Le Binge Watching

Titre original :
Binge Watching
Production :
Walt Disney Animation Studios
Date de mise en ligne USA :
Le 11 août 2021 (Disney+)
Genre :
Animation 2D
Réalisation :
Eric Goldberg
Musique :
Paul J.Smith
Charles Wolcott
Leigh Harline
Durée :
2 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Dans la série des "How to...", Dingo montre comment regarder tous les épisodes d'une série en les enchaînant d'un trait...

La critique

rédigée par
Publiée le 29 septembre 2021

Le Binge Watching est un court-métrage des Walt Disney Animation Studios de la série Comment Rester à la Maison avec Dingo.

Dingo voit sa fin de carrière cinématographique en solo se terminer en 1965. Goofy's Freeway Trouble, sorti cette année-là, est ainsi son tout dernier court-métrage. Ce coup d'arrêt ne l'empêche pas de conserver l'affection du grand public. Sa popularité reste immense, aidée par les multiples rediffusions de ses exploits sur le petit écran, à travers le monde. Pourtant, dans les années 80, les studios Disney tentent curieusement de lancer le personnage de Sport Goofy au travers de compilations de cartoons qui sortent en vidéo ou à la télévision à travers des émissions spéciales. Ce Dingo "revisité" voit son apogée dans le moyen-métrage de 1987 Footmania pour Dingo, un temps prévu pour le cinéma mais finalement proposé à la télévision. Dingo revient finalement au septième art par le biais de sa participation aux films Le Noël de Mickey en 1983 et Le Prince et le Pauvre en 1990. Dans les années 90, il obtient la consécration suprême et accède à "sa" propre série télé, La Bande à Dingo, qui sera portée aussi au cinéma avec le film culte Dingo et Max. À partir de là, le personnage apparaît dans de nombreuses productions que ce soit à la télévision ou en vidéo. Il revient même au cinéma en 2007 grâce au cartoon Comment Brancher son Home Cinéma.

La série Comment Rester à la Maison avec Dingo reprend le principe des fameux "How to..." des années 1940. En 1937, Dingo perd sa "voix" à la suite du départ de Pinto Colvig du studio de Mickey. Le personnage, privé un temps de ses vocalises originales, les retrouvera toutefois en 1941 à la faveur du retour de son doubleur initial, et ce jusqu'au décès de ce dernier, en 1967. Dans l'intervalle, la technique de la narration, qui permet à Dingo de rester aphone, est plébiscitée. Disney, bien décidé à sauver coûte que coûte son gaffeur attitré, contourne en effet la difficulté rencontrée en le mettant en scène dans des aventures commentées par voix-off. L'artiste John McLeish se voit ainsi chargé du commentaire audio de toutes les péripéties de Dingo. À l'origine, il pense participer à un programme éducatif et utilise donc un ton grave et sérieux. Se rendant compte de sa méprise, il entreprend de modifier son intonation afin de la rendre burlesque. Mais c'est sans compter sur l'intervention des réalisateurs qui le convainquent de revenir à sa prestation première, idéale pour instaurer un contraste hilarant entre le récit et la nature des images qui le supportent. La série des "How to..." est née. Le court-métrage Dingo Fait de l'Équitation, surprenant d'humour décapant, l'inaugure de façon magistrale. RKO Pictures, le distributeur exclusif de Disney à l'époque, trouve le cartoon tellement réussi qu'il décide de l'inclure dans le long-métrage Le Dragon Récalcitrant, pensant qu'il toucherait ainsi un plus large public.

Si les trois cartoons de la série sont écrits et réalisés par l'animateur vétéran Eric Goldberg, il confie l'animation de deux d'entre eux à des collègues du studios. Ainsi, Le Binge Watching est entièrement animé par Mark Henn. Ce dernier entre chez Disney en 1980, deux ans après avoir intégré le Character Animation Program de l’Institut CalArts. Intervalliste lors de la production de Rox et Rouky, Henn travaille ensuite comme animateur sur Le Noël de Mickey, Taram et le Chaudron Magique, Basil, Détective Privé, Oliver & Compagnie et Bernard et Bianca au Pays des Kangourous. À la fin des années 1980, il donnera vie à Ariel dans La Petite Sirène, aux côtés de Glen Keane, puis à Belle dans La Belle et la Bête et enfin Jasmine dans Aladdin. Son animation de Simba dans Le Roi Lion lui permet de décrocher sa première nomination aux Annie Awards. Il participe également à la création de Pocahontas avant de s’atteler à celle de Mulan. Il réalise ensuite le court-métrage John Henry en 2000 pour lequel il est nommé dans la catégorie Meilleur Réalisateur aux Annie, puis travaille sur Lilo & Stitch, La Ferme se Rebelle, Bambi 2, Bienvenue Chez les Robinson, Il Était Une Fois et le cartoon de Dingo Comment Brancher son Home-Cinema. Mark Henn supervise aussi l’animation de Tiana dans La Princesse et la Grenouille et celle de Winnie et de Jean-Christophe dans Winnie l’Ourson, ce qui lui vaut une troisième nomination aux Annie Awards. Couronné par un Winsor McCay Award en 2017, son nom est inscrit au générique des (Les) Mondes de Ralph, À Cheval !, La Reine des Neiges, Les Nouveaux Héros, Zootopie, Vaiana, la Légende du Bout du Monde et Ralph 2.0. Pour Le Binge Watching, l'artiste avoue qu'il prend toujours du plaisir à animer le personnage Dingo après avoir travaillé avec lui sur Le Noël de Mickey, Comment Brancher son Home-Cinema ainsi que sur divers projets pour les Parcs à Thème Disney. Parmi ses inspirations se trouve John Sibley, l'un des animateurs de Dingo dans les années 1940 qui avouait aimer le gaffeur car il le faisait souvent rire aux éclats quand il le dessinait. Mark Henn ressent lui aussi et à chaque fois la même énergie lorsqu'il anime Dingo.

S'il fallait choisir le meilleur des cartoons de la série Comment Rester à la Maison avec Dingo, Le Binge Watching gagnerait sûrement haut-la-main. Il faut dire que des trois récits, il s'agit de l'un des plus drôles. La pandémie liée à la maladie infectieuse émergente COVID-19 a eu pour conséquence de forcer de nombreux gouvernements à confiner leur population. Pour de nombreuses personnes, il a ainsi fallu trouver un moyen de passer le temps. Et l'une des activités qui a connu un gros boum durant cette période est le visionnage de services de vidéo à la demande, dont une certaine plateforme... Disney+. Le binge watching, habitude venue des abonnés de Netflix qui propose tous les épisodes d'une saison en même temps, est ainsi le fait de regarder toute une série dans un laps de temps très court... coupant souvent toute vie sociale en attendant que l'objectif soit réalisé. Le Binge Watching est ainsi particulièrement drôle car il part d'un principe tout simple mais faisable uniquement en animation : laisser la tête de Dingo mirée devant la télévision tandis que le corps du personnage fait plein de choses grâce à l'élongation de son cou. Il allume un feu, va aux toilettes ou ouvre même sa porte d'entrée à un livreur de pizza. L'un de gags les plus drôles, trouvé par Jennifer Lee, la responsable créatrice des Walt Disney Animation Studios, est justement le fait improbable de voir Dingo mettre son masque chirurgical pour ouvrir la porte alors que seul son corps se déplace et que sa tête reste elle devant la télévision. En fait, la seule chose qui peut être reprochée au cartoon de 2021 est son récit bien trop court sur à peine deux minutes. Il y aurait eu évidemment moyen de proposer plus d'idées autour du binge watching afin de densifier l'ensemble.

Il n'empêche ! Revoir Dingo dans de l'animation traditionnelle à un côté vraiment grisant permettant ainsi de retrouver les gestuelles typiques du personnage. Surtout qu'Eric Goldberg accentue le côté nostalgique en reprenant des codes des cartoons des années 1940. Le spectateur retrouve ainsi les fameuses musiques iconiques de Paul J.Smith, Charles Wolcott et Leigh Harline. Côté doublage anglais, le réalisateur fait naturellement appel à la voix actuelle de Dingo, Bill Farmer, tandis que le narrateur est tenu par Corey Burton, un acteur polyvalent connu pour être actuellement la voix de Ludwig Von Drake. Mais si l'animation et le son des opus sont réussis, la série Comment Rester à la Maison avec Dingo déçoit un peu plus pour ses autres aspects techniques. Les décors sont ainsi bien trop sommaires, sans parler du fait qu'ils sont entièrement numériques. Les couleurs et l'animation de nettoyage du personnage sont, quant à eux, très (trop ?) simples et trop propres, faisant que le cartoon n'arrive jamais à atteindre la qualité artistique du reste de la carrière cinématographique de Dingo au sein des Walt Disney Animation Studios, y compris Comment Brancher son Home Cinéma pourtant réalisé seulement quinze ans auparavant. La série Comment Rester à la Maison avec Dingo est, en effet, un projet peu ambitieux à la base sur lequel seule une dizaine d'artistes ont été assignés, travaillant dessus durant à peine neuf mois. Clairement, sans Disney+ qui a un besoin permanent de contenu, ces trois courts-métrages n'auraient sans doute jamais vu le jour. En fait, il faut les voir comme des pastilles qui auraient pu être diffusés dans un autobus de Walt Disney World Resort afin de divertir les visiteurs avant d'arriver à un des Parcs, plutôt que comme un vrai projet artistique.

Le Binge Watching est peut-être le cartoon plus drôle de la série Comment Rester à la Maison avec Dingo. Explorant une pratique moderne, il se moque avec délice des visionneurs boulimiques de séries.

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