Le Mythe Star Wars : Épisodes VII, VIII & IX
Disney et l'Héritage de George Lucas

Le Mythe Star Wars : Épisodes VII, VIII & IX - Disney et l'Héritage de George Lucas
La couverture
Éditeur :
Third Éditions
Date de publication France :
Le 19 novembre 2020
Genre :
Essai
Auteur(s) :
Thibaut Claudel
Nombre de pages :
184

La critique

rédigée par
Publiée le 11 décembre 2020

Le Mythe Star Wars : Épisodes VII, VIII & IX - Disney et l'Héritage de George Lucas est un essai passionnant écrit par un passionné sur les directions apportées par la compagnie de Mickey à la saga intergalactique. Thibaut Claudel y offre un regard analytique et objectif sur la conception des œuvres Star Wars depuis 2012, offrant un bol d’air frais à une communauté de fans dont seuls les membres les plus extrêmes semblaient jusqu’ici avoir voix au chapitre.

Le 30 octobre 2012, une annonce vient bouleverser l’équilibre dans la Force : George Lucas vend pour la somme de 4,05 milliards de dollars le studio qu’il a créé, Lucasfilm Ltd., à The Walt Disney Company. Star Wars, Indiana Jones et d’autres franchises comme Willow intègrent alors le déjà riche patrimoine de la société créée par Walt Disney, de même que l’innovant studio d’effets spéciaux Industrial Light & Magic ou le studio d’effets sonores Skywalker Sound. Alors dirigée par Bob Iger, Disney n’en est pas à son coup d’essai, après avoir racheté Pixar en 2006 et Marvel en 2009.
Dès la poignée de main entre Lucas et Iger, ce dernier affirme sa volonté de faire fructifier son investissement. Alors que la saga cinématographique est arrêtée depuis 2005 et n’est présente sur les écrans qu’au travers de la série animée Star Wars : The Clone Wars, il annonce en effet une nouvelle trilogie avec des Épisodes VII, VIII et IX constituant donc la suite aux aventures de Star Wars : Le Retour du Jedi, tant attendue depuis 1983. Initiée par le créateur de l’univers, qui s’était lui-même assuré du retour des acteurs originaux et avait écrit des traitements pour chaque film, cette postlogie devient finalement un cadavre exquis inauguré trois ans plus tard.

J.J. Abrams livre en effet Star Wars : Le Réveil de la Force le 18 décembre 2015, avant d’être suivi par Rian Johnson avec Star Wars : Les Derniers Jedi le 15 décembre 2017 et de faire son retour pour la conclusion le 20 décembre 2019 avec Star Wars : L’Ascension de Skywalker, en remplacement de Colin Trevorrow, débarqué du projet par Kathleen Kennedy, Présidente de Lucasfilm Ltd..
Dans le même temps sont également produits les spin-off Rogue One : A Star Wars Story (2016) et Solo : A Star Wars Story (2018), les séries animées Star Wars : Rebels (2014-2018) et Star Wars : Resistance (2018-2020) et la toute première série en prises de vues réelles de la franchise, Star Wars : The Mandalorian (2019 - en cours). Cher au cœur des fans, l’Univers Étendu devient Légendes pour laisser le champ libre aux créateurs des suites tandis qu’un nouvel Univers Étendu Officiel émerge avec des romans, comics et jeux vidéo qui s'intégrent dans le nouveau canon.

Après une période de calme, la plus célèbre franchise connaît donc une véritable effervescence durant huit ans. Effervescence créative, au regard de l’extension sans commune mesure de cet univers sous la houlette de nombreux artistes invités à apporter leur touche personnelle à une saga dont ils sont bien souvent fans depuis leur plus jeune âge. Effervescence de commentaires également, tant la conception des films est suivie dans les médias et les réseaux sociaux et tant les polémiques sont légion, l'Épisode VIII de Rian Johnson recevant notamment la haine des fans les plus conservateurs pour avoir voulu faire évoluer Star Wars dans une nouvelle direction.
Si chacun ou presque a pu produire son analyse de la postlogie, il faut attendre l’automne 2020 et Le Mythe Star Wars : Épisodes VII, VIII & IX - Disney et l'Héritage de George Lucas pour qu’une analyse soit effectuée sur cette période aussi riche que condensée, sur la genèse des films, leurs thématiques et leur impact, afin d’étudier la façon dont Disney s’est approprié l’héritage de George Lucas.

Seul un véritable passionné sachant autant s’intéresser aux productions Star Wars qu’à leur conception et à leurs créateurs pouvait s’attaquer à un tel exercice. Thibaut Claudel semble heureusement cocher toutes les cases pour relever un tel défi. Originaire des Vosges, il découvre la saga durant son enfance, dans les années 90, avec une vieille cassette de Star Wars : L’Empire Contre-Attaque. Il profite de la projection en 1997 de l’édition spéciale de la trilogie originale dans la bien nommée salle de cinéma de Saint-Dié-des-Vosges, L’Empire, avant de vivre pleinement la prélogie et de développer une passion dévorante pour ces films qu’il rejoue avec ses LEGO. La passion ne le quitte pas durant l’adolescence et au-delà, au gré de son exploration de l’ancien Univers Étendu, de la série Star Wars : The Clone Wars et du développement d’une collection.
S’ensuit un parcours professionnel atypique, qui le voit étudier dans une école de commerce avant de devenir journaliste. Durant près de quatre ans, il travaille pour un média appelé ARTS, regroupant les sites COMICSBLOG, 9ème Art et SyFantasy, devenant rédacteur en chef de ce dernier. Dans ce cadre, il crée avec Sullivan Rouaud le podcast Wookie Leaks. Ces fonctions le conduisent à suivre assidûment l’actualité entourant les premières années de Lucasfilm Ltd. dans le giron de Disney, puis la genèse de la postlogie. Ayant depuis quitté le journalisme, il n’a pas pour autant abandonné la galaxie lointaine, très lointaine qu’il affectionne, lui consacrant un nouveau podcast, Outrider, au sein duquel il évoque l’univers de Lucas avec un regard teinté de recul et d’analyse.

L’origine du (Le) Mythe Star Wars : Épisodes VII, VIII & IX - Disney et l'Héritage de George Lucas remonte à 2016 et à une rencontre entre Thibaut Claudel et les créateurs toulousains de Third Éditions, Mehdi El Kanafi et Nicolas Courcier. Ces derniers, passionnés de la presse traitant des jeux vidéo, fondent leur maison d’édition en 2015, après avoir vu leur première société rachetée. Third Éditions se spécialise alors dans les beaux ouvrages d’analyse sur des univers phares de la pop culture, les différents labels de The Walt Disney Company étant notamment mis à l’honneur dans Au Cœur des Chefs-d’Œuvre de Disney - Le Second Âge d’Or, Qui Est le Tisseur ? - L’Extraordinaire Peter Parker, Dans les Coulisses du Marvel Cinematic Universe ou la série La Légende Kingdom Hearts.
Lors de leur rencontre, Claudel, El Kanafi et Courcier plaisantent autour de l’idée d’un livre dédié à Star Wars, à nouveau sur le devant de la scène depuis la sortie de Star Wars : Le Réveil de la Force. Les trois hommes se croisent à nouveau en mars 2019 et évoquent plus sérieusement l’idée, les histoires autour de la postlogie - pourtant pas achevée - s’étant nettement enrichies. Après plusieurs échanges relatifs au point de vue éditorial à adopter pour l’ouvrage, ils s’entendent rapidement sur l’analyse du traitement de l’héritage de George Lucas par la compagnie de Mickey et des œuvres qui en découlent.

Le Mythe Star Wars : Épisodes VII, VIII & IX - Disney et l'Héritage de George Lucas porte alors (presque entièrement) bien son nom. Le terme de mythe correspond parfaitement à la saga et renvoie au concept du monomythe théorisé par le professeur et écrivain Joseph Campbell, dont Lucas s’est inspiré. Selon lui, les histoires légendaires et mythes en provenance de l’ensemble des cultures revêtent des schémas narratifs similaires qui évoquent des sentiments universels chez l’être humain. Suite au rachat de Lucasfilm Ltd., le mythe Star Wars doit être interprété par de nouveaux auteurs. Alors qu’auparavant, le propriétaire de la saga en était le créateur et celui qui en dictait la trame narrative, Disney doit désormais se réapproprier cet héritage et, en sa qualité d’empire du divertissement, en confier la destinée à des artistes savamment choisis et s’inscrivant dans un canevas global. L’essai montre à quel point l’héritage de Lucas est autant indispensable qu’embarrassant : d’un côté, il a initié lui-même la postlogie et les spin-off tandis que des idées envisagées mais non retenues à l'époque pour ses films sont reprises par Disney ; de l’autre, des libertés sont rapidement prises vis-à-vis des traitements qu’il a rédigés.
Si son intérêt semble évident en termes de marketing, la mention “VII, VIII & IX” du titre ne donne en revanche qu’une vision tronquée du contenu de l’ouvrage. Thibaut Claudel y accorde effectivement une part importante à la postlogie, mais il traite également en profondeur des deux spin-off, de Star Wars : Rebels, de Star Wars : The Mandalorian, des créations du nouvel Univers Étendu (romans, comics, jeux vidéo) ainsi que de Star Wars: Galaxy’s Edge, l’extension immergeant les visiteurs de Disneyland Park en Californie et de Disney’s Hollywood Studios en Floride sur la planète Batuu.

Lire Le Mythe Star Wars : Épisodes VII, VIII & IX - Disney et l'Héritage de George Lucas est rafraîchissant pour tout fan de Star Wars éreinté par l’hystérie collective qui a entouré la sortie de chaque nouveau film de l’ère Disney et notamment de Star Wars : Les Derniers Jedi. Le phénomène n’est pourtant pas nouveau et entoure la création de George Lucas depuis l’édition spéciale de la trilogie originale ou la prélogie, comme le relate le documentaire The People vs. George Lucas (2010). Mais Disney fait souvent figure de bouc émissaire idéal, accusée de dénaturer la saga d’un créateur. Heureusement, il n’est pas question de cela ici, le regard de Thibaut Claudel restant neutre.
Si l’auteur, comme tout spectateur, possède un avis subjectif sur les films, il tire profit de son ancienne profession pour adopter une approche journalistique pour relater les faits - et rien que les faits. Pour ce faire, il s’appuie sur les articles de presse de la période allant de 2012 à 2020, citant directement les acteurs de cette histoire ou des sources fiables gravitant autour de l’industrie hollywoodienne (The Hollywood Reporter, Entertainment Weekly) ou de la saga (le site Making Star Wars, particulièrement bien informé sur la production des films). Doit d’ailleurs être saluée l’idée d’intégrer l’ensemble des références en notes de bas de page, crédibilisant le propos tout en permettant au lecteur d’approfondir la lecture en consultant les interviews et articles originaux.

À partir de cette approche documentée, l’auteur analyse les choix de Kathleen Kennedy et émet des hypothèses quant à la logique qui a pu la guider dans le cadre du défi immense qui se posait à elle : parvenir à reprendre et à continuer de faire vivre la saga Star Wars. L’approche éditoriale de l’essai est ainsi structurée en trois parties autour du plan de Lucasfilm Ltd., tel que Thibaut Claudel l’a interprété : l’héritage de Lucas a d’abord été imité, puis prolongé pour être également parfois réinventé.
Souvent confirmée directement par les faits ou les propos de Kennedy, des réalisateurs ou d’autres parties prenantes, cette tentative d’explication se ramifie parfois en théories de l’auteur, qu’il présente comme telles en les étayant d’arguments clairs et détaillés. Le lecteur est ainsi libre de se forger sa propre opinion sur les questions ouvertes qui sont posées. En tout état de cause, le plan suivi par Thibaut Claudel apparaît parfaitement cohérent et explicite les directions prises par la franchise.

Le choix narratif du cadavre exquis, dans lequel plusieurs auteurs écrivent chacun un morceau d’une phrase - ici chacun un film d’une trilogie -, est notamment détaillé. En retenant cette option, Kathleen Kennedy veut disposer d’auteurs et réalisateurs possédant les qualités respectives qu’elle souhaite donner à chacun des films. Spécialiste du soft reboot et du film nostalgique, J.J. Abrams était tout désigné pour ouvrir la trilogie en donnant un cadre confortable aux fans de la trilogie originale tout en créant des personnages attachants et les mystères qui leur sont associés. La Présidente de Lucasfilm Ltd. avait également identifié que Rian Johnson était bien placé pour nuancer la proposition du premier film en traitant cette fois le passé sous la question d’une mélancolie empreinte de préoccupations relatives au monde contemporain. Colin Trevorrow, quant à lui, aurait dû permettre de conclure la postlogie en permettant à l’œuvre de prendre de la hauteur sur elle-même avec un regard méta qui aurait renforcé sa portée en ouvrant la réflexion. Si le lecteur peut continuer à regretter la décision prise, il comprend néanmoins désormais les raisons et les contraintes qui ont pu la guider.

Le Mythe Star Wars : Épisodes VII, VIII & IX - Disney et l'Héritage de George Lucas apporte une bonne synthèse des aspects économiques, artistiques et parfois sociologiques qui ont pu se traduire dans les films sortis en salle. Si Thibaut Claudel insiste à juste titre sur la part de liberté accordée aux auteurs - rare dans des blockbusters aux enjeux financiers si élevés -, il présente l’influence qu’ont pu avoir les impératifs industriels sur la création artistique. Par ailleurs, la démonstration du rôle joué par le review bombing - un déferlement de critiques négatives mal intentionnées sur Internet - est particulièrement édifiante.
Pris dans cet étau, les films Star Wars de Disney n’en sont pas moins des œuvres riches que l’essai se propose d’analyser. Pour chaque opus, une partie est ainsi consacrée aux thèmes sous-jacents et à la création ou à la progression des différents personnages. Présentés avec nuance, ces éléments permettent au lecteur de compléter le ressenti qu’il a pu avoir lors du visionnage des films avec une explication rationnelle et d’en apprécier toute la profondeur, de ses aspects évidents à des clés de lecture plus exigeantes.

L’un des points forts de l’essai réside dans son analyse des outils narratifs utilisés, révélant vraisemblablement l’intérêt de l’auteur pour l’écriture et constituant une proposition intéressante pour le lecteur étranger à ces procédés. En décortiquant chaque élément et en s’interrogeant, Thibaut Claudel reconstitue le puzzle de concepts avec lequel les cinéastes ont eu à se démener. Il est particulièrement intéressant de constater en quoi des détails peuvent modifier en profondeur la perception d’un long-métrage. L’influence des modifications tardives sur la fin de Rogue One : A Star Wars Story est ainsi parlante, de même que la contradiction évidente entre les visions du scénariste Lawrence Kasdan et des réalisateurs initiaux Phil Lord et Chris Miller (La Grande Aventure Lego, 21 Jump Street) sur Solo : A Star Wars Story.
L’exemple le plus éloquent reste toutefois celui de l’Épisode IX, longuement décrit au sein de l’ouvrage. Thibaut Claudel décrypte la complexité de la question de l’identité de Rey, finalement placée au centre de l’écriture de cette postlogie, et des difficultés qu’elle a engendrées sur la rédaction des trois versions du scénario de Duel of the Fates, le projet original de Colin Trevorrow et de son coauteur Derek Connolly. Les résumés détaillés de ces travaux constituent une excellente description du processus d’écriture d’un scénario. Le Star Wars : L’Ascension de Skywalker de J.J. Abrams et du scénariste Chris Terrio est également décortiqué, ses défauts semblant presque inéluctables au regard des enjeux contradictoires ou des délais resserrés avec lesquels les auteurs ont eu à traiter. L’enfer est pavé de bonnes intentions et Thibaut Claudel montre de façon limpide que c’est particulièrement le cas dans l’écriture d’un film Star Wars.

Le Mythe Star Wars : Épisodes VII, VIII & IX - Disney et l'Héritage de George Lucas consacre également un angle d’analyse à la reprise de l’héritage politique de Star Wars. Engagé dans les années 70 contre la guerre du Vietnam, dans les années 80 contre Ronald Reagan puis dans les années 2000 contre les interventions militaires de George W. Bush, George Lucas a en effet toujours su distiller un propos politique dans ses longs-métrages. Thibaut Claudel montre que cette dimension est bel et bien reprise par Disney, bien que ses représentants s’en défendent systématiquement publiquement. Il convient néanmoins de s’interroger sur une éventuelle évolution en la matière, la société ayant en 2020 pris position à plusieurs reprises sur des questions sensibles, soit directement dans le cadre du mouvement Black Lives Matter, soit plus insidieusement en incitant les Américains à voter lors de l’élection présidentielle.
En tout état de cause, l’auteur de l’ouvrage démontre brillamment que le Star Wars de l’ère Disney reflète la politique de son époque et présente un monde plus “gris”, plus complexe et moins manichéen que celui de la guerre froide.

La question de la représentation des minorités, autre sujet contemporain d’importance, est également traitée. Un net progrès en la matière est alors noté, avec l’inclusion de personnages féminins, noirs, latinos ou asiatiques en plus grand nombre ou avec un rôle davantage substantiel. Thibaut Claudel nuance néanmoins ce bilan en observant une certaine frilosité sur la représentation de personnages homosexuels ou par la destitution subie par Rose Tico dans le dernier volet de la postlogie alors que son interprète, Kelly Marie Tran, a subi une campagne de dénigrement raciste et misogyne sur les réseaux sociaux.
L’essai ouvre enfin une réflexion passionnante sur la question éthique et philosophique de la représentation en images de synthèse d’acteurs décédés, illustrée par le retour de Peter Cushing dans le rôle de Wilhuff Tarkin dans Rogue One : A Star Wars Story, 22 ans après sa disparition. Disney a sans doute tranché la question depuis en ayant refusé de procéder de la sorte pour Leia suite au décès de Carrie Fisher, alors qu’elle apparaissait elle aussi sous des traits virtuels dans le long-métrage, sorti tandis que l’actrice était encore en vie.

Le Mythe Star Wars : Épisodes VII, VIII & IX - Disney et l'Héritage de George Lucas est donc riche et généreux sur le champ qu’il se propose de traiter. Ses limites sont finalement inhérentes à sa nature et il pourra éventuellement être démenti sur certains aspects à l’avenir, même s’il gardera pleinement sa valeur documentaire sur le récit chronologique des faits marquants de l’univers Star Wars entre le rachat du studio par Disney et 2020. Il pourra également lui être reproché de ne pas être allé plus loin dans l’approfondissement de certains événements déterminants, comme le décès de la regrettée Carrie Fisher. Mais la légère frustration ressentie tient surtout au plaisir de lecture et à la qualité des développements présentés, qui suscite l’envie d’en lire davantage.
Certes, quelques erreurs peuvent être repérées par les fans inconditionnels, quand est évoqué le travail de Jon Favreau pour Disney sur Iron Man (2008) alors que le film est antérieur au rachat de Marvel en 2009 ou quand, certainement en raison d’une impression validée trop tôt pour anticiper tous les effets de la COVID-19, la sortie de la série Le Faucon et le Soldat de l’Hiver sur Disney+ est annoncée en 2020 alors qu’elle a été repoussée à 2021. Les plus pointilleux seront également irrités quand l’auteur qualifie Star Wars: Galaxy’s Edge de “parc d’attraction” alors qu'il s'agit d'un Land à l'intérieur d'un Parc à Thèmes. Mais ces erreurs pèsent bien peu face à la rigueur qui caractérise l’ouvrage.

Outre un fond qui est donc essentiellement passionnant, Le Mythe Star Wars : Épisodes VII, VIII & IX - Disney et l'Héritage de George Lucas bénéficie d’une forme particulièrement soignée. Le livre possède une couverture rigide cartonnée lui conférant robustesse et résistance au temps malgré les manipulations. Un signet rouge ajoute à la sensation de disposer d’un bel objet destiné à trouver une place légitime au sein d’une bibliothèque. Le papier choisi est également épais et participe au plaisir de lecture. La police d’écriture correspond au style presque universitaire de l’essai, avec un interligne confortable, tandis que les dessins de sabres laser savamment choisis et disséminés en débuts et fins de chapitres rappellent en sobriété le contenu du texte.
La couverture de l’ouvrage, signée de l’artiste Bruno Wagner, représente le sabre laser iconique de Kylo Ren dans un visuel faisant écho au teaser du jeu vidéo Star Wars Jedi : Fallen Order dont est fan l’auteur. Lors de sa sortie le 19 novembre 2020, l’ouvrage peut également être commandé auprès de Third Éditions dans une édition First Print bénéficiant d’une couverture exclusive signée de l’artiste français Bengal, que Thibaut Claudel apprécie particulièrement. Le dessinateur habitué de Marvel Comics (Spider-Gwen, Avengers) signe ici un magnifique dessin de Rey, sabre d’Anakin et de Luke Skywalker en main, sur les pas du Jedi sur la planète Ahch-to. Les deux êtres composant la Dyade de Force sont ainsi superbement représentés !

Au final, Le Mythe Star Wars : Épisodes VII, VIII & IX - Disney et l'Héritage de George Lucas se dévore et ne se referme durablement qu’une fois terminé tant la lecture est fluide, agréable et pleine d’intérêt pour celui ou celle qui s’intéresse à Star Wars. Nul besoin d’ailleurs d’en être un grand spécialiste, avoir vu les films et vouloir en apprendre davantage sur l’univers suffisant à en appréhender l’essentiel. Le fan assidu ne découvre quant à lui pas réellement de nouvelles informations mais est tenu par une écriture efficace qui l’invite à porter plus loin sa réflexion.
L’essai s’ouvre enfin dans sa dernière partie sur un nouvel espoir en montrant en quoi la saga a été réinventée, permettant d’envisager des perspectives presque infinies pour enrichir l’univers. De quoi faire un nouveau point d’étape dans quelques années ? Il semble en tout cas certain que Thibaut Claudel n’aurait aucune difficulté à être inspiré pour écrire à nouveau sur le sujet !

Le Mythe Star Wars : Épisodes VII, VIII & IX - Disney et l'Héritage de George Lucas a valeur de témoignage sur la première phase de l’ère Disney de la saga Star Wars. L’essai de Thibaut Claudel propose une analyse pointilleuse et documentée qui tient sa promesse de dresser un bilan dans la nuance. Une véritable catharsis pour les fans de cette galaxie lointaine, très lointaine !

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