Disney Dreams!
L'affiche
Nom anglophone :
Disney Dreams!
Date d'ouverture :
Le 1er avril 2012
Type d'attraction :
Vidéoprojection, fontaines et feu d'artifice
Musique :
Joel McNeely
Durée :
24 minutes

Le synopsis

Par une belle nuit étoilée, l’ombre de Peter Pan répand par mégarde la magie de la Deuxième Étoile, laissant les rêves s’échapper... 

L'expérience

À la nuit tombée, alors que le ciel s’assombrit, une petite lumière jaillit au loin... Semblable à un astre de la voûte céleste, il s’agit de la Fée Clochette, qui s’envole pour illuminer de sa poussière de fée des ombres familières : le Capitaine Crochet, le Crocodile, et bien sûr l’enfant qui ne veut pas grandir, Peter Pan ! Dans le ciel scintillant d’objets stellaires, une étoile semble briller plus fort que les autres… C’est la Deuxième Étoile à droite, celle qui peut amener les rêveurs dans les mondes colorés et chatoyants qu’ils ont imaginés !

Le cri emblématique de Peter Pan déchire alors la nuit tandis qu’il observe avec Wendy le ciel étoilé avec émerveillement. Et c'est une nuit parfaite pour rêver ! Peter propose donc à Wendy de s’envoler vers la Deuxième Étoile pour de folles aventures dans des lieux jamais imaginés, même dans leurs rêves les plus fous. Peter ajoute qu’ils ont seulement besoin pour cela de foi et de confiance mais aussi et surtout de poussière de fée ! Les deux amis appellent pour cela la Fée Clochette, mais l’ombre de Peter Pan profite de l’occasion pour lui faire une farce et échapper ainsi à son propriétaire. Une folle course-poursuite s’ensuit dans les airs, lorsque Peter attrape son ombre qui tente désespérément de se dégager… et touche accidentellement la Deuxième Étoile ! L’astre déverse alors toute sa magie et l’ombre de Peter Pan est emportée vers un nouveau monde.

Elle arrive en plein dîner au château de la Bête : Lumière chante avec entrain C’est la Fête, tandis que les couverts, les assiettes et les serviettes dansent joyeusement autour de lui, virevoltent et forment même une Tour Eiffel en s’empilant. Dans la cuisine, Mme Samovar supervise, dans un tourbillon de bulles colorées remplies de personnages enchantés qui s’envolent : la magie est partout, à l’instar de Jiminy Cricket coincé dans une bulle croisant l’ombre de Peter Pan emportée parmi Mickey dirigeant un orchestre, Bambi découvrant un papillon posé sur son dos, Pinocchio dansant au théâtre de marionnettes ou encore Dumbo s’envolant pour la première fois grâce à ses oreilles ! Çà et là, d’autres bulles prennent de la hauteur, enfermant une pléiade de moments magiques : les haillons de Cendrillon se transforment en robe de bal, un crocodile et un hippopotame dansent ensemble, un balai enchanté porte des seaux d’eau, Woody et Buzz l'Éclair font connaissance et même le malicieux Chat du Cheshire se dandine en pointant dans diverses directions ! Les serviettes tournoient au rythme de la musique lorsque Lumière apparaît derrière les chandeliers, accompagné d’un immense gâteau d’anniversaire illuminé de vingt bougies, pour clore sa festive apparition dans une célébration tonitruante, entre fontaines de bouteilles de champagne débouchonnées et feux d’artifice éblouissants. 

Le plus charismatique des chandeliers disparaît quand soudain ressurgit l’ombre de Peter Pan prise au piège dans une bulle de savon. Résonnent alors dans l’air les notes rétro d’un accordéon jouant Le Festin, tandis que le petit chef Rémy émerge d’une marmite en cuivre afin de souhaiter à l’ombre de Peter Pan la bienvenue à Paris. Il le délivre de sa bulle en la perçant grâce à une aiguille à coudre, le faisant dégringoler au fond de la Caverne aux Merveilles. 

Une mystérieuse lampe tombe alors de son piédestal pour atterrir entre les mains de l’ombre de Peter Pan. En la frottant, il fait apparaître le Génie dans un panache de fumée bleue et rose ! Le Génie se lance aussitôt dans une folle célébration colorée en lui assurant qu’il est dès lors son meilleur ami, mettant le décor sans dessus-dessous ! Après avoir lancé nombre de fusées dans le ciel, il se transforme lui-même en fusée ! Grâce à ses pouvoirs cosmiques phénoménaux, le Génie, grimé en hôtesse de l’air, entraîne l’ombre de Peter Pan hors de la Caverne aux Merveilles.

S’envolant sur le Tapis Volant et traversant les nuages, l’ombre de Peter Pan arrive à la cathédrale Notre-Dame de Paris et sa somptueuse rosace à vitraux. Il est accueilli par son sympathique habitant, Quasimodo le bossu, qui chante son désir de découvrir, Rien qu’un Jour, le monde d’en bas, tout en grimpant inlassablement dans les tours de l’édifice ayant traversé les siècles. Le soleil illumine soudain les vitraux qui produisent d’étincelants reflets chatoyants, accompagnés du son des cloches qui résonne, mises en mouvement par l’ombre de Peter Pan qui sonne le glas en tirant joyeusement sur la corde.

Puis Quasimodo s’éclipse dans sa cathédrale, les pierres de taille laissant place aux briques rouges des cheminées londoniennes. Une nouvelle ombre apparaît alors : celle de Bert, le joyeux ramoneur ! Avec tous ses amis, ils dansent avec énergie en scandant Step in Time, entraînant avec eux l’ombre de Peter Pan qui prend vite le rythme ! Cette bande endiablée entraîne une explosion sur les toits, propulsant l’ombre de Peter Pan en l’air, puis revient peu à peu sur terre en s’accrochant à un parapluie telle Mary Poppins pour atterrir dans un endroit mystérieux…*

Au milieu de cascades au fin fond de la jungle indienne, l’ombre de Peter Pan rencontre le Roi Louie, un orang-outan qui rêve de devenir un homme : entouré de ses singes, il chante son souhait et se retrouve rapidement rejoint par Baloo déguisé, tandis que le vil serpent Kaa en profite pour tenter d’hypnotiser l’ombre de Peter Pan… Jusqu’à l’effondrement du palais en ruines, qu'elle seule retient à bout de bras avant de tomber à son tour.**

Mais l’ombre de Peter Pan peut prendre aussi une autre destination depuis la cathédrale Notre-Dame de Paris et ainsi se rendre, en lieu et place des toits londoniens, dans la savane africaine où un soleil rougeoyant se lève aux douces notes de Nants’ Ingonyama. La Terre des Lions s’éveille alors pour accueillir son futur monarque, Simba, fils de l’intègre souverain Mufasa ! Tous les animaux se rassemblent ainsi pour célébrer le jeune lion qui ne peut attendre d’être roi, au grand dam de son chaperon, Zazu, le calao à bec rouge conseiller du monarque. Les girafes, hippopotames, antilopes ou encore éléphants forment une pyramide, avec tout en haut, perchée sur une autruche, l’Ombre de Peter Pan se tenant là avec perplexité. Puis, la pyramide s’efface pour laisser place à une nuée d’insectes qui révèle une jungle et ses cascades où Timon, Pumbaa et Simba grandissant à vue d’œil, suivis de près par l’ombre de Peter Pan, clament haut et fort les bienfaits de Hakuna Matata, la philosophie sans aucun souci, en pavanant sur un tronc d’arbre.

La savane disparaît aussitôt dans un torrent d’eau, emportant le rondin et l’ombre de Peter Pan avec lui. Surgit alors un emblème d’un clan écossais au-dessus du Cercle de Pierres près de DunBroch, royaume de la princesse écossaise Merida qui s'invite soudainement, faisant peur à l’ombre de Peter. Rebelle, la princesse clame son nom au tournoi royal avant de partir en expédition sur son cheval Angus à travers les Highlands. Après avoir décoché une flèche de son arc, elle escalade à flanc de montagne, tentant de toucher le ciel, comme l’aigle la survolant. Arrivée au sommet, l’emblème de son clan scintille et la silhouette d’un ours s’illumine. Les chefs des clans MacGuffin, MacIntosh et Dingwall débarquent alors pour une danse traditionnelle accompagnée par des cornemuses. L’ombre de Peter Pan s’essaye à son tour à cette drôle de danse, à laquelle elle prend rapidement goût, aux côtés des triplets Harris, Hubert et Hamish, jusqu’à ce que le Roi Fergus tranche de sa lourde épée l’instrument à vent. L’ombre de Peter Pan, effrayée par le roi écossais, se retrouve pourchassée par la Sorcière, balai en main, à travers les dédales de pierres du château de DunBroch. La mère de Merida, transformée en ourse, grogne en hurlant sur sa fille suite à ce raffut, et médusée, observe Merida lui répondre exactement de la même façon.***

Aussi, depuis la savane, l’ombre de Peter peut se rendre encore plus au nord : au cœur de la tempête de neige faisant rage sur la Montagne du Nord, la jeune reine Elsa d’Arendelle observe les alentours d’un air désemparé. Elle entonne Let It Go pour se libérer de sa culpabilité d’avoir fui son royaume et ses responsabilités… Enivrée par cette soudaine liberté, elle fait jaillir grâce à ses pouvoirs un merveilleux palais de glace et se transforme en véritable Reine des Neiges, détachant ses cheveux en tresse et changeant sa robe traditionnelle en longue traîne bleue. Sans peur, elle peut désormais utiliser ses pouvoirs et, joueuse, n’hésite pas à envoyer une boule de neige avant de refermer finalement les portes de son palais derrière elle. Pendant ce temps, dans la Montagne du Nord, sa sœur Anna s’amuse à viser le bonhomme de neige enchanté Olaf, perché sur le dos de Sven le renne. Une petite pause rafraîchissante avant de repartir à la recherche de sa reine de sœur ! 

Tout à coup, une végétation luxuriante s’est emparée des lieux et parmi les branches et les tiges vertes, une tour en pierres apparaît, bien cachée dans ce paradis végétal, lieu de villégiature de Raiponce, la princesse disparue aux longs cheveux blonds ! Une envolée de papillons plus tard, la fleur aux pétales d’or se dévoile et répand sa magie dans le royaume de Corona. La fête des lanternes y bat d’ailleurs son plein : dans un ciel rougeoyant, les lanternes floquées d’un soleil, l’emblème de Corona, s’envolent pendant que Raiponce et Flynn Rider, dans une barque, se déclarent leur amour et veulent croire en eux. Ce merveilleux moment convoque d’autres grandes histoires d’amour, comme celles de Belle et la Bête, Aurore et le Prince Philippe, ainsi que Tiana et Naveen. Dans une dernière déclaration d’amour, Raiponce et Flynn lancent chacun une lanterne allumée, dansant et virevoltant dans le ciel, le soleil emblème de Corona brillant de mille feux au-dessus d’eux. D’autres couples vivant des moments magiques s’invitent alors à cette célébration de l’amour comme Cendrillon et son Prince Charmant ou encore Ariel et le Prince Éric.

Mais l’enchantement prend fin quand l’ombre de Peter Pan, déposée par une lanterne, se retrouve dans un cabinet sombre, où d’étranges ombres chinoises se succèdent, d’abord inoffensives, comme un petit lapin puis Mickey, avant de devenir plus menaçantes… Le Maître des Ombres, le Docteur Facilier, envoûte alors l’ombre de Peter en lui précisant qu’il a des amis de l’au-delà, tandis que de terrifiants rouages maléfiques accompagnent sa sombre mélodie, ponctuée par des jets de flammes.

L’ombre de Peter Pan tente de s’échapper, mais par malheur, le redoutable Capitaine Crochet a mis le grappin - ou faudrait-il plutôt dire, le crochet - sur elle ! Ravi de sa trouvaille, il lance l’ombre dans l’eau, vers le sournois Tick Tock Croc le Crocodile qui attend son repas avec impatience… L’ombre de Peter Pan s’enfonce alors dans les profondeurs marines où elle est débusquée par la sorcière des mers, Ursula. Elle essaie désespérément de nager loin de ses immenses tentacules, mais Maléfique s’en mêle à son tour et se transforme en un terrifiant dragon cracheur de feu pour l’intimider. À la merci de ces vils énergumènes, l’ombre de Peter ne sait comment se dépêtrer de cette situation, le Capitaine Crochet pointant le bout de son épée sur elle.

Heureusement, Peter Pan débarque alors pour sauver in extremis son ombre de ses ennemis ! Accompagné de sa fidèle amie, la Fée Clochette, il renvoie toute la magie des rêves vers la Deuxième Étoile, Capitaine Crochet compris ! Ce dernier disparaît en criant vengeance mais Peter Pan l’ignore, célébrant plutôt sa victoire et ses retrouvailles avec son ombre. 

À présent que la magie a retrouvé sa place, Peter Pan et Wendy peuvent s’envoler au Pays des Rêves. Les rêves retrouvent également leur place dans la Deuxième Étoile : tour à tour, les personnages rencontrés par l’Ombre de Peter Pan apparaissent, comme Lumière, Merida, Rémy, Quasimodo, le Génie de la Lampe, mais aussi d’autres comme Aladdin et Jasmine sur leur tapis volant, Raiponce s’échappant de sa tour, Hercule chevauchant Pégase, Woody et Buzz, Alice dans le Terrier du Lapin Blanc, le Prince emportant Blanche Neige dans ses bras, Belle embrassant le Prince dont la malédiction a été rompue, et Cendrillon dont les haillons deviennent une robe de bal, retournent dans le monde des rêves.

Dans un feu d’artifices féérique, le rêve se termine, tandis que l’ombre de Peter Pan adresse un dernier salut complice. Alors que les étoiles brillent un peu plus fort dans le ciel, que les eaux chatoient aux couleurs de l’arc-en-ciel, que l’ombre de Peter Pan volette parmi les papillons, une douce berceuse, Come, Dream a Dream, s’élève, incitant chacun à préserver son imagination et ses rêves d’enfants tandis que les visiteurs quittent, éblouis, le pays des rêves.

*Cette séquence fut remplacée par celle du (Le) Roi Lion dès 2013.
**Cette séquence fut remplacée par celle de Rebelle dès 2013.
***Cette séquence fut remplacée par celle de La Reine des Neiges dès 2015.

La critique

rédigée par Victoire Beretton
Publiée le 22 janvier 2022

Au cœur du Parc Disneyland, la silhouette majestueuse et élancée du Château de La Belle au Bois Dormant symbolise le Resort français et représente une immense fierté pour les aficionados de Disneyland Paris. Ainsi, il a été particulièrement mis à l’honneur lors des festivités du 20e anniversaire de la destination, devenant ainsi un personnage à part entière dans le spectacle Disney Dreams!, une véritable innovation technologique et pyrotechnique, devenant l’exemple à suivre dans tous les Parcs Disney du monde.

Le 12 avril 1992, à l’est de la capitale française, Mickey ouvre donc les portes de son pied-à-terre européen, Euro Disney Resort, avec un Parc à thèmes au compteur, le Parc Disneyland. Vingt ans plus tard, et après d’importantes difficultés financières qui ne l’ont point quitté depuis son ouverture, Disneyland Paris s’affiche comme la première destination touristique européenne et souhaite fêter son anniversaire en conséquence, poussant les équipes créatives du Resort parisien à concevoir un spectacle d’envergure, comme personne n’en avait jamais vu.

Afin d’imaginer un tout nouveau spectacle nocturne, complètement inédit, le projet est confié à l’Imagineer Steve Davison, directeur créatif Parades et Spectacles pour la division Creative Entertainment de Walt Disney Imagineering. Fort d’une expérience en la matière, il a notamment été responsable de la conception d’un autre spectacle nocturne, World of Color, présenté depuis 2010 à Disney California Adventure à Disneyland Resort en Californie et composé notamment d’effets hydrotechniques et pyrotechniques. Production différente à bien des aspects de Disney Dreams!, la particularité de World of Color est de se dérouler autour du lac de Paradise Pier (devenu Pixar Pier en 2018), exploité pendant le spectacle à l’aide d’effets hydrotechniques. Une telle situation scénographique n’est pas transposable au Parc Disneyland, les Rivers of the Far West de Big Thunder Mountain étant une étendue d’eau trop petite pour permettre la réalisation et la projection d’un spectacle nocturne d’une telle envergure. Ainsi, Le Château de la Belle au Bois Dormant semblait l’endroit le plus indiqué pour ce spectacle inédit ; d’autant plus que Central Plaza et Main Street, U.S.A. ont une capacité de quinze mille visiteurs, convenant bien mieux à la fréquentation de Disneyland Paris.

D'un coût total de dix millions d'euros, le projet a été annoncé dès novembre 2011 lors de la présentation des résultats financiers de l'exercice 2011 de la destination. Pour la réalisation de Disney Dreams! et de ses divers effets techniques, il a fallu en effet procéder à plusieurs aménagements dont, en premier lieu, le retrait de la Scène de Central Plaza construite en 2009 pour Place à la Fête… avec Mickey et ses Amis. Détruite, elle redonne ainsi à Central Plaza son aspect d’origine. C’était donc la première fois depuis longtemps que les visiteurs ont pu retourner au centre de la place car avant cette monumentale scène, une autre de taille plus modeste avait déjà été installée notamment pour la Bougillumination en 2007. D’autres installations quelque peu coûteuses ont également été mises en place lors de la première réhabilitation d’envergure du Château de la Belle au Bois Dormant : d’abord, celle de trente-sept fontaines fixes et six fontaines mobiles, projetant de l'eau jusqu'à quarante mètres de hauteur, situées de part et d’autre du pont-levis, ainsi que de deux écrans d'eau utilisant celle des douves du château. Ces ajouts, nécessaires à l’utilisation d’effets spéciaux lors des différentes représentations nocturnes, permettent notamment la projection des scènes cultes des films d’animation Disney lors de certaines séquences du spectacle, ou encore les dialogues inédits entre Peter Pan et Wendy au début et à la fin du show ; mais surtout, il s’agit alors d’une addition complètement inédite pour un château d’un Parc Disney de type Royaume Magique, comme l’explique Steve Davison dans sa présentation de Disney Dreams! aux actionnaires : « [Le Parc Disneyland] est le premier Parc Disney au monde à proposer des fontaines devant son Château. Il y aura des jets de différentes tailles avec du rétro-éclairage de toutes les couleurs comme à World of Color. L’ensemble sera programmé pour servir de soutien à la trame du spectacle et pourra être utilisé dans le futur, c’est un bel ajout pour le Parc Disneyland ». De fait, les fontaines créées spécifiquement pour Disney Dreams! ont rapidement été utilisées pour des spectacles de fontaine de jour ou de nuit à l’instar des (Les) Fontaines de la Fête Givrée, souvent sans horaire annoncé, procurant ainsi une belle surprise pour les visiteurs passant par Central Plaza de manière fortuite.

Le projet de Disney Dreams! est également fondé sur la technique du mapping vidéo, c’est-à-dire la projection en haute définition de soixante-six mille images sur la façade même du Château de la Belle au Bois Dormant durant le spectacle. Cette technologie avait été précédemment utilisée à Disneyland Paris lors du spectacle The Phantom Wedding, projeté sur Phantom Manor à Frontierland en 2004 ou encore en 2008 pour la cérémonie d’inauguration officielle de The Twilight Zone Tower of Terror - Un Saut Dans la Quatrième Dimension au Parc Walt Disney Studios. Cependant, Le Château de la Belle au Bois Dormant étant si emblématique, Steve Davison a eu l’idée d’en faire, plus qu’un simple support, un personnage à part entière au cœur de l’histoire racontée dans Disney Dreams! : « Quand vous commencez à jouer avec cette technologie, vous réalisez que vous pouvez vraiment faire beaucoup de choses ! Le Château peut ainsi se transformer en Cathédrale Notre-Dame de Paris, ou peut sembler vaciller de gauche à droite par la simple projection d’images sur les volumes. C’est vraiment éblouissant ! ».

Ce n’était pourtant pas une mince affaire : créer un spectacle fondé sur le mapping sur Le Château de la Belle au Bois Dormant ayant une forme très gracieuse et élancée a, en effet, nécessité un travail sur mesure de précision et d’attention aux détails. Katy Harris, metteure en scène de Disneyland Paris, revient sur cette expérience dans une interview : « Travailler avec un personnage aussi majestueux et imposant que Le Château de la Belle au Bois Dormant est à la fois un honneur et un défi. Son architecture est si finement ouvragée qu’il faut penser chaque cadre pour qu’il s’ajuste parfaitement aux formes du palais. Toute la difficulté consiste à trouver le juste équilibre entre transformer le Château en une architecture totalement différente et conserver son aspect réel afin de raconter l’histoire. ».

Pour cela, les Imagineers ont travaillé à l’aide d’une maquette aux 5/100e de 2,43 mètres de haut du Château de la Belle au Bois Dormant (dont la véritable hauteur est de quarante-sept mètres) installée dans les ateliers de Walt Disney Imagineering à Glendale, en Californie, spécialement créée pour tester à échelle réduite les différentes animations de Disney Dreams!. Ben Spalding, Chef de projet sur le show, a précisé l’intérêt de cette démarche lors de la présentation presse : « Cela nous a permis de vérifier si les contenus fonctionnaient bien sur le bâtiment et dans l'espace environnant, notamment si les personnages apparaissent clairement ou si les couleurs étaient bien respectées. ». Recréer les effets sur le véritable bâtiment royal a toutefois représenté un tout autre défi, demandant six semaines aux équipes techniques pour installer les projecteurs - seize au total dont quatre sur les toits des bâtiments de Main Street, U.S.A., huit aux alentours des douves et quatre pour les écrans d’eau - et ajuster les différentes installations de sorte qu’ils soient tous parfaitement alignés sur Le Château de la Belle au Bois Dormant pour le lancement grandeur nature.

Après avoir surmonté ces obstacles techniques, les équipes créatives de Disneyland Paris peuvent se réjouir d’un résultat final indubitablement à la hauteur : au cours du spectacle, les effets spéciaux se multiplient, donnant l’impression aux spectateurs que Le Château de la Belle au Bois Dormant prend véritablement vie, se transformant en fusées explosives, en Notre-Dame de Paris ou encore en cheminées londoniennes ; il peut aussi s’effacer dans le décor afin d’immerger le public dans la savane africaine du (Le) Roi Lion, ou encore au milieu d’un ciel rempli de lanternes venues tout droit du royaume de Corona vu dans Raiponce. Chaque scène de Disney Dreams! se révèle extrêmement immersive, le mapping parvenant à recréer avec réussite les environnements pourtant très variés des différents films d’animation invoqués. Globalement de qualité homogène, une scène, néanmoins, dénote quelque peu de l’ensemble : celle du Docteur Facilier, qui étonnamment ne reprend pas l’univers du cabinet de vaudou du Maître des Ombres, niché au fond d’une ruelle sombre de la Nouvelle-Orléans comme vu dans La Princesse et la Grenouille, dans une séquence très riche visuellement, surtout avec les poupées vaudous incarnant les « amis de l’au-delà » de Facilier. Or la direction artistique prise pour cette séquence dans Disney Dreams! est tout autre : les animateurs n’ont réutilisé uniquement l’ombre de Facilier, avant de transformer Le Château de la Belle au Bois Dormant en un immense mécanisme fait de rouages et de pistons, dans une esthétique presque steampunk bien éloignée de celle du film d’animation, trouvant son apogée dans les flammes crachées par des canons placés de part et d’autre du pont-levis. Ce choix, certes original, reste peu justifié et tranche foncièrement avec le reste de la production.

Pour les besoins de l’histoire, Le Château de la Belle au Bois Dormant a également été doté d’une étoile - et pas n’importe laquelle, la Deuxième étoile à droite de Peter Pan ! - installée au sommet de la plus haute tour, qui s’illumine au début et à la fin de Disney Dreams!. Ainsi que l’affirme avec humour Steve Davison, « elle est si lumineuse que l’on peut voir sa propre ombre dans Main Street U.S.A. Je suis même convaincu que l’on pourra la voir à des kilomètres du Parc, et peut-être même de Paris ! ». Si cette dernière déclaration est bien entendue exagérée, cette étoile s’intègre merveilleusement dans l’architecture atypique et féérique de la demeure royale d’Aurore aux somptueux vitraux colorés.

Si la prouesse technologique du spectacle nocturne n’est plus à prouver, la force de Disney Dreams! réside avant tout dans une histoire inédite, magique et pleine d’émotions. Le point de départ était la sélection d’un personnage principal qui ferait office de fil conducteur pour les spectateurs : pour Steve Davison, le choix de Peter Pan s’est imposé après un séjour au Disneyland Hotel, où l’ombre du garçon qui ne veut pas grandir est intégrée dans de nombreux décors, lui donnant l’impression d’être constamment suivi par celui-ci. De plus, la popularité de ce personnage en Europe - le créateur de Peter Pan, James Barrie, étant anglais - a achevé de convaincre l’équipe créative, dirigée par la directrice artistique Katy Harris.

Ainsi, après avoir établi que l’histoire générale suivrait l’ombre de Peter Pan traversant les histoires de Grands Classiques Disney, il restait à concevoir la trame du spectacle. Pour cela, Katy Harris et ses équipes ont eu recours à la méthode traditionnelle du storyboard, consistant à retranscrire en dessins le script de l’histoire, comme pour un véritable film d’animation. Rapidement, ils ont décidé de séquencer Disney Dreams! en plusieurs scènes de films d’animation, afin d’en faire un spectacle modulable, qui pourrait évoluer dans le temps, en remplaçant des scènes par d’autres, en fonction des envies du moment et de l’actualité des studios de The Walt Disney Company. Harris justifie ainsi : « Nous avons sélectionné des histoires très populaires comme La Belle et la Bête, Aladdin, Raiponce ou Le Bossu de Notre-Dame. Certaines de nos idées n’ont pas abouti pour plusieurs raisons, nous avions imaginé par exemple des scènes avec Pinocchio, Winnie l’Ourson, Le Monde de Nemo, Bambi ou Fantasia qui n’ont finalement jamais été créées. » Une fois le storyboard achevé avec les séquences définitives, les départements d’animation et de musique sont entrés en scène pour commencer à travailler sur la production.

Se posant comme l’un des défis rencontrés par le département d’animation de Disney Dreams!, les scènes issues des films d’animation traditionnelle (en 2D) ont demandé davantage de travail, l’extraction de personnages 2D ne se faisant pas aussi simplement que pour ceux modélisés par ordinateur dans des films en images de synthèse (3D). Une équipe des Walt Disney Animation Studios menée par Dave Bossert, animateur de renom ayant travaillé sur La Belle et la Bête (1991), Hercule (1997) et la plupart des films d’animation Disney repris dans Disney Dreams!, a été ainsi dépêchée expressément pour animer entièrement les personnages tirés de La Belle et la Bête, Aladdin ou encore Le Bossu de Notre-Dame. Réalisant un travail plutôt de bonne facture et respectant le matériel d’origine, un petit raté notable reste à déplorer dans la séquence Rien qu’un Jour avec Quasimodo escaladant les tours du Château de la Belle au Bois Dormant comme si c’était la Cathédrale Notre-Dame de Paris : l’animation du jeune homme ressemble malheureusement plus à celle du (Le) Bossu de Notre-Dame 2 : Le Secret de Quasimodo, que du film original de 1996. Un défaut bien pardonnable toutefois et qui ne gâche pas véritablement la scène.

Quant à la musique de Disney Dreams!, elle recoupe logiquement les chansons et musiques originales des films d’animation Disney utilisés pour le spectacle avec notamment C’est la Fête, Le Festin, Friend Like Me, Rien qu’un Jour, Step in Time, I Wanna Be Like You, I See the Light et Friends on the Other Side. Mais elle reprend également, au début et à la fin du spectacle, des morceaux du film d’animation Peter Pan, pour faire écho au fil conducteur, et de manière plus surprenante, de Peter Pan 2 : Retour au Pays Imaginaire. Il est rare que les suites de films d’animation Disney soient exploitées dans les Parcs Disney, sous quelque forme que ce soit ; mais dans le cas de Disney Dreams!, cela peut s’expliquer par l’artiste derrière la partition.

La musique de Disney Dreams! a en effet été élaborée par le compositeur américain Joel McNeely, qui avait déjà travaillé sur la bande-originale de Peter Pan 2 : Retour au Pays Imaginaire ainsi que celles des films de la franchise La Fée Clochette. Ainsi, le thème d’ouverture de Peter Pan 2 : Retour au Pays Imaginaire a été recyclé pour devenir l’ouverture de Disney Dreams!. La chanson emblématique de Peter Pan, Second Star to the Right, a également été enregistrée dans une version inédite bilingue pour Disney Dreams!, mêlant les langues française et anglaise, et clôturant le spectacle. Enfin, la séquence du post-show est accompagnée d’une chanson inédite, Come Dream a Dream, interprétée par la chanteuse irlandaise Cara Dillon, et qui propose un moment émouvant et apaisant, propice à la fermeture du Parc Disneyland.

L’enregistrement de la bande-originale de Disney Dreams! s’est déroulé dans les célèbres studios d’Abbey Road à Londres, mondialement connus grâce au groupe anglais The Beatles qui y a enregistré la plupart de ses albums. Opération de taille, elle nécessita l’aide du London Symphony Orchestra, un orchestre de cent musiciens ainsi qu’un chœur de trente-quatre chanteurs, dont dix enfants. Une fois de plus, le résultat final est largement à la hauteur des efforts fournis : la musique de Disney Dreams! accompagne à merveille le spectacle et procure à la fois intensité et émotion tout au long des séquences.

Dès 2013, Disney Dreams! a connu son premier remaniement : les scènes de Mary Poppins et du (Le) Livre de La Jungle ont été supprimées et remplacées respectivement par des scènes issues du (Le) Roi Lion et de Rebelle, alors le dernier-né des Pixar Animation Studios. En conséquence, les chansons Step in Time et I Wanna Be Like You ont laissé place à Circle of Life, I Just Can't Wait to be King, Hakuna Matata et Touch the Sky.

La même année ont été lancées les Disney Light’Ears, ces serre-têtes à oreilles de Mickey, contrôlées à distance pour être synchronisées avec Disney Dreams!. Ainsi, en les utilisant durant le spectacle, elles s’illuminent de toutes les couleurs grâce aux LED insérées à l’intérieur des oreilles, faisant ainsi de ceux et celles qui les portent parties intégrantes du spectacle. Ce dispositif a d’abord été lancé à Disney California Adventure en 2012, pour le spectacle nocturne World of Color, avant d’être repris pour Fantasmic! sur les rives de Rivers of America à Disneyland Park et à Disney’s Hollywood Studios (Walt Disney World Resort).

Dès 2013, le spectacle Disney Dreams! a droit à une adaptation de son scénario pour la saison de Noël, avec Disney Dreams! Fête Noël ; il s’agit par ailleurs de la première adaptation d’un spectacle nocturne, conçue en parallèle de World of Color - Winter of Dreams à Disney California Adventure. En 2015, suite au succès planétaire de La Reine des Neiges au cinéma, Disney Dreams! Fête Noël a d’ailleurs connu à son tour un remaniement de son scénario ainsi que de ses effets spéciaux puisque l’histoire était désormais dirigée par le bonhomme de neige Olaf tandis que des séquences du film ont été intégrées. Dans la version classique de Disney Dreams!, la scène de Rebelle se retrouve à son tour remplacée pour faire place à La Reine des Neiges à l'occasion de la Fête Givrée ayant eu lieu du 1er juin au 13 septembre 2015. La séquence dédiée au film diffuse la totalité de la chanson Libérée, Délivrée (ici interprétée en anglais, Let It Go), devenue iconique et chantée à travers le monde dans de nombreuses langues, spécialement réorchestrée pour le spectacle, alors même que la chanson avait été tronquée dans la version de Noël du spectacle. Cette scène est toutefois la seule du spectacle où l’ombre de Peter Pan ne figure pas, donnant l’impression que la séquence fut intégrée uniquement pour surfer sur la vague du succès, sans volonté véritable de la relier à l’histoire de Disney Dreams!.

Mêlant animation incroyable, effets aquatiques et pyrotechniques époustouflants, le tout accompagné d’une musique magique, Disney Dreams! a été le spectacle à ne pas manquer à Disneyland Paris pendant les cinq années durant lesquelles il a été présenté chaque soir sur la façade du Château de la Belle au Bois Dormant. Mais présenter un spectacle nocturne quotidien impose un remaniement de la plage horaires. Ainsi, Disney Dreams! a eu pour impact significatif de modifier les horaires de fermeture du Parc Disneyland qui, auparavant en basse saison (notamment en semaines hors vacances scolaires) fermait ses portes avant le coucher du soleil. Ce changement entraîna des conséquences directes d’une part sur le séjour des visiteurs qui se retrouvent de facto plus longtemps sur le Resort et notamment pour le dîner et d’autre part sur le Resort en lui-même qui accuse de forts coûts d’exploitation pour les attractions du Parc qui restent en fonctionnement plus tardivement. Mais au-delà des considérations logistiques, Disney Dreams! a permis de révolutionner le divertissement nocturne dans les Parcs Disney : jusque-là, les parades étaient privilégiées, et les spectacles d’ambition à l’instar de World of Color n’avaient encore jamais été projetés sur un château Disney. Fort d’un succès tonitruant, il devient dès lors la norme autour du globe de prendre pour canevas les emblèmes royaux des Parcs de type Royaume Enchanté, donnant ainsi à chaque spectacle une représentation unique, de Once Upon a Time: Where Stories Take You Everywhere sur le Cinderella Castle du Magic Kingdom en Floride à Disneyland Forever sur le Sleeping Beauty Castle à Disneyland Park en Californie en passant par ILLUMINATE! projeté à Shanghai Disneyland pour le cinquième anniversaire de la destination en 2021.

Succès populaire, Disney Dreams! est aussi acclamé par la profession et reçoit en 2012 par l'International Association of Amusement Parks and Attractions, un Brass Ring Award dans la catégorie Best Overall Production: Budget of 1 000 001 $ or More, une récompense largement méritée pour ces vingt-cinq minutes de magie que les autres Parcs Disney à travers le monde ont jalousées. Il a également supplanté la parade nocturne Disney Fantillusion, qui défilait depuis l’été 2003 et qui a tourné jusqu’en 2012. 2013 fut ainsi le premier été sans parade électrique depuis l’ouverture du Parc Disneyland en 1992.

Enfin, en mars 2017, Disney Dreams! laisse sa place à Disney Illuminations pour la célébration des vingt-cinq ans de la destination européenne. Regretté par certains fans du Resort français, Disney Dreams! a exceptionnellement été rejoué une fois de plus, pour le plus grand bonheur des visiteurs, lors de la soirée Pass Annuel du 6 décembre 2018 pour les quatre-vingt-dix ans de Mickey Mouse. Ce retour exclusif et éphémère rend ainsi hommage à l’attachement de ses plus fidèles admirateurs.

Alliant prouesses créatives et technologiques, Disney Dreams! a marqué un véritable tournant dans la qualité des spectacles pyrotechniques et musicaux présentés à Disneyland Paris tout en rédefinissant l’offre de divertissement nocturne pour la totalité des Parcs Disney à travers le monde. Production concluant à la perfection une journée dans le Parc Disneyland, Disney Dreams! se révèle être une parenthèse merveilleuse et pleine d'émotions, faisant l’unanimité auprès de millions de visiteurs aux yeux pleins d’étoiles.

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