Une Journée en Enfer
Die Hard 3

Une Journée en Enfer - Die Hard 3
L'affiche du film
Titre original :
Die Hard With a Vengeance
Production :
Cinergi Pictures
Date de sortie USA :
Le 19 mai 1995
Distribution :
20th Century Fox
Genre :
Action
Réalisation :
John McTiernan
Musique :
Michael Kamen
Durée :
128 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Après l’explosion d’une bombe dans un magasin, la police de New York reçoit l’appel d’un certain Simon, qui se présente comme l’auteur des faits et menace de perpétrer d’autres attentats si John McClane n’est pas lâché au cœur de Harlem à moitié nu, simplement recouvert d’un panneau portant un message odieusement raciste. Ce dernier, en pleine gueule de bois, y fait la rencontre de Zeus, qui s’apprête à l’accompagner durant cette longue journée en enfer.

La critique

rédigée par
Publiée le 01 février 2020

Après deux premiers volets proposant une construction analogue, Une Journée en Enfer - Die Hard 3 offre une nouvelle direction à la saga Die Hard. Voyant le retour derrière la caméra de John McTiernan, réalisateur du chef d’œuvre Piège de Cristal, ce troisième film quitte le huis-clos pour adopter comme terrain de jeu la métropole new-yorkaise et confie un acolyte à un John McClane jusqu’ici solitaire. Un spectacle haletant !

Le succès rencontré par Piège de Cristal en 1988 et 58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2 en 1990 rendait inévitable une nouvelle suite à la saga de films d’action. Le projet met pourtant cinq ans à aboutir et voit des scénarios différents se succéder, parfois bien éloignés du résultat final. L’un des premiers scripts appelé Troubleshooter et écrit par James Haggin prévoit en effet d’envoyer John McClane combattre des terroristes sur un bateau de croisière dans les Caraïbes. La sortie en 1992 de Piège en Haute Mer, avec Steven Seagal et dont l’intrigue se déroule sur un cuirassé de la marine américaine, empêche définitivement de retenir une option jugée bien trop proche pour le nouveau Die Hard. Bruce Willis n’entend pas marcher dans les pas de Steven Seagal ! Les possibilités de nouveaux huis-clos d’action s’amenuisent il est vrai à grande vitesse tant de nombreux films ont repris la recette miracle de la saga : dans un avion pour Passager 57 (1992), sur une montagne dans Cliffhanger : Traque au Sommet (1993) de Renny Harlin, réalisateur de 58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2, ou dans un bus pour Speed (1994).
Un script rédigé par Jonathan Hensleigh, ayant fait ses armes sur la série Les Aventures du Jeune Indiana Jones (1992-1993), est finalement retenu. Intitulé Simon Says et prévu pour l’acteur Brandon Lee (Rapid Fire), le scénario est acquis par Warner Bros. qui souhaite le retenir pour un quatrième opus de la saga L’Arme Fatale, qui verra finalement le jour plus tard avec une autre intrigue. L’histoire aboutit alors en troisième aventure pour John McClane avec quelques réécritures à la marge permettant de l’intégrer dans la saga.

Ces soucis liés à la recherche d’un scénario ne seraient rien sans les tensions apparues entre Bruce Willis et Joel Silver, producteur historique de la saga, suite à leur collaboration pour Hudson Hawk, Gentleman et Cambrioleur (1991) et Le Dernier Samaritain (1991). Une querelle éclate également entre Silver et Larry Gordon, autre producteur des premiers films, alors que le premier monopolise l’acteur quand le second souhaite le recruter sur l’un de ses projets. Les deux hommes sont finalement écartés et reçoivent une compensation d’au moins 750 000 dollars chacun.
Joe Roth, dirigeant de 20th Century Fox, suggère finalement une coproduction avec Andrew G. Vajna, qui possède au travers de sa société Cinergi un accord de distribution avec The Walt Disney Company qui conduit à voir le film distribué à l’international par Buena Vista International, tandis que le studio à la fanfare le distribue dans les salles américaines. La saga Die Hard possédait ainsi déjà un lien avec Disney avant que celui-ci ne devienne total après le rachat de 20th Century Fox par la firme de Mickey le 20 mars 2019.

Une Journée en Enfer - Die Hard 3 se démarque rapidement de ses prédécesseurs, qui adoptaient tous deux une structure foncièrement similaire. La saga s’éloigne en effet du concept original de huis-clos entraînant son héros John McClane à lutter pour sa survie et celle de ses proches au sein d’un espace confiné ; un gratte-ciel dans le premier, un aéroport dans le deuxième. Ici, c’est l’immensité de New York et de sa banlieue nord qui est explorée. Et la ville devient un personnage à part entière, marquée par la diversité de ses quartiers, de Harlem à Wall Street en passant par un Central Park traversé à toute vitesse.
Pourtant habituée des tournages de films d’action, la Grosse Pomme apparaît ici effervescente, active comme jamais, un important rôle étant donné à ses habitants. La ville est donc vivante et paraît naturelle à celui ou celle qui l’a déjà visitée, dépassant le simple décor de cinéma. L’action est d’ailleurs troublante de vérité lors de l’explosion de la bombe dans le métro de Wall Street, à deux pas des tours jumelles du World Trade Center ayant connu un attentat en 1993 évoqué dans le long-métrage tandis que le spectateur du XXIème siècle pense évidemment à leur destruction le 11 septembre 2001.

Alors que John McClane était dans les précédents films profondément seul, ne pouvant compter que sur lui-même pour s’en sortir, avec l’aide sommaire de quelques personnages secondaires, il est ici accompagné durant la totalité de l’opus par Zeus, un bon samaritain qui se retrouve embarqué bien malgré lui dans cette journée d’enfer. Cette compagnie donne un nouveau souffle à la saga et permet d’aborder différemment le personnage joué par Bruce Willis.
Le scénario se rapproche néanmoins de celui de Piège de Cristal en donnant à McClane un unique antagoniste, Simon Gruber, meneur d’une bande de malfrats n’hésitant pas à tuer. Il l’implique encore davantage en instaurant une vengeance personnelle qui vient se substituer à la menace qui pesait dans les films précédents sur sa femme Holly, dont l’interprète Bonnie Bedelia a refusé de rejoindre le casting d’une nouvelle suite. Si le script est initialement pensé pour être un film indépendant de toute série, il s’intègre en effet finalement parfaitement dans la saga Die Hard en introduisant le frère d’Hans Gruber, génial méchant de Piège de Cristal défait par McClane et interprété par Alan Rickman. L’acteur britannique est d’ailleurs crédité au générique, apparaissant ici dans un extrait du premier long-métrage le voyant chuter de la tour du Nakatomi Plaza. La motivation de Simon serait ainsi une vengeance qui donne son titre original à l’opus (Die Hard With a Vengeance). Si ce lien tient davantage de l’astuce scénaristique sans véritable importance sur le dénouement de l’intrigue, il reste sympathique et crée une cohésion dans ce qui n’est encore qu’une trilogie en 1995.

Une Journée en Enfer - Die Hard 3 met en place une chasse au trésor menée de main de maître par l’antagoniste. Il joue en effet à “Simon Says”, l’équivalent anglophone de “Jacques a dit” et ordonne à la police de New York puis rapidement à McClane et à Zeus Carver de résoudre des énigmes ou de parvenir à réussir des défis impossibles, visant par exemple à rejoindre le sud de Manhattan en un temps record.
Outre une traversée à toute vitesse de Central Park, une scène devenue culte voit ainsi les personnages de Bruce Willis et de Samuel L. Jackson tenter de désamorcer une bombe placée au milieu d’une fontaine dans Tompkins Square Park. Pour ce faire, ils doivent résoudre une énigme mathématique pour verser précisément 4 gallons d’eau à partir de deux bidons contenant respectivement 3 et 5 gallons ! Le spectateur jubile devant la dispute entre un McClane dispersé et un Zeus concentré, tout en tentant de trouver lui-même la solution à ce casse-tête. Cette succession d’énigmes et de quêtes, conduisant les personnages à se déplacer à un rythme effréné dans tout New York, donne véritablement un nouveau souffle à Die Hard et contribue grandement à la qualité du divertissement proposé par l’opus.

À côté de ces nouveautés pour la saga, Une Journée en Enfer - Die Hard 3 voit le retour à la réalisation de celui qui l’a initiée derrière la caméra, John McTiernan ! Né le 8 janvier 1951 à Albany dans l’État de New York, le cinéaste rencontre le succès en 1987 avec Predator. Recevant d’abord une critique mitigée, le long-métrage de science-fiction est plus tard reconnu comme un film majeur du genre. En 1990, il marque le cinéma d’action avec Piège de Cristal, pour lequel sa mise en scène contribue à en faire un chef d’œuvre. Le cinéaste connaît une nouvelle réussite avec À la Poursuite d’Octobre Rouge (1990), film d’espionnage porté par Sean Connery, Alec Baldwin et James Earl Jones. Il décline ensuite la direction de Batman Forever (1995) afin de retrouver Bruce Willis dans Une Journée en Enfer - Die Hard 3.
McTiernan prouve à nouveau tout son talent pour orchestrer des scènes d’action, dont la complexité est pourtant cette fois encore plus grande, nombre d’entre elles se déroulant en environnement ouvert dans la ville de New York et nécessitant une importante coordination. McTiernan gratifie le spectateur de plans toujours bien trouvés et ne semble pas perdu dans la jungle urbaine. Tantôt avec des caméras grues, tantôt en portant la caméra à l’épaule, il parvient à immerger au cœur de l’action et à retranscrire les émotions vécues par les personnages. La tension ressentie lors des appels de Simon Gruber sur des téléphones publics, habilement mise en scène alors que seule sa voix retentit, préfigure notamment le futur concept de Phone Game (2003). Les combats demeurent à l’état brut et font la part belle au sang versé, tandis que le ressenti claustrophobique reste son point fort, au travers notamment de la figure récurrente d’une scène au sein d’un ascenseur. Si quelques effets spéciaux vieillissent mal, cela n’est pas imputable à McTiernan qui parvient à éviter les quelques errances de réalisation dignes de films de série B dont Renny Harlin s’est tenu coupable dans 58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2.

John McClane revient également sous les traits de Bruce Willis. Né le 19 mars 1955 à Idar-Oberstein (Allemagne) avant d’emménager aux États-Unis deux ans plus tard, l’acteur débute véritablement sa carrière en 1985 dans la série de ABC, Clair de Lune. Dans cette comédie qui rencontre alors un important succès, Willis joue le directeur d’une agence de détectives privés. Il est choisi pour interpréter le rôle de McClane dans Piège de Cristal après le refus de nombreux acteurs célèbres pour leurs rôles dans des films d’action de l’époque (Harrison Ford, Richard Gere, Mel Gibson, Nick Nolte, Burt Reynolds, Arnold Schwarzenegger, Sylvester Stallone). Il apporte sa patte au personnage en prenant d’importantes libertés par rapport au script, avec le soutien de John McTiernan. McClane semble être issu de la réalité, loin de l’archétype du héros de film d’action habituel dont il se rapproche toutefois davantage dans 58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2. Le film de 1988 fait décoller sa carrière, qui le voit jouer par la suite dans des classiques tels qu’Armageddon (1998), Sixième Sens (1999) ou Sin City (2005).
McClane apparaît au début d’Une Journée en Enfer - Die Hard 3 dans un état lamentable. Cinq après avoir quitté les spectateurs, ceux-ci le retrouvent alcoolique, mis au ban par la police de New York et séparé de son épouse qu’il refuse d’appeler par ego mal placé. Le personnage paraît ainsi au bord de la dépression et dans une sorte de déni. Il semble ici ne plus avoir grand chose à perdre, alors que sa motivation dans la Nakatomi Plaza ou dans l’aéroport de Dulles était toujours de retrouver sa femme saine et sauve. S’il est toujours drôle, McClane fait également moins d’humour que dans les précédents films, bien qu’il soit difficile d’établir la part de responsabilité entre un scénario initialement pensé sans lui et l’évolution de sa caractérisation. Willis interprète une nouvelle fois à merveille cet anti-héros sujet à la gueule de bois et provoque l’empathie lors des nombreux moments où il s’apprête à se sacrifier. Alors qu’il pouvait s’identifier à lui dans le premier film mais un peu moins dans le deuxième, le spectateur le prend ici davantage en pitié.

La véritable innovation d’Une Journée en Enfer - Die Hard 3 est d’apporter un acolyte à John McClane, en la personne de Zeus Carver. Le rôle est d’abord proposé à Laurence Fishburne (Matrix, Ant-Man et la Guêpe), qui décline dans un premier temps. Et lorsqu’il revient sur sa décision, le rôle a déjà été attribué à Samuel L. Jackson. Né le 21 décembre 1948 à Washington, D.C., l’acteur américain est notamment connu pour ses rôles de Mace Windu dans la prélogie Star Wars et de Nick Fury dans le Marvel Cinematic Universe.
C’est un euphémisme de dire que Zeus Carver est différent de John McClane ! Le personnage est en effet celui d’un bon samaritain, ainsi que l’appelle Simon Gruber. Gérant d’une boutique de produits électroniques, il joue un rôle social important au sein du quartier de Harlem, essentiellement habité par les classes populaires afro-américaines. Bien qu’aucun lien avec une église ne lui soit donné, il se conduit comme le ferait un pasteur en donnant des leçons de morale à des enfants ou en essayant de défendre l’indéfendable pour éviter que McClane ne soit passé à tabac par une bande furieuse du fait de la pancarte “Je hais les Nègres” portée par ce dernier. Son prénom, confondu avec Jésus par le personnage de Willis, lui confère également une aura divine. De fait, Zeus semble empli de sagesse et de philosophie. Il évolue au cours du long-métrage et montre son courage en étant prêt à se sacrifier alors qu’il souhaite initialement quitter cette entreprise qu’il estime être étrangère tant à lui qu’à sa communauté. Samuel L. Jackson est excellent dans un rôle de composition bien différent de ceux qu’il a explorés jusqu’alors. Il est amusant de noter que Les Indestructibles (2004) de Pixar reproduit quasiment à l’identique avec Frozone, doublé par Jackson, une scène d’Une Journée en Enfer - Die Hard 3 dans laquelle Zeus est tenu en joug par un policier visiblement stressé dans la station de métro de Wall Street.

Si l’idée d’un duo est inédite dans la saga, elle est ici parfaitement exécutée tant l’alchimie fonctionne entre Bruce Willis et Samuel L. Jackson. Les deux acteurs avaient déjà figuré ensemble dans Alarme Fatale (1993) et Pulp Fiction (1994), sans avoir toutefois d’interaction notable. Ils se retrouvent cependant ensuite dans Incassable (2000) et Glass (2019) de M. Night Shyamalan.
Radicalement différents, les deux personnages sont d’autant plus complémentaires. À plusieurs reprises, Zeus agit en effet comme un pansement sur les errances d’un McClane au discernement limité, tandis que ce dernier possède suffisamment de bravoure (ou de folie) pour tenter des actions rationnellement impossibles pour répondre aux défis lancés par Gruber. Si l’humour est moins présent dans l’opus, il fonctionne au sein du binôme en ajoutant également de la profondeur au rire. Le sujet du racisme envers les Noirs est notamment récurrent avec un McClane souvent à la limite et un Zeus qui révèle une méfiance profonde des Blancs. Chacun des deux apporte à l’autre et apprend à faire petit à petit confiance. McClane, obligé de manipuler Zeus au début de l’intrigue afin de lui faire rejoindre cette embardée, fait ensuite preuve d’une franchise à toute épreuve envers lui. Au final, l’association de ces deux caractères diamétralement opposés renforce la profondeur du personnage de John McClane, qui avait quelque peu perdu de sa superbe dans 58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2 en devenant presque un héros lambda de film d’action. Il peut être regretté que le duo n’ait pas été reformé ultérieurement dans la saga.

Une Journée en Enfer - Die Hard 3 donne à ce duo de choc un antagoniste de choix avec Simon Gruber, joué magistralement par Jeremy Irons. Né le 19 septembre 1948 sur l’Île de Wight en Angleterre, le Britannique est notamment connu pour son début de carrière sur les planches (dont The Real Thing à Broadway) et au cinéma pour Le Mystère Von Bülow (1990) ou Kafka (1991). Pour les Walt Disney Animation Studios, il assure la voix de Scar dans Le Roi Lion (1994) tandis qu'il jouait, pour le Parc Walt Disney Studios, de 2002 à 2020, l'hôte dans l'attraction, désormais fermée, Studio Tram Tour : Behind the Magic.
Simon est ici le parfait successeur d’Hans Gruber, le leader du groupe de malfrats de Piège de Cristal. Et de fait, tant pour établir un lien de revanche au moins prétendu vis-à-vis de John McClane que pour faire écho à l’opus inaugural, l’ancien colonel de l’armée est-allemande est le frère de Hans Gruber ! Si le parallèle n’était pas assez évident, l’acteur choisi est également un Britannique au flegme certain qui tâche d’imiter l’accent allemand avec une voix grave aussi rauque que menaçante lorsqu’elle résonne au travers d’un téléphone. Animé par l’appât du gain, le personnage est également sans pitié et joue de ses pouvoirs de persuasion pour tromper la police de New York quand il les rencontre à deux pas du lieu du casse qu’il fomente. Irons est parfait dans le rôle, tant lorsque s'entend uniquement sa voix durant près d’une heure que lorsque son visage apparaît à l’écran. Il répète alors durant la première partie la prouesse qui fut la sienne pour le doublage du frère de Mufasa.

Derrière ce triptyque magistral, les personnages secondaires se font en revanche plus discrets.

Les agents de la police de New York Joe Lambert, joué par Graham Greene (Danse Avec les Loups), Connie Kowalski, incarnée par Colleen Camp (Wayne’s World) et Walter Cobb, interprété par Larry Bryggman (Spy Game), remplissent leur rôle sans être étincelants. Leurs discussions avec John McClane sont toutefois intéressantes afin de saisir ce qu’est devenu ce dernier depuis que le spectateur l’a quitté cinq ans plus tôt. Le démineur Charles Weiss, joué par Kevin Chamberlin (Teen Beach Movie), est quant à lui éminemment sympathique et apporte de l’humour à des scènes générant pourtant une forte tension.
La terroriste Katya, seconde de Simon Gruber mais également son amante, est interprétée par la chanteuse Sam Phillips. Muette, elle ne possède donc pas de dialogue et laisse ainsi toute la lumière au chef des terroristes. Son apparence est toutefois parfaite pour le rôle et elle parvient à être aussi menaçante qu’énigmatique. Dommage toutefois que le personnage ne soit pas davantage exploité.

La musique d’Une Journée en Enfer - Die Hard 3 est l’œuvre de Michael Kamen (Les Trois Mousquetaires, Les 101 Dalmatiens, X-Men), qui reprend ses partitions après avoir officié mélodieusement sur Piège de Cristal et 58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2. Entre temps, il a pu perfectionner son art sur le seizième James Bond, Permis de Tuer (1989), ainsi que sur L’Arme Fatale 2 (1989). Kamen incorpore à nouveau à son travail des extraits de pièces composées par de grands virtuoses tels que Beethoven ou Wagner, mais aussi du morceau patriotique When Johnny Comes Marching Home hérité de la guerre de Sécession.
La bande originale de Kamen est ici plus décevante que sur les deux premiers films, manquant de thèmes mémorables et des envolées symphoniques entendues précédemment. Le schéma rythmant la mise en exécution du plan des malfrats est toutefois réussi tandis que la musique remplit globalement son office d’accompagnement de l’action.

Une Journée en Enfer - Die Hard 3 débarque le 19 mai 1995 dans les salles américaines, où il réalise une recette de 100 millions de dollars, inférieure à celle de 58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2 qui avait rapporté près de 118 millions aux États-Unis. Cette relative déception est toutefois vite oubliée tant le troisième long-métrage remporte un succès tonitruant à l’étranger ! Il génère en effet 266 autres millions de dollars à l’international, portant sa recette globale à 366 millions (contre près de 142 millions pour Piège de Cristal et 240 millions pour le deuxième volet). Rien qu’en France, Bruce Willis, Samuel L. Jackson et Jeremy Irons attirent près de 3,5 millions de spectateurs alors que les deux opus précédents n’avaient pas dépassé le million. La critique est un peu moins enthousiaste que les salles, regrettant globalement la présence d’une recette déjà vue par le passé. Certains trouvent en effet que la saga Die Hard commence à s’épuiser. D’autres saluent en revanche la direction au cordeau de John McTiernan et le vent de fraîcheur apporté par la relation entre Willis et Jackson.
Malgré ce succès commercial colossal, il faut attendre douze ans pour revoir John McClane sur le grand écran ! La saga est en effet relancée en 2007 avec Die Hard 4 : Retour en Enfer avant de se poursuivre en 2013 avec Die Hard : Belle Journée Pour Mourir. La qualité relative - voire inexistante pour le dernier - de ces suites conduit toutefois certains fans à considérer les trois premiers films comme les véritables Die Hard originaux. S’il ne peut être fait abstraction des œuvres datées du XXIème siècle, Une Journée en Enfer - Die Hard 3 sonne la fin d’une première période pour la saga débutée en 1988 et qui a révolutionné le genre du cinéma d’action.

Une Journée en Enfer - Die Hard 3 emmène la saga Die Hard dans une nouvelle direction en prenant pour scène le cadre gigantesque de la ville de New York et en confiant à John McClane, alcoolique et anti-héros comme jamais, un acolyte et un antagoniste respectivement joués par les excellents Samuel L. Jackson et Jeremy Irons. Véritable succession de scènes cultes dirigées de main de maître par James McTiernan, ce troisième volet complète à merveille cette saga de dur(e)s à cuire !

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