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2012 : L'Empire Contre-Attaque

L'article

Publié le 30 décembre 2012

Les lecteurs fidèles des bilans annuels de Chronique Disney auront aisément remarqué que Disney semble suivre un cycle bien défini d'une année forte suivie d'une creuse. Si 2008 et 2010 étaient des années enthousiasmantes, 2009 et 2011 ont déçu sur bien des points. 2012 était attendue au tournant en espérant voir Disney renouveler l'exploit de 2010.

2012 est une année bien surprenante. Les succès sont là où personne ne les attend, les réussites sont incroyables et les échecs cuisants. Tout dans la démesure.

Au cinéma, les films d'animation détonnent : Pixar Animation Studios font de Rebelle un conte de fées finalement bien décevant tandis que Walt Disney Animation Studios font des Mondes de Ralph un film innovant d'une fraîcheur incontestable et qui n'est rien de moins que le meilleur démarrage du studio d'animation historique toutes époques confondues (quel regret de voir d'ailleurs le public français ne pas faire preuve du même enthousiasme que son alter-égo américain !). Il faut aussi compter sur le retour de l'animation image par image, 16 ans après James et la Pêche Géante, avec Frankenweenie, chef-d'œuvre absolu de Tim Burton, doté d'une animation remarquable, d'un visuel inédit (noir-et-blanc et 3D !) et de personnages attachants... Ce qui ne l'empêche pas d'être un échec au box-office partout dans le monde. DisneyToon Studios proposent, fidèles à eux-mêmes, un quatrième épisode de la fée Clochette (le premier qui a l'honneur des salles obscures françaises et qui a l'outrecuidance de faire un meilleur score que Les Mondes de Ralph !).
Au-delà de nos frontières, UTV Motion Pictures (acquisition indienne de Disney) sort son premier film d'animation (labélisé Disney s'il vous plaît !), Arjun: The Warrior Prince et Patagonik Animación (studio d'animation argentin de Disney) co-produit Selkirk, le Véritable Robinson Crusoë (qui sortira au cinéma en France en janvier 2013). Enfin, le Studio Ghibli propose une Colline aux Coquelicots sympathique quoique bien timide et surtout très limitée visuellement (une fausse paresse à sans doute mettre sur le compte du tsunami japonais qui a eu lieu en pleine production).
Enfin, le petit écran est là et bien là avec Disney Television Animation qui propose trois téléfilms animés, dont les très réussis Jake et les Pirates du Pays Imaginaire : Le Retour de Peter Pan et Princesse Sofia : Il Était une Fois une Princesse.

Dans le domaine du Live, il faut reconnaître que les films Disney de 2012 font preuve d'une ambition remarquable. Ils ne sont pourtant que deux : John Carter et La Drôle de Vie de Timothy Green. Deux excellents longs-métrages, incontestablement parmi les meilleurs films du studio qualitativement parlant mais pourtant deux échecs. Le premier est l'un des films les plus ambitieux jamais conçu par Disney, un space-opera maîtrisé à la hauteur de Star Wars (au fait, en parlant de Star Wars, personne ne peut ignorer que ?... Non, chaque chose en son temps !) mais c'est aussi l'un des plus grands échecs financiers de tous les temps à Hollywood (comme si Milo sur Mars n'avait pas suffi). Le second est un conte tendre et poétique suivant les traces (sans toutefois l'égaler) du Secret de Térabithia qui remboursera son budget mais n'ira pas plus loin et aura du mal à dépasser les frontières (il sortira toutefois dans les salles françaises au printemps 2013). A noter également que Les Muppets, le Retour déjà abordé dans le bilan de l'an dernier, est sorti en vidéo en France, sans être passé par la case cinéma !
Par souci d'exhaustivité, il convient de noter que Disney a également sorti des films directement en vidéo dont la qualité médiocre ne mérite pas plus qu'une simple énumération : Les Copains, Chasseurs de Trésor (tout un programme), Le Chihuahua de Beverly Hills 3 (pourquoi tant de haine) et Les Chiots Noël : La Relève est Arrivée qui n'est rien de moins que le treizième épisode de la saga Air Bud (Allez, ouste à la fourrière pour avoir la paix !).
Touchstone subit le même sort que Disney : deux bons films aux scores décevants. Cheval de Guerre (le premier film de la compagnie réalisé par Steven Spielberg) est un chef-d'œuvre aux thèmes puissants et à la musique fabuleuse tandis que Des Gens Comme Nous est, lui, un drame sans prétentions. Les résultats ne sont pourtant pas là et Disney ne compte plus distribuer les prochains films (produits par DreamWorks Studios) à l'international se limitant au seul marché américain : le Lincoln de Spielberg sera le premier à en faire les frais (distribué par 20th Century Fox en France en janvier 2013).
Disneynature continue à proposer d'excellents films et à s'installer durablement en tant que label à part entière. La France a pu découvrir Félins (sorti en 2011 outre-Atlantique), le premier film du studio entièrement scénarisé avec des personnages forts et reconnaissables. Aux États-Unis est sorti Chimpanzés (en 2013 en France) signant un immense succès (le meilleur score d'un film directement produit par Disneynature) qui permet au studio de se lancer (enfin !) dans de nouveaux projets tels que Grizzly.
Et si, malgré tout ça, Disney avait quand même explosé tous les records cette année au box-office suffisamment pour rattraper tous les échecs précédemment cités ? Car la surprise vient de Marvel ! Passant sous silence le très médiocre Ghost Rider : L'Esprit de Vengeance et juste citant le sympathique The Amazing Spider-Man, il est donc permis de s'approcher de près du phénomène Marvel's Avengers. Troisième plus gros succès de tous les temps derrière Avatar et Titanic avec plus de 1,5 milliard de dollars de recettes, il a détrôné le dernier Harry Potter et gagné son combat contre The Dark Knight Rises qui était pourtant parti favori car suite directe d'un film devenu culte. Marvel's Avengers, c'est la concrétisation de plusieurs années de travail, la raison-même de l'existence de Marvel Studios qui a créé un univers cohérent et fantastique avec tous ses films depuis Iron Man en 2008, un pari fou sans antécédent dans l'histoire du cinéma.
L'achat de Marvel aura donc vite été rentable. Et comme si ça ne suffisait pas, Disney frappe aussi fort cette année en achetant Lucasfilm Limited ! Rien que ça ! John Carter un échec ? Tant pis, Disney se paie Star Wars ! Star Wars ? Certes, mais Lucasfilm, c'est aussi (Attention les yeux !) : Indiana Jones ; Industrial Light & Magic (le studio d'effets visuels créé pour la réalisation de Star Wars - Épisode IV : Un Nouvel Espoir puis utilisé pour les effets de Retour Vers le Futur, Abyss, les Jurassic Park, The Mask, Casper, Jumanji, La Momie, les Harry Potter, Minority Report, Le Jour d'Après, La Guerre des Mondes, les Transformers, les Star Trek - y compris ceux de J.J. Abrams, Super 8, etc.) ; Skywalker Sound (ou le meilleur studio de montage et mixage sonore) et LucasArts (qui crée les jeux vidéos Star Wars).
Disney possède donc aujourd'hui la saga la plus populaire de toute l'histoire du cinéma (Excusez du peu) et le meilleur studio d'effets visuels d'Hollywood. Ah oui, et ils ont aussi annoncé Star Wars VII, VIII et IX ! Et là, ce sont tous les geeks du monde entier qui tombent de leur chaise. Et en même temps, en plus !

À la télévision, Disney prend de plus en plus ses marques. Disney Junior cartonne avec Jake et les Pirates du Pays Imaginaire pour les garçons et Princesse Sofia pour les filles ; Disney Channel étonne avec Souvenirs de Gravity Falls ; Disney XD détonne avec Tron, la Révolte et Ultimate Spider-Man ; ABC épate avec Once Upon a Time : Il Était une Fois et le succès grandissant de Castle. Toutes ces séries, originales et réussies, font de Disney un label de qualité incontestable dans le domaine des programmes jeunesses et familiaux. A noter, également, l'adaptation en France d'Amazing Race, l'émission d'ABC Studios à la plus longue longévité...

Les courts-métrages revenaient sur le devant de la scène l'an dernier : cette année, ils prennent leur envol ! Le Mariage de Raiponce et N°47 sont des compléments hilarants aux films desquels ils s'inspirent ; Mini Buzz et Rex, le Roi de la Fête confirment le succès des Toy Story Toons ; La Luna est un bijou de poésie visuelle et sonore ; Paperman révolutionne l'animation. Ni plus ni moins. Une histoire simple et romantique racontée avec brio, au rythme d'une musique sublime, prétexte pour tester une technologie révolutionnaire mêlant la finesse et le charme de l'animation traditionnelle à la stabilité et la tridimensionnalité de l'animation en images de synthèses. Rendez-vous aux Oscars.

Cette année, les fans Disney ont dû faire de la place dans leur vidéothèque et remplir leur porte-monnaie. Ce ne sont pas moins de 10 Grands Classiques qui sont sortis en Blu-ray Disc (La Belle et le Clochard, Rox et Rouky, Pocahontas, une Légende Indienne, Tarzan, Les 101 Dalmatiens, Les Aristochats, Cendrillon, Les Aventures de Bernard et Bianca, Bernard et Bianca au Pays des Kangourous, Peter Pan) tous accompagnés de leurs suites DisneyToon le cas échéant.
En Blu-ray 3D, Pixar met le paquet avec Toy Story, Toy Story 2, Là-Haut et Rebelle. Il faudra également compter sur les deux grands films live de l'année, John Carter et Marvel's Avengers, tous deux sortis en 3D.
Si la qualité de tous ces titres est parfois aléatoire allant de l'époustouflant (Les Aristochats, Là-Haut 3D, Marvel's Avengers 3D) au correct (Rox et Rouky, Tarzan), il va sans dire qu'ils sont tous indispensables, le plus mauvais des Blu-ray Disc Disney étant toujours largement meilleur qualitativement parlant que le meilleur des DVD.
A noter également : la sortie en Blu-ray 3D des Fantômes du Titanic outre-Atlantique, le premier film tourné en IMAX 3D.

Les bibliothèques ne sont pas en reste : La Dynastie Donald Duck s'enrichit de 4 volumes, L'Âge d'Or de Mickey Mouse en accueille trois nouveaux, La Grande Épopée de Picsou voit sortir son premier volume avec la totalement culte Jeunesse de Picsou de Don Rosa. Huit nouveaux albums tous indispensables, il est impossible de faire l'impasse sur un seul ! Pour les amateurs d'art, The Art of John Carter, The Art of Marvel's The Avengers, The Art of Brave et The Art of Wreck-It Ralph complètent la collection déjà superbe des "Art of". A citer également : la sortie des bandes dessinées Epic Mickey : Le Retour des Héros et Dragon Lords.

Sur console, Disney propose enfin Epic Mickey : Le Retour des Héros dans lequel Oswald parle pour la première fois, un jeu rythmé par des chansons inédites et dans lequel est caché Hungry Hobos, un court-métrage d'Oswald cru perdu jusqu'à cette année. Disney Princesses : Mon Royaume Enchanté est, lui, un jeu permettant aux petites filles d'incarner un personnage visitant les mondes des différentes princesses, y compris la tour de Raiponce. Des jeux vidéos dérivés de Rebelle et Les Mondes de Ralph sont parallèlement mis en vente. Disney se positionne aussi de plus en plus sur le marché des jeux vidéos mobiles et sur réseaux sociaux, développement logique suite à l'achat de Playdom et Tapulous, avec notamment les succès surprises de Jetez-Vous à l'Eau ? et de Marvel: Avengers Alliance. Enfin, les plus vintages des gamers adoreront jouer à Félix Fixe Jr., le jeu d'où proviennent Félix et Ralph, des Mondes de Ralph.

Dans les Parcs à thème, 2012 sonne les vingt ans de Disneyland Paris. Pour l'occasion, le Parc Disneyland propose trois nouvelles attractions : l'excellent spectacle de sons et lumières Disney Dreams! qui compte déjà de très nombreux fans et que beaucoup comparent à World of Color ; le sympathique Meet Mickey Mouse - Rencontre avec Mickey qui propose de rencontrer Mickey dans les coulisses d'un théâtre victorien, et la décevante Magie Disney en Parade ! qui n'est ni plus ni moins qu'un saccage de La Parade des Rêves Disney (une musique orchestrale remplacée par une bande-son pop diffusée en boucle sans transition aucune, plus de dialogue et intervention des personnages, plus de char des méchants, plus d'utilisation poussée des marionnettes du Roi Lion malgré la disparition de celles du char des méchants, plus d'acrobates, plus de Belle et sa Bête ni d'Aladdin et Jasmine, et pour finir une décoloration douteuse du char final). Une bonne surprise sera la saison d'Halloween avec ses nouvelles décorations fantomatiques et thémées sur Main Street, U.S.A. ainsi que la nouvelle boutique World of Disney au style art-déco à Disney Village.

À Disneyland Resort, Cars Land éblouit les Californiens avec une re-création phénoménale de Radiator Springs et une attraction, Radiator Springs Racer, qui est déjà un hit assuré avec ses Audio-Animatronics d'un réalisme sans précédent.
À Walt Disney World Resort, le nouveau Fantasyland ouvre ses portes avec des attractions, restaurants et décors de rêve inspirés de La Belle et la Bête, La Petite Sirène et Dumbo. Test Track, à Epcot, fait peau neuve avec une version plus abstraite librement inspirée de l'univers de Tron.
À Tokyo Disney Resort, Toy Story Mania! ouvre ses portes à Tokyo DisneySea.
À Hong Kong Disneyland Resort, Grizzly Gulch est inauguré avec son Big Grizzly Mountain Runaway Mine Cars, sorte de mélange entre les thèmes de Big Thunder Mountain et Country Bear Jamboree et la technologie d'Expedition Everest - Legend of the Forbidden Mountain qui permet aux trains de dévaler le circuit en marche avant et en marche arrière.
Quant à la Disney Cruise Line, elle s'enrichit d'un quatrième navire, jumeau du Disney Dream de l'an dernier, le Disney Fantasy.

Sur scène, Disney Live! a proposé un deuxième spectacle, La Fabuleuse Tournée de Mickey, à destination des plus jeunes ; Disney sur Glace a présenté Le Voyage Imaginaire (une version mise à jour du Voyage Magique de Mickey et Minnie) mettant en scène Le Roi Lion, La Petite Sirène, Lilo & Stitch dans le premier acte et Peter Pan dans le second. Mais la plus grande surprise pour les fans est sans aucun doute Fantasia Live in Concert à Lyon qui proposait de vivre des séquences choisies de Fantasia et Fantasia 2000 (ainsi que Clair de Lune !) jouées en direct par un orchestre durant la diffusion des films. Un spectacle ultime qui permet à certains de vivre un rêve éveillé : voir Fantasia tel qu'il a été imaginé par Walt Disney, comme un spectacle vivant aux séquences changeantes et jouées en direct par un orchestre.

2012 n'est donc ni une année parfaite ni une année de transition, c'est une année hors du commun, pleine de surprises. Qualitativement, Disney atteint des sommets avec plusieurs chefs-d'œuvre : John Carter, Cheval de Guerre, Les Mondes de Ralph, Marvel's Avengers, Frankenweenie, Paperman, La Luna, Tron, la Révolte, Disney Dreams!. Mais le public n'aura suivi que pour très peu d'entre eux ! Le plus gros succès de Disney provient d'une filiale achetée il y a à peine trois ans et son achat de Lucasfilm aura généré le plus grand buzz médiatique concernant Hollywood depuis bien longtemps !
Il faut voir 2012 comme une année charnière dans ce que Disney tend à devenir : rien de moins que le plus gros conglomérat de franchises familiales et qualitatives. Gros regret en revanche de voir Disney se payer un Tim Burton et un Steven Spielberg et de constater que le public ne suit pas vraiment...

Qu'attendre de 2013 ? Difficile à dire tant les projets sont hétéroclites ! Il faut avouer que les yeux des fans sont déjà rivés sur 2015, année où sortiront Marvel's Avengers 2, Star Wars - Épisode VII et le land basé sur Avatar à Disney's Animal Kingdom.
Sans citer tout ce qui est prévu pour 2013, voilà déjà les favoris de Chronique Disney : Le Monde de Nemo 3D, Le Monde Fantastique d'Oz, Iron Man 3, Lone Ranger (le prochain Pirates des Caraïbes ?), Star Wars - Épisode III - La Revanche des Sith 3D, Thor : Le Monde des Ténèbres, Frozen : La Reine des Neiges, Disney INFINITY, Mystic Manor (le futur manoir hanté de Hong Kong) et le meilleur pour la fin : Saving Mr. Banks. Tom Hanks qui joue le rôle de Walt Disney dans un film situé dans les années '60, tourné en partie à Disneyland Resort et dans lequel il sera question de l'acquisition des droits de Mary Poppins. Rien que pour ça, ça valait le coup que les Mayas se soient plantés !

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