Legends of the Wild West
Vue d'ensemble
Nom anglophone :
Legends of the Wild West
Date d'ouverture :
30 mai 1993
Type de :
Parcours scénique à pied
Crédit Photos :
Flavie Madeleine David
 

Le synopsis

Parmi les hauts bouleaux et sapins de la région, le Fort Comstock, imposant édifice de rondins de bois protégeant la petite ville Thunder Mesa avec à ses pieds un campement indien signalant sa présence par des signaux de fumée, abrite désormais d’anciennes gloires et symboles de l’Ouest.

L'expérience

Dans l’Ouest américain, à l’approche de la rustique ville-champignon de Thunder Mesa, les pionniers risquent de tomber nez-à-nez avec le Fort Comstock, aussi accessible par le discret passage de Thunder Mesa Express. Flanquée de l’inscription « Frontierland » gravée sur un panneau de bois, cette forteresse de taille moyenne mais non moins impressionnante protège la ville grâce à sa structure construite avec des troncs d'arbres bruts des alentours et donnera d’ailleurs son nom au Comstock Hotel, près des locaux de John Mirabile & Co.. Construit dans les années 1820 par les premiers pionniers de la ville jadis balbutiante et autres aventuriers de la Conquête de la « Frontier », le fort tout de rondins de bois se caractérise par son architecture simple mais non moins efficace. Thunder Mesa ayant depuis perdu de sa superbe, le contingent militaire du Fort semble avoir abandonné les lieux et laissé place à d’authentiques gloires du Far West venues s’exposer en son sein, tel un véritable musée à ciel presque ouvert.

Passé l’arche à l’entrée principale de l’enceinte de bois, la cour se présente aux yeux des badauds de passage. Elle regorge d’objets laissés ici et là, comme des tonneaux et des caisses en bois dont la contenance reste un mystère, un canon prêt à faire feu ou encore une charrette toujours pleine de troncs d’arbres écorcés, utiles pour l’agrandissement des lieux ou la remise à neuf de bois ayant fait leur temps. De larges roches accueillent les fondations de certains flancs du fort tandis que sur les toits, des bois de cerfs font office de décoration rudimentaire. 

Regorgeant de secrets et de trésors de l’histoire des lieux, l’enceinte du fort reste accessible par un petit escalier à gauche de la massive entrée principale. Au départ de la visite, un panneau portant le titre de l’exposition en cours dans le bâtiment militaire, « Legends of the Wild West », présente une représentation très schématique du plan du Fort Comstock et de ses environs avant la création de la ville. Débute alors un parcours amenant les visiteurs dans la structure de l’édifice en commençant par la première tour, celle où le U.S. Cavalry Quatermaster, comprendre le Département de l'Intendance de la cavalerie des États-Unis d’Amérique, entrepose rations et matériel, comme le suggèrent les nombreux sacs de pommes de terre, de café et autres denrées ainsi que les autres caisses stockées au rez-de-chaussée.

Cependant, il semble que ce lieu ait un peu perdu de son côté martial puisqu’au premier étage, les militaires ont laissé place à un vieux prospecteur, entouré de différents minerais non identifiés, persistant dans sa recherche de l’ultime pépite une bouteille d’alcool à portée de main et pesant avec précision une pépite qui peut être son Graal. À côté, une plaque dévoile la dure vie de ceux partis à la quête d'un or qu'ils ne verront peut-être jamais :

Un retentissant « Eurêka! » annonçait la découverte de l’or en Californie et fut la cause de « La Ruée vers l’or » en 1849. Rêvant de l’eldorado, par centaines de milliers, des hommes s'élancèrent vers l’Ouest, venant d'Amérique, d’Europe et d’Asie, fermement convaincus de fouler un sol pavé de pépites. Ils ne trouvèrent que la solitude des longues nuits dans des camps miniers perchés dans les montagnes avec pour toute compagnie leur fidèle mule. 

Pas le temps d’attendre que le prospecteur s’exclame « Eurêka ! », il est temps de passer sur le flanc sud du fort et de sortir sur le rempart afin de surveiller ce qu’il se passe en ville. La vue qu’offre le chemin de ronde permet en effet d’apercevoir clairement l’ancienne mine de Big Thunder Mountain où des chariots dévalent hardiment les vallées ocres de la montagne sacrée sur des rails désormais inutilisés, tandis que le Molly Brown et parfois le Mark Twain voguent paisiblement sur les eaux troubles des Rivers of the Far West, ou encore d’entendre l’ambiance qui règne toujours au Lucky Nugget Saloon situé juste au pied du fort. En arrivant à hauteur du flanc ouest, les curieux aperçoivent un homme inquiétant derrière des barreaux rouillés : il s’agit probablement d’un hors-la-loi, un fuyard ayant tenté de semer le désordre lors de son passage à Thunder Mesa.

Pas de panique pour autant, l’homme est derrière les barreaux de Fort Comstock et à l'abri des regards dans une geôle au confort primaire, le chauffage étant assuré par un simple réchaud à bois. Il tue alors le temps en jetant des cartes au sol, en l’absence de partenaire de jeu. Cependant, les affiches non loin montrent qu’un autre malfrat pourrait rapidement venir occuper le deuxième lit de cette cellule. La plaque intitulée « Le Hors-la-Loi - Dans l'Attente de l'Évasion », installée près des barreaux, décrit ces hommes qui ont semé la pagaille dans un Far West aussi indomptable que sauvage :

Toujours en quête d'un mauvais coup, des bandes de cowboys, de fuyards et d'aventuriers sillonnaient le pays, semant le désordre sur leur passage. Entre deux attaques de diligences et vols de bétail, ils faisaient le pied de grue dans leur repaire. Et chacune de leur descente en ville se soldait généralement par deux choses : une fusillade et une prise de bec avec le shérif.

En continuant sur le chemin de ronde, les visiteurs du Fort Comstock traversent alors une salle qui sert d'entrepôt où diverses caisses de matériel, hache et scie sont rangées, avant d’arriver dans la deuxième tour de garde encadrant la grande porte d’entrée du fort. Il est d'ailleurs surveillé par le shérif ; le représentant de la loi stationne en effet un peu plus loin dans le couloir en exhibant son arme et son insigne, de quoi rassurer les visiteurs les plus inquiets. La plaque titrée « Le Représentant de la Loi - Trois Hors de Combat, plus Que Six ! » rappelle le rôle majeur des figures de l'Ouest personnifiant la loi :

Dans les villes frontalières de l'Ouest sauvage, la justice était expéditive et le boulot de faire respecter la loi incombait à la plus fine gâchette. À Tombstone, Abilene et Dodge City, les tireurs d'élite tels que Wyatt Earp, Wild Bill Hickock et Bat Masterson devinrent vite synonymes d'audace. Ces hommes qui portaient l'insigne étaient les gardiens inconditionnels de l'ordre public.

À l’étage, des longues-vues sont disposées, permettant de surveiller les environs. Au rez-de-chaussée, le Shérif s’est emparé du lieu pour en faire son quartier général. Des affiches lui permettent de se rappeler les malfrats qui trainent encore et qui pourraient arriver un jour ou l’autre à Thunder Mesa. Rappelant encore l’histoire minière de la ville, une pépite d’or s’est glissée sur le bureau sous bonne garde. Un complice du malfrat emprisonné à l’étage peut remarquer les clés des geôles à portée des mains, mais le shérif qui tient à cœur d'entretenir son revolver ne le laisse pas faire.

En redescendant au rez-de-chaussée, les visiteurs tombent sur un drôle de personnage avec sa toque en raton laveur. Il s’agit bien évidemment du trappeur Davy Crockett, Seigneur des Contrées Sauvages, qui, avec de son fidèle compagnon, semble prêt à repartir pour de nouvelles aventures, arme à la main. Une plaque flanquée du titre « L'Homme des Frontières - Le Seigneur des Contrées Sauvages » lui rend hommage en ces mots :

Sans les intrépides hommes qui frayèrent le chemin à travers des régions inexplorées au début des années 1800, l’Ouest serait toujours sauvage. Selon les contes populaires des héros mythiques, les exploits de Davy Crockett étaient incommensurables. La légende raconte « qu’il tua un ours du premier coup de fusil » et « qu’il combattit tout seul contre vingt ». Grâce aux colons, qui perpétuèrent la légende au fil des récits, les héros comme Crockett furent immortalisés. 

Ce bâtiment du Fort Comstock a la particularité d’avoir un toit orné de bois de cerf : serait-ce des trophées du célèbre député et trappeur ? Dans la pièce en face, le célèbre Buffalo Bill Cody est en train de régler les derniers détails de la grande tournée européenne de son spectacle, le Buffalo Bill’s Wild West Show and Congress of Rough Riders. Une plaque intitulée « L'Homme de Scène - Quand le "Wild West Show" part en tournée à l'Est » raconte comment l'homme est entré dans la légende :

Nul n'égala Buffalo Bill Cody pour vanter les charmes et l'attrait aventureux de l'Ouest. Son numéro de « Rough Riders » (cavaliers) fit le tour du monde, déchaînant l'enthousiasme des foules au fil des jeux d'adresse au lasso, acrobaties équestres, attaques d'Indiens et charges de cavalerie. Pour les habitants de l'Est américain et les Européens, ce cavalier de daim vêtu, chevauchant un cheval blanc, personnifiait l'Ouest. 

Les plus curieux peuvent emprunter le Wilderness Trail à l’extérieur du fort pour se rendre à un campement d’Indiens qui, installés ici judicieusement près d'un ruisseau depuis de nombreuses années, entretiennent des relations amicales avec les cadres de la ville et vendent des objets artisanaux aux visiteurs de l’endroit. Si l’atmosphère semble calme à première vue, tout l’attirail qui sommeille au sein du fort est preuve qu’il saura réagir en cas d’attaque. Mais pour le moment, les visiteurs peuvent continuer leur chemin et s’engouffrer dans le cœur de Thunder Mesa...

La critique

rédigée par Tom Bass et Romain Chayot
Publiée le 12 mars 2023

Attraction atypique de Frontierland que les visiteurs découvrent souvent par le fruit du hasard, Legends of the Wild West peut pourtant difficilement échapper à celles et ceux qui franchissent son seuil, car il est un passage quasi obligé des visiteurs pour entrer dans le Land dédié au mythe de la conquête de l’Ouest. Il est en effet impossible de louper son bâtiment massif, le Fort Comstock, cet impressionnant fort en bois situé à l’entrée de la ville fictive de Thunder Mesa et qui ouvre la porte de Frontierland aux visiteurs. Ce lieu, initialement simple décor, est alors choisi par les équipes de Disneyland Paris et de Walt Disney Imagineering en 1993, un an après l’ouverture du Resort, afin d’utiliser le niveau supérieur du fort jusque-là inaccessible au public et d’y créer un parcours visant à exposer quelques éléments-clés des légendes de l’Ouest Américain du XIXe siècle. Ce parcours, quasi-pédagogique tant il est documenté avec rigueur, est un parfait moyen pour les visiteurs de mieux comprendre l’esprit de l’univers dans lequel ils s'apprêtent à mettre les pieds, avec en prime de jolis points de vue sur les emblèmes de Thunder Mesa. Unique au monde, Legends of the Wild West représente à bien des égards la volonté des Imagineers de s'adapter à un public européen foncièrement différent de celui d'outre-Atlantique.

À l'ouverture du Parc Disneyland en 1992, le Fort Comstock était vide : un simple décor que les visiteurs pouvaient traverser sans le visiter qui porte le nom de la région et du gisement d'argent « Comstock Lode » ayant donné naissance à la ville de Virginia City dans le Nevada. Hasard heureux, le nom du paysagiste de Disneyland Paris est aussi Comstock ! Planté à l’entrée d’un Land dédié à un Far West romancé, il s'inspire des nombreux forts installés dès le XIXe siècle au bord de la « Frontier » - cette limite imaginaire entre l’espace conquis par les colons et le reste du continent pas encore sous leur contrôle - formant un réseau d'installations militaires occupées par l’US Army. D’abord utilisés pour protéger les pionniers des tribus amérindiennes et des hors-la-loi peuplant les Grandes Plaines puis ensuite servant de lieux d’échanges et de commerce, ils sont construits de matériaux trouvés aux alentours. Parfois de pierres ou d’adobe, ces forts restent le plus souvent bâtis en bois, l’image d’empilement de rondins ayant été popularisée notamment par le cinéma et ses westerns. Le Fort Comstock reprend donc ces codes et puise dans l'imaginaire collectif qui se chargera du reste.

Chef d’œuvre de mise en scène et d’architecture, le Fort Comstock permet depuis 1992 de passer de Central Plaza et de sa vue sur Le Château de la Belle au Bois Dormant à l’univers de la Conquête de l’Ouest. Cette véritable transition cinématographique est exacerbée par la forme du Fort rappelant le cadre d’une caméra visant les montagnes ocres au loin et invitant les visiteurs à l’aventure dans une petite ville de l’Ouest, Thunder Mesa, et ses pitons rocheux du Big Thunder Mountain traversés par un train fou. Pourtant, rien ne vouait cet espace à évoluer si vite après son ouverture. Mais voilà, suite à l’échec économique du Resort parisien dans ses premières années, la direction décida de rapidement étoffer l’offre avec un grand plan d'investissement dont le point d’orgue se traduit sous la forme de Space Mountain - De la Terre à la Lune, ouvert en 1995.

En attendant l’inauguration des vols vers l’astre lunaire grâce au canon Columbiad, et pour répondre à la demande du public européen friand de musées et de balades éducatives, des parcours scéniques sont ouverts un peu partout dans le Parc Disneyland. Le premier est Le Passage Enchanté d’Aladdin, ouvert en décembre 1993 et surfant sur le Classique Disney Aladdin sorti en 1992. Ce dernier prend place à Adventureland Bazar, à la place des marchands et artisans. Du côté de Discoveryland, à partir de juillet 1994, les plus téméraires sont invités à découvrir Les Mystères du Nautilus, un parcours scénique inspiré du film 20 000 Lieues Sous les Mers de 1954 offrant aux visiteurs une exploration des entrailles du sous-marin du Captain Nemo non sans encombre. À Fantasyland, une nouvelle zone fait son apparition la même année : Storybook Land, par-delà des rails du Disneyland Railroad, compte ainsi deux attractions : Le Pays des Contes de Fées et Casey Jr. - le Petit Train du Cirque

L’expérience Legends of the Wild West fait évidemment partie intégrante de ce large plan d’investissement et d’élargissement de l’offre. Accessible par la porte principale du Fort ou en longeant Liberty Arcade et en arpentant le pas-si-secret Thunder Mesa Express (ce passage couvert faisant partie d’un réseau de chemins couverts partant de Liberty Arcade à Main Street, U.S.A. et s'étalant jusqu'à Peter Pan Flight par le Wilderness Passage et le Pont Alpin de Fantasyland), l’attraction est très appréciée quand une météo pluvieuse s'invite au Parc Disneyland, à l’instar de ses confrères tels que Discovery Arcade ou encore le Passage Enchanté d'Aladdin.

Au cours de leur visite du Fort Comstock, enceinte protectrice de la petite ville bouillonnante de Thunder Mesa, les visiteurs ont donc l’occasion de découvrir plusieurs tableaux, faciles d’accès y compris pour les plus jeunes, expliquant quelques symboles de la culture de l’Ouest américain. Chacune de ces réprésentations ont été par ailleurs au préalable couchées sur papier par l'illustrateur Fernando Tenedora, artiste ayant travaillé comme background designer sur des séries jeunesse comme Défenseurs de la Terre (1986) ou Spider-Man, l'Homme-Araignée (1994-1998).

Premier de ces six tableaux, Le Prospecteur est la personnification de la Ruée vers l’or en Californie au milieu du XIXe siècle mais dont la solitude frappe instantanément malgré la trouvaille de quelques pépites comme l’explique la petite plaque posée sur le mur à côté du tableau qui, ornée d’un « Eurêka ! », apprend aux visiteurs clairement et simplement l’origine de cette profession. Ces petites plaques explicatives sont d’ailleurs l'une des vraies forces de l’attraction car elles permettent de manière limpide de remettre les scènes présentées dans leur contexte. Pour ce qui est des éléments de décors, tout semble authentique comme par exemple ces balances rendant possible la pesée des pépites ramassées par le prospecteur. Il est en effet établi que de nombreux éléments de décors de Big Thunder Mountain, attraction emblématique de Frontierland, sont d’authentiques pièces venant tout droit de l’Ouest américain, sans pour autant que cela soit confirmé pour Legends of the Wild West.

Le Hors-la-loi est le sujet de la deuxième représentation, ce fuyard tantôt cow-boy, tantôt voleur à la recherche d’aventure et avec qui les visites en ville se traduisaient souvent par des fusillades et une prise de bec avec le shérif. Représenté ici dans une cellule à l'abri des regards sur une literie plus qu’austère, ce type d'individu est un nouveau symbole de l’Ouest, entre mythe et réalité. Là encore, le décor sans artifice plonge les visiteurs dans un réalisme étonnant. Mais que serait l’Amérique sans ses fameux shérifs, ces représentants de la loi, souvent très fine gâchette à qui incombait la lourde tâche de faire respecter l’ordre public. Là est le thème du troisième tableau où un minuscule office abrite cet homme expérimenté dont l’arme et l’insigne semblent être les principaux atouts.

Quatrième scène, celle du célèbre Buffalo Bill Cody, à la fois artiste et symbole de l’Ouest qui transportait son emblématique Wild West Show and Congress of Rough Riders à travers l’Est et notamment l’Europe. Ce spectacle, dont font partie certains héros de l'Ouest américain, a parcouru le monde entier, en enthousiasmant nombre de spectateurs par l’apparat des voltiges, l’utilisation des cordes, les attaques des Indiens ou encore les charges de cavalerie. D’ailleurs, les visiteurs de Disneyland Paris pouvaient en revivre l’atmosphère à Disney Village de 1992 à 2009 lors du dîner-spectacle qui s’inspirait des exploits de Buffalo Bill, intitulé La Légende de Buffalo Bill puis renommé La Légende de Buffalo Bill… avec Mickey et ses Amis ! de 2009 à mars 2020. À Legends of the Wild West, le tableau représente Buffalo Bill probablement accompagné de son agent Nate Salisbury en train de régler quelques formalités dans le cadre de leur tournée. Là encore, la qualité des décors et des détails est impressionnante. Les visiteurs remarquent notamment cette magnifique affiche de la tournée européenne du spectacle tout droit venue des États-Unis comme les affiches et autres photos de la troupe placardées aux murs.

Cinquième et ultime tableau de l’attraction, L’Homme des Frontières se focalise sur ces intrépides explorateurs qui ouvraient le chemin dans les régions inexplorées de l’Ouest, devenant donc responsables de l’arrivée des colons dans ce territoire. Le plus célèbre de tous, Davy Crockett, accompagné de son complice Georgie Russell, créa la légende avec nombre d’histoires qui se sont répandues à travers les siècles. Ces deux hommes se retrouvent donc dans leur refuge avec notamment leurs habits si caractéristiques de leur fonction, notamment cette coiffe présente sur la tête de Davy Crockett, véritable symbole de ces hommes des bois, en réalité fabriquée à partir de la fourrure et de la queue des ratons laveurs. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Disney fait référence à ce héros des pionniers puisque les studios lui ont consacré une série entière dans les années 50 avec notamment Fess Parker dans le rôle principal. Un bel hommage lui est donc rendu dans cette scène de l’attraction et également avec le Disney Davy Crockett Ranch, Hôtel de Disneyland Paris (ouvert sous le nom de Camp Davy Crockett en 1991) et ses bungalows dans le thème des pionniers de l’Ouest américain.

Si Legends of the Wild West semble se concentrer dans l’enceinte du Fort, l’attraction disposait officiellement d’une sixième scène devant le Fort Comstock avec un campement d’Indiens d’Amérique accessible via le chemin de terre Wilderness Trail. Trois tipis shoshones sont en effet disposés devant le fort avec pour but d’expliquer que plusieurs tribus campaient souvent près des forts avec l’espoir de s’entendre avec les colons et d'échanger du cuir de vison contre des vêtements et des objets métalliques. De plus, les détails et l’authenticité étant de première importance à Disneyland Paris, deux des trois tentes sont décorées de véritables objets artisanaux indiens, produits par des Cheyennes d’Idaho, du Wyoming et du Montana : il était alors possible de rencontrer des Indiens et de discuter avec eux, le temps d'un échange culturel !

Véritable force de ce parcours scénique, l’importance donnée aux décors et aux détails qui le composent, aspect évidemment habituel à Disneyland Paris et dans les Resorts Disney du monde entier, apporte une authenticité unique à l’endroit. Ainsi, à ses débuts, un drapeau américain avec 38 étoiles flottait au-dessus du Fort et représentait l’année 1876, année du centenaire de la Déclaration d’Indépendance des États-Unis d’Amérique. Les trente-huit étoiles font ainsi référence aux trente-huit États des États-Unis en 1876, le trente-huitième étant le Colorado, annexé le 1er août de cette même année. Mais les petits détails ne s'arrêtant pas là, les visiteurs peuvent profiter de nombreuses pièces comme d’authentiques tonneaux, meubles, sacs de pommes de terre, sacs de grains, raquettes de trappeur, des reconstitutions de bois de cerf sur le toit du fort mais également des fourrures qui faisaient office de trophée à l’époque, une exposition d’armes et d’accessoires de pionniers, affiches, cartes et photos en tout genre rendant l’ensemble documenté à la perfection sans tomber dans le fourre-tout.

Pour ces derniers éléments, les équipes artistiques du Parc Disneyland ont eu la chance, pendant leur travail de recherche, d’avoir accès à des photos et affiches d'archives, cruciales à la reconstitution de l'époque dans l’attraction, grâce à l’aide d’organisations telles que Culver Pictures Inc. à New York, United States Military Academy de West Point, Circus World Museum dans le Wisconsin, The Denver Public Library dans le Colorado et surtout Buffalo Bill Historical Center à Cody, Wyoming, que les Imagineers ont remercié publiquement. Il ne faut cependant pas oublier le panneau disposé à l’entrée de l’attraction, création donnant aux visiteurs un avant-goût de ce qu’ils s'apprêtent à découvrir grâce à une petite représentation didactique. Enfin, un dernier atout mais pas des moindres, la vue offerte par le chemin de garde de Fort Comstock donne un regard inédit sur Frontierland, de quoi admirer l’effervescence de Big Thunder Mountain ou simplement observer les badauds se diriger vers leurs prochaines aventures à Thunder Mesa.

Porte d’entrée de Frontierland, le Fort Comstock prit l'habitude de se recouvrir de citrouilles, fantômes, squelettes et autres décorations pour la saison d’Halloween puisque le Land est, avec Main Street, U.S.A., l’épicentre des célébrations automnales. Lors de certaines saisons du Festival Halloween Disney, Frontierland se renomme en effet pour l’occasion Halloweenland (indiqué souvent sur le panonceau à l’entrée du Fort Comstock), le Land prenant une place centrale dans les célébrations avec les eaux des Rivers of the Far West sur lesquelles voguait La Croisière Fantôme en 2004 ou encore la mine de Big Thunder Mountain qui a été la source des pigments oranges utilisés par les Hommes-citrouilles pour repeindre le Parc Disneyland en 2007.

Malgré l’identité unique de Legends of the Far West, un fort militaire en rondins de bois n’est pas une exclusivité de Disneyland Paris. Dès 1955, à Disneyland Park en Californie, l’entrée du Frontierland originel se fait déjà via un Fort sans nom, surmonté par une pancarte indiquant le nom du Land. Très vite, Fort Wilderness ouvre ses portes sur Tom Sawyer Island le 16 juin 1956. Bâtiment de deux étages et avec son drapeau orné de dix étoiles, il évoque la guerre anglo-américaine de 1812 qui opposa Anglais et Américains et leurs alliés Amérindiens. Situé sur une île, il est uniquement accessible après une traversée en raft des Rivers of America. Ce fort ferme ses portes en 2003 ; détruit en 2007 - le bois des années cinquante ayant été rongé par les termites -, et en partie reconstruit, il n’est plus visitable et sert principalement aux Cast Members de Disneyland Park, notamment pour le spectacle Fantasmic!.

Au Magic Kingdom en Floride, le Fort Sam Clemens, renommé depuis Fort Langhorne, joue un rôle équivalent à celui du Disneyland Park depuis 1973. Situé également sur Tom Sawyer Island, accessible uniquement par raft, il porte le vrai patronyme de Mark Twain : Samuel Langhorne Clemens.
Enfin, le Fort Sam Clemens situé sur Tom Sawyer Island à Tokyo Disneyland (qui a ouvert avec le Parc en 1983) possède la seule particularité d’être situé dans Westernland, déclinaison nippone de Frontierland. Seule Grizzly Gulch, la version hongkongaise de Frontierland, ne dispose pas de son fort en bois tandis que Shanghai Disneyland ne possède pas de Land dans cette thématique.
Ainsi, contrairement à ses cousins américains et nippons, le Fort Comstock parisien a la particularité d’être le seul accessible directement par la terre ferme ; Big Thunder Mountain est alors l’attraction trônant sur une île au milieu des Rivers of the Far West.

Parcours scénique caché dans une massive fortification immanquable, Legends of the Wild West est un passage unique en son genre, sous une forme ludique et scénaristique, permettant à chacun de découvrir simplement mais intelligemment quelques aspects incontournables de l’Ouest américain. S’il ne s’agit pas d’une attraction majeure de Disneyland Paris et que son concept reste limité, elle n’est pas sans intérêt et offre un joli interlude - et une vue imprenable ! - aux visiteurs à la recherche des moindres secrets du Resort.

Poursuivre la visite

Le Forum et les Réseaux Sociaux

www.chroniquedisney.fr
Chronique Disney est un site de fans, non officiel, sans lien avec The Walt Disney Company, ni publicité,
utilisant des visuels appartenant à The Walt Disney Company ou des tiers par simple tolérance éditoriale, jamais commerciale.