La Reine des Neiges
Magie des Aurores Boréales

Titre original :
LEGO Frozen Northern Lights
Production :
Disney
Date de diffusion USA :
Le 9 décembre 2016
Genre :
Animation 3D
Réalisation :
Steven Spencer
Musique :
Jake Monaco
Durée :
22 minutes

Le synopsis

Après une course effrénée jusqu'à un mirador, Anna et Elsa se rendent compte qu'une aurore boréale a disparu ! Avec l'aide de Kristoff, Sven et Olaf, elles partent donc à la recherche de ce phénomène lumineux dans le Grand Nord. Mais une tempête de neige se prépare...

La critique

rédigée par
Publiée le 20 novembre 2019

La Reine des Neiges : Magie des Aurores Boréales est le premier, et pour l'instant le seul, court-métrage LEGO adaptant une franchise Disney.

LEGO se met à créer des productions animées de ses jouets à partir de 2003 quand l'entreprise danoise passe un contrat de distribution de trois films de sa marque Bionicle avec Miramax, alors propriété de The Walt Disney Company. Les longs-métrages sortent alors directement en vidéo en 2003 (Bionicle : Le Masque de Lumière – Le Film), en 2004 (Bionicle 2 : Les Légendes de Metru-Nui) et 2005 (Bionicle 3 : La Menace de l’Ombre). Ces trois films ne convainquent pas vraiment puisque Disney ne travaillera plus avec LEGO avant bien des années contrairement à certaines de ses futures filiales. Dans un marché du jouet en pleine transformation, l'entreprise danoise va, en effet, trouver une parade qui va repositionner LEGO, alors en perte de vitesse, en tant que marque incontournable : elle décide tout simplement d'investir les franchises, notamment cinématographiques. Star Wars devient ainsi à partir de 1999 la première licence liée à l'industrie de divertissement à intégrer la gamme du fabricant de jouets. Pour promouvoir les boites de construction Star Wars, LEGO produit dans la foulée, avec l'accord de Lucasfim Ltd., quelques courts-métrages diffusés à la télévision. De durées variables, s'étalant de quelques minutes à plus de vingt, la diffusion se fait de 2005 à 2012 auxquelles s'ajoutent une demi douzaine de séries télévisées. Une autre franchise de Lucasfim Ltd. a également droit à un court-métrage LEGO : il s'agit d'Indiana Jones mais uniquement une seule fois en 2008. Il faut attendre ensuite 2013 pour voir The Walt Disney Company signer de nouveaux projets avec LEGO et commander plusieurs moyens-métrages télévisés pour sa filiale de super-héros, Marvel, sous la bannière LEGO Marvel Super Heroes.

Le monde entier connaît La Reine des Neiges ! Le film des Walt Disney Animation Studios est, en effet, devenu un véritable phénomène de société à travers la planète entière. Outre son rang, lors de sa sortie, de meilleur box office mondial de tous les temps pour un film d'animation (et cinquième, tous types confondus) avec plus de 1,27 milliard de dollars, ses produits dérivés s'arrachent toujours des années après ! C'est bien simple : tout ce qui est estampillé La Reine des Neiges se vend comme des petits pains. Jouets, poupées, robes, DVD et autres CD de bande-originale battent en effet des records de vente. Rien d'étonnant dans ce contexte de voir Disney surfer sur le succès du film partout : en magasin donc mais aussi dans les Parcs à thème avec par exemple Chantons La Reine des Neiges ou sur scène via l'adaptation d'une comédie musicale à Broadway. Tous les experts financiers étaient même persuadés que les studios annonceraient vite une suite... Et pourtant. Les Walt Disney Animation Studios attendent le 12 mars 2015 pour officialiser La Reine des Neiges II. Le lendemain sort d'ailleurs le cartoon La Reine des Neiges : Une Fête Givrée en première partie de Cendrillon, l'adaptation au cinéma en prises de vues réelles du célèbre Grand Classique de 1950. Afin de faire patienter le public en attendant le long-métrage prévu pour le 22 novembre 2019, il est également annoncé en février 2016 la mise en chantier d'un spécial de Noël tournant autour d'Olaf, La Reine des Neiges : Joyeuses Fêtes avec Olaf, pour une première diffusion sur ABC en décembre 2017 pour finalement décider de le sortir au cinéma, un mois plus tôt, en première partie du film Pixar, Coco.

Dans cette envie de faire vivre la franchise La Reine des Neiges, un programme intitulé Northern Lights, est mis en place par la branche merchandising de Disney. Il consiste à proposer plusieurs livres jeunesse ainsi que le court-métrage animé LEGO. Pour autant, mis à part le fait de parler d'aurores boréales, le cartoon ne suit aucune des thématiques ou des histoires mises en place dans les livres. Diffusé à partir du 9 décembre 2016 sur Disney Channel, comme une mini-série de quatre épisodes de 5 minutes, à raison d'un épisode par jour, La Reine des Neiges : Magie des Aurores Boréales est finalement monté comme un special de 22 minutes.

Comme souvent avec LEGO, le ton brise le quatrième mur, propose des clins d'oeil modernes de pop culture et utilise un humour très anachronique. Les trolls jouent par exemple de la guitare électrique, la police montée a des gyrophares ou encore, Elsa n'arrête pas de faire des sculptures de glace en forme de Mickey. Le moyen-métrage s'amuse également à reprendre les paroles des chansons du premier film et à les mettre dans des dialogues de différents personnages à l'image de ce policier qui refuse d'arrêter Elsa en excès de vitesse car "Non, c'est la reine. Elle a été libérée." et que son collègue le corrige en expliquant "Elle a été délivrée.". De plus, le cartoon n'arrête pas de faire croire qu'Elsa va se mettre à chanter à tout bout de champ tandis qu'une bonne raison l'en empêche à chaque fois. Toutefois, si la blague est drôle la première fois, le comique de répétition devient vite redondant et forcé. Le problème de l'ensemble n'est d'ailleurs pas loin : l'humour méta ne fonctionne en réalité pas avec la franchise ! Certes, le film d'origine comme les courts-métrages adoptent un côté dramatique avec un zeste de comédie mais l'ensemble est à prendre au pied de la lettre. Vouloir mettre ici du second degré au chausse-pied ne fonctionne pas et le procédé fait que les blagues tombent vraiment à plat.

L'histoire, quant à elle, est convenue à souhait. Anna, Elsa, Kristoff, Olaf et Sven partent ainsi à la recherche des aurores boréales qui ont disparu d'Arendelle. L'ensemble est alors prétexte à aventure, magie, glace, rencontres improbables et bien sûr à constructions, LEGO oblige. Les personnages montent ainsi un traîneau ou un abri toutes les cinq minutes. Alors c'est mignon et sympathique mais globalement, l'ennui s'invite très vite au visionnage. Et si les parents risquent de ne pas apprécier, les enfants regretteront au final que le moyen-métrage s'éloigne de l'univers qu'ils connaissent par cœur. Le seul attrait de La Reine des Neiges : Magie des Aurores Boréales est alors son casting vocal. Toutes les voix originelles ont répondu présentes, aussi bien en anglais qu'en français, et reprennent leur rôle (à l'exception de Dany Boon qui est remplacé ici par l'excellent Emmanuel Curtil).

La Reine des Neiges : Magie des Aurores Boréales est un moyen-métrage qui se veut drôle et décalé mais dont le ton, au final, ne fonctionne pas avec cette franchise Disney. Cet échec explique à l'évidence pourquoi cet essai est resté unique là où les franchises Star Wars ou Marvel ont eu droit à plusieurs déclinaisons animées en LEGO.

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