Titre original :
Dumbo
Production :
Walt Disney Animation Studios
Date de sortie USA :
Le 23 Octobre 1941
Genre :
Animation 2D
Réalisation :
Ben Sharpsteen
Musique :
Frank Churchill
Oliver G. Wallace
Ned Washington
Durée :
64 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

C'est le printemps. Les cigognes livrent les nouveaux bébés aux pensionnaires du cirque. Toutes les mamans ont reçu leur colis sauf l'éléphante, Madame Jumbo. Mais, bien vite, une cigogne égarée lui apporte un éléphanteau qui, à la surprise générale, dévoile de larges oreilles à l'image de véritables ailes. Toute la tribu accable le petit, aussitôt surnommé Dumbo. Madame Jumbo tente de rester digne, face aux railleries, entourant son bébé de tout son amour maternel. Pourtant, alors qu'une bande de garnements se moque méchamment de Dumbo, sa mère blessée, n'en pouvant plus de la méchanceté permanente entourant son petit, attrape l'un d'eux avec sa trompe et lui donne une fessée. Elle payera cher son écart : Monsieur Loyal, après l'avoir fouettée, l'enchaînera et l'emprisonnera. Ignoré de tous, Dumbo se retrouve désormais seul.

Timothée, un petit et malicieux souriceau, le console et décide d'en faire une vraie star. Un matin, les deux compagnons se réveillent dans les branches d'un arbre. Timothée persuade Dumbo de voler grâce à ses grandes oreilles...

La critique

rédigée par

Dumbo, quatrième grand classique de Walt Disney, est aussi le plus court des dessins animés des studios de Mickey (si l'on omet Saludos amigos, simple réunion de plusieurs courts-métrages). Véritable chef-d'œuvre, il est bâti sur une histoire d'une simplicité enfantine racontable, de bout en bout, en cinq petites minutes. Et c'est là que se trouve sans aucun doute tout son génie ! La clarté du scénario de Dumbo a permis en effet au film d'être adopté avec une facilité déconcertante par le grand public et la critique, alors même qu'il n'a suffit que d'une année et demi pour le créer avec un budget, somme toute ridicule, de prés de 812 000 dollars. Il faut dire que Walt Disney lui-même avait, dès le départ, une idée très précise de ce qu'il voulait pour Dumbo. Au contraire de Pinocchio, il n'y eut aucun atermoiement dans l'écriture du scénario et pas une séquence ne fut remisée. Le budget du film est un modèle du genre tant les coûts furent maîtrisés ligne par ligne. Après des longs-métrages ambitieux comme Blanche Neige et les Sept Nains, Pinocchio et Fantasia, Dumbo marque, en fait, le retour à une animation plus simple aux dessins caricaturaux. L'univers cartoon est de nouveau d'actualité et s'inscrit dans la lignée du savoir-faire des artistes des studios Disney, largement développé dans leurs courts-métrages. Tous les animateurs s'en donnent visiblement à cœur joie dans Dumbo pour le plus grand plaisir des spectateurs qui reçoivent, par le simple biais des dessins, un florilège d'émotions. Le film est, déjà, à ce seul titre, une référence.

Dumbo, le personnage principal et rôle titre, porte bien évidemment l'œuvre toute entière. Son image, emplie de charme et de tendresse, résume à elle-seule la teneur du long-métrage. Il est le symbole même du talent des animateurs Disney pour transcrire, par le dessin, les émotions les plus fortes. Ce petit éléphanteau, handicapé par des oreilles trop longues, subit, en effet, un univers totalement hostile, au seul motif de sa différence. Le spectateur peut ainsi, fort habilement, s'identifier à lui, à chaque moment de sa vie. Le capital sympathie du personnage est, dès la première image, immense et s'accroît tout au long du film. Dumbo appartient d'ailleurs à la pure pantomime. Il ne dit pas un seul mot et ne transmet ses émotions que par ses seuls gestes et postures. Touchant, naïf et terriblement attachant, l'éléphanteau semble touché par la grâce tant il parvient à émouvoir le spectateur qui l'adopte pour la vie, bien au delà du simple visionnage du film. L'effet sur les plus jeunes est d'ailleurs garanti d'autant que la relation de Dumbo avec sa maman, parfaitement retranscrite, comporte une charge émotionnelle intense.
Timothée, le souriceau et seul ami de Dumbo, est incontestablement le deuxième personnage du film. Il porte en effet sur ses frêles épaules le "bien" en acceptant l'éléphanteau sans aucun préjugé. Il rayonne ici autant que Jiminy Cricket dans Pinocchio. Le spectateur l'adopte tout de suite tant il amène réconfort à Dumbo devant les souffrances endurées. Comme le rôle titre, il dispose d'une capacité d'identification avec le public importante, endossant le rôle du "meilleur ami". Sa gentillesse et prévenance sont d'autant plus remarquables qu'elles accentuent, en choc frontal, la noirceur des mégères éléphantes ou l'insupportable effronterie des garnements, sans oublier l'extrême rigueur de Monsieur Loyal dans la punition qu'il inflige à la maman de Dumbo.
Casey Junior est, enfin, un des personnages secondaires les plus remarquables. Apparu dans Le Dragon Récalcitrant, il est, en effet, un exemple parfait de personnification, par l'animation, d'un objet. Son dessin, totalement cartoon, est sans aucun doute un modèle du genre. Ses interventions offrent, quant à elles, au film tout entier, des respirations indispensables et bienvenues pour faire baisser la tension émotionnelle du récit. Casey Junior représente assurément ce que le spectateur attend inconsciemment de Disney.

Dumbo regorge, en dépit de sa très courte durée, de séquences mémorables, jouant avec les émotions les plus variées.
La scène de la chanson Mon Petit est, ainsi, sans aucun doute, l'un des moments les plus tendres du film pour ne pas dire de l'œuvre toute entière des studios Disney. L'éléphanteau vient en effet retrouver sa mère entravée après l'avoir défendu contre des garnements. Ne pouvant pas l'enlacer mais simplement le toucher avec sa trompe, elle lui chante une berceuse. L'expression de Dumbo, qui ne dit mot, est bouleversante. Elle fait pleurer des générations entières de spectateurs à travers le monde.
La séquence de La Parade des Éléphants Roses est également, dans un autre registre, une scène mémorable du film. Totalement surréaliste, elle porte en elle un clin d'œil à l'œuvre de Dali. Destinée à représenter l'enivrement alcoolique, elle est tout simplement effrayante. Les couleurs vives, le rythme répétitif, le vacarme crescendo, les formes retenues sont autant d'éléments qui participent à une impression d'apocalypse sonore et visuel particulièrement dérangeante et rarissime chez Disney.
La scène de la chanson Quand Je Vois Voler un Éléphant est, enfin, un pur bijou de bonne humeur communicative. Une bande de corbeaux, dont l'animation très stylisée est signée de Ward Kimball, une des futurs neuf vieux messieurs, se prend en effet d'amitié avec Dumbo et l'aide, comme Timothée, à prendre de l'assurance, en entonnant une ritournelle joyeuse et rythmée.

La critique encense littéralement Dumbo. Elle salue le retour de Disney à ce qu'elle attendait alors de lui : à savoir, une histoire simple et un dessin cartoon. Les deux films expérimentaux précédents l'avaient en effet déconcertée. Fantasia avait ainsi été jugé beaucoup trop pompeux et avant-gardiste et Le Dragon Récalcitrant décevant et décousu. Dumbo remporte d'ailleurs l'Oscar de la Meilleure Musique et une nomination pour la Meilleure chanson.
Le public réserve, quant à lui, un accueil triomphal à l'éléphanteau. Le Times prévoit d'ailleurs de le mettre en couverture mais l'histoire avec un grand H en décide autrement. L'attaque de Pearl Harbor chasse en effet Dumbo de la une du célèbre magazine.
Chef d'œuvre classique, populaire à souhait, le film est aussi une formidable réussite économique. Son faible coût rapporté à ses exceptionnelles recettes, permet ainsi à la compagnie de Mickey de se refaire une santé financière après les échecs commerciaux retentissants de Pinocchio et Fantasia.
Dumbo connaît ensuite de nombreuses ressortis au cinéma, toutes couronnées de succès. Définitivement ancré dans l'inconscient collectif, il appartient à l'envieuse catégorie des films événements qui ont contribué à la réputation de la signature de Walt Disney lui même. Il est sans aucun doute l'une des œuvres les plus touchantes du Grand Maître de l'animation. Rien d'étonnant dès lors que Dumbo soit le film d'animation préféré de John Lasseter, le grand réalisateur de Pixar, et de Leonard Maltin, le grand historien du cinéma.

Dumbo est un chef d'œuvre abouti, à voir et à revoir.

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