La Grand-Mère
La Petite Fille aux Allumettes

Date de création : Le 05 juin 2006 Nom Original : Grandmother |
Apparition : Cinéma |
Le portrait
Après Le Vilain Petit Canard, La Petite Sirène et Le Petit Soldat de Plomb inclus dans Fantasia 2000, les studios Disney livrent une autre adaptation de l’un des contes les plus tragiques de l’auteur Hans Christian Andersen, La Petite Fille aux Allumettes. Proposé sur les écrans en 2006, le court-métrage met alors en scène une pauvre enfant qui garde en elle le souvenir chaleureux de sa chère grand-mère.
L’intrigue débute dans les rues enneigées d’une ville de Russie. L’air est glacial en ce jour de Noël. Tout le monde s’anime pour célébrer le réveillon comme il se doit. Seule et sans le sou, une petite fille tente de récolter quelques pièces en proposant aux badauds de lui acheter des allumettes. Malgré son sourire angélique, l’enfant fait choux blanc, les passants ignorant royalement sa présence.
À la nuit tombée, la fillette se retrouve seule. Trouvant refuge au fond d’une ruelle, elle souffre de sa solitude et surtout du froid mordant. Soufflant sur ses mains pour se réchauffer, elle se risque finalement à brûler une à une ses précieuses allumettes. Le réconfort de la flamme la plonge alors au cœur d’une rêverie dans laquelle elle retrouve la chaleur d’un foyer aux côtés de sa chère grand-mère disparue. La table est couverte de victuailles. Le sapin brille de mille feux. Surtout, l’enfant retrouve le réconfort de sa chère mamie qui lui manque tant.
Les larmes aux yeux, la petite fille revit les belles heures de son passé. Elle ne se rend finalement pas compte que la vie s’échappe peu à peu de son corps. Elle meurt ainsi dans l’indifférence la plus totale, son âme retrouvant celle de sa chère grand-mère qui l’emmène avec elle dans un au-delà plus chaleureux…
Suite à la sortie de Fantasia 2000, Roy E. Disney engage la production d’une suite, Fantasia 2006, réalisant là le rêve de son oncle, Walt, de produire régulièrement de nouveaux concerts animés dans la veine de Fantasia. Plusieurs partitions sont dès lors sélectionnées, en particulier des musiques du monde, pour accompagner de nouvelles séquences. Les performances décevantes des derniers classiques des studios terminent cependant de convaincre la direction de ne pas aller plus en avant dans un projet aussi ambitieux. Fantasia 2006 voit ainsi sa conception interrompue. Les segments déjà mis en boîte, Destino, Lorenzo, Un par Un et La Petite Fille aux Allumettes, sont alors proposés au public en catimini lors de festivals ou bien sur le marché de la vidéo.
La Petite Fille aux Allumettes s’inspire du récit imaginé par Hans Christian Andersen. Publié en 1845 au sein du cinquième volume de ses Contes, l’intrigue prend place le dernier soir de l’année. La neige et le froid ont envahi les rues. Dans la nuit, une enfant erre, tête et pieds nus. Dans son tablier, elle cache un trésor, un fagot d’allumettes qu’elle cherche à vendre aux passants, sans succès. N’osant pas rentrer chez elle sans argent de peur d’être battue par son père, elle se glisse dans une ruelle où elle lutte contre le gel en flambant une à une ses allumettes. Rêvant d’une vie meilleure, elle décède finalement, le sourire aux lèvres, heureuse d’avoir rejoint dans les cieux feue sa chère grand-mère.
Mis en musique grâce à la partition de Quatuor pour Cordes No. 2 en Ré Majeur (3e Mouvement) d'Alexandre Borodine, La Petite Fille aux Allumettes reprend presque fidèlement le texte d’Hans Christian Andersen. Sous l’égide du producteur Don Hahn et du réalisateur Roger Allers qui avaient déjà travaillé ensemble durant la production du (Le) Roi Lion, les artistes de Disney s’attachent en effet à coller au plus près de l’œuvre originale. Les changements sont par conséquent à la marge. Les rues de Copenhague sont remplacées par celles d’une ville russe, le pays étant davantage associé au froid hivernal dans l’esprit du public américain. Le personnage du père est quant à lui purement et simplement éliminé. Les autres éléments de l’histoire sont pour leur part gardés intacts.
Le personnage de la grand-mère n’apparaît qu’à la fin du conte d’Andersen. L’héroïne se souvient tout d’abord des paroles de la matriarche qui lui racontait jadis que lorsqu’une étoile tombe des cieux, c’est le signe que l’âme de quelqu’un fait le chemin inverse. La vieille femme prend finalement forme au moment où l’enfant craque ses dernières allumettes. Andersen décrit la mamie avec « un air doux, si radieux », « grande et si belle ». Les artistes de Disney ont conservé ces caractéristiques. La grand-mère apparaît ainsi sous les traits d’une femme ronde au visage lumineux. Arborant un large sourire, elle porte des vêtements typiques de la fin du XIXe siècle dans les pays de l’Est. Cette apparence, réelle ou fantasmée, n'est rien d'autre que le souvenir joyeux qu’en garde la petite fille qui, à l’évidence, aime sa grand-mère avec passion.
Extraits du storyboard
La grand-mère de La Petite Fille aux Allumettes s’ajoute aux quelques mamies qui, la plupart du temps adorées par leur famille, ponctuent çà et là la longue filmographie des studios Disney. Souvent débordantes d’amour, celles-ci sont en particulier représentées par des personnages aussi beaux que Grand-Mère Fa, Lucille Krunklehorn et Grant-Mère Tala.



Une véritable armée d’animateurs est réunie pour mener à bien la production de La Petite Fille aux Allumettes. Le générique de fin n’indique cependant pas précisément qui se charge d’animer la grand-mère.
Aucun des protagonistes de La Petite Fille aux Allumette n’est jamais réapparu sous aucune forme que ce soit.
Il est toutefois possible de se replonger dans le passé pour retrouver une trace du texte d’Andersen dans l’œuvre de Disney. En octobre 1973, l’histoire est en effet adaptée dans le recueil Walt Disney's Giant Book of Fairy Tales publié par l'éditeur Purnell. Réunissant trente-six histoires inspirées des contes populaires, l’ouvrage offre le rôle de la petite fille à Alice, l’héroïne d’Alice au Pays des Merveilles. La grand-mère, quant à elle, est incarnée par Pâquerette, l’une des trois fées de La Belle au Bois Dormant.
Visible une poignée de secondes au sein d’un court-métrage n’ayant malheureusement jamais bénéficié de la diffusion qu’il méritait, la grand-mère est un magnifique personnage qui incarne avec douceur et beaucoup d’émotion tout l’amour que chacun peut porter aux êtres chers aujourd’hui disparus.