Captain America
Civil War

Titre original :
Captain America : Civil War
Production :
Marvel Studios
Date de sortie USA :
Le 06 mai 2016
Genre :
Fantastique
IMAX
3-D
Réalisation :
Anthony Russo
Joe Russo
Musique :
Henry Jackman
Durée :
146 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Steve Rogers est désormais à la tête des Avengers dont la mission est de protéger l'humanité. Mais voilà, leurs interventions ont causé d'importants dégâts collatéraux qui ont conduit le gouvernement à mettre en place un organisme de commandement et de supervision. Cette mise sous tutelle qui ne dit pas son nom provoque alors une scission au sein de l'équipe : Steve Rogers reste attaché à sa liberté de s'engager sans ingérence gouvernementale tandis que d'autres se rangent derrière Tony Stark, qui contre toute attente, décide de se soumettre au gouvernement...

La critique

Publiée le 14 avril 2016

Captain America : Civil War est le treizième film du Marvel Cinematic Universe et le premier de la Phase III. Le spectateur pourrait légitimement penser que la formule commence à s'user et que le combat entre deux factions de super-héros, comme le promet son titre, n'est qu'un pétard mouillé. Il n'en est pourtant rien. Bien au contraire, même. Ce qui aurait pu constituer des faiblesses forme en réalité la force du film. Les douze précédents opus servent ainsi de tremplin ultime à une bataille d'égos et de failles personnelles mis au service d'un combat qui fonctionne à plein : les personnages y croient et le spectateur - qui a eu le temps de les connaitre d'aventures en aventures - plus encore. Quand, en plus, chaque héros parvient à tenir son rang sans se faire étouffer par les autres, ni les vampiriser et que les petits nouveaux comme Black Panther et Spider-Man sont parfaitement intégrés et brillent de mille feux, le public a rendez-vous avec un grand spectacle aussi divertissant qu'émouvant. Décidément, la trilogie Captain America est ce qui se fait de mieux chez Marvel Studios : trois films aussi différents l'un des autres mais tous réussis dans leur genre !

Captain America est donc un super-héros de comics, au costume inspiré du drapeau américain. Le personnage nait en décembre 1940 du pinceau de Jack Kirby et de l'imagination de Joe Simon, respectivement dessinateur et scénariste pour la Timely Comics. Il apparaît ainsi, pour la première fois, dans Captain America Comics #1 en mars 1941. Sa naissance s’inscrit en réalité dans un effet de mode. Souhaitant, comme tous les dessinateurs de l'époque, profiter du phénomène « Superman », de nombreux éditeurs américains de bandes dessinées se lancent, en effet, sur le marché des supers-héros charismatiques. Captain America en est donc l’archétype complet. Combattant les Nazis et les Japonais, il est même consciemment installé comme une figure de propagande nationaliste, quelques mois avant l’entrée en guerre des Etats-Unis. Ce marquage « à la culotte » le pénalise assez vite. Le temps de l’armistice venu, l’intérêt pour sa personne diminue, il est vrai, considérablement. Le public se détourne en fait des années terribles et préfère oublier les moments difficiles en optant pour des comics plus légers. Il faut donc attendre novembre 1963 pour voir Jack Kirby ressusciter Captain America dans Avengers #4 ; Timely Comics ayant, entre-temps, mué en Marvel. Dans son univers, Captain America est retrouvé en état d'hibernation par les Vengeurs. Il intègre alors l’équipe jusqu’à sa dissolution, pour former ensuite les Nouveaux Vengeurs. Le succès du personnage ne se démentant plus, plus de quarante ans après avoir été décongelé des glaces du pôle, Captain America continue toujours sa carrière de patriote... Il connait une belle renaissance lorsque l'auteur Ed Brubaker reprend le titre principal (avec notamment l'excellent run narratif Le Soldat de l'Hiver), puis continue sa carrière de Vengeur sous la plume de Brian M. Bendis (Dans Avengers Disassembled et New Avengers) avant de se retrouver au centre des différents cross-over réunissant les personnages Marvel, dont le fameux Civil War...

Civil War est quant à lui un comics écrit par Mark Millar et dessiné par Steve McNiven en 2006. Il débute lorsqu'un groupe inexpérimenté de super-héros est à l'origine accidentelle d'une explosion massive, faisant des centaines de victimes. Exaspéré, le congrès américain propose alors la Loi de Recensement des Surhumains afin de contrôler vigoureusement ces héros autoproclamés qui portent un masque et cachent leur identité. Deux camps se forment dans la foulée. Ceux qui acceptent ce contrôle, porté par Iron Man, et ceux qui le refusent, derrière la bannière de Captain America. Ce schisme entraîne un violent conflit entre les deux Vengeurs, et change considérablement la face de l'univers Marvel. Ce cross-over immense présente aussi la particularité de mettre en scène la majorité des personnages Marvel en affectant toutes les séries de comics de l'époque.
L'adaptation tant réclamée au cinéma par les fans est ensuite annoncée lors d'une grande conférence de presse présidée par le patron de Marvel Studios Kevin Feige, qui dévoile également toute la troisième phase du Marvel Cinematic Universe...

Car Marvel Studios construit son catalogue cinématographique par phases qui regroupent films, séries et cours-métrages. La Phase II se compose ainsi des longs-métrages Iron Man 3, Thor : Le Monde des Ténèbres, Captain America : Le Soldat de l'Hiver, Les Gardiens de la Galaxie, Avengers : L'Ère d'Ultron et Ant-Man ; mais également des séries Les Agents du S.H.I.E.L.D., Agent Carter, Daredevil et Jessica Jones et des courts-métrages Article 47, Agent Carter et Longue Vie au Roi.
Une précision est alors utile. Il faut savoir en effet qu' Ant-Man devait initialement lancer la Phase III.  Ce n'est finalement pas le cas : valorisant au mieux le potentiel de Captain America : Civil War, Marvel Studios a, il est vrai, fait évoluer son point de vue et choisi de démarrer cette phase avec ce film plus ambitieux. Ce changement narratif rompt donc avec l'idée que chaque phase se termine sur un film consacré aux Vengeurs...
Car il faut avouer que cette Phase II, remplie de surprises, de satisfactions mais aussi de quelques déceptions, manquait d'une ligne directrice bien définie. Même les dirigeants de Marvel ne savent pas trop comment l'aborder, puisque contrairement à la Phase I, bien nommée "Avengers Assembled", la Phase II elle, n'a toujours pas d'appellation. Deux films se sont néanmoins bien distingués en remportant un beau succès critique et commercial : Les Gardiens de la Galaxie et Captain America : Le Soldat de l'Hiver. Il faut dire que la franchise consacrée à la Sentinelle de Liberté est assurément l'une des meilleures produites par Marvel Studios. De Captain America - First Avenger avec son ambiance de seconde guerre mondiale à Captain America : Le Soldat de l'Hiver aux allures de thriller politique, en passant par les deux films Avengers, le personnage n'a cessé de gagner en intérêt et capital-sympathie ; et surtout, derrière la caméra des Russo, en puissance et dynamisme, le rendant bien plus passionnant ! La différence de score entre les deux films solo ne trompent d'ailleurs pas. De 370 millions au box-office mondial pour le premier, le second volet accroche les 715 millions. La troisième aventure de Steve Rogers est dès lors particulièrement attendue. Lors de l'annonce du planning de la Phase III, Marvel trompe d'ailleurs son monde et dévoile d'abord le titre comme étant Captain America : The Serpent Society, avant de révéler qu'il s'agira en fait de Captain America : Civil War !

Bien que la majorité du public soit emballée, l'utilisation du terme "Civil War" fait grincer des dents quelques fans un peu trop pointilleux. Ils reprochent en effet à Marvel d'utiliser une référence qui ne saura être fidèle au comics, due à l'absence d'une trop grande majorité de personnages. Pourtant, ce débat est stérile et n'a pas vraiment lieu d'être. Premièrement, le Marvel Cinematic Universe est, et a toujours été, son propre univers. Il n'a pas à respecter une quelconque sacro-fidélité, bien trop souvent invoquée à tord et à travers. Il s'oublie un peu vite qu'ironiquement, les comics se contredisent entre eux et réinventent à la moindre occasion les origines ou la vie des personnages. Ensuite, il est évident qu'en un peu plus de deux heures de temps, il est difficile de développer un trop grand nombres de protagonistes. Enfin, inutile de rappeler que la plupart des droits d'exploitations cinématographiques des personnages présents dans le comics Civil War sont toujours détenus par d'autres studios ; notamment ceux des X-Men et des 4 Fantastiques. Il est donc vain et inutile de vouloir à tout prix une retranscription case par case d'un comics qui évolue dans un univers différent. Cet état de fait n'empêche toutefois pas Marvel de rester à l'écoute des fans qui déploraient notamment l'absence de Spider-Man, un personnage disposant d'un rôle-clé dans le comics originel ! Le studio réalise alors pour l'occasion un tour de force en introduisant l'emblème de la maison d'édition !

La gestion des droits cinématographiques de Spider-Man est en effet un cas d'école. Adoré depuis toujours par les lecteurs de comics, Spider-Man est naturellement un des premiers personnages dont l'adaptation cinématographique est envisagée. Mais dans les années 80, Marvel n'est pas encore le studio tout puissant qui peut produire indépendamment ses films. L'Homme-Araignée est donc cédé à différents studios qui n'arrivent tout simplement pas à finaliser leur projet. D'abord Cannon Films, puis Columbia, Carolco Pictures et 21st Century qui se livrent à une guerre juridique afin de savoir qui a véritablement les droits du personnage.
Columbia Pictures, détenu par Sony, en sort vainqueur, et c'est en 2002 que Spider-Man réalisé par Sam Raimi débarque sur les écrans. Le film est un succès et ouvre la voie aux adaptations de super-héros, dont sa suite, Spider-Man 2 qui remporte elle également tous les suffrages. Des tensions entre le studio et le réalisateur font de Spider-Man 3 un film inabouti, et la fin, pour un temps, de la carrière du tisseur au cinéma.
Mais le rachat par Disney de Marvel change la donne. Marvel Studios construit alors son univers et entend bien récupérer une bonne partie de son catalogue. Sony est contractuellement engagé à produire un certains nombres de films dans un laps de temps défini, sous peine de perdre ses licences. Craignant le retour de Spider-Man au bercail, un reboot est donc lancé par Colombia Pictures. The Amazing Spider-Man, réalisé par Marc Webb sort en 2012. L'accueil est mitigé mais une suite est officialisée. The Amazing Spider-Man : Le Destin d'un Héros réalise  un moins bon score que son ainé et se fait descendre par une majorité de la critique. Sony se trouve désemparée et ne sait plus comment utiliser le personnage. Marvel y voit là l'occasion rêvée d'intervenir et un accord se dessine entre les deux studios à l'occasion de la production de Captain America : Civil War. Désormais, Spider-Man rejoint le Marvel Cinematic Universe ; Marvel Studios et Sony coproduisant les films. Sony garde toutefois le dernier mot sur les films solo de Spider-Man (qui feront eux aussi partie du MCU). Reste à voir si le studio résistera à la pression de Marvel qui enchaine les succès. Une chose est sure : le tisseur connait une toute nouvelle étape dans sa vie cinématographique et elle débute de la meilleure des façons par Captain America : Civil War !


Kevin Feige a choisi, de nouveau, les frères Anthony et Joe Russo pour réaliser "son" combat de super-héros après qu'ils aient brillamment signé Captain America : Le Soldat de l'Hiver. Content de leurs réalisations dans les deux films Captain America, le patron de Marvel les rappellera d'ailleurs pour mettre à l'écran la plus grande réunion de personnages de comics que le cinéma n'ait jamais vue avant : Avengers : Infinity War - Part I (2018) et Avengers : Infinity War - Part II (2019).
Fils d'un avocat, Anthony et Joe Russo grandissent tous deux à Cleveland, dans l'Ohio. Avant de suivre une formation aux métiers du cinéma, ils écrivent, réalisent et produisent une comédie, Pieces. Le film est présenté en 1997 au Slamdance Film Festival de Park City, dans l'Utah, et à l'American Film Institute Festival à Los Angeles, où Joe obtient le Prix du Meilleur Acteur de l'American Film Institute. Steven Soderbergh découvre alors le talent des frères Russo et leur propose de produire en 2001, via sa société Section Eight, leur prochain long-métrage : Bienvenue à Collinwood. En 2006, les deux frères réalisent leur troisième long-métrage et troisième comédie, Toi et moi...et Duprée. Parallèlement à partir de 2003, ils continuent de réaliser et produire plusieurs épisodes de séries telles que Lucky, LAX, Arrested Development, Community ou bien encore Happy Endings.

Captain America : Civil War, comme son nom l’indique, prend pour base le comics de référence. Il n'en est pour autant qu'une vague inspiration et non une adaptation fidèle. Il ne reste, en effet, au final qu’un accord mondial succinctement évoqué voulant contrôler les super-héros et le combat fratricide de deux factions au sein de l’équipe des Avengers. Captain America : Civil War se base alors plus sur la psychologie des personnages et leur passé pour créer leurs fractures. Les Accords de Sokovie sont ici, en fait, la goute d’eau qui fait déborder le vase d’un bouillon de culture rempli d’égos, de fragilités et de visions différentes. C’est d'ailleurs là l'une des grandes forces du film  : il s’appuie sur un script qui met à l’honneur ses personnages en les approfondissant bien plus que le spectateur aurait pu le penser au premier abord. Au-delà de leurs visions philosophiques diamétralement opposés, ce sont bien les raisons personnelles de chacun des intervenants qui constituent la force et la cohérence du récit. Ce qui est impressionnant et qui fait que le film fonctionne, c’est ainsi de constater que tous les protagonistes ont de bonnes raisons d’en vouloir aux autres, qu’aucun n'est parfait et que les arguments d’un côté ou de l’autre se défendent. Il est, au final, impossible de choisir et le déchirement vécu à l’écran se transmet au public. C’est une famille qui se fracture et se décompose sous les yeux des spectateurs. Une famille que, de films en films, ceux-ci ont appris à connaitre et à aimer. Dès lors, choisir qui a raison ou tort est un objectif inaccessible au point que le public ne peut que se résigner à assister à l'affrontement de deux clans qu'il aime autant l'un que l'autre !

La réalisation de Captain America : Civil War est à ce titre redoutablement efficace. Le film prend, il est vrai, son temps pour mettre en place les évènements en proposant deux séquences d’action. Filmés caméras au poing, les combats sont toutefois un peu brouillons et perdent en lisibilité. Par contre, dès que le récit est lancé dans son affrontement, les frères Russo proposent deux autres combats véritablement titanesques. Ils ont d'ailleurs la bonne idée de reprendre là une façon de filmer plus classique en abandonnant la caméra virevoltante pour se focaliser sur l'action, sans rendre les séquences artificielles afin de leur donner plus d'impacts. La première, celle de l’aéroport, est tout bonnement dantesque, formant assurément ce qui se fait de mieux dans l'affrontement de super-héros. C'est bien simple, chaque héros peut potentiellement affronter n’importe lequel de l’équipe d'en face, proposant alors des combats non seulement parfaitement bien chorégraphiés mais en plus iconiques à souhait. Une grande surprise, extrêmement jouissive, attend même le spectateur... Le deuxième combat, qui constitue le climax du film, est, pour sa part, véritablement déchirant tant il est maitrisé de bout en bout. Le public en a pour son argent et découvre bouche bée les protagonistes et leurs emblèmes ne pas en ressortir indemnes. Le tout est servi par des effets spéciaux réussis mais étonnamment plus discrets que la débauche d’Avengers : L'Ère d'Ultron. Toute proportion gardée, ils se révèlent plus à taille humaine, plus terrestres, comme si, ce qui compte le plus dans le film est l'introspection personnelle des super-héros et non la mise en avant de leurs pouvoirs.

Si Captain America : Civil War fait la part belle à l’action, il se permet également d’étoffer son propos et de prendre son temps entre chaque morceau de bravoure. Il peut ainsi laisser de l'espace à plusieurs personnages pour s’épaissir ou pour leur permettre de justifier leur choix. Le contexte politique sert également de fond pour que les héros prennent leurs responsabilités. Il y a ainsi beaucoup de discussions pour chercher à savoir qui a raison et qui a tort, sachant que les arguments avancés de tous les côtés sont cohérents. Il y a beaucoup de nuances et subtilités dans le récit si bien que l'opus ne se résume pas à un simple combat manichéen. Dans le climax, l’émotion est souvent à son comble tant le spectateur est touché par ce qu’il voit et qui concerne des personnages qu'il a appris à aimer. Pour autant,  la dose d’humour habituel dans les Marvel est là et bien là et fait mouche à chaque coup. De même, le film continue de faire évoluer le destin de ses personnages et respecte là sa dimension d'éléments distillés dans le MCU. En cela, il est primordial d’avoir vu les précédents opus comme Captain America - First Avenger, Iron Man 3, Captain America : Le Soldat de l'Hiver, Avengers : L'Ère d'Ultron et Ant-Man pour bien l'apprécier. C’est d'ailleurs aussi un peu la limite du projet, car si grand clash il y a, il ne peut pas se permettre de claquer la porte et de tout casser pour préserver l'existence même des prochains films. La fin aurait donc peut-être dû être plus dramatique alors même qu'elle cherche plutôt à faire retomber la pression. Enfin, cela va sans dire, un fan Marvel se doit de rester pendant le générique pour avoir une aperçu de ce qui l’attend par la suite.

La force de Captain America : Civil War est clairement à rechercher du côté de ses personnages. Le film prend, en effet, soigneusement le temps de les présenter et bénéficie alors à plein de tous les talents en présence : le spectateur est immédiatement conquis !
Steve Rogers (Chris Evans) et Tony Stark (Robert Downey Jr.) sont évidemment les grandes vedettes du film. Ils sont toutefois utilisés tous les deux à contre-emploi. Le premier va devenir hors-la-loi par amitié tandis que le second se mue en un yes-man politique par désillusion. Les deux ont des remords mais chacun ne les vit pas de la même manière. Robert Downey Jr. joue tout en subtilité et en retrait, loin des exubérances auxquelles il avait habitué le public, et donne ainsi beaucoup de profondeur à son personnage. Chris Evans sert, quant à lui, un Captain America toujours parfait tout en lui accordant des aspérités bienvenues.
Parmi les anciens personnages, beaucoup gagnent en profondeur, et de nombreuses scènes permettent d’en apprendre plus sur certains d’entre eux, à commencer par La Vision (Paul Bettany) et Wanda Maximoff (Elizabeth Olsen). Pour le premier, le spectateur comprend de mieux en mieux ses impressions tandis que ses réflexions sont toujours intéressantes. Pour la Sorcière Rouge, l’utilisation de ses pouvoirs est bien plus mise en avant permettant de belles scènes spectaculaires. Bucky alias le Soldat de l'hiver (Sebastian Stan) gagne également en complexité et en profondeur, devenant à la fois inquiétant et fragile.
Les autres personnages sont eux plus effacés mais arrivent tout de même à disposer de leurs moments de gloire : sont ainsi à saluer Le Faucon (Anthony Mackie), Sharon Carter (Emily VanCamp), Œil-de-faucon (Jeremy Renner), War Machine (Don Cheadle) et la Veuve Noire (Scarlett Johansson). Un mot sur Ant-Man, toujours campé par un excellent Paul Rudd : l'acteur a décidément l’air de vraiment s’amuser et propose une prestation tout simplement grandiose.

Mais les vraies révélations de Captain America : Civil War sont les deux nouveaux personnages que tout le monde attend.
De son vrai nom T'Challa, la Panthère noire est le prince héritier du Wakanda. Ce royaume situé en Afrique centrale, très avancé technologiquement, est le seul endroit au monde où des mines de vibranium existent. Ce pays garde par ailleurs un mode de vie traditionnel et demeure coupé du monde extérieur. Chadwick Boseman  interprète à merveille ce personnage fort, tout en nuance et subtilité. A la fois charismatique, aussi bien en costume qu’en civil, le public ne peut que l'adopter !

L’autre personnage, aussi attendu que connu de tous, n'est autre que Peter Parker alias Spider-Man. Tom Holland a donc la lourde tâche de reprendre le rôle au cinéma après Tobey Maguire et Andrew Garfield. Pour sa troisième incursion sur grand écran, l'homme-araignée se rapproche toujours plus de sa personnalité, version comics  : il dispose ainsi d'un bagou incroyable et se voit porter par un acteur tout jeune qui a l’âge de son personnage. Le parfait adolescent ! Il est amusant  au passage de constater que cette nouvelle incarnation du personnage est introduite dans un film de Marvel Studios et non plus dans son prochain film solo, nouveau reboot, co-produit par SonySpider-Man : Homecoming prévu pour 2017. Après deux opus sur son origine Spider-Man (2002) de Sam Raimi et l'inutile The Amazing Spider-Man (2012) de Marc Webb, Marvel Studios ne pouvait raisonnablement plus se permettre de refaire au public le coup d'un troisième film sur la genèse de l’Homme Araignée. S’il est dommage qu’un personnage aussi emblématique n’ait pas eu une introduction digne de sa stature dans le Marvel Cinematic Universe, Peter Parker rayonne littéralement dans Captain America : Civil War et ce, malgré son petit nombre de scènes. Virevoltant et drôle, il est en effet directement attachant. Certains tiqueront peut-être sur l’âge de la Tante May ou sur les circonstances de l'upgradage du costume de Spider-Man mais Marvel Studios va a l’essentiel et l’arrivée d’un personnage de cette ampleur au sein des Avengers reste à l'évidence jubilatoire.

Côté musique, le compositeur Henry Jackman, qui a déjà écrit la bande originale de Captain America : Le Soldat de l'Hiver, se remet ici aussi à l'ouvrage. Il livre un travail correct arrivant parfaitement à souligner l’action, même si encore une fois, aucune mélodie ne ressort à la première écoute. Sa partition demeure toutefois efficace et totalement légitime.

Captain America : Civil War avec ses douze super-héros est sur le papier bien plus un film Avengers que ne l’était Avengers : L'Ère d'Ultron. Il parvient, en outre, à encore mieux faire vivre ses personnages avec un scénario plus complexe mais aussi plus humain. Tout en nuances, mais également bourré de scènes spectaculaires, l'opus rassure sur la prochaine tâche titanesque qui attend les frères Russo : la réalisation d’Avengers : Infinity War. Avant cela, ils offrent un combat de légendes qui n’oublie jamais l'essentiel : l’importance de ses personnages et de leur connexion avec le public. Ce savoir-faire est assurément la plus grande marque de fabrique de Marvel Studios.
Voilà une guerre civile qui déchire le cœur des spectateurs… pour leur plus grand bonheur !

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