Titre original :
Zootopia
Production :
Walt Disney Animation Studios
Date de sortie USA :
Le 04 mars 2016
Genre :
Animation 3D
IMAX
3-D
Réalisation :
Byron Howard
Rich Moore
Jared Bush
Musique :
Michael Giacchino
Durée :
100 minutes
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Depuis toute petite, Judy Hopps, une adorable lapine, rêve d’intégrer la Police. Quand enfin elle y parvient, elle rejoint Zootopie et débute… au service des contraventions de la ville. Loin de se résigner, elle sait qu’elle devra faire ses preuves pour convaincre de sa légitimité aux côtés de ses gros durs de collègues...

La critique

rédigée par
Publiée le 12 février 2016

Si les studios Pixar vivent avec Le Voyage d'Arlo un désamour critique et public, les Walt Disney Animation Studios sont eux, au contraire, dans une phase créative saluée à la fois par les spectateurs et les professionnels comme le prouve le succès aux Oscars et box-office de leurs deux derniers films, La Reine des Neiges et Les Nouveaux Héros. Les studios natifs de Walt Disney sont clairement dans leur nouvel âge d'or, le quatrième de leur histoire. Et Zootopie vient faire grandir ce sentiment. Le film est, en effet, une nouvelle pépite emplie de drôleries et sans doute le plus comique chez Disney depuis bien longtemps. C'est également un ravissement visuel où chaque plan offre un dépaysement et foisonne d'idées et de couleurs. Et que dire de l'histoire qui est d'une modernité absolue, agrémentée de thématiques contemporaines comme le rejet de la différence et des stéréotypes permettant toujours une double lecture au public, le tout emmené sous un récit flirtant du côté du polar, un genre jamais vu dans un Grand Classique Disney. Enfin, les personnages sont instantanément ultra-attachants et sont assurés d'obtenir les faveurs des spectateurs.

Byron Howard est le réalisateur à l'origine du film Zootopie. Né en 1968, il grandit à Lansdowne, dans la banlieue de Philadelphie, en Pennsylvanie avant de déménager avec sa famille à l'âge de 10 ans à Seattle de l'autre côté des États-Unis. Il se passionne très tôt pour l'animation et le cinéma au point de faire des études de photographie et de littérature à l'Evergreen State College dans l'Etat de Washington où il obtient une licence. Son vrai déclic pour l'art de l’animation se fait dans la foulée en 1988 quand il découvre Qui Veut la Peau de Roger Rabbit. Il apprend dans le même temps que le nouveau parc Disney-MGM Studios, en Floride ouvre une succursale. En 1990, il se fait donc embaucher pour servir de guide dans l'attraction The Magic of Disney Animation. Mais il ne rêve que d'une chose : passer de l'autre côté de la vitre et travailler avec les animateurs. C'est chose faite en 1994 où il intègre officiellement les Walt Disney Animation Studios de Floride et débute son nouveau métier en tant qu'intervalliste sur Pocahontas, Une Légende Indienne. Il est ensuite nommé animateur sur Mulan puis sur John Henry, Lilo & Stitch et Frère des Ours.  Peu après, il est muté en Californie aux studios de Burbank où il travaille sur l'histoire de Chicken Little. En 2008, il est choisi en qualité de coréalisateur (et sauveur !) de Volt, Star Malgré Lui puis, décidément pompier de service, prend en 2010, la relève de Glen Keane sur Raiponce.

Sur Zootopie, en mars 2015, un an avant la sortie du film, Byron Howard se voit épaulé par Rich Moore. Ancien étudiant de CalArts, ce dernier débute comme dessinateur et scénariste sur Mighty Mouse - The New Adventures et devient ensuite l’un des trois réalisateurs durant les cinq premières saisons des (Les) Simpson, signant de nombreux épisodes qui lui valent un Emmy Award. Il enchaine par la suite sur la série animée, Profession Critique en qualité de réalisateur superviseur. A la fin des années 90, il supervise le développement créatif et la production de la série Futurama pour laquelle il obtient, là aussi, un nouvel Emmy Award. Il continue sa carrière tout aussi brillamment avec notamment le court-métrage des Looney Tunes, Duck Dodgers in Attack of the Drones, que Warner sort en salle en 2004, puis sur les séries Drawn Together ou Sit Down, Shut Up. Il intègre les Walt Disney Animation Studios en 2009 où il réalise Les Mondes de Ralph, aisément qualifiable d’OVNI dans la filmographie du label historique.
Byron Howard et Rich Moore profitent enfin de l'apport de Jared Bush (scénariste et producteur de la série Disney Television Animation, Penn Zero : Héros à Mi-Temps) qui les rejoint sur Zootopie au poste de co-réalisateur.

Lorsqu'il imagine son prochain projet après Raiponce, Byron Howard prend vite conscience qu'il veut rendre un hommage moderne aux films d'animaux parlant anthropomorphes, chers à Walt Disney lui-même, à l’exemple de La Mare aux Grenouilles, extrait du film Le Crapaud et le Maître d'École ou encore Robin des Bois. Il commence alors à structurer son envie pour mieux présenter l'idée à John Lasseter qui est immédiatement conquis. Il fixe toutefois un cap clair au réalisateur : il veut un film d'animaux jamais vu auparavant. Quelque chose de vraiment inédit ! Byron Howard accepte le pari et investigue plus encore sur la conception qu’il veut se faire de la ville de Zootopie. Il décide ainsi de s’éloigner, en postulat de départ, des deux concepts qui prédominent dans tous les films anthropomorphes : la ville ne sera ni la copie d'un environnement humain, ni celle de leur habitat naturel. Il épouse en fait le projet de créer une ville conçue par des animaux, pour des animaux, totalement moderne et dans l'air du temps.

Et l’idée fonctionne à merveille. Le charme et la réussite du film doivent en effet énormément à cette fameuse ville de Zootopie, capitale du royaume des animaux, mégapole où tout est possible pour celui qui a des rêves plein la tête. Comme toute cité, Zootopie est composée de plusieurs quartiers. Elle est ainsi divisée en plusieurs zones selon le climat d'habitation de ses occupants. Il y a, par exemple, Sahara Square pour le désert, Tundra Town pour les régions glacées ou Rainforest District pour les forêts tropicales. Pour un membre de la campagne arrivant par exemple de The Burrows, le quartier des lapins, tout Zootopie lui apparait gigantesque. Chose intéressante, l'échelle a un rôle très important dans l'habitat car il existe de petits animaux comme des gigantesques. Dans les précédents films d'animation anthropomorphes, la plupart des animaux avaient en effet tendance à tous avoir la même taille. Dans Zootopie, ce n'est absolument pas le cas. De nombreuses trouvailles visuelles parviennent, il est vrai, à faire cohabiter des souris et des éléphants dans le même système de transport ou dans les restaurants. Enormément de recherches ont d’ailleurs été menées pour rendre cet environnement crédible avec, par exemple, une séparation des quartiers par des grands murs qui ne sont que des climatiseurs géants renvoyant du chaud d'un côté pour le désert, du froid de l'autre pour la région de la toundra et dont la condensation entre les deux crée l'humidité pour la zone tropicale. C'est bien simple, le film est d'une richesse visuelle et conceptuelle étonnante. Chaque plan offre des détails impossibles à voir en un seul visionnage ! L'opus dispose d’une incroyable profondeur quand il s’agit pour lui de dévoiler les secrets de cette ville vivante, plausible et surtout moderne. Plus d'une fois, le spectateur se dit qu'il aurait envie de visiter les lieux, car bien que la ville de Zootopie soit créée par et pour les animaux, des éléments architecturaux humains des quatre coins de la planète parsèment la cité la rendant familière aux spectateurs du monde entier. Cette sensation se voit d’ailleurs renforcée par la construction du récit qui se base sur les habitudes des hommes contemporains connectés notamment via l'utilisation à tout crin du smartphone.

Le travail de recherche sur Zootopie a visiblement été très poussé. Les artistes se sont ainsi notamment rendus de très nombreuses fois au Parc Disney's Animal Kingdom et ont également fait un safari au Kenya afin d'étudier les mouvements et réactions caractéristiques des animaux. Le rendu visuel est dès lors époustouflant. Les avancées techniques faites sur le film ont, en effet, réussi à rendre le plus fidèlement possible la fourrure des différents animaux. Il a fallu pour cela également travailler le mouvement des personnages et faire que la démarche sur deux pattes soit aussi caractéristique pour chaque espèce que si elle marchait sur quatre pattes. Mais au-delà de ce travail sur les intervenants, il y a également un gros effort de mené sur l'environnement pour que le lieu soit le plus vivant possible. Le travail sur les ombres ou le mouvement des décors fait ainsi que le spectateur a vraiment le sentiment que le monde qu'il découvre est authentique et non factice ; et ce, grâce à son ancrage dans une réalité plausible. Le but n'est pas que le public le voit mais bien le ressente. L’image est pour cela tout le temps en mouvement via ses personnages principaux toujours placés au centre de l’action mais également via les personnages situés en arrière-plan qui évoluent comme si de rien n’était. L’environnement avec le vent dans les arbres ou le mouvement des véhicules finit de parfaire le sentiment d’authenticité du film. Zootopie est un enchantement visuel de tous les instants, rehaussé par une palette de couleurs chatoyantes, chaleureuses et emmitouflantes.

Au-delà de sa maitrise technologie, le 55ème long-métrage des Walt Disney Animation Studios dévoile une histoire particulièrement bien écrite et maitrisée. L'héroïne, la lapine Judy Hopps, ne rêve donc que d'une chose : devenir un flic légendaire. Mais voilà : les lapins ne sont pas censés être des policiers. L’optimisme et la détermination ancrés au plus profond de Judy vont ainsi déjouer les pronostics : elle décroche, non sans mal, le job de sa vie… Ou du moins, elle en est à deux doigts puisque que sa première mutation la voit nommée pervenche. Cette anicroche de début de carrière va pourtant lui être salutaire. Dans le cadre de sa mission de contrôle du stationnement, elle fait, il est vrai, la rencontre inopinée de Nick Wilde, un renard, filou de son état. Nick affiche, lui, une philosophie totalement à l’inverse de Judy. Pour le renard, chacun est ce qu'il est et il est tout bonnement impossible de dépasser sa condition. Le postulat de départ de Zootopie est fichtrement simple mais fonctionne pourtant à merveille. Le plus étonnant a d’ailleurs été d’apprendre que le centre de gravité du film a, en réalité, changé un an et demi avant sa sortie. En effet, à l’origine, c’était Nick qui était le personnage principal de Zootopie et non Judy ! Sauf que son cynisme inné et sa défiance vis-à-vis de la ville (et au-delà de la société toute entière), font qu’ il n’avait pas la force ou l’entrain suffisant de porter le film à lui seul. Lors d’une séance du "story trust" (un processus qui consiste à faire se réunir tous les réalisateurs du studio afin de parler des oeuvres en cours de développement), le handicap du récit est identifié tout autant que l’incroyable capital narratif de Judy. Il a donc été décidé en novembre 2014 de revoir totalement le déroulé de l’intrigue et de carrément changer le rôle principal du film !
Et force est de constater que la solution fonctionne à merveille. Zootopie est empli d’optimisme (celui de Judy) sans jamais tomber dans la naïveté béate (Nick y veille). Il y a un réalisme sur la place de chacun dans la société qui démontre une qualité d’écriture incroyable. Zootopie n’a certes pas été conçu comme un film militant (il donne clairement dans le divertissement) mais son message est là et bien là. Les réflexions sous-jacentes qu’il porte sont passionnantes dans ce qu’elles sont non seulement universelles mais aussi, à portées différentes, appréhendables par différentes générations en fonction de leurs expériences. Le film prône la tolérance et le droit à la différence, il combat les stéréotypes mais aussi dénonce le tout sécuritaire qui, à des fins de souhaits de protection ultime, aboutit à rejeter l’autre. Sans le revendiquer jamais, Zootopie, tout en légèreté, grâce à des animaux, pose la question de la réaction de chacun face à l’autre différent. Les enfants et adolescents s’interpelleront sur leur attitude vis du nouveau camarade un peu hors norme, et les adultes, dans une portée plus politique, mèneront leur réflexion sur le sort des migrants ou la gestion de la menace terroriste, tout en constatant les effets désastreux du racisme  ou de la xénophobie. Ici se trouve l’une des ressources incroyables de Zootopie : le film est foncièrement universel mais, loin de diluer son propos, parvient à l’ancrer totalement dans son époque. Ses strates de lectures sont si nombreuses qu’il est tout bonnement passionnant.

Zootopie présente en outre un originalité de taille pour un film relevant du label des Walt Disney Animation Studios : c’est un polar ! Il y a certes déjà eu des films de détectives estampillés Disney comme notamment le bien nommé Basil, Détective Privé mais ils s’inscrivent plus dans le genre « Columbo » où le spectateur connait dès le début l’antagoniste et ses ambitions. Dans Zootopie, la question reste en suspens et le pot-au-rose est dévoilé dans le dernier quart d’heure. Il s’agit bien là d’une grande première pour le studio car le héros est un policier. Le binôme improbable formé par Judy et Nick ressemble d’ailleurs beaucoup à ceux que les téléspectateurs plébiscitent dans les séries policières contemporaines. L’astuce narrative est transposée dans un film d'animation, qui plus est, joué par des animaux dans une démarche à la fois nouvelle et rafraichissante. Cerise sur le gâteau, le suspense fonctionne bien et le spectateur ne se doute pas un instant de l’endroit où le scénario veut l’emmener. Le duo comme le public partent donc à la recherche de preuves d'un quartier à un autre et en profitent pour visiter la ville, s’offrant au passage quelques scènes d'action rythmant parfaitement le récit. La qualité d'écriture de l'opus est irréprochable tant tous les éléments s'entremêlent à merveille et où l’ennui n’a pas sa place.

La réussite narrative s’épanouit alors dans l’humour distillé tout au long de Zootopie. C'est sans aucun doute le film Disney le plus drôle depuis Kuzco, l'Empereur Mégalo. Il regorge des touches de comédies allant du sourire à la franche rigolade. La scène des paresseux est assurée de devenir culte auprès de nombreux spectateurs. Mais le comique ne se limite pas à cela. Il se retrouve, en fait, dans les stéréotypes que les gens ont des animaux comme par exemple les lapins qui se reproduisent à vitesse grand V, les lemmings qui ont tendance à copier à l'identique ce que font leur congénère ou encore les loups à hurler pour un rien par mimétisme. Chaque espèce en prend en fait pour son grade dans un festival qui donne également la part belle aux clins d'œil cinématographiques avec, pour l’exemple, Le Parrain ou King Kong. Les caméos ou autres blagues pour les fans Disney ne sont d'ailleurs pas en reste et s’apprécient ici ou là. Enfin, il faut absolument souligner la version française de Zootopie qui est juste remarquable : les doubleurs sont impeccables, les dialogues parfaitement adaptés et les répliques savoureuses avec des jeux de mots superbement trouvés !

Toutes les qualités de Zootopie ne pèseraient en réalité pas lourd si le spectateur n’était pas en capacité de s'attacher aux personnages. Or, là aussi, l’opus fait un carton plein en proposant un panel de héros charismatiques et touchants.
Le lieutenant Judy Hopps est ainsi une lapine particulièrement optimiste. Elle est toujours persuadée que le meilleur reste à venir, qu'elle peut et va faire changer les choses en œuvrant pour le bien commun. Elle se sent capable de combattre les préjugés en bousculant les stéréotypes qu'elle a toujours entendus au fin fond de sa campagne natale. C’est d’ailleurs là que réside sa motivation première de partir s’installer à Zootopie, capitale de tous ses rêves, où la mixité sociale est telle que n'importe qui peut devenir celui qu'il veut. Elle s'entraine donc dur pour devenir policier, étant persuadée qu'elle peut travailler pour le bien de ses concitoyens. Son ambition est dès lors à toute épreuve et sa joie de vivre toujours sans faille. Elle croit en elle, en ses chances mais aussi au système tout entier. Foncièrement humaine, Judy peut avoir des coups de blues, être impatiente face à un paresseux et commettre des erreurs de jugement. Le spectateur s'attache ainsi à ce personnage lumineux dès le premier contact et confirme son affection au fur et à mesure du déroulement du récit. Sa voix est tenue en anglais par Ginnifer Goodwin (Mary Margaret Blanchard / Blanche Neige dans la série ABC Studios, Once Upon a Time - Il Était une Fois) et Marie-Eugenie Marechal, en français, qui livre sur le personnage un travail d’une précision rare.
Nick Wilde est, quant à lui, un renard malin et roublard. Il profite de Zootopie pour se remplir les poches en exploitant la faiblesse de chaque espèce. Il est d'un cynisme à toute épreuve en ayant perdu toute illusion sur la ville et sa propre condition. Pour lui, il est tout simplement impossible de dépasser sa position dans la société et même de prétendre vouloir être autre chose que ce que les gens pensent de vous. Il estime dès lors qu’il suffit de l'accepter et de vivre avec. D’approche manichéenne, le personnage est pourtant d'une richesse et d’une subtilité bien plus profonde qu’il ne veut bien le laisser paraitre. Sa rencontre avec Judy va d’ailleurs lui prouver qu'il peut être bien plus que ce qu'il est et même devenir ce qu'il a toujours rêvé d’être. Mais avant cela, il se montre d'une mauvaise foi absolue tandis que sa nonchalance en fera rire plus d'un. Sa voix est ainsi assumée en anglais par Jason Bateman (vu en 2015 dans un épisode de la série The Muppets) tandis qu'en français, Alexis Victor est le doubleur juste parfait pour ce type de personnage, à la diction et répartie fulgurantes.
Mention doit en outre être donnée au duo formé par Judy et Nick. Il constitue en lui-même un personnage fictif. Tout fonctionne chez lui au point de donner plus encore de profondeur aux personnages qui le composent. Leurs interactions et leurs réparties font toujours mouche dans un numéro de « je t’aime moi non plus » amical particulièrement bien senti. Le spectateur assiste ainsi à un buddy movie où le duo est aussi fort que celui formé par Woody et Buzz dans Toy Story ou, si un exemple devait être pris dans un film policier, Sergent Martin Riggs et Sergent Roger Murtaugh dans L'Arme Fatale. Judy et Nick vont ainsi apprendre au fil du récit à connaitre tout l'un de l'autre et faire grandir une profonde et attendrissante amitié.

Si les premiers rôles sont merveilleux, les rôles secondaires ne sont pas en reste, tous plus réussis les uns que les autres et pour la plupart très drôles.
Tout d’abord, le chef Bogo (Idris Elba en VO, Pascal Elbé en VF) est un buffle, chef de la police. Assez bourru, il a une vision très arrêtée sur qui peut faire quoi dans son service et voit donc d’un assez mauvais œil l’arrivée d’une lapine dans son commissariat. Il a dès lors énormément de mal à accorder sa confiance à Judy quant à sa capacité à assumer sa fonction.
L'officier Benjamin Clawhauser (Nate Torrence en VO, Fred Testot en VF) est ensuite un guépard, réceptionniste à l’accueil de la police. D'une nature excentrique, il est un fan absolu de la pop-star Gazelle dont il suit assidument toute la carrière, au point même d’apprendre ses chorégraphies.
Gazelle (Shakira en VO, Lubna Gourion en VF) est, quant à elle, la chanteuse superstar de Zootopie : en plus de la chanson, elle milite pour le vivre ensemble et prône à chacun de tout essayer pour réussir sa vie selon ses rêves.
Enfin, l'adjointe au maire Bellwether (Jenny Slate en VO, Claire Keim en VF) est, pour sa part, une timide brebis. Fidèle parmi les fidèles du Maire, lion de son état, elle essaye tant bien que mal de lui pardonner son peu d’entrain à reconnaitre et promouvoir les petits animaux.
Dans la catégorie des personnages anecdotiques, cette fois-ci, se remarque Yax (Tommy Chong en VO, Thomas Ngijol en VF), un yack tenancier d'un club naturiste qui fournit une aide précieuse à l'enquête de Judy. Finnick (Tom Lister, Jr. en VO, Teddy Riner en VF) est, lui, toujours prêt à s’associer avec Nick pour organiser les filouteries qui leur remplira les poches d’argent frais. Pour finir, Bonnie Hopps (Bonnie Hunt en VO et Isabelle Desplantes en VF) et Stu Hopps (Don Lake en VO) sont les parents de Judy, ultra protecteurs, à la fois fiers et inquiets des ambitions de leur fille. En dehors de cette panoplie déjà bien fournie, Zootopie regorge également de personnages rencontrés au détour d’une scène. Ils sont tous dans leur registre extraordinairement bien définis et offre de jolis moment de rire à l'auditoire.

Côté musique, la bande-son de Zootopie repose principalement sur la chanson de Shakira, Try Everything, écrite par Sia, T.E. Hermansen et Mikkel S. Eriksen. Morceau pop, elle est parfaitement en phase avec l'univers coloré du film et se marie à merveille aux images qu’elle soutient et à leur thématique. Ses paroles dévoilent aussi bien les désirs de Judy que son état d'esprit quand elle arrive à Zootopie. Rythmées à souhait, elle et la séquence qu’elle accompagne sont assurées de rester dans la tête des spectateurs bien après la séance.
Malheureusement, il est difficile d'être aussi positif sur la partition de Michael Giacchino qui constitue assurément le seul vrai bémol du film même si cela ne gêne en rien son aura. Si sa musique reste en effet efficace et accompagne bien l'action, elle n’a finalement à offrir aucune mélodie qui ne ressorte à l'écoute. Le compositeur signe là une contre-performance, lui qui pourtant avait convaincu en 2015 avec les musiques de Vice-Versa et d'À la Poursuite de Demain. Pour une première collaboration dans un long-métrage des Walt Disney Animation Studios, Michael Giacchino rate manifestement le coche.

Enfin, un dernier aspect de Zootopie mérite attention : le choix de son titre et son traitement marketing mondialisé. Le titre américain, Zootopia, mélange des mots Zoo et Utopia est, en effet, et plus encore au regard du film et de sa thématique, juste parfait. Dès lors, il paraissait logique qu’il soit utilisé pour tous les pays anglophones. Malheureusement, cela n’a pas été possible. Un problème de copyright avec le mot de Zootopia empêche, il est vrai, The Walt Disney Company de l’utiliser en Europe. Même si la raison reste officieuse (Disney ne s’étend jamais sur ses tracas juridiques), il semble qu'un zoo annoncé comme révolutionnaire dans son approche des enclos d’animaux prévoit d’ouvrir ses portes en 2019 au Danemark sous le nom de Zootopia, déposé depuis 2010 pour toute l'Europe, soit un peu avant la mise en chantier du film. Disney n’a, en effet, protégé sa marque de Zootopia qu'en 2014 et constaté qu’elle n’était plus disponible pour l'Europe. Outre la probabilité d’un procès, conserver Zootopia aurait, en plus, gêner le marchandisage et conduit à faire potentiellement confondre les produits dérivés du film avec ceux du zoo danois. Zootopia a donc été renommé pour l’Europe en Zootropolis, mélange de Zoo et Metropolis. S’agissant d’un compromis, il reste évidemment moins pertinent que le titre original. L’ampleur du problème va d’ailleurs très loin : ce n'est pas que le film qui se voit simplement renommé. Toute mention de Zootopia a été gommée dans l’opus et remplacée par Zootropolis. Les doubleurs américains ont donc dû ainsi enregistrer deux versions : l’une avec Zootopia pour l'Amérique du Nord et l’autre avec Zootropolis pour l'Europe ; pour l'Angleterre évidemment mais aussi pour tout le reste du continent de la Suède à l'Espagne, de l'Italie à la Russie. Ainsi, toute personne regardant la version originale dans un de ces pays, y compris en France, aura droit à la version Zootropolis, c'est à dire la version anglaise et non américaine (et ce, même si les voix sont les mêmes). En France, mais aussi en Belgique et en Suisse francophones, pas de problème grâce à la remarquable décision de Disney France. En effet, la filiale tricolore a longuement hésité mais a finalement opté pour le meilleur choix, c’est-à-dire la traduction littérale de la formule du titre américain : Zoo + Utopie = Zootopie. Elle n’aurait manifestement pas pu trouver mieux pour ne pas dénaturer le film, une bévue qu’elle a commise dans le passé avec par exemple, le titre français calamiteux de Big Hero 6 transformé en impersonnel Les Nouveaux Héros.

Zootopie offre l’alchimie parfaite : un humour détonnant, des personnages attachants, une histoire prenante, un visuel époustouflant, une morale intelligente et une chanson entêtante. Un travail d'écriture d'orfèvre mis au au service d’un divertissement à l'état pur, le tout avec une humilité passionnée. Fort de toutes ses strates de lectures, le film a de quoi conquérir le cœur de chaque membre de la famille de 7 à 77 ans. Finalement, un mot caractérise le mieux Zootopie : chef-d'œuvre !

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