Date de création :
Le 20 janvier 1950
Nom Original :
Louie the Mountain Lion
Créateur(s) :
Bill Peet
Milt Kahl
Jack Kinney
Jack Hannah
Apparition :
Cinéma
Télévision

Le portrait

Publié le 18 février 2016

A partir de la seconde moitié des années 40 jusqu’au début des années 50, les animateurs Disney tentent de proposer à leurs vedettes de cartoons bon nombre d'acolytes dont la présence rend leurs aventures tout simplement mémorables. Parmi toutes les stars Disney, celui qui a eu droit ainsi à la plus grande panoplie d’adversaires est clairement Donald. Il affronte, en effet, notamment Pépé le Grillon, Spike l’Abeille, l’Ours Humphrey, les écureuils Tic & Tac, et sans doute le moins connu, Louie le Lion.

Lors de sa première apparition, Louie le Lion était en réalité… un tigre ! Et son adversaire n’est pas Donald mais Dingo. Ce personnage du tigre ayant les traits du futur Louie le Lion, mais avec des rayures, apparait ainsi le 5 janvier 1945 dans La Chasse au Tigre.


Bill Peet

Son design est dû à Bill Peet. De son vrai nom William Bartlett Peed, il entre chez Disney en 1937 et travaille en tant qu'apprenti animateur sur le premier long-métrage d'animation, Blanche Neige et les Sept Nains sous le pseudonyme de Bill Peet. Un an plus tard, il passe au département histoire et va œuvrer sur des films comme Pinocchio (1940), Fantasia (1940), Mélodie du Sud (1946), Danny, le Petit Mouton Noir (1946), Cendrillon (1950), Alice au Pays des Merveilles (1951), Peter Pan (1953), La Belle au Bois Dormant (1959), Les 101 Dalmatiens (1961), Merlin l'Enchanteur (1963) ou Le Livre de la Jungle (1967) mais aussi sur des cartoons tel Lambert, le Lion Bélant (1952) ou Susie, Le Petit Coupé Bleu (1952).


Milt Kahl

L’animation de Louie (ou du moins du tigre qui deviendra Louie) est, quant à elle, confiée à Milt Kahl, l’un des futurs Neuf Vieux Messieurs. Même s’il a déjà travaillé sur des personnages comiques, ce dernier est clairement plus à l’aise sur les personnages plus traditionnels comme les humains ou les animaux réalistes. Aussi, ses collègues le mettent-ils au défi de prendre l’animation d’un personnage très cartoon. Il accepte bien volontiers le challenge et assume donc la tâche de dessiner le personnage du tigre. Le résultat est tel que plus jamais les autres animateurs des studios Disney ne se permettront de mettre en doute les capacités de Kahl sur le genre. Il faut dire que le tigre est vraiment la plus value indéniable de La Chasse au Tigre. Les mimiques du personnage, tout simplement fabuleuses, le rendent, il est vrai, tout de suite attachant même s’il constitue une vraie menace pour Dingo. Milt Kahl animera par la suite deux autres tigres dans sa carrière : Shere Khan dans Le Livre de la Jungle (1967) et Tigrou dans Winnie l’Ourson Dans le Vent (1968).

La réalisation de La Chasse au Tigre, comme quasiment tous les courts-métrage centrés sur Dingo, est confiée à Jack Kinney. Né le 29 mars 1909, ce dernier commence sa carrière au sein des studios Disney en 1931, étant embauché comme animateur sur des cartoons dont notamment L'Atelier du Père Noël (1932) ou La Fanfare (1935). Au début des années 40, il prend du galon en devenant réalisateur. Il travaillera sur quasiment tous les longs-métrages de la décennie : Pinocchio (1940), Dumbo (1941), Le Dragon Récalcitrant (1941), Saludos Amigos (1943), Les Trois Caballeros (1945), La Boîte à Musique (1946), Coquin de Printemps (1947), Mélodie Cocktail (1948) et Le Crapaud et le Maître d'École (1949). Parallèlement, il se voit confier la responsabilité des cartoons de Dingo même s’il lui arrive de réaliser certains de Donald, dont Der Fuehrer's Face (1943) pour lequel il gagnera l’Oscar.  Son dernier cartoon pour Disney est un Donald justement, Ohé... Donald ! (1956). Il se contentera par la suite de réaliser quelques épisodes de l'émission d'anthologie Disneyland avant de quitter les studios de Mickey, en 1959 pour monter sa propre structure et travailler, entre autre, sur l'animation de la série télé, Popeye.


Jack Kinney

Une autre anecdote court également au sujet au tigre de La Chasse au Tigre qui consolide l’idée qu’il est directement à la base de la naissance du personnage de Louie. Lors de la production du court-métrage, Walt Disney demande, en effet, à Jack Kinney, de trouver un moyen de se débarrasser des rayures du tigre qui étaient trop longues et fastidieuses à animer. L’étrange requête aboutit à l’idée d’une scène vers la fin où il se fait écraser par l’éléphant. Quand le pachyderme se relève, le tigre est en vrac et se rend compte qu’il a perdu ses rayures. Elles sont en fait restées collées sur l’éléphant. Walt Disney remerciera alors le réalisateur d’avoir rempli sa mission… juste à la toute dernière scène ! Le tigre, dans son apparence première, réapparaîtra en fait, dans Goliath 2 sous le nom de Raja le 21 janvier 1960 au sein duquel l’animation de La Chasse au Tigre est étrangement décalquée. Raja est vu également dans l'épisode Bizarreries de la Nature de l'émission d'anthologie, The Wonderful World of Disney, diffusé, lui, le 29 mars 1970.

La Chasse au Tigre (1945)
Goliath 2 (1960)
Bizarreries de la Nature (1970)

Mais le plus notable reste le fait que ce tigre sans rayure est réutilisé plus tard au sein des studios Disney avec le même design… mais en tant que lion ! Il devient alors un personnage récurent. Connu sous le nom de Louie le Lion (même si ce nom n’est jamais prononcé dans aucun cartoon !), le félin, qui est en réalité un couguar, appelé lion des montagnes et très présent dans les massifs américains, apparaît ainsi face à Donald pour la première fois le 20 janvier 1950 dans Attention au Lion.


Jack Hannah

C’est Jack Hannah, le réalisateur responsable des cartoons de Donald, qui a l’idée de reprendre ce vieux personnage. Embauché aux studios Disney en 1933 en tant qu'intervalliste d'animation sur les séries Mickey Mouse, Silly Symphonies et Donald Duck, il réalise sa première animation pour Gulliver Mickey en 1934. En 1939, il est promu scénariste et travaille en étroite collaboration avec Carl Barks. C'est en 1943 qu'il devient le réalisateur attitré de Donald Duck. Il va ainsi introduire de nombreux acolytes auprès du canard, rendant ses cartoons tout simplement mémorables. Dans les années cinquante, il se charge de quatorze émissions pour la télévision mettant ainsi en vedette Donald pour le show Disneyland. Il quittera le studio en 1959. Jack Hannah est assurément le réalisateur qui offre au célèbre canard de Disney son plus grand nombre de cartoons incontournables. Pas moins de 65 court-métrages s'affichent, au total, à son compteur ; huit étant nommés aux Oscars et notamment,  Donald et les Fourmis (1948),Donald et son Arbre de Noël (1949), et Chasse Gardée (1955).

Attention au Lion voit donc d'abord les neveux de Donald, se déguiser en lion pour aller chaparder des tartes. Naturellement, leur oncle est tout de suite effrayé et, quand il se rend compte de la supercherie, fait passer un mauvais quart d'heure aux trois garnements. Mais voilà, il croise ensuite, sans en prendre conscience, un vrai lion. Persuadé qu'il s'agit à nouveau de ses neveux, il va chercher à le malmener et en subir ensuite les conséquences.


Attention au Lion (1950)

La deuxième apparition de Louie est en revanche bien moins convaincante. Elle a lieu dans Donald Pêcheur, le 1er septembre 1950. Bien que le cartoon parte sur une idée géniale (voir le Louie accompagné de son rejeton) la sauce ne prend pas. La raison principale de l’échec narratif vient ainsi du fait que le fiston semble plus futé que le père et qu’il est, en outre, clairement moins drôle. Le lionceau verra donc sa première apparition être la dernière !


Donald Pêcheur (1950)

Lors de sa troisième apparition dans Dingo et le Lion, le 5 janvier 1951, Louie change à la fois d’adversaire (Dingo) et de réalisateur (Jack Kinney). Et force est de constater que c’est lors de ses confrontations avec Dingo qu’il va être le plus drôle. Cette première rencontre entre Dingo et Louie est, en effet, particulièrement amusante. Il faut dire que Louie a des mimiques excellemment savoureuses ; surtout quand il se met sur deux pattes et avance en grommelant. La lutte entre le félin et le gaffeur pour savoir qui aura droit au hamac est tout bonnement géniale. Une des blagues récurrentes du cartoon est ainsi le coup de la sonnette où Louie comme Dingo se font un point d'honneur à aller ouvrir la porte alors qu'il s'agit en réalité de leur rival qu'ils viennent, l’un après l’autre, de mettre dehors. Et donc, à tour de rôle, ils entrent puis se font sortir dans une démarche de simili vaudeville réjouissante.


Dingo et le Lion (1951)

Papa, C'est un Lion, le 4 janvier 1952, voit le deuxième et dernier affrontement entre Louie et Dingo mais aussi et peut-être la meilleure prestation du lion. Dingo, qui ne se rend, en effet, pas compte de la présence du félin à quelques exceptions près, livre alors un numéro drolissime. Sa nonchalance et sa maladresse habituelle rendent, il est vrai, l’interaction des deux juste ultime. Ainsi, les séquences qui voient Dingo couper les griffes de Louie en pensant que ce sont ses propres ongles ou contorsionner le lion en le prenant pour une couverture sont de vrais moments d’anthologie. Louie continue, quant à lui, d’afficher des mimiques excellentes rendant son personnage définitivement sympathique.


Papa, C'est un Lion (1952)

La dernière apparition au cinéma de Louie se fait en fanfare dans Donald Visite le Grand Canyon, le 23 décembre 1954, réalisé par Charles Nichols en format CinemaScope et diffusé en première partie de 20 000 Lieues Sous les Mers. Même s’il n’est présent que dans la moitié du cartoon, le reste étant dédié à Donald et au Ranger J. Audubon Woodlore, Louie y livre un grand numéro. C’est assurément sa meilleure prestation avec Donald, les deux protagonistes étant particulièrement drôles notamment quand ils arrivent à détruire le Grand Canyon qu’ils doivent déblayer au final à la pelle.


Donald Visite le Grand Canyon (1954)

Le reste de la carrière de Louie le lion se fait ensuite plus anecdotique et uniquement à la télévision. Il apparait ainsi le 13 mars 1959 dans l'émission d'anthologie Walt Disney Presents, au sein de l'épisode La Route des Ennuis, compilant plusieurs cartoons de Donald et où de nombreuses séquences animées inédites sont proposées dont un long passage avec lui.

La Route des Ennuis (1959)
Tic et Tac, les Rangers du Risque
(1989)

Louie va ensuite disparaître des écrans radars pendant trente ans. Il réapparaît à la toute fin des années 80 dans un épisode de Tic et Tac, les Rangers du Risque, Qui veut la Peau de l'Ours du Camping ? le 14 mai 1989 où un bébé est confié à un ours (Humphrey qui signe lui aussi son grand retour) et aux Rangers du risque... Il faut ensuite patienter dix ans de plus pour le voir revenir à la télévision dans deux épisodes de la série Mickey Mania : Un Sacré Chaton et La Radio de Dingo. La dernière apparition de Louie a finalement lieu dans la série Disney's Tous en Boîte en 2001, d’abord en caméo dans l'épisode La Saint-Valentin de Dingo et surtout dans une courte scène de l’épisode Pluto Sauve le Show.

Mickey Mania
(1999)
Disney's Tous en Boîte
(2001)

Louie le Lion est un personnage secondaire dont la carrière n’a pas vraiment décollé. Mais à la différence d’autres acolytes créés eux aussi dans les années 40, il a laissé une empreinte certaine pour se voir réutilisé dans les séries télévisées des années 90. Il n’empêche ! Ses affrontements avec Dingo demeurent à jamais les meilleurs moments de sa filmographie.

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