Les Chatons (Oliver & Compagnie)
Date de création :
Le 18 novembre 1988
Nom Original :
Kittens
Créateur(s) :
Ellen Woodbury
Apparition :
Cinéma
BD

Le portrait

rédigé par
Publié le 24 février 2024

En 1988, les spectateurs découvrent Oliver & Compagnie, le vingt-septième long-métrage animé des studios Disney. Inspiré de l’œuvre de Charles Dickens, le film s’ouvre alors sur les rues animées de New York où un groupe de chatons a été abandonné.

« Kitties Need Home ». Les chatons apparaissent dès les premières minutes d’Oliver et Compagnie. Âgés de quelques semaines seulement, ils ont été abandonnés dans un carton tapissé de vieux journaux et posé à même le trottoir le long de la façade du Mario’s, l’un des restaurants de la 5e Avenue. Sur le mur, un message est scotché, indiquant que chacun des petits a besoin d’une maison. Un prix de 5 dollars est mentionné.

Avec leurs frimousses adorables et leurs petits miaulements, les chatons se bousculent pour attirer les passants. Jour après jour, ils sont adoptés par des enfants tombés sous le charme. La redevance de 5 dollars, qui ne semble pas pour autant acquittée, passe bientôt à 3 dollars. Un par un, les bébés parviennent à trouver un nouveau foyer… Désormais gratuit, le chaton noir et blanc est à son tour recueilli.

Ne reste dès lors plus qu’Oliver, seul dans sa boîte. Alors que la pluie commence à tomber, déformant le carton qui craque sous le poids de l’eau, celui-ci est finalement livré à lui-même dans la terrifiante jungle urbaine new-yorkaise…

La Conception des personnages

Au milieu des années 1980, les scénaristes de Disney se lancent dans l’adaptation d’un nouveau monument de la littérature anglaise, Oliver Twist de Charles Dickens. Dès les premières pages, l’écrivain s’attarde sur les origines du jeune héros qu'il présente comme un orphelin né au sein d’un dépôt de mendicité. Malheureusement abandonné par sa mère, morte en couche, le petit garçon est rapidement envoyé à la campagne, dans une ferme où une vingtaine d’autres enfants dans son état séjournent déjà. Sa vie se résume alors à des privations de nourriture et à des mauvais traitements infligés quotidiennement par Madame Mann. Lorsqu’il atteint l’âge de neuf ans, Oliver est finalement repris par le bedeau, Monsieur Bumble, qui le ramène au dépôt de mendicité. Là, il est éduqué avant de commencer l’apprentissage d’un métier aux côtés de dizaines d’autres petits miséreux.

Particulièrement glauque et surtout critique de la société du XIXe siècle, l’œuvre de Charles Dickens a d’ores et déjà été adaptée des dizaines de fois à l’écran. Aussi, c’est sous un angle différent que les artistes de Disney décident de traiter l’ouvrage. En premier lieu, ils abandonnent l’ère victorienne au profit des années 1980. Ils déplacent par ailleurs l’intrigue des bas-fonds crasseux de Londres vers les grandes artères modernes de New York. Si certains personnages voient leur rôle plus ou moins conservés en l’état, notamment Fagin et Sykes, la plupart sont enfin totalement changés. Le héros, Oliver, prend dès lors les traits d’un petit chaton livré à lui-même dans les rues de la Grosse Pomme.

L'intrigue ayant été déplacée dans le New York contemporain, l’introduction d’Oliver & Compagnie nécessite forcément d’être totalement imaginée. Mise en musique avec la chanson Il Était une Fois à New York City écrite par Howard Ashman et Barry Mann, elle reprend malgré tout quelques minuscules fragments du livre original. Oliver est ainsi bel et bien montré comme un orphelin qui se retrouve malgré lui à la rue. Encore bébé, il n’est d’ailleurs pas seul dans cette situation puisque d’autres petits partagent son carton. Le spectateur ignore alors si les autres chatons sont ses frères et sœurs issus de la même portée ou non.

Au nombre de huit, les chatons prennent la forme d’une portée bigarrée. Le premier à être adopté possède une fourrure noir bleutée. Deux minets, identiques, sont entièrement gris. Un autre est noir et blanc. Un cinquième est marron foncé et beige. Un sixième est entièrement blanc. Un dernier arbore un pelage marron clair et crème. Oliver, enfin, est roux avec des rayures marrons.


Extraits de storyboard par Al Wilson

Sur certains storyboards réalisés en début de production, les chatons n’étaient pas abandonnés, seuls, dans la rue. Quelques croquis réalisés par l’artiste Al Wilson montrent en effet un petit garçon en train de donner ses petits chats dans la rue. Enfermés dans un carton posé sur le charriot de l’enfant, tous sont adoptés un par un. Oliver est le dernier à être recueilli par une fillette, Jenny.


Ellen Woodbury

L’animation des chatons est confiée à Ellen Woodbury. Née le 10 août 1962, l’artiste étudie à l’Institut CalArts avant de débuter sa carrière chez Studio City puis Filmation. En 1985, elle entre chez Disney où elle est associée aux productions de Basil, Détective Privé et Footmania pour Dingo. Promue assistante animatrice, elle enchaîne avec Oliver & Compagnie (Oliver, les chatons), La Petite Sirène (Sébastien), Bernard et Bianca au Pays des Kangourous (Krebbs), La Belle et la Bête (Maurice, Sultan) et Aladdin (Abu). Reconnue pour son talent et son habileté à donner vie à des animaux en tous genres, elle devient superviseur de l’animation de Zazu dans Le Roi Lion. C’est alors la première fois qu’une femme occupe ce poste au sein des studios Disney. Après avoir contribué à l’animation de Meiko dans Pocahontas, une Légende Indienne, et mené quelques recherches pour Djali dans Le Bossu de Notre-Dame, elle donne vie à Pégase dans Hercule avant d’animer quelques plans avec les gorilles dans Tarzan. Elle anime ensuite Joe et Nanny dans la séquence Rhapsody in Blue incluse dans Fantasia 2000. En charge des aliens de La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers puis de Fish dans Chicken Little, Ellen Woodbury quitte Disney en 2005. Déménageant de la Californie pour le Colorado, elle se consacre à l’enseignement et à la sculpture.

Les Autres Apparitions des Chatons

Comme l’ensemble des personnages du film, les chatons apparaissent dans l’adaptation en bande dessinée d’Oliver & Compagnie.

Leur nombre est cependant ramené à sept. La couleur de leur fourrure est par ailleurs parfois changée.

Bien que visibles seulement une poignée de secondes, les chatons permettent de plonger le spectateur dans l’ambiance tout en offrant à Oliver & Compagnie une belle dose de mignonnerie.

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