Raiponce
Au-Delà des Murs de Corona

Raiponce : Au-Delà des Murs de Corona
L'écran titre
Titre original :
Rapunzel's Tangled Adventure : Beyond the Corona Walls
Production :
Disney Television Animation
Date de diffusion USA :
Le 24 juin 2018
Genre :
Animation 2D
Réalisation :
Joe Oh
Musique :
Alan Menken
Glenn Slater
Durée :
45 minutes
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Raiponce, en compagnie de ses amis, quitte Corona pour découvrir le secret des pierres noires...

La critique

rédigée par
Publiée le 16 septembre 2018

Raiponce : Au-Delà des Murs de Corona est le quatrième téléfilm dérivé de Raiponce - La Série produit tout spécialement pour le réseau de télévision, Disney Channel. Il sert également d'entame pour la deuxième saison qui voit son titre changé en anglais passant de Tangled : The Series en Rapunzel's Tangled Adventure.

Depuis le rachat de Pixar, et l'arrivée de John Lasseter à la tête des Walt Disney Animation Studios, ce faiseur d’or a mis en place un travail de longue haleine pour redonner au label historique de Mickey sa splendeur d’antan. L'important pour le créateur de Toy Story est d’abord de hiérarchiser les priorités. La première consiste à remettre sur les rails des projets mal engagés. Il commence sur Bienvenue chez les Robinson en le remaniant dans la mesure du possible vu son état d'avancement. Il recadre ensuite complètement Volt, Star Malgré Lui pour le rendre plus disneyen. La seconde étape est de faire revivre l'animation Disney en s’appuyant sur les fondamentaux qui parlent au public. Il relance ainsi l'animation 2D avec La Princesse et la Grenouille - succès d’estime - puis crée un film de princesse en animation assistée par ordinateur (Raiponce), démontrant ainsi que cette technique d’animation est tout à fait apte à soutenir des histoires à la Disney, intemporelles et dignes de celles ayant marqué les années 90.

Raiponce devient alors un vrai phénomène comme les Walt Disney Animation Studios n'en avaient plus connu depuis plus de dix ans : les critiques sont sur lui plus que positives et le public est conquis. Malgré 260 millions de dollars de budget, le film est un succès commercial engrangeant 591 millions de dollars de recettes à travers le monde dont 200 millions rien qu'aux États-Unis. En France, l'opus signe un joli score avec plus de 4 millions d'entrées.
Pour surfer sur son succès, les Walt Disney Animation Studios proposent en 2012 un court-métrage, Le Mariage de Raiponce, diffusé en première partie de la ressortie 3-D de La Belle et la Bête pour les États-Unis et de celle du (Le) Roi Lion pour la France. Bien que certains bruits parlaient de la possibilité d'une suite au cinéma, l'idée n'a, en réalité, jamais été sérieusement envisagée par les réalisateurs du premier opus qui partent rapidement sur d'autres projets : Zootopie pour Byron Howard et Gigantic pour Nathan Greno, avant que ce film ne soit finalement repoussé sine die.

Les studios Disney n'abandonnent tout de même pas leur idée de capitaliser sur la franchise Raiponce qui vit toujours aussi bien que cela soit en produits dérivés ou dans les parcs à thème. Ils vont ainsi reprendre une option mise de côté depuis une dizaine d'années faute de films suffisamment populaires : une déclinaison sur le marché de la télévision. Depuis Kuzco, l'Empereur Mégalo et la série de 2006, Kuzco, Un Empereur à l'École, aucun opus récent des Walt Disney Animation Studios ne s'est vu, en effet, adapté sur le petit écran. Le succès de La Garde du Roi Lion redonne de son intérêt à la démarche qui se voit appliquée à Raiponce donnant lieu à la création d'une série télévisée dérivée. Disney Television Animation produit ainsi la logiquement nommée Raiponce - La Série et, afin de l'installer comme il se doit, lui adjoint un téléfilm pilote d'une heure, Raiponce : Moi, J'ai Un Rêve. Il s'agit d'un procédé classique que la filiale télévisée utilise régulièrement pour ses séries événement comme cela a été le cas avec Princesse Sofia : Il Était une Fois une Princesse en 2012 pour lancer la série Princesse Sofia ou alors La Garde du Roi Lion : Un Nouveau Cri qui entamait les aventures de Kion et ses amis.

La meilleure idée de Raiponce - La Série est clairement son visuel. Il est évident que la télévision n'aurait pas eu le budget nécessaire pour proposer une qualité d'images aussi belle que celles du film. Pour palier ce problème, le responsable du projet, Chris Sonnenburg, a donc l'excellente idée de prendre un virage radical. Au lieu de recourir à de la 3D bas de gamme, comme cela peut être le cas sur Princesse Sofia ou Elena d'Avalor, il préfère, en effet, partir sur un aspect 2D. Attention tout de même, il n'est pas question ici de dessins sur papier mais bien d'une animation 3D aux rendus aplatis, utilisant la technique qui a déjà fait ses preuves sur les séries La Garde du Roi Lion ou Mickey Mouse. Pour légitimer plus encore ce choix, Chris Sonnenburg reprend le style très présent dans le long-métrage originel signé de Claire Keane, la fille de Glen Keane, à l'origine des dessins que Raiponce dessinait sur les murs intérieurs de sa tour. Ainsi, à l'image du carnet personnel présent dans le téléfilm, l'histoire est racontée par Raiponce comme si elle dessinait elle-même ses aventures. L'astuce narrative est intéressante car elle est vraiment crédible par rapport au personnage. En outre, le visuel obtenu est d'une beauté renversante même s'il demande un petit temps d'adaptation par rapport à la stylisation différente du film. Le rendu est, à l'évidence, l'un des grands points forts de la série et des téléfilms qui en découle.

Les créateurs de la série reprennent le même schéma pour cette deuxième saison que pour la première en proposant un téléfilm introductif. Raiponce : Au-Delà des Murs de Corona débute ainsi exactement là où le précédent, Raiponce : Le Secret de la Larme de Soleil, s'était terminé. Après avoir laissé le téléspectateur sur un beau cliffhanger dans une aventure menée tambour battant lors de la clôture de la saison précédente, ici, le nouveau téléfilm porte son statut de démarrage de saison. En cela, de nouveaux mystères et menaces apparaissent, de nouveaux enjeux sont présentés et de nouveaux personnages introduits. À côté de cela, peu de réponses sont apportées. Ce qui fait qu'au bout du compte, à la fin, le téléspectateur est un peu frustré avec l'impression de ne pas avoir avancé, en empruntant trop de chemins de traverses. En proposant un trame secondaire s'éloignant un peu du fil rouge de ce qui semble être la seconde saison, le téléfilm n'est donc là que pour poser les bases.

Le vrai intérêt de Raiponce : Au-Delà des Murs de Corona est, par contre, de mettre en place un changement de contexte dans la série. Si la première saison voyait en effet Raiponce gérer sa relation avec ses parents tout en apprenant ses devoirs de future monarque, ici, le téléfilm ouvre la saison sur l'aventure et la découverte. Comme le précise le titre anglais, la jeune princesse aux cheveux longs quitte le Royaume de Corona et part résoudre le mystère des pierres noires qui mettent en danger son peuple. Dans le précédent téléfilm, elle a ainsi appris qu'elle était liée d'une façon ou d'une autre à ces dangereuses pierres et celles-ci semblent lui indiquer un chemin qu'elle décide donc de suivre. Cette saison apparaît dès lors comme un road trip où la princesse, au fur et à mesure de son périple, va découvrir de nouveaux lieux, rencontrer de nouvelles personnes et vivre de choses nouvelles. Pour la première fois, Raiponce part en expédition, s'éloignant du cocon protecteur qu'est le royaume de son père.

Raiponce : Au-Delà des Murs de Corona permet évidemment de retrouver les personnages de la série. Il y a bien sûr Raiponce mais aussi Cassandra, Pascal et Maximus. Ils sont aussi accompagnés par Lance, le Pied Froid et le Satyre, ce dernier étant un passager clandestin qui se sera retrouvé avec eux en s'étant enfermé dans le garde-manger. Mais parmi tous les anciens personnages, Eugène est assurément celui qui évolue le plus. Non seulement, le téléspectateur en apprend davantage sur son passé, et une de ses anciennes conquêtes, mais également le voit faire le point sur sa relation avec Raiponce et son envie de s'engager.
Parmi les nouveaux personnages, le Baron et sa fille Stalyan sont des antagonistes plutôt lambda avec une motivation un peu ridicule même si les moyens pour y arriver sont assez cruels amenant un certain danger. Plus intéressant est, en réalité, le mystérieux personnage d'Adira. Cette guerrière semble, il est vrai, en savoir beaucoup sur les pierres noires et veut guider Raiponce vers elles. Beaucoup d'ombres planent donc autour de cette jeune fille et le reste de la saison va sûrement lever le voile sur son passé et son savoir.

Preuve de la qualité mise dans la production, Raiponce : Au-Delà des Murs de Corona fait revenir, en plus du casting original, le compositeur du film Alan Menken et le parolier Glenn Slater. Ils proposent ici deux chansons. La première, Next Stop, Anywhere, est interprétée par Raiponce rejoint ensuite par Eugène et Cassandra. Ils y expriment leur excitation de partir à l'aventure pour découvrir de nouveaux lieux, en dehors des murs de Corona, faits de campagnes ou des villes. La seconde, If I Could Take That Moment Back, permet à Raiponce et à Eugène de se rappeler leurs erreurs passées et de souhaiter revenir en arrière pour corriger ce qu'ils se sont dit. Comme dans les précédents téléfilms, grâce au talent du compositeur, les deux chansons présentes sont parmi les meilleurs atouts de Raiponce : Au-Delà des Murs de Corona lui apportant une émotion authentique et sincère. La deuxième ritournelle est ainsi particulièrement réussie, aussi magnifique que touchante.

Si Raiponce : Au-Delà des Murs de Corona soufre un peu du syndrome "début de saison" avec sa rétention d'informations, le téléfilm propose tout de même des pistes intéressantes avec une qualité visuelle et musicale toujours au rendez-vous.

L'équipe du film

1949 • ....

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