Le Retour de Raiponce
L'écran titre
Titre original :
Rapunzel's Tangled Adventure : Rapunzel's Return
Production :
Disney Television Animation
Date de diffusion USA :
Le 07 octobre 2019
Genre :
Animation 2D
Réalisation :
Tom Caulfield
Shane Zalvin
Musique :
Alan Menken
Glenn Slater
Durée :
44 minutes
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Après avoir été trahie et échoué à récupérer la Pierre de Lune, Raiponce retourne chez elle pour se rendre compte que le Royaume de Corona est passé sous le joug de l'un de ses anciens ennemis...

La critique

rédigée par
Publiée le 30 novembre 2019

Le Retour de Raiponce est le septième téléfilm dérivé de Raiponce - La Série produit tout spécialement pour le réseau de télévision Disney Channel. Il sert également d'introduction à la troisième et dernière saison.

Après le rachat de Pixar, l'arrivée de John Lasseter à la tête des Walt Disney Animation Studios donne le coup d'envoi à une stratégie éditoriale pour redonner au label historique de Mickey sa splendeur d’antan. L'important pour le créateur de Toy Story est d’abord de hiérarchiser les priorités. La première consiste à remettre sur les rails des projets mal engagés. Il commence sur Bienvenue chez les Robinson en le remaniant dans la mesure du possible vu son état d'avancement. Il recadre ensuite complètement Volt, Star Malgré Lui pour le rendre plus disneyen. La seconde étape est de faire revivre l'animation Disney en s’appuyant sur les fondamentaux qui parlent au public. Il relance ainsi l'animation 2D avec La Princesse et la Grenouille - succès d’estime - puis crée un film de princesse en animation assistée par ordinateur (Raiponce), démontrant ainsi que cette technique d’animation est tout à fait apte à soutenir des histoires à la Disney, intemporelles et dignes de celles ayant marqué les années 90.

Raiponce devient alors un vrai phénomène comme les Walt Disney Animation Studios n'en avaient plus connu depuis plus de dix ans : les critiques sont sur lui plus que positives et le public est conquis. Malgré 260 millions de dollars de budget, le film est un succès commercial engrangeant 591 millions de dollars de recettes à travers le monde dont 200 millions rien qu'aux États-Unis. En France, l'opus signe un joli score avec plus de 4 millions d'entrées.
Pour surfer sur son succès, les Walt Disney Animation Studios proposent en 2012 un court-métrage, Le Mariage de Raiponce, diffusé en première partie de la ressortie 3-D de La Belle et la Bête pour les États-Unis et de celle du (Le) Roi Lion pour la France. Bien que certains bruits parlaient de la possibilité d'une suite au cinéma, l'idée n'a, en réalité, jamais été sérieusement envisagée par les réalisateurs du premier opus qui partent rapidement sur d'autres projets : Zootopie pour Byron Howard et Gigantic pour Nathan Greno, avant que ce film ne soit finalement repoussé sine die.

Les studios Disney n'abandonnent tout de même pas leur idée de capitaliser sur la franchise Raiponce qui vit toujours aussi bien en produits dérivés ou dans les Parcs à thème. Ils vont ainsi reprendre une option mise de côté depuis une dizaine d'années, faute de films suffisamment populaires : une déclinaison sur le marché de la télévision. Depuis Kuzco, l'Empereur Mégalo et la série de 2006, Kuzco, Un Empereur à l'École, aucun opus récent des Walt Disney Animation Studios ne s'est vu, en effet, adapté sur le petit écran. Le succès de La Garde du Roi Lion redonne de son intérêt à la démarche qui se voit appliquée à Raiponce, donnant lieu à la création d'une série télévisée dérivée. Disney Television Animation produit ainsi la logiquement nommée Raiponce - La Série et, afin de l'installer comme il se doit, lui adjoint un téléfilm pilote d'une heure, Raiponce : Moi, J'ai Un Rêve. Il s'agit d'un procédé classique que la filiale télévisée utilise régulièrement pour ses séries événement, comme cela a été le cas avec Princesse Sofia : Il Était une Fois une Princesse en 2012 pour lancer la série Princesse Sofia ou alors La Garde du Roi Lion : Un Nouveau Cri qui entamait les aventures de Kion et ses amis.

La meilleure idée de Raiponce - La Série est clairement son visuel. Il est évident que la télévision n'aurait pas eu le budget nécessaire pour proposer une qualité d'image aussi belle que celle du film. Pour pallier ce problème, le responsable du projet, Chris Sonnenburg, a donc l'excellente idée de prendre un virage radical. Au lieu de recourir à de la 3D bas de gamme, comme cela peut être le cas sur Princesse Sofia ou Elena d'Avalor, il préfère, en effet, partir sur un aspect 2D. Attention tout de même, il n'est pas question ici de dessins sur papier mais bien d'une animation 3D aux rendus aplatis, utilisant la technique qui a déjà fait ses preuves sur les séries La Garde du Roi Lion ou Mickey Mouse. Pour légitimer plus encore ce choix, Chris Sonnenburg reprend le style très présent dans le long-métrage originel signé de Claire Keane, la fille de Glen Keane, à l'origine des dessins que Raiponce dessinait sur les murs intérieurs de sa tour. Ainsi, à l'image du carnet personnel présent dans le téléfilm, l'histoire est racontée par Raiponce comme si elle dessinait elle-même ses aventures. L'astuce narrative est intéressante car elle est vraiment crédible par rapport au personnage. En outre, le visuel obtenu est d'une beauté renversante même s'il demande un petit temps d'adaptation par rapport à la stylisation différente du film. Le rendu est, à l'évidence, l'un des grands points forts de la série et des téléfilms qui en découlent.

Six mois après le téléfilm Raiponce et la Pierre de Lune qui avait clôturé la Saison 2 de Raiponce - La Série sur un cliffhanger insoutenable, Le Retour de Raiponce reprend exactement là où l'action s'était terminée. Épousant la construction des deux téléfilms précédents, il commence également sur un rapide résumé des faits des épisodes de la deuxième saison même si cela n'empêchera pas le téléspectateur occasionnel de manquer de quelques informations proposées entre les téléfilms. L'épisode Le Rêve de Raiponce est ainsi important pour comprendre la révélation du cliffhanger et notamment comment la vérité a pu être su par le personnage qui finit par trahir Raiponce.

Les révélations et les explications sont tout simplement bluffantes et laissent le téléspectateur complètement coi ! Il faut dire que la surprise est totale et qu'il est facile de s'être fait berner. Pour autant, et en y réfléchissant et en regardant le design du personnage, la réponse et les indices étaient finalement évidents et sautaient en fait aux yeux. En revanche, si la stupéfaction est totale, l'exécution est peut-être un peu trop rapide. En choisissant de reprendre exactement au moment du cliffhanger suivant le résumé rapide, le téléfilm ne prend, en effet, pas le temps d'exposer l'ensemble et fonce directement sur un flashback qui finit aussi vite qu'il a commencé. Il laisse dès lors le public sidéré mais, en contrepartie, n'arrive pas à distiller de l'émotion. Surtout qu'en réalité, le but est de laisser en suspens cette thématique qui doit servir de fil rouge à toute la nouvelle saison. Or, très vite, le tout est pesé et emballé. Raiponce et ses amis retournent (trop facilement) au Royaume de Corona et Le Retour de Raiponce passe aussitôt à autre chose. Le ressenti est qu'il y a clairement un problème de découpage.

Le Retour de Raiponce aurait assurément mieux fait d'être construit différemment. Le cœur du téléfilm devient donc le retour de Raiponce, après un an d'absence, dans son royaume. Mais la joie de retrouver les siens est vite gâchée quand la princesse se rend compte que son pays a sombré dans le chaos. Varian, l'ami de Raiponce, qui s'était retourné contre la princesse dans Raiponce : Le Rôle d'une Reine et que cette dernière avait réussi à stopper dans Raiponce : Le Secret de la Larme de Soleil, est de retour. Le téléspectateur retrouve également les Séparatistes de Saporia rencontrés dans l'épisode Amour Et Trahison, le neuvième de la première saison. L'histoire principale s'exécute alors tambour battant mais, clairement, tout manque incroyablement d'ampleur et aurait nécessité plus de temps. Le revirement de Varian est en effet bien trop rapide et, une nouvelle fois, l'émotion qui aurait pu être à fleur de peau est juste survolée. Le résultat est dommageable car le téléfilm regorgeait d'idées. Il lui manque tout simplement un bon quart d'heure pour donner plus d'aisance à son scénario décidément bien trop riche.

Preuve de la qualité mise dans sa production, Le Retour de Raiponce fait revenir, en plus du casting original, le compositeur du film Alan Menken et le parolier Glenn Slater. Ils proposent ici deux créations originales et deux reprises des précédents épisodes. La première chanson est ainsi Waiting in the Wings, une ritournelle déjà entendue dans Raiponce et le Grand Arbre. La deuxième, Crossing the Line, inédite cette fois, lui fait écho et vient clôturer l'entame chargée du téléfilm une fois que la révélation a été faite. Ensuite, plus loin dans le récit, la chanson d'incantation, Decaying Incantation, est réutilisée par Raiponce pour lui permettre de réaliser la promesse qu'elle avait faite à Varian. Enfin, la dernière chanson inédite, Stronger Than Ever Before, permet de conclure le téléfilm sur une note joyeuse et pleine d'espoir.

Le Retour de Raiponce n'est pas avare en révélations et surprises. Malheureusement, son mauvais découpage lui fait manquer d'émotion en accordant trop de place à l'action et aux résolutions. L'ensemble donne ainsi la terrible impression que le tout a été rentré au chausse-pied pour respecter le format de 45 minutes... Dommage.

L'équipe du film

1949 • ....

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