Titre original :
Babes in Toyland
Production :
Walt Disney Productions
Date de sortie USA :
Le 14 décembre 1961
Genre :
Comédie musicale
Réalisation :
Jack Donohue
Musique :
Georges Bruns
Mel Leven
Durée :
105 minutes
Disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Tom est sur le point d'épouser Mary au village de la mère l'Oie. Mais son rival éconduit, l'affreux Barnaby, échafaude un plan diabolique dont le but avoué est de le faire disparaître pour contraindre Mary de convoler et ainsi capter sa dote...

La critique

rédigée par
Publiée le 02 décembre 2012

Babes in Toyland est la première comédie musicale Disney en prises de vue réelle. C'est aussi sa première fantaisie "live" avec cette impression indicible de permettre aux spectateurs de se retrouver au milieu d'un Fantasyland cinématographique. L'opus est, en outre, un parfait exemple de la démarche de production du label de Walt qui, pour se rassurer, aime faire appel à ses nombreuses stars « maison ». Tout est donc réuni pour faire du film, une expérience enchanteresse disneyenne à souhait ! Et pourtant, malgré des effets spéciaux réussis, il lui manque une qualité : le charme. Cette lacune ne l'empêche toutefois pas de toucher le public qui lui réserve au cinéma, en 1961, un bel accueil et en fait, par la suite, à la télévision, un classique familial, rediffusé régulièrement à la période des fêtes de fin d'année sur les chaines américaines. Côté business, le film a également eu une grosse influence...

Babes in Toyland est une adaptation de l'opérette éponyme de Victor Herbert.
Victor August Herbert nait en Irlande à Dublin, le 1er février 1859. À l'âge de trois ans et demi, peu après le décès de son père, il est recueilli chez son grand-père qui l'encourage à découvrir l'art et notamment la musique. A la faveur d'un nouveau changement de vie provoqué par le remariage de sa mère avec un physicien, il se voit malgré lui contraint de délaisser ses activités musicales durant de nombreuses années. Il reçoit néanmoins ses premiers cours de musique en Europe au conservatoire de Stuttgart où il apprend le violoncelle. Il en joue ensuite dans l'orchestre de Johann Strauss à Vienne avant de partir s'installer aux États-Unis en 1886 lorsque sa femme, la soprano Therese Förster, est engagée par le Metropolitan Opera. Il y joue à ses côtés du violoncelle notamment sur Aida de Verdi. En 1892, Victor Herbert devient chef d'orchestre en prenant la direction du 22e régiment de la New York National Guard. Deux ans plus tard, il signe la première de ses opérettes du nom de Prince Ananias. Elle est suivie par The Wizard of the Nile, The Serenade et The Fortune Teller. Après 1903, il en crée de nouvelles (Babes in Toyland, Mlle. Modiste, The Red Mill et Naughty Marietta) qui le rendent célèbre dans le milieu musical américain. Il termine sa dernière opérette, The Dream Girl, en 1924, l'année de sa mort, à l'âge de 65 ans.

L'opérette Babes in Toyland est, à la base, créée pour surfer sur le succès populaire des spectacles sortis autour du Magicien d'Oz. Victor Herbert utilise donc pour elle de nombreux personnages de la Mère l'Oye dans une production musicale de Noël qu'il souhaite extravagante.

L'origine de l'expression des "(Les) Contes de Ma Mère l'Oye" n'est à ce jour pas précisément déterminée. Ainsi, en France, l'œuvre est connue pour être le recueil de huit contes de fées de Charles Perrault parus en 1697, sous le titre Histoires ou Contes du Temps Passé , avec des Moralités. Il comprend alors huit titres en prose : La Belle au Bois Dormant, Le Petit Chaperon Rouge, La Barbe Bleue, Le Chat Botté, Les Fées, Cendrillon, Riquet à la Houppe et Le Petit Poucet.
En Angleterre ou aux États-Unis, le terme anglophone "Mother Goose" désigne, outre la traduction du recueil, des comptines enfantines, souvent chantées ; sa définition venant d'une expression anglaise qui appuie le caractère étonnant et merveilleux d'une histoire. Dans ce cadre, la représentation de la "Mother Goose" anglophone est, selon les obédiences, soit une vraie oie avec un chapeau, soit une sorte de sorcière chevauchant une oie.

Babes in Toyland reprend donc de nombreux personnages de la Mère l'Oye américaine comme Mary Quite Contrary, Bo Beep ou Tom Piper. Sa première représentation se déroule ainsi le 17 juin 1903 au Chicago Grand Opera où le spectacle élit domicile avant, succès aidant, de partir en tournée, un peu partout dans le pays, et notamment à New York.
L'opérette raconte l'histoire d'Alan et Jane, deux orphelins, dont l'héritage est convoité par leur oncle Barnaby qui fait appel à deux marins, Gonzorgo et Roderigo pour s'en débarrasser. Les jeunes gens échappent fort heureusement à la mort et sont recueillis par des bohémiens. Malheureusement, ils sont repris de nouveau puis abandonnés dans la Forêt de Non Retour. Pendant ce temps, Mary Quite Contrary, la fiancée d'Alan, s'enfuit avec son frère Tom-Tom pour échapper au mariage forcé qui se trame avec l'odieux Barnaby. Les quatre jeunes malheureux se retrouvent finalement à Toyland dirigé par un génie diabolique qui se lie à Barnaby pour que ce dernier puisse parvenir à ses fins : épouser Mary et récupérer l'héritage de son neveux et de sa nièce.

Babes in Toyland est adaptée une première fois au cinéma (sous le titre français Un Jour Une Bergère) en 1934 avec Stan Laurel et Oliver Hardy dans les premiers rôles. Le film ne reprend alors que cinq des chansons du spectacle et s'éloigne considérablement de l'histoire. L'action se passe uniquement à Toyland et le rôle de Mary Quite Contrary est réduit à la portion congrue ; l'amourette étant portée par les personnages de Bo-Peep et Tom-Tom. L'opérette originelle est par la suite adaptée trois fois à la télévision américaine en 1950, 1954 et 1960 ; la dernière étant notable pour la participation de Shirley Temple dans le rôle de la vieille bohémienne Floretta.

Walt Disney s'intéresse à Babes in Toyland après l'arrêt de son projet de film sur le monde d'Oz, The Rainbow Road of Oz. Il décèle dans ce nouveau défi plusieurs atouts. Tout d'abord, il offre un univers aussi coloré avec des décors de studios s'autorisant toutes sortes de fantaisies. Ensuite, il permet de signer une vraie comédie musicale, une grande première pour son label. Enfin, il peut, dans son cadre, faire appel à tous ses acteurs fétiches, comme il en avait déjà eu l'intention pour le film sur Oz avec les jeunes mousketeers du Mickey Mouse Club. Il fait donc appel au réalisateur Jack Donahue pour mener à bien l'entreprise. Connu pour avoir été danseur, chorégraphe en plus d'avoir réalisé certains films pour la MGM ou la Warner, il est l'homme de la situation. Parallèlement, il demande à Ward Kimball (un des Neuf Vieux Messieurs) de lui concocter le scénario que ce dernier écrit finalement avec l'aide de l'animateur Joe Rinaldi et du scénariste Lowell S. Hawley.

L'histoire de Babes in Toyland s'éloigne de façon notable de l'opérette de Victor Herbert même si cela reste moins extrême que sa première adaptation cinématographique de 1934. Ainsi, dans la version disneyenne, Barnaby n'a pas de neveu ; Mary Quite Contrary possède seule l'héritage tandis que Tom Pipper n'est plus son frère mais devient son fiancé. Coté localisation, si des lieux comme Toyland ou la Forêt de Non Retour sont bien présents, ils n'ont pas du tout le même rôle. Enfin, le Faiseur de Jouet est gentil et non diabolique. Le long-métrage insiste en revanche bien sur le fait qu'il s'agit là de l'adaptation d'un spectacle scénique, avec le processus, en tout début de récit, d'une présentation de l'histoire à venir par l'Oie de la Mère l'Oye devant un rideau de théâtre. C'est d'ailleurs ici que se concentre le principal problème de l'opus : tout y semble par trop artificiel ou enfantin. Les décors, les personnages, rien n'est vraiment crédible, effrayant ou émouvant. Tout est rose bonbon, dégoulinant de douceur : rien d'étonnant dès lors à voir le film devenir un classique aux États-Unis durant les fêtes de Noël.

Question chansons, Babes in Toyland est beaucoup plus fidèle à l'opérette que ne l'a été Un Jour Une Bergère. L'opus reprend, en effet, quasiment toutes les chansons du spectacle originel, mais - différence notable - en changeant les paroles et, pour certaines mêmes, le tempo. C'est ainsi George Brun qui se charge de réadapter la musique et Mel Leven les paroles. Les titres adaptés de l'œuvre de Victor Herbert sont Mother Goose Village and Lemonade, We Won't Be Happy Till We Get It, Just A Whisper Away, Castle in Spain, Never Mind, Bo-Peep, I Can't Do The Sum, Floretta, Forest of No Return, Go To Sleep, Toyland, Workshop Song, Just A Toy, March of the Toys et Tom and Mary. La seule chanson à être totalement inédite est donc Slowly He Sank To The Bottom of the Sea où Gonzorgo et Roderigo expliquent à Mary comment Tom est mort... Malgré ce travail de réécriture, la bande originale reste assez quelconque et ne sert finalement que des titres dans l'incapacité de marquer les esprits à l'exception grandiose de la symphonie March of the Toys qui deviendra, par la suite, un hymne universel de Noël.

S'il y a bien un secteur qui ne souffre d'aucune critique dans Babes in Toyland, c'est assurément le département des effets spéciaux. L'environnement créé pour le film est, en effet, réussi en tous points tandis que deux scènes sont en outre absolument superbes portant le savoir-faire de Disney proche du sublime.
La première se situe durant la chanson I Can't Do The Sum où Mary Quite Contrary tente de trouver un moyen de sauver le budget de sa famille. Elle fait ses comptes en chantant au milieu de doubles multicolores d'elles-mêmes, tout droit sortis du miroir et lui servant de chœur.
La seconde est la scène de March of the Toys où de nombreux jouets prennent vie sous les ordres de Tom pour aller défier Barnaby. Le rendu de l'animation image par image pour cette séquence est alors fabuleux : Ward Kimball qui a imaginé les jouets a, en effet, eu la bonne idée de faire appel à Bill Justice pour les animer.

Né à Dayton dans l'Ohio, le 9 février 1914, Bill Justice grandit à Indianapolis dans l'Indiana. Il intègre, en tant qu'animateur, les Walt Disney Studios en 1937. Il est ainsi présent au générique de grands classiques comme Fantasia, Saludos Amigos, Victory Through Air Power, Les Trois Caballeros, La Boîte à Musique, Alice au Pays des Merveilles ou Peter Pan.. Il est également le père spirituel et technique du magnifique personnage de Pan-Pan dans Bambi et des légendaires Tic & Tac. A la fin des années 50 et aux début des années 60, il réalise plusieurs courts-métrages expérimentaux The ruth About Mother Goose (1957) , L'Arche de Noé (1959) ou Symposium de Chants Populaires (1962) ; tous nommés pour l'Oscar du Meilleur Court-Métrage. Au total, Bill Justice participe à 57 cartoons et 19 long-métrages "live" ou animés. Dès 1965, Walt Disney lui propose d'intégrer Walt Disney Imagineering et de mettre ses talents au service de Disneyland. Il programme, entre autres, les audio-animatronics d'attractions emblématiques du parc à thèmes comme Pirates of the Caribbean ou The Haunted Mansion.. Il prend finalement sa retraite en 1979. La compagnie de Mickey lui fait l'honneur de le nommer Légende Disney en 1996.

Les personnages constituent à n'en pas douter la plus grosse déception de Babes in Toyland. Voulant capitaliser sur ses jeunes acteurs maison, Walt Disney commet, en réalité, une erreur dont le film a du mal à se relever. En effet, la grande majorité du casting disneyen n'a pas les épaules assez larges pour tenir les rôles et les rendre crédibles, dans un genre - la comédie musicale - où la sincérité et spontanéité demandent une attention de tous les instants.
La tête d'affiche est donc Annette Funicello, la toute première égérie Disney. Son passage chez les studios Disney constitue, il est vrai, l'essentiel de sa carrière. Outre l'émission hebdomadaire du Mickey Mouse Club, elle participe, en effet, à plusieurs de ses séries dont Further Adventures of Spin and Marty et Adventure in Dairyland, en saison 2 (1956 - 1957) ou Annette et The New Adventures of Spin and Marty, en saison 3 (1957 - 1958). Elle est, en outre, à l'affiche de plusieurs films (Babes in Toyland (1961), The Misadventures of Merlin Jones (1964), Un Neveu Studieux (1965)) et téléfilms Disney (The Horsemasters (1961), Escapade in Florence (1962)). Elle apparait également dans divers épisodes de l'émission Disneyland : The Fourth Anniversary Show (1957), Elfego Baca (1959), The Title Makers (1961), Backstage Party (1961), Disneyland After Dark (1962) et Golden Horseshoe Revue (1962). Enfin, Walt Disney, pour son seizième anniversaire lui permet de jouer dans trois épisodes de la seconde saison de Zorro. Elle rejoindra le vengeur masqué une dernière fois lors d'un épisode spécial, deux ans plus tard. Ici, elle joue le rôle de Mary Quite Contrary. Certes ravissante avec une voix superbe, elle a malheureusement bien du mal à faire passer de l'émotion. Elle ne semble ainsi jamais, ni vraiment triste, ni totalement amoureuse et encore moins véritablement effrayée. Elle donne l'impression d'être un jouet dénué de sentiments. Le rôle est à l'évidence trop grand pour elle : constat d'autant plus décevant qu'elle avait plutôt brillé dans Annette par exemple.

D'autres jeunes acteurs venus du Mickey Mouse Club se ramassent également. Le premier d'entre eux est Tommy Kirk. Totalement inconnu des téléspectateurs, il participe à sa première production en 1956 dans une série du Mickey Mouse Club : The Hardy Boys. Sa progression est alors fulgurante au point de devenir une des égéries masculines du studio jusqu'à ce qu'il quitte Disney en 1965 après son rôle dans Un Neveu Studieux. Avant cela, il enchaine les films à un rythme effréné : Fidèle Vagabond (1957), Quelle vie de chien ! (1959), Les Robinsons des Mers du Sud ( (1960), Monte là-d'ssus (1961), Un Pilote Dans la Lune (1962), Bon Voyage ! (1962), Après Lui, le Déluge (1963), Sam, l'Intrépide (1963) et The Misadventures of Merlin Jones (1964). Dans Babes in Toyland, il joue le rôle Grumio, l'assistant du Faiseur de Jouets. Plus intelligent que son maître, ses inventions sont à chaque fois ruinées par le vieux maladroit qui, bien évidement, lui reproche ses échecs. Le jeune comédien ne parvient visiblement pas à comprendre la teneur exact de son rôle et, surjouant tout, a vite tendance à taper sur les nerfs dans une posture à mille lieux de sa magnifique prestation dans Fidèle Vagabond.

Les frères Corcoran, connus des fans Disney, sont aussi de la partie et jouent ici des jeunes enfants habitant avec Mary Quite Contrary dans des rôles somme toute assez secondaires. Le plus jeune des deux est Brian Corcoran. C'est sa participation à Texas John Slaughter qui lui ouvre la voie de la célébrité. Outre sa prestation en qualité de fils de John Slaughter, il est, en effet, apparu dans les miniséries Daniel Boone et Elfego Baca. Sa ressemblance frappante avec Kevin Corcoran dit "Moochie" participe grandement à sa popularité. Et pour cause : les deux sont frères ! Ils participent d'ailleurs ensemble au film Babes in Toyland (1961). Il convient néanmoins de constater que Kevin reste celui de la fratrie qui dispose de la plus longue carrière chez Disney. Il est, il est vrai, à l'affiche de la minisérie Daniel Boone (1961), des téléfilms Johnny Shiloh (1963) et Mooncussers (1962), des films Fidèle Vagabond (1957), Quelle Vie de Chien ! (1959), Le Clown et l'Enfant (1960), Pollyanna (1960), Les Robinsons des Mers du Sud (1960), Bon Voyage ! (1962), Sam, l'Intrépide (1963) et Les Pas du Tigre (1964). Son rôle de Moochie McCandless dans la série du Mickey Mouse Club, Aventures in Dairyland, lui vaut d'être véritablement plébiscité par le public qui le surnomme Moochie. Il faut dire qu'il accumule les rôles à la télévision avec un personnage répondant au à ce nom : la minisérie Moochie et les séries du Mickey Mouse Club, Further Adventures of Spin and Marty et The New Adventures of Spin and Marty. Il prête enfin sa voix au personnage principal du cartoon Goliath 2.

Si les jeunes égéries de Disney présents au casting se plantent lamentablement, deux acteurs plus matures font en revanche des merveilles. Ils sont pourtant eux-aussi connus du grand public pour leurs rôles dans diverses productions Disney, dont une de renom : Zorro. En dehors de leur rôle respectif de Bernardo et du Sergent Garcia, Gene Sheldon et Henry Calvin jouent, en effet, tous les deux dans les films Disney Le Clown et l'Enfant (1960) et Babes in Toyland (1961). Ils sont également de la partie dans l'épisode de l'émission d'anthologie, Backstage Party (1961) ; Gene Sheldon, apparaissant quant à lui, seul, dans Golden Horseshoe Revue (1962). Ici, ils interprètent les acolytes du méchant Barnaby, Gonzorgo (Henry Calvin) et Roderigo (Gene Sheldon). Excellents dans leur capacité à jouer le comique de situation, ils assument des personnages assez extravagants sans jamais donner l'impression d'en faire trop, à la différence manifeste du reste casting.

Le Faiseur de Jouet est confié à Ed Wynn, un futur habitué des studios de Mickey qui fait ici ces débuts chez Disney devant la caméra. Auparavant, l'acteur avait prêté sa voix inimitable au personnage du Chapelier Toqué dans Alice au Pays des Merveilles. Après cela, Walt Disney fait appel plus d'une fois à ce comique légendaire. Il va ainsi jouer dans Monte là-d'ssus (1961) et sa suite Après Lui, le Déluge (1963) ; Mary Poppins (1964) où il est le fameux Oncle Albert ; Calloway, le Trappeur (1965) ; L'Espion aux Pattes de Velours (1965) et La Gnome-Mobile (1967). Dans Babes in Toyland, il assume un personnage totalement farfelu à la mesure de son talent. Complètement loufoque, il est aussi maladroit que tête en l'air.

Les autres acteurs ne font pas (ou n'ont pas vocation) à être des figures des studios Disney. La tête d'affiche du film est ainsi clairement Ray Bolger qui joue le méchant Barnaby. L'acteur est surtout connu pour son rôle de l'Épouvantail dans le film de la MGM, Le Magicien d'Oz. Walt Disney le rappellera, d'ailleurs, pour son disque sur l'univers d'Oz sorti en 1965, The Scarecrow of Oz, lui demandant d'assumer la voix du personnage lui ayant offert la postérité à l'écran. Dans l'intervalle, Ray Bolger participe donc à Babes in Toyland revenant au cinéma après neuf ans d'absence. L'acteur livre donc une prestation assez loufoque du méchant Barnaby, sans doute à l'excés et en tous les cas, au point de voir le spectateur n'être jamais effrayé par le personnage ; sauf peut-être - mais c'est trop tard - dans la scène finale où il se révèle enfin capable du pire.

L'autre acteur, non habitué des studios Disney, est Tommy Sands qui interprète Tom Piper, le fiancé de Mary Quite Contrary. Même s'il est apparu dans quelques série télé, il est, en fait, principalement connu en qualité de chanteur. Walt Disney profite d'ailleurs de l'occasion pour le convaincre de chanter, en duo avec Annette Funicello, le générique d'un autre de ses films, La Fiancée de Papa, The Parent Trap. Tommy Sands a bien du mal à rendre son personnage attachant, plombant par la même son histoire d'amour avec Mary. Il ne brille ainsi véritablement que dans seulement deux de ses scènes : la première est celle où il se déguise en bohémienne dans la chanson Floretta et la seconde pour la séquence March of the Toys où il est général en chef d'une armée de jouets.

Enfin, et pour être complet, deux autres rôles mineurs sont à préciser : la Mère l'Oye tenue par Mary McCarty et Bo Peep interprété par la jeune Ann Jillian. Malgré leur peu d'investissement dans le film, ils disposent, en effet, tout deux d'une chanson attitrée Mother Goose Village and Lemonade et Never Mind, Bo-Peep...

Les critiques américaines ne seront pas tendres avec Babes in Toyland, lui reprochant son ton à la fois trop sucré et ses acteurs, pour la plupart, peu convaincants. Il sera tout de même nommé pour deux oscars techniques : Meilleure Musique pour George Bruns et Meilleurs Costumes pour le travail de Bill Thomas. Le film engrange des résultats en demi-teinte au box-office rapportant 4.6 millions de $, un score non négligeable pour l'époque mais deux fois moins tout de même que Quelle Vie de Chien ! sorti deux ans plus tôt, et ayant, lui, couté une bouchée de pain. Pourtant, les studios Disney n'ont pas lésiner sur la promotion de Babes in Toyland avec de nombreuses publicités dans Life ou le New York Times. De nombreux jouets, identiques à ceux vus dans le film, sont également mis en vente tandis que le long-métrage est promu à la télévision lors d'un épisode de Walt Disney's Wonderful World of Color, Backstage Party, le 17 décembre 1961. Enfin, ses décors seront également proposés à l'Opera House à Disneyland du 17 décembre 1961 au 30 septembre 1963, Walt Disney pensant alors que leur sophistication intéresserait les visiteurs. En vain, l'attraction ne sera jamais aussi populaire que celle de 20 000 Lieues Sous les Mers. Babes in Toyland a toutefois gardé une empreinte dans les parcs Disney du monde entier. En effet, tous les ans à la période de Noël, la parade spéciale voit souvent la sortie des soldats de plombs qui ont le même design que ceux du film avec la fameuse musique March of the Toys pour les accompagner...

Babes in Toyland est une comédie musicale qui avait le potentiel d'être le nouveau Magicien d'Oz. Malheureusement, la sauce ne prend pas : les chansons sont globalement quelconques, les personnages peu attachants et l'univers par trop artificiel. Reste alors de superbes effets spéciaux et de beaux décors !
Paradoxe, si le film n'est pas le succès escompté au cinéma, il devient vite un rendez-vous annuel sur le petit écran américain, à l'occasion des Fêtes de Noël. Ultime atout, il permet à Walt Disney de se faire les dents sur un genre qu'il connaissait pas et constitue un bon entrainement pour réussir le chef-d'œuvre à venir : Mary Poppins !

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