 Décembre 2017
Réalisé par : Brannon Braga
Durée : 43 minutes
Grayson devient une déesse aux yeux des habitants d'une planète...

La critique

rédigée par
Publiée le 14 janvier 2024

Depuis les années 60, l’espace lato sensu est devenu un sujet de prédilection pour la télévision qui, au travers de séries de science-fiction à plus ou moins large budget, explore des questions de société purement terriennes mais aux confins de la galaxie. Dès 1966, le succès phénoménal de Star Trek et son équipage éclectique de l’USS Enterprise témoigne vite d’un engouement certain du public pour la science-fiction galactique. Après près de huit séries télévisées, une dizaine de films sur grand écran et une quantité astronomique de jeux vidéo, romans et bandes dessinées, l’impact culturel de l’univers créé par Gene Roddenberry, n’est plus à démontrer. Ainsi, nombreuses sont les adaptations et parodies s’inspirant des aventures de l'équipage du Capitaine Kirk, souvent rendant hommage à un phénomène populaire sans précédent par des « Trekkies », fans de Star Trek. Parmi eux se trouve l’acteur et réalisateur Seth MacFarlane, Trekkie de la première heure qui crée en 2017 la série The Orville, un savant mélange entre comédie et drame, traitant de sujets sociétaux profonds et de premier ordre mais toujours avec une bonne dose d’optimisme, le tout dans une ambiance cosmique à la Star Trek. Action, rires et émotion sont au programme de la Saison 1 d'une série atypique et unique sur de nombreux points.

Produite par 20th Television, anciennement 20th Century Fox Television et Fuzzy Door Productions, société de production créée par Seth MacFarlane, la première saison de The Orville se compose de douze épisodes d’une quarantaine de minutes chacun. Elle est initialement diffusée dès le 10 septembre 2017 sur le réseau Fox puis se retrouve sur la plateforme de streaming Disney+ suite au rachat d’une partie de 21st Century Fox, par The Walt Disney Company en 2017. Créée par Seth MacFarlane, elle se situe au XXVe siècle et suit les aventures intergalactiques de l’équipage de l'USS Orville (ECV-197), un vaisseau d’exploration spatiale de l’Union Planétaire, mené par Capitaine Mercer, joué par le créateur de la série.

Né en 1973 dans le Connecticut, Seth MacFarlane est passionné d’animation dès son plus jeune âge et démontre une certaine créativité, de la conception de folioscopes à la publication de bandes dessinées nommées Walter Crouton dans le journal local, The Kent Good Times. Naturellement, il étudie l’art du cinéma et de l’animation dans l’établissement privé Rhode Island School of Design où il commence à établir les prémices de son futur projet à succès, Family Guy, en produisant son film de thèse, The Life of Larry. Diplôme en poche, il file droit vers Hollywood, le studio d’animation Hanna-Barbera plus précisément, connu pour avoir produit diverses séries télévisées telles que La Famille Pierrafeu (1960-1966) ou Scooby-Doo (1969-1978), qui l’engage après avoir été séduit par sa production de thèse. Là, il endosse les rôles de scénariste et d’animateur sur certaines productions du studio hollywoodien comme Le Laboratoire de Dexter (1996-2003) ou Johnny Bravo (1997-2004) mais aussi s’essaie en free-lance dans d’autres studios concurrents comme ceux de Walt Disney Television Animation où il travaille alors sur Le Livre de la Jungle - Souvenirs d’Enfance (1996-1997). Mais MacFarlane sent qu’il est fait pour l’animation diffusée à une heure de grande écoute, à l’instar des (Les) Simpson sur Fox, et expose son idée d’une famille dysfonctionnelle de Rhodes Island, Les Griffin, inspiré de ses deux précédents courts-métrages, The Life of Larry et Larry & Steve. En juillet 1998, les responsables de Fox, convaincus par un pilote sommaire mais efficace, achètent les droits des (Les) Griffin, dont la première diffusion se fait six mois plus tard, le 31 janvier 1999. L’accueil public est retentissant tandis que Les Griffin devient en peu de temps une franchise très lucrative.

Fort de ce succès, MacFarlane lance en 2005 une seconde série animée pour adultes produite par 20th Century Fox Television, American Dad!, tout aussi plébiscitée, si bien qu’il en développe l’univers avec The Cleveland Show, spin-off de la série, sorti en 2009. Dès 2007, il s’essaie à la production télévisuelle en devenant producteur exécutif de la sitcom The Winner puis sur Cosmos : Une Odyssée à Travers l’Univers en 2014. Artiste accompli, il est autant à l’aise derrière un micro de studio pour enregistrer Music Is Better Than Words, son premier album en 2011 que sur les feux des projecteurs du Dolby Theatre à Hollywood lorsqu’il présente la 85e cérémonie des oscars en 2012. Entre-temps, toujours en 2012, il écrit et réalise son premier film, Ted, une comédie à l’humour grinçant, sa marque de fabrique, puis enchaîne avec Albert à l'ouest en 2014. Semblant avoir tout fait, il crée en 2016 sa toute première série de science-fiction, The Orville, où il campe un capitaine de vaisseau plus à même pour faire face aux dangers de l’univers qu’à affronter le retour de son ex, restant à la fois sérieux et exigeant mais pouvant aussi se montrer débonnaire avec un humour bien à lui. Pour assurer le succès d’une série inspirée de l’univers de Star Trek qu’il adule tant, Seth MacFarlane, alias Capitaine Ed Mercer, s’entoure d’une équipe d’acteurs et d’actrices triés sur le volet pour interpréter un équipage inimitable et diverse, à l’image de l’immensité galactique.

L’évènement perturbateur de cette première saison vient en la personne de Kelly Grayson, ex-compagne du capitaine Mercer qui l’avait retrouvée dans le lit conjugal avec Darulio, un Retepsian joué par Rob Lowe (Outsiders, 1983, Contact, 1997). Alors que Mercer se voit attribuer le poste qu’il attendait tant, celui de capitaine d’un vaisseau de moyenne classe de l'Union Planétaire, il apprend par la même occasion qu’il doit faire équipe avec l’humaine Kelly Grayson, son Premier Officier, interprétée avec classe par Adrianne Palicki.

Actrice américaine née en 1983 dans l’Ohio, Adrianne se fait connaître sur le petit écran en 2004 dans la série Smallville (2001-2011), puis dans une autre production fantastique, Supernatural (2005-2020). Dès 2006, elle s’essaie au genre dramatique en décrochant le rôle de Tyra Collette dans la série télévisée à succès critique, Friday Night Lights (2006-2011) pour NBC. Le cinéma lui ouvre ses portes en 2009 dans Women In Trouble avant d'enchaîner plusieurs rôles secondaires toujours sur grand écran comme dans Légion (2010) ou encore Elektra Luxx (2010). En 2012, elle obtient enfin le premier rôle principal féminin dans L’Aube Rouge avec Chris Hemsworth. Convaincante dans ces personnages de femmes affirmées, elle se voit proposer un rôle d’importance dans G.I. Joe : Conspiration en 2013 et John Wick l’année suivante. Forte de sa notoriété dorénavant faite, elle devient Mockingbird pour Marvel Television de la série ABC Studios Les Agents du S.H.I.E.L.D. en 2014 pour deux saisons consécutives, de la 3 à la 4. Dès 2017, elle se voit tout naturellement proposé le rôle principal féminin dans la série de fiction The Orville.

Mercer et Grayson, en charge du vaisseau exploratoire, peuvent s’enorgueillir d’être entourés au sein du cockpit, d’un équipage aussi divers dans sa représentation des races que dans ses compétences dans chacun des postes respectifs. À bord de l’USS Orville se trouvent en effet différents officiers de rangs variés. Bortus est ainsi lieutenant-commander, officier de second rang, membre de la race Moclan de la planète Moclus, une espèce uniquement masculine. Humanoïde ovipare à la peau d’un marron clair, il est interprété par Peter Macon, habitué des rôles secondaires voire tertiaires dans des séries télévisées telles que Supernatural (2005-2020), Shameless (2011-2021) ou Harry Bosch (2014-2021). Dénué de tout sens de l’humour, il contraste avec l’euphorique Lieutenant Gordon Malloy, meilleur ami du capitaine Mercer et jamais le dernier à faire des blagues. Reconnu comme étant le meilleur conducteur de vaisseau de toute la flotte, il est joué par Scott Grimes, musicien et acteur américain, prêtant sa voix sur d’autres productions de MacFarlane comme American Dad! depuis 2005 ou Family Guy dès 2011. À ses côtés, le lieutenant John LaMarr lui donne la réplique derrière le tableau de bord. Devenant presque instantanément son ami, il est interprété par le comédien américain J. Lee, aussi présent sur les productions d’animations pour adultes de MacFarlane.

Officier de troisième rang, Alara Kitan, cheffe de la sécurité du vaisseau, provient de la planète Xelaya avec la particularité d'être dotée d’une force surhumaine. Halston Sage, actrice californienne apparue dans la série Nickelodeon How to Rock en 2012, lui prête ses traits, adoptant sa morphologie faciale unique, poussant la comédienne à se raser ses sourcils. Mais le rendu final n’étant pas satisfaisant, l’actrice a été contrainte de porter de faux sourcils pour la suite de la saison !
L’équipe à bord se compose également d’un personnel médical avec à sa tête l’officier de quatrième rang, le docteur Claire Finn, de race humaine, sous les traits de l’actrice américaine Penny Johnson Jerald (voix de Sarafina dans Le Roi Lion de 2019). Talentueuse et riche d’une carrière exemplaire, elle apporte sur l’USS Orville, une expertise scientifique bienheureuse grâce à ses compétences indiscutables.
Enfin, pour enrichir encore plus la diversité raciale à bord du vaisseau galactique, le rôle de l'émissaire de la planète Kaylon est attribué à Isaac, une sorte de robot mécanique âgé de plus de 700 ans, empruntant le prénom du scientifique terrien Isaac Newton. Doté d’une intelligence sans limites, sa présence à bord est tout d’abord purement dans un objectif d’observation et d’entraide entre sa planète et l'Union Planétaire. Interprété par l’acteur britannique Mark Jackson (The Royal Today, 2008), il s’implique davantage dans les aventures de l’équipage, montrant de plus en plus son côté humain.

Forte d’une distribution d’acteurs et actrices aux rôles récurrents excellemment bien choisis, la Saison 1 de The Orville marque d’autant plus les esprits avec des guest stars de renom dont la présence peut étonner le spectateur qui ne s’attendait point à les voir dans ce format de production. Ainsi, dans l’épisode 4, Perdus dans l’Espace, Liam Neeson fait une apparition à l’écran dans le rôle de Jahavus Dorahl, un capitaine de vaisseau considéré comme un dieu. Ce caméo surprise n’est pas le fruit du hasard : se liant d’amitié avec MacFarlane sur le tournage de son film Albert à l’ouest (2014), l’acteur irlandais, connu pour son rôle de Qui-Gon Jinn dans Star Wars : La Menace Fantôme (1999) ou dans la franchise Taken (2008), accepte de tourner cette scène dans la toute nouvelle production de son ami et créateur de la série, The Orville. Autre star du film Albert à l’ouest (2014), Charlize Theron (L’Associé du Diable, 1997, Monster, 2004) incarne Pria Lavesque, une antiquaire spatiale qui voyage dans le temps à la recherche d’antiquités, dans l’épisode (seulement éponyme en anglais, Pria) intitulé Jalousie. Tenant bien plus du rôle secondaire que du caméo, la comédienne sud-africaine montre qu’elle est capable d’un humour incisif dans un genre, la science-fiction, qu’elle n’a que trop peu exploré dans sa carrière d’actrice.

Indéniablement empreinte des séries de science-fiction aux aventures intergalactiques, la Saison 1 de The Orville ne manque pas de rappeler son lien intrinsèque avec l’univers Star Trek à travers de nombreux clins d’œil et références éparpillées dans pléthore de ses épisodes. Dès le début, la scène d’ouverture montrant le pont depuis l’extérieur du vaisseau est une référence à peine dissimulée à l’introduction de l’épisode pilote de Star Trek, La Cage, diffusé en 1965 à la chaîne NBC qui le jugeant trop complexe sera pour la première fois montré à la télévision en 1987. Du clin d’œil anecdotique comme l’utilisation du nombre 47 à outrance (comme c’est le cas dans la série de Gene Roddenberry) à l’ironie bienveillante lorsque le capitaine Mercer se moque de l’absence de ceinture de sécurité à bord d’un vaisseau spatial (pointant ainsi certaines incohérences dans Star Trek où les accidents se multiplient sans causer de dégâts humains), The Orville prend le soin de décrire avec précision la hiérarchie à bord, allant jusqu’au quatrième rang, une attention au détail hérité de Star Trek : La Nouvelle Génération (1987-1994). Certains personnages font aussi face aux mêmes dilemmes, comme le Capitaine Alara cachant sa vraie nature, rappelant l’attitude de Monsieur Spock sur l’Enterprise.

Partageant un univers confronté à des menaces similaires à la franchise débutée dans les années 60, The Orville se dote d’un casting coutumier de ce classique de science-fiction, avec des personnalités déjà vues dans les quatre coins de la galaxie Star Trek, des séries comme Star Trek : La Nouvelle Génération (les stars Penny Johnson Jerald, Ron Canada, interprétant l’Amiral Tucker dans Les Vieilles Blessures, James Horan ou encore Robert Knepper), Star Trek : Deep Space Nine (Molly Hagan), Star Trek : Voyager (Robert Picardo), Star Trek : Enterprise (J. Paul Boehmer) aux films à l’instar de Star Trek : Générations (Bryan Thompson) de 1994 ou Star Trek (Rico E. Anderson) de 2009. Des stars de Star Trek se retrouvent même derrière la caméra pour The Orville comme Robert Duncan McNeill (Tom Paris dans Star Trek : Voyager) qui dirige l’épisode Capitaine Alara (Saison 1, épisode 2) ou encore Jonathan Frakes (Star Trek : La Nouvelle Génération), réalisateur de Jalousie (Saison 1, épisode 5). Plus que le casting, la série partage même un plateau de tournage en commun, l’institut visité dans l’épisode 1 étant le set aussi utilisé par la Starfleet Academy, le célèbre site d’entraînement des jeunes recrues dans l’univers Star Trek !

Au-delà des allusions plus ou moins cachées à l’univers de science-fiction Star Trek, la série The Orville fait également la part belle à des œuvres de The Walt Disney Company à travers des références qui se glissent çà et là dans certains épisodes. Ainsi, les spectateurs apprennent que Capitaine Mercer considère Kermit la grenouille comme l'une de ses figures emblématiques et possède même une peluche du plus célèbre des Muppets de Jim Henson sur son bureau dans l’épisode Capitaine Alara. Autre saga cinématographique intergalactique à succès, Star Wars a droit à sa référence dans ce même épisode lorsque Claire Finn dit au chef de sécurité Alara « Je serai ton Obi-Wan. ». Dans l’épisode Intelligence Cachée, commandant Grayson cite Dumbo à Mercer en lui disant « Tu peux lâcher la plume, Dumbo. C’est toi. ». Enfin, dans Perdus dans l’Espace, Klyden regarde un film que le Capitaine adore, La Mélodie du Bonheur, produit par 20th Century Fox, le studio racheté par The Walt Disney Company en 2018. Ces références à des œuvres du XXe siècle sont d’autant plus intéressantes dans le contexte de la série qui se déroule au début des années 2400, démontrant, aux yeux des scénaristes, leur forte empreinte dans l’histoire de la civilisation.

Mais The Orville a un élément crucial, intrinsèquement lié aux séries d’aventure et de quête spatiale, sans qui l’ensemble de la production ne serait pas complet. En effet, chaque épisode est enveloppé d’une ambiance musicale unique et propre à l’univers créé par MacFarlane écrivant ses scénarios avec la bande originale en tête qu'il considère comme un personnage de premier plan et qu’il fait jouer par un orchestre complet. Pour composer le thème principal de The Orville qui donnera le ton et l’atmosphère universelle de la série, MacFarlane fait ainsi appel au musicien de renom, Bruce Broughton. Né le 8 mars 1945 à Los Angeles, il fait ses débuts sur le petit écran dans les années 70 avec la série de western Gunsmoke (1955-1975) puis gagne sa première récompense pour Buck Rogers (1979-1981) en remportant le Primetime Emmy Award de la meilleure musique dans une série en 1981. Cette reconnaissance critique signe un triomphe sans temps morts, enchaînant les compositions mémorables pour des films mythiques à l’instar de Silverado (1985) ou Le Secret de la pyramide (1985). Il réalise la composition musicale de son premier film d’animation en travaillant sur Bernard et Bianca au Pays des Kangourous (1991) puis continue sa collaboration avec Disney les années suivantes sur Chérie, j’ai agrandi le bébé (1992), L’Incroyable Voyage (1993) remake du film L’Incroyable Randonnée sorti trente ans plus tôt, et sa suite L’Incroyable Voyage 2 À San Francisco. Son travail avec l’entreprise aux grandes oreilles ne se cantonne pas qu’au grand écran, Broughton composant également les inoubliables bandes musicales d’attractions telles que Le Visionarium - Un Voyage à Travers le Temps à Disneyland Paris, Soarin’ Around the World ou encore Spaceship Earth à EPCOT lors de sa rénovation en 2008.

Aussi adepte du petit écran où il remporte ses plus grands succès, Broughton est engagé par MacFarlane pour créer l’identité musicale de sa nouvelle série de science-fiction, The Orville en 2017. Grâce à une séquence d’ouverture longue d’une minute - un cas très rare dans les séries contemporaines - Broughton réussit à créer un thème principal entêtant, accrocheur et incarnant à la perfection le ton, l’optimisme et la grandeur de l'univers de la série, des valeurs, qu’il transmet aussi à merveille, dans l’épisode pilote qu’il dirige musicalement. À la composition des épisodes de la Saison 1, il s’accompagne de deux artistes, Joel Mc Neely et John Debney, qui se partagent le plus gros du travail à raison de cinq épisodes chacun, tandis qu’un nouveau compositeur, Andrew Cottee, fait ses armes sur l’épisode 11. McNeely, compositeur américain né en 1959 connu pour des bandes musicales à succès comme celle des (Les) Aventures du Jeune Indiana Jones pour laquelle il remporte le Primetime Emmy Award de la meilleure musique dans une série, du jeu vidéo Star Wars Shadows of the Empire ou même des spectacles à Disneyland Paris comme Disney Dreams! et Mickey et le Magicien, n’en est pas à sa première collaboration avec MacFarlane. En effet, il n'est ni plus ni moins que le producteur de trois albums de l’acteur de 2011 à 2017. Sur cinq des épisodes de The Orville, il élève à merveille les moments d’action et donne de l’émotion aux scènes qui en ont besoin. Il glisse même une référence à Star Trek dans l’épisode Perdus dans l’Espace en introduisant dans la composition musicale des variantes de certains titres du film Star Trek de 1979 comme The Cloud ou Vejur Flyover.

En charge de cinq autres épisodes, John Debney, compositeur américain né en 1956 et fils du producteur des Walt Disney Animation Studios Louis Debney (Zorro, Mickey Mouse Club), a comme son père une carrière fortement marquée par sa longue et durable collaboration avec The Walt Disney Company en composant des musiques de films d’anthologie (Hocus Pocus - Les Trois Sorcières, 1993, Kuzco, l’Empereur Mégalo, 2000, Iron Man 2, 2010), d’attractions (Phantom Manor et “it’s a small world” à Disneyland Paris) et de spectacles de Parcs Disney (SpectroMagic et Celebrate the Magic au Magic Kingdom) jusqu’à arranger la fanfare d’ouverture du logo Walt Disney Pictures, utilisé de 1985 à 2006, en reprenant les notes de Quand on prie la bonne étoile. Adepte des séries de science-fiction et fort de son travail sur Star Trek : Deep Space Nine en 1993 et seaQuest DSV (1993-1996), Debney use de son talent pour créer une composition épique sur les épisodes de The Orville tout en y instillant des clins d’œil à d’autres productions du genre, comme le réarrangement du thème musical Klingon dans Pria ou l’introduction de notes musicales rappelant celles associées au Capitaine Kirk dans Star Trek dans l’épisode Hallucinations.
Enfin, Andrew Cottee, musicien du London Symphonic Orchestra puis arrangeur pour Quincy Jones notamment, marque avec The Orville son premier travail de composition musicale pour une série. Dans l’épisode Intelligence Cachée, il crée une bande originale soulignant à merveille les scènes d’action avec héroïsme et grandeur tout en donnant aux moments plus calmes ce qu’il faut d’émotion.
Ainsi, ces quatre talentueux musiciens apportent rythme aux aventures intergalactiques que vivent les personnages à bord de The Orville, en faisant des parallèles voulus ou involontaires à d’autres sagas cinématographiques de science-fiction à l’ambition intergalactique comme Star Wars ou Star Trek.

Tout un chacun pourrait croire que les grandes questions sociétales du XXIe siècle seraient réglées ou en voie de l’être quatre-cents ans plus tard ; dans The Orville, les scénaristes prouvent le contraire et à raison. Dans le futur, les problèmes géopolitiques sont toujours d’actualité, mais à l’échelle de l’univers, où espèces des quatre coins de la galaxie tentent tant bien que mal de cohabiter. L’Union Planétaire dont fait partie l’équipage du vaisseau de l'USS Orville, s'emploie ainsi à faire régner la paix entre les planètes et ressemble à s’y méprendre à une sorte d’Organisation des Nations Unies. À l’échelle de l’individu, l’épisode Capitaine Alara questionne sur la captivité d’êtres vivants et ses intérêts tandis que Question de Genre consacre un épisode tout entier sur le changement de sexe dans une société uniquement masculine. Quand l’histoire d’Intelligence Cachée explore le fonctionnement de société aux structures fondamentalement différentes (ici en deux dimensions), l’épisode Perdus dans l’Espace s’interroge sur la foi en un dieu. Chaque scénario propose, ainsi sous couvert d’une bonne dose de dérision, des questionnements foncièrement ancrés dans l’époque contemporaine du spectateur, laissant souvent à la fin de chaque épisode, plus de questions que de réponses.

Pour appuyer une écriture de qualité, Seth MacFarlane ne se prive pas de mettre les grands moyens pour construire des sets entiers fusionnant sans effort avec des parties générées numériquement. Le plus impressionnant d’entre eux reste celui du vaisseau, dont les ponts ont été reproduit sur deux étages. The Orville, vaisseau dont le nom vient de l’un des frères Wright, pionniers de l’aviation, reste en effet le personnage central de toutes les aventures de l’équipage et se doit d’être à la hauteur de sa tâche. Ainsi, pour créer le générique d'introduction et pour toutes les scènes où le vaisseau est vu de près, une miniature a été créée, à la manière des maquettes utilisées dans Star Wars, puis filmé aux angles voulus. Pour les scènes où The Orville doit se déplacer rapidement ou s’essaie à l’acrobatie spatiale, des effets spéciaux par ordinateur sont alors générés. Un autre aspect important concernant le design de la série réside dans sa large palette d’espèces extra-terrestres aux apparences variées et pour lesquels les équipes de maquillage et costumes ont repoussé les limites. Pour constituer une infime partie des habitants de l’univers, des centaines voire des milliers de masques et prothèses faciales ont été conçues et apportent une authenticité unique et caractéristique de The Orville.

Cette saison d’ouverture de The Orville débute sa diffusion aux États-Unis sur Fox au deuxième semestre 2017, les jeudis du 10 septembre au 7 décembre 2017. Rassemblant en moyenne 7,8 millions de téléspectateurs au cours de la première saison, avec un pic pour l’épisode final à 8,4 millions, The Orville se voit renouvelée pour une deuxième saison le 2 novembre 2017 par un communiqué de Fox. Sur cette même annonce, le réseau de diffusion indique même que la série a atteint plus de 24 millions de visionnage en comptant toutes les plateformes disponibles. Le succès critique reste pour autant mitigé, le mélange de comédie et de drame n’aidant pas une frange du public à déterminer cet OVNI de la petite lucarne. En France, la série arrive sur Warner TV environ un an plus tard, le 1er octobre 2018. Elle se retrouve ensuite disponible sur la plateforme de streaming Disney+ dès septembre 2021.

Ancrée dans un futur pas si lointain, au XXVe siècle, la première saison de The Orville emmène ses spectateurs dans un voyage intergalactique où humour et questionnements existentiels sont au programme d'une science-fiction rendant hommage aux fans originels du genre. Première série en prises de vues réelles pour Seth MacFarlane, elle démontre que le créateur de Family Guy et Ted sait s’entourer des meilleurs pour proposer un OVNI sur petit écran. Il ne reste plus qu’à renouveler l’essai et étendre ce nouvel univers cosmique dans les saisons suivantes...

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