Docteur Watson
Date de création :
Le 02 juillet 1986
Nom Original :
Doctor Watson
Apparition :
Cinéma
Voix Originale(s) :
Laurie Main
Voix Française(s) :
Michel Mella

Le portrait

rédigé par Karl Derisson
Publié le 02 octobre 2022

En 1986, les studios Disney donnent naissance à Basil, Détective Privé, l’adaptation du livre pour enfants Basil de Baker Street d’Eve Titus et Paul Galdone. Offrant le haut de l’affiche à un nouveau héros, Basil, et à son compagnon de route, le docteur David Q. Dawson, le film ne manque pas de rendre un court mais vibrant hommage à leurs deux alter egos humains, le détective Sherlock Holmes et son bras droit le docteur Watson.

John H. Watson dans l'œuvre de Conan Doyle

Indissociable de Sherlock Holmes, le docteur Watson fait partie des personnages emblématiques de la littérature anglaise. Sorti tout droit de la plume de l’écrivain écossais Sir Arthur Conan Doyle, il apparaît dès 1887 dans Une Étude en Rouge, le premier roman mettant en scène le célèbre détective. L’ouvrage s’ouvre alors sur une brève autobiographie de Watson qui sert pour l’occasion de narrateur à l’histoire.


Sir Arthur Conan Doyle

Le lecteur apprend ainsi que James (John) H. Watson naît en 1852. Élève de l’université de Londres, il obtient son doctorat en médecine en 1878 puis se spécialise en chirurgie au sein du Royal Victoria Military Hospital de Netley, dans l’Hampshire. Devenu médecin militaire, Watson est affecté au 5e Régiment des Royal Northumberland Fusiliers. Il est alors envoyé en Inde puis à Kandahar, en Afghanistan. En juillet 1880, il participe à la seconde guerre anglo-afghane durant laquelle sa carrière est brutalement interrompue. Blessé par une balle reçue dans l’épaule durant la bataille de Maiwand, le docteur est sauvé de justesse par son ordonnance et envoyé en convalescence à Peshawar où il contracte la fièvre typhoïde. Mis à la retraite, il est rapatrié en Angleterre et s’installe dans l’une des chambres d’un hôtel londonien. Réduit à une pauvreté certaine, il rencontre Sherlock Holmes vers 1881 et décide de s’installer avec lui dans un appartement géré par Madame Hudson au 221B Baker Street.


Illustration de Sidney Paget, 1893.

Épaté par l’esprit de déduction de son colocataire qui devine en une fraction de seconde son passé de militaire engagé dans le désert afghan, John Watson devient le compagnon de route de Sherlock dont il narre les aventures. Le roman Le Signe des Quatre indique qu’il épouse Mary Morstan vers 1887. Décidant de s’installer à son compte en ouvrant son propre cabinet de consultations médicales, il voit cependant sa vie chamboulée par la mort présumée d’Holmes en 1891 puis le décès de sa femme. Veuf, ce n’est que trois ans plus tard, en 1894, qu’il apprend que Sherlock n’est en réalité pas mort à la suite de son duel avec Moriarty au sommet des Chutes de Reichenbach. Faisant le choix de fermer son cabinet, Watson retourne alors à Baker Street. Il ne reprend son activité de médecin qu’en 1903.


Illustration de Sidney Paget, 1893

Bien qu’évoluant souvent dans l’ombre de Sherlock Holmes, John Watson est l’un des personnages centraux des romans de Conan Doyle. C’est en effet lui le narrateur de la plupart des histoires et c’est par ses mots que le lecteur est mis au courant de l’enquête en cours. Doux et empathique, il sert en outre à contrebalancer le caractère rigide, vantard et sans filtre d’Holmes. Surtout, Watson occupe la place de l’ami sincère, du soutien et du confident, des rôles cruciaux pour la santé mentale d’Holmes, cocaïnomane patenté qui, souvent, se retrouve submergé par sa propre mélancolie ou bien obnubilé par ses enquêtes. Toujours utile sur les scènes de crime en sa qualité de médecin, Watson fait enfin preuve de fulgurances d’esprit qui, de temps en temps, permettent à Sherlock de retrouver le chemin de la vérité.

Aussi connu dans la culture populaire que Sherlock Holmes lui-même, le docteur Watson fut incarné sur les écrans par des dizaines de comédiens parmi lesquels Hubert Willis entre 1921 et 1923, Fritz Odemar (Le Chien des Baskerville, 1936), Nigel Bruce (entre 1939 et 1946), Colin Blakely (La Vie Privée de Sherlock Holmes, 1970), Robert Duvall (Sherlock Holmes attaque l’Orient-Express, 1976), James Mason (Murder by Decree, 1979), Alan Cox (Le Secret de la Pyramide, 1985), Ben Kingsley (Élémentaire, mon Cher... Lock Holmes, 1988), Jude Law (Sherlock Holmes, 2009), Martin Freeman (Sherlock, 2010) et Colin Starkey (Mr. Holmes, 2015).

Le Docteur Watson, simple figurant chez Disney

Si la littérature anglaise lui a offert une place de choix, les studios Disney ont réservé au célèbre docteur créé par Sir Arthur Conan Doyle une seule et unique apparition fugace dans Basil, Détective Privé. Pour avancer dans son enquête et retrouver la trace de Fidget, la perfide chauve-souris au service du Professeur Ratigan, Basil a en effet besoin d’un fin limier. Il emprunte donc quelque chemin dissimulé derrière les murs afin de se rendre chez Sherlock Holmes en personne et d'y débusquer Toby, le basset du détective dont le flair est particulièrement fin.

Prenant bien soin de ne pas être repéré, Basil pénètre dans la maison en poussant l’une des moulures sculptées sur l’une des plinthes. La discrétion est en effet de mise pour ne pas être vu par le maître des lieux qui, lui aussi, est plongé au cœur d’une enquête. « J’observe qu’il y a énormément de musique allemande au programme », explique-t-il à son acolyte, « Cela porte à l’introspection. Et je veux me livrer à l’introspection ! ».

« Sherlock Holmes, en quoi cela vous met-il dans la note ? », questionne cependant le bon docteur qui ne semble pas vraiment comprendre où son ami veut en venir. « Élémentaire, mon cher Watson », réplique alors du tac au tac le détective avant de quitter la pièce avec le docteur.

La Conception du personnage

Lorsqu’il se retrouve propulsé au poste de réalisateur de Basil, Détective Privé aux côtés de John Musker, Burny Mattinson et David Michener, Ron Clements suggère dès le départ d’inclure Sherlock Holmes et le docteur Watson dans l’intrigue. Entré chez Disney en 1974, l’artiste est en effet un grand fan de l’œuvre de Sir Arthur Conan Doyle. C’est d’ailleurs grâce à un court-métrage animé de quinze minutes inspiré des aventures du célèbre détective qu’il décroche sa place aux studios de Mickey.

Afin de ne pas encombrer l’intrigue et détourner le spectateur du sujet principal, décision est cependant prise de ne pas faire apparaître directement Sherlock et Watson à l’écran. Les humains sont en effet totalement absents de l’histoire. L’idée est alors de ne laisser voir que leur ombre projetée sur un mur et, dans le cas du docteur, les jambes et les pieds. Aucun animateur n’est alors clairement associé à l’animation de Watson dont la silhouette caricature celle du comédien Nigel Bruce qui campa le rôle dans tous les films mettant en scène Basil Rathbone dans le rôle du célèbre détective, à l'image du (Le) Chien des Baskerville en 1939.

Les Voix du docteur Watson

Alors que les quelques mots prononcés par Sherlock Holmes sont issus de la version audio de La Ligue des Rouquins enregistrée en 1966 sous le label Caedmon Records avec Basil Rathbone dans le rôle de Sherlock, la seule et unique phrase dite par le docteur Watson est quant à elle une création originale des scénaristes de Disney récitée par Laurie Main.
Né le 29 novembre 1922 à Melbourne, en Australie, le comédien s’installe dès l’âge de seize ans à Londres où il débute au théâtre dans The Yellow Balloon. Émigrant aux États-Unis en 1960, il joue dans des dizaines de séries télévisées comme Alfred Hitchcock Présente, La Grande Caravane, Maverick, The Third Man, Papa Schultz, Daniel Boone et Ma Sorcière Bien Aimée. Apparu au cinéma dans Melinda, L’Homme le Plus Fort du Monde, Un Vendredi Dingue, Dingue, Dingue et La Coccinelle à Monte-Carlo, Laurie Main devient en parallèle une voix renommée aux États-Unis. Pour Disney, il narre en particulier Welcome to Pooh Corner, Les Nouvelles Aventures de Winnie l’Ourson, Winnie l’Ourson et une Sacrée Journée pour Bourriquet et toutes les autres productions impliquant le célèbre ourson jusqu’en 2003. Laurie Main décède le 8 février 2012 à l’âge de quatre-vingt-neuf ans.

Laurie Main
Michel Mella

En France, le rôle est tenu par Michel Mella. Originaire de Paris où il naît le 11 octobre 1950, le comédien est l’une des voix incontournables en France. Ponctuellement présent au théâtre, au cinéma et à la télévision, il est notamment le doubleur de Joe Pesci, John Turturo, Henry Winkler et Paul Giamatti. Il campe également des personnages comme Timide dans le troisième doublage de Blanche Neige et les Sept Nains, Pedro dans La Belle et le Clochard, Coco Lapin dans Winnie l’Ourson, Banzaï dans Le Roi Lion, La Rocaille dans Le Bossu de Notre-Dame ou bien encore les Frères Trouillard dans La Ferme se Rebelle.

Comme son célèbre acolyte, le docteur Watson doit se contenter d’une minuscule apparition dans Basil, Détective Privé qui s’avère toutefois être un beau clin d’œil à l’œuvre originale d’Arthur Conan Doyle.

Poursuivre la visite

Le Forum et les Réseaux Sociaux

www.chroniquedisney.fr
Chronique Disney est un site de fans, non officiel, sans lien avec The Walt Disney Company, ni publicité,
utilisant des visuels appartenant à The Walt Disney Company ou des tiers par simple tolérance éditoriale, jamais commerciale.