Titre original :
Beauty and the Beast
Production :
Walt Disney Pictures
Date de sortie USA :
Le 17 mars 2017
Genre :
Comédie musicale
IMAX
3-D
Réalisation :
Bill Condon
Musique :
Alan Menken
Howard Ashman
Tim Rice
Durée :
129 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

À la fin du XVIIIème siècle, dans un petit village français, Belle, jeune fille rêveuse et passionnée de littérature, vit avec son père, un vieux fabriquant de boîte à musique farfelu. Quand, par suite de malchances, ce dernier se retrouve emprisonné au château de la Bête, elle accepte de prendre sa place, ignorant que sous le masque du monstre châtelain se cache un Prince Charmant, victime d'une terrible malédiction...

La critique

rédigée par
Publiée le 03 mars 2017

La Belle et la Bête, le film d'animation de 1991, est le film culte par excellence ; l'oeuvre d'une génération d'enfants, devenue depuis adulte, qui ne rêve que de le montrer à sa propre progéniture. C'est dire si le remake à prises de vue réelles est aussi craint qu'attendu. Une grande pression repose en effet instantanément sur les épaules des artistes du projet qui, dès les premières images distillées, parviennent à rassurer leur monde... La Belle et la Bête est ainsi une merveille, un enchantement, qui sait faire revivre les émotions du passé en les magnifiant à plus d'un titre. Comble de l'ironie, envisagé comme le bâtard cinématographique d'un film d'animation nommé alors - et c'est une première historique - pour l'Oscar du Meilleur Film, il arrive en réalité à sublimer l'histoire qu'il revisite en approfondissant certains personnages et leur donnant plus de profondeurs psychologiques. Quand, en plus, ses visuels et son casting se révèlent de premier choix, les digues tombent et les spectateurs ne peuvent que fondre devant un film si magique !

La Belle et la Bête est un conte qui remonte loin dans l'histoire  à la naissance même de la littérature classique ou populaire selon le point de vue pris. L'une des versions les plus anciennes est ainsi signée d'Apulée, Amour et Psyché (extrait de L'Âne d'Or), au IIe siècle avant Jésus Christ ! Une autre version de renom se remarque, en 1550, sous la plume de Francesco Straparola qui l’adapte du folklore italien en le publiant dans ses Nuits Facétieuses (Le Roi Porc, seconde nuit, 1er conte). Le conte réapparaît, ensuite, pour la première fois en France, grâce à Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, en 1740, sans connaître pourtant véritablement le succès ; deux décennies plus tard, une nouvelle version abrégée, livrée par Jeanne-Marie Leprince de Beaumont dans son Magasin des Enfants en 1757 aura meilleur destin. C'est, il est vrai, sur elle qu'est basée la plupart des adaptations ultérieures.
Jeanne-Marie Leprince de Beaumont est donc née à Rouen en 1711. En 1748, elle publie son premier ouvrage Le Triomphe de la Vérité ou Mémoires de M. de La Vilette. Installée à Londres vers 1750, elle vit d’un poste de prescripteur en charge de l'éducation de jeunes filles nobles. Dans ce cadre, elle s’inspire d'ouvrages périodiques anglais et se met à écrire ce qu'elle nomme des Magasins, traités d'éducation à l'usage des enfants, des adolescents et des dames. Elle fonde alors Le Nouveau Magasin Français, recueil littéraire et scientifique destiné à la jeunesse. Entre 1750 et 1780, elle produit quarante volumes dont les plus connus restent aujourd’hui Le Magasin des Enfants (1757) dans lequel figure La Belle et la Bête, Le Magasin des Adolescentes (1760) et Le Magasin des Pauvres (1768). Elle quitte Londres à l'âge de cinquante ans pour épouser Thomas Pichon dont elle a six enfants. Dédaignant les sollicitations de plusieurs princes qui souhaitent s’acheter ses services, elle acquiert finalement une terre près d'Annecy. Elle s’y retire en 1754 puis s’installe à Avallon où elle meurt en 1780 après avoir écrit des traités de morale, d'histoire, de grammaire et de théologie.
A l'époque contemporaine, la plus connue des adaptations du conte est assurément le film devenu culte de Jean Cocteau, La Belle et la Bête, sorti en 1946 avec, dans les rôles principaux, les acteurs Josette Day et Jean Marais.

La Belle et la Bête est assurément une oeuvre-clé dans la filmographie des studios Disney. Déjà, le film d'animation de 1991 a prouvé que La Petite Sirène n'était pas un coup de chance isolé mais bien que les Walt Disney Animation Studios étaient entrés dans un nouvel âge d'or. L'opus a ainsi été salué par la critique gagnant deux Oscars, l'un pour la Meilleure Musique et l'autre pour la Meilleure Chanson pour Histoire Éternelle, en plus d'un troisième Oscar Scientifique et Technique. Mais surtout, et pour la première fois dans l'histoire des prestigieuses récompenses, un film d'animation se voit nommé pour le Meilleur Film. Le public, quant à lui, est tout aussi conquis et lui réserve un véritable triomphe. Aux États-Unis, il ramène un box-office de 145 millions de dollars, du jamais vu à l'époque pour un film d'animation. Mieux encore, il entre petit à petit dans l'inconscient collectif. Il deviendra alors la première adaptation des studios Disney à Broadway ; La Belle et la Bête - Le Musical devenant l'un des plus gros succès des théâtres new-yorkais tandis que le show est exporté sur toutes les scènes du monde entier arrivant à Paris en 2013 au Théâtre Mogador. Parallèlement, le film d'animation connaît deux suites pour le marché de la vidéo produites par DisneyToon Studios, le premier passable La Belle et la Bête 2 : Le Noël Enchanté en 1997 et le second exécrable Le Monde Magique de la Belle et la Bête en 1998. Le film original de 1991 n'en demeure pas moins extrêmement populaire. Il ressort deux fois au cinéma : la première en IMAX en 2002 avec une scène supplémentaire, Humain à Nouveau, adaptant l'une des chansons coupées du film originel qui s'était finalement retrouvée dans le musical ; la seconde en 2010 avec une conversion 3-D de toute beauté.

Avant de s'intéresser à La Belle et la Bête (le film "live") en lui-même, il faut d'abord commencer par tordre le cou à une polémique stérile. Oui, il s'agit bien et encore d'un remake d'un des classiques d'animation Disney ; tout le monde s’accordant à dire que c'est à la fois inutile et sans imagination, ni prise de risque. Oui, mais voilà, le public en raffole et plébiscite en salles ces histoires classiques où il peut emmener ses enfants découvrir de nouvelles versions, modernes, des films qu'il a aimés dans sa jeunesse. Et pour Disney, c'est un moyen aussi pratique que rentable de continuer à faire vivre son catalogue. Il faut de la sorte remonter à 2010 pour voir les studios de Mickey relancer le genre en grandes pompes avec son adaptation d'Alice au Pays des Merveilles par Tim Burton. La formule est trouvée : une nouvelle adaptation d'un classique de la littérature enfantine, déjà traité par le passé par les studios, avec la vision, si possible, d'un réalisateur de renom. Ainsi par la suite, viennent une préquelle au (Le) Magicien d'Oz avec Le Monde Fantastique d'Oz en 2013 réalisé par Sam Raimi, puis en 2014 La Belle au Bois Dormant avec Maléfique par Robert Stromberg ; en 2015, Cendrillon par Kenneth Branagh et enfin en 2016, Le Livre de la Jungle par Jon Favreau. Disney exploite là un véritable filon juteux puisque les cinq films sont d’immenses succès publics rapportant en tout plus de 3.7 milliards de dollars au box-office à eux cinq. Ces résultats sont d’ailleurs à comparer avec les tentatives de sortir des sentiers battus que constituent John Carter, À la Poursuite de Demain ou The Finest Hours : tous des flops affichant, à leur compteur, à peine plus 500 millions de dollars combinés pour les trois. Le calcul est donc rapide : tant que le succès sera au rendez-vous, les remakes en prises de vues réelles des classiques de l'animation auront la vie belle chez Disney. A partir de là, il est injuste de reprocher à La Belle et la Bête sa raison d'être mais il convient plutôt de l'apprécier pour ce qu'il est et ce qu'il apporte.

Les premiers échos sur l'adaptation de La Belle et la Bête en prises de vue réelles remonte ainsi à 2009 quand le compositeur Alan Menken annonce qu'il travaille à une adaptation du musical de Broadway pour le cinéma. Mais deux ans plus tard, il avoue que le projet a été mis de côté. Il faut donc attendre 2014 et le succès des autres remakes "live"de Disney pour que les studios donnent à nouveau sa chance au film. C'est finalement Bill Condon, en juin 2014, qui est chargé de le réaliser.

Bill Condon est né le 22 octobre 1955 à New York. Il fait ses études à la Regis High School puis au Columbia College de l'Université Columbia de New York où il étudie la philosophie. Il débute sa carrière en tant que journaliste de cinéma avant de se lancer au début des années 80 dans l'écriture de scénarios puis de passer derrière la caméra en tant que réalisateur. Il se fait remarquer en 1998 pour le scénario et la réalisation de Ni Dieux ni Démons pour lequel il reçoit l'Oscar du Meilleur Scénario Adapté. Il est salué ensuite pour le scénario de la comédie musicale, Chicago en 2002 mais aussi pour la réalisation de Dreamgirls en 2005. Il est également connu pour avoir tourné  Twilight, Chapitre IV : Révélation - 1ère Partie (2011) et Twilight, Chapitre V : Révélation - 2e Partie (2012) ainsi que le film Touchstone Pictures, Le Cinquième Pouvoir (2013).

La Belle et la Bête se base principalement sur le film d'animation des Walt Disney Animation Studios dont il est un remake fidèle. Pourtant, même si le déroulement du film à prises de vues réelles suit exactement celui du classique animé de 1991, il se permet de développer son propos et de corriger certains légers défauts du long-métrage d'animation. Déjà, un gros apport du film de 2017 est la correction de la temporalité. En effet, dans le film d'animation, les saisons semblaient ne pas être logiques. L'hiver arrivait très vite tandis que le périple Maurice paraissait durer des semaines dans certaines scènes alors que dans d'autres à peine quelques jours. Ainsi, il était difficile pour le spectateur d'appréhender combien de temps Belle restait prisonnière du château de la Bête. Ici, le film a plus le temps pour poser le récit et expliquer les choses comme par exemple, pourquoi le château est oublié des habitants du village ou pourquoi il se trouve en hiver ? Par touches subtiles, grâce à de petites scènes, le récit du long-métrage d'animation se voit sublimé en "live" et devient plus fluide et limpide. Si ces défauts ne gênaient pas réellement le classique de 1991, ils auraient été bien plus voyants pour un film à prises de vue réelles.

L'autre modification de taille du film de 2017 est le changement du centre de gravité du récit. Dans l'opus d'animation, les objets ont un rôle important et apporte beaucoup d'humour. Ici, l'action et le récit sont encore plus centrés sur Belle et la Bête. Là aussi, leur passé est un peu plus exposé permettant de mieux comprendre leur personnalité, les rendant encore plus attachants et apportant encore plus d'émotion à leur histoire d'amour. La rose devient également encore plus présente et centrale à tout le film. L'emprisonnement de Maurice est, en outre, plus légitime en trouvant une justification identique à celle présente dans le livre de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont. En fait, la version "live" perd légèrement en humour pour épouser un zeste de mélancolie. Mais surtout, La Belle et la Bête réussit une chose extraordinaire : il apporte une magie juste incroyable. Le film est empli de nostalgie si bien que ceux qui ont découvert la version animée en 1991 doivent s'attendre à vivre un grand moment de retour en enfance. Les larmes risquent de couler pour de nombreux spectateurs car tout ici fait mouche ! Le film sait non seulement faire revivre la magie de son aîné, lui rendre hommage et le bonifier mais surtout il arrive à faire vibrer la corde sensible de l'enfant caché au fond de soi. La Belle et la Bête est en réalité la quintessence de ce que le public attend d'un film Disney. Il ne sera pas forcément vu comme un chef d'œuvre par les critiques, et ne revendiquera pas un visuel nec-plus ultra mais il arrive à toucher le cœur des spectateurs qui retrouvent avec lui leur âme d'enfant. Et cela fait bien longtemps qu'un film "live" du label Disney n'avait pas réalisé cet exploit à un tel niveau !

Il faut dire que la musique et les chansons de La Belle et la Bête contribuent beaucoup à l'émotion du film. Le long-métrage de 2017 reprend, en effet presque toutes les chansons de 1991 : Belle, Belle (Reprise), Gaston, C'Est la Fête, Je Ne Savais Pas, Histoire Éternelle, Tuons la Bête. Seule la reprise de Gaston est zappée car elle ne s'insérait pas correctement dans le récit. Et il faut bien l'avouer : réentendre ses chansons sur grand écran plus de vingt-cinq ans après est un bonheur sans égal. Dès les premières notes, le spectateur frissonne pour ensuite être instantanément conquis. Les chansons d'Alan Menken et d'Howard Ashman restent de vraies pépites ! Chose notable, elles sont toutefois adaptées aussi bien en Anglais qu'en Français. Certaines paroles sont en effet légèrement modifiées afin de parfaitement s'insérer au récit. Loin d'être gênant, le procédé permet même de les redécouvrir avec d'autant plus de sécurité que le tout a été supervisé par Alan Menken ainsi que Tim Rice, le parolier du musical de Broadway. Bill Condon, le réalisateur pensait d'ailleurs à l'origine utiliser les chansons du show musical mais s'est finalement ravisé en optant pour de nouvelles. Le rythme et le ton de Broadway ne sont en fait pas les mêmes que ceux du film : il fallait ainsi absolument d'autres partitions pour ne pas trahir l'ensemble. Se comptent donc au final quatre nouvelles ritournelles plus une reprise : Aria, une chanson courte interprétée au début du film par Madame de Garderobe ; Je Rêve d'une Histoire sans Fin, la chanson de Maurice (et reprise plus tard par Belle sous le titre de Montmartre) remplaçant celle du Musical, No Matter What ; Jours Enchantés, la chanson des objets remplaçant Humain à Nouveau du Musical ; Ensemble à Jamais, la chanson de la Bête remplaçant If I Can't Love Her. Et il faut là aussi l'avouer : les nouvelles chansons sont à la fois plus belles et plus émouvantes que leur pendant du musical. Ensemble à Jamais est notamment juste incroyable, jolie source de frissons pour son auditoire. Mieux encore, la façon dont la scène est filmée rappelle beaucoup celle de Rien qu'Un Jour du (Le) Bossu de Notre-Dame : elle est en cela tout simplement magique !
Enfin, les trois chansons du générique sont tout aussi sublimes. Céline Dion chante ainsi How Does A Moment Last Forever, 26 ans après son interprétation dans le duo de Beauty and the Beast du classique de 1991 qui l'avait d'ailleurs fait connaître mondialement. Pour ce qui est de Beauty and the Beast, le film de 2017 la confie à John Legend et Ariana Grande tandis que Josh Groban met son extraordinaire voix au service de la magnifique chanson Evermore.

La Belle et la Bête se démarque également par un casting de premier ordre.
Dans le rôle de Belle, Emma Watson apporte une fraîcheur et une classe absolument grandioses. La jeune comédienne arrive à retrouver le côté attachant du personnage animé, toute en retenu, en grâce et rêverie. Elle sait aussi faire ressortir les émotions de Belle, sans jamais les trahir, que cela soit dans l'amour pour son père, les sentiments naissant pour la Bête, le rejet de Gaston mais aussi la rébellion contre les aprioris de la société, en particulier ceux du village où elle vit. L'actrice qui s'est fait connaître dans le rôle d'Hermione dans la saga Harry Potter, et ce dès le premier film Harry Potter à l'École des Sorciers, est juste parfaite en Belle.
Dan Stevens (Le Cinquième Pouvoir) joue, quant à lui, le Prince ainsi que la Bête. De nombreuses techniques lui permettent ainsi d'incarner le personnage notamment grâce à de la Motion Capture pour le corps mais également à un tout nouveau système de récupération des mouvements du visage. Les émotions et le regard de la Bête font de la sorte plus vrais que nature. L'enrichissement de sa personnalité de la Bête se retrouve dans le jeu du comédien qui rend de fait le personnage encore plus attachant ; la chanson Evermore qu'il interprète étant à ce titre un pur moment de ravissement.
Luke Evans, connu pour son rôle de Bard dans la trilogie du (Le) Hobbit par Peter Jackson le préquel du (Le) Seigneur des Anneaux, est un fabuleux Gaston. Il peut d'ailleurs sans aucun mal être affirmé qu'il s'agit ici du meilleur rôle du film ! L'acteur apporte une prestance incroyable à ce méchant légendaire. En plus, ce qui ne gâte rien, il chante divinement bien profitant à plein de son expérience de début de carrière dans les comédies musicales de West End à Londres. Par rapport au dessin animé, il apparaît encore plus féroce, sans scrupule et à l'égo bien plus surdimensionné.
Kevin Kline, qui avait prêté sa voix au Capitaine Phoebus dans Le Bossu de Notre-Dame, tient ici le rôle de Maurice, le père de Belle. Le personnage perd son côté fou-fou du film d'animation, en restant certes un inventeur mais sans machine loufoque, préférant construire des boites à musique ! De plus, son histoire est légèrement remaniée grâce à une présentation de son passé mais également un rôle un peu différent dans le château de la Bête. Au final, c'est assurément le personnage qui évolue le plus et gagne en épaisseur lors du passage en prises de vues réelles.
Josh Gad, l'inoubliable voix d'Olaf dans La Reine des Neiges, assume pour sa part LeFou, l'acolyte de Gaston. L'acteur fait ici des merveilles étant vraiment parfait pour le rôle. Le personnage connaît également une belle évolution par rapport au film d'animation : il se retrouve notamment beaucoup moins mono dimensionnel que dans le classique de 1991.
Enfin, il sera noté la présence d'Alexis Loizon, l'inoubliable Gaston dans la version française du musical donnée en 2015 au Théatre Mogador à Paris. Le jeune comédien français incarne Stanley pour plusieurs apparitions sans lignes de textes, dont deux symboliques et éminemment surprenantes.

Comme dans le film d'animation, les objets enchantés sont bien sûr présents dans La Belle et la Bête.
Pour la plupart, au delà de leur apparence, la personnalité des personnages n'évolue guère. Ainsi Ewan McGregor (Star Wars : La Menace Fantôme) est un parfait Lumière même s'il avoue qu'il a dû s'y reprendre plus d'une fois pour épouser un accent français crédible, et encore sans jamais être tout à fait content de lui. Ian McKellen (X-Men) est Big Ben, le régisseur du château conservant toujours une attitude respectueuse - guindée diront certains - du personnage animé. Toujours dans le registre des personnages-choses, Emma Thompson (Dans l'Ombre de Mary - La Promesse de Walt Disney) est Mrs Samovar, la théière, mère de Zip (Nathan Mack) et touche maternelle du film ; Plumette étant elle assumée par Gugu Mbatha-Raw.
A côté d'elles, un personnage gagne bien plus en stature dans la version "live" : Madame de Garderobe (Audra McDonald), L'Armoire dans le film d'animation, change en effet de nom et prend un peu plus d'épaisseur grâce un contexte bien amené et plus approfondi.
Enfin, un nouvel intervenant fait son apparition : Cadenza. Interprété par Stanley Tucci, il est en effet le musicien du château et mari de Madame de Garderobe. Il semble inspiré de très loin du personnage de Maestro Forte de La Belle et la Bête 2 : Le Noël Enchanté dans la mesure où il n'a ni son caractère, ni son apparence et encore moins un statut de méchant.

Le rendu visuel joue assurément un rôle primordial dans La Belle et la Bête. Le film à prises de vues réelles s'inspire d'ailleurs en cela des récents longs-métrages de contes et autres remakes de films d'animation des studios tels Alice au Pays des Merveilles, Le Monde Fantastique d'Oz, Maléfique ou Cendrillon. Il utilise donc beaucoup de numérique même si le réalisateur a tenu à ce que certains décors soient construits, en dur, en studio tels le village, la taverne de Gaston ou alors des parties du château de la Bête. Le réalisateur et ses artistes se sont ainsi beaucoup documentés pour que le style des décors, et surtout du château, soit conforme à la France du XVIIIème siècle. Alors bien-sûr c'est une France fantasmée, avec des visuels très chargés dans le pur style baroque...
Les objets animés sont aussi fait en digital. Pour le coup, ils s'éloignent énormément de leur design du film d'animation. Un parti pris tout à fait normal tant ils avaient besoin d'adopter un aspect plus réaliste tout en ayant un côté magique et enchanté. Dans ce contexte, la scène qui en troublera plus d'un est assurément la chanson C'Est la Fête qui épouse forcément un style qui s'éloigne de l'original. Demeurant tout autant colorée, elle a en effet recours au mouvement de caméra en 3D ce que ne faisait pas le film d'animation et qui donne plus d'ampleur à la scène.
Enfin, les costumes sont à souligner. Leur qualité est indéniable tout comme leur impact sur le film. Évidemment, la robe de princesse de Belle restera dans les mémoires...

Élément technique à connaître, La Belle et la Bête sort dans toutes les salles en scope, c'est-à-dire au format 2.40:1. Par contre, le film a aussi été tourné entièrement et intégralement en IMAX ce qui lui permet, avec un format de 1.9:1, de proposer dans ces salles une version avec 26% d'images en plus par rapport au réseau normal. La version IMAX est donc la salle optimale pour découvrir l'opus !

Enfin, la question sur toutes les lèvres : est-ce que le film à prises de vues réelles est mieux ou moins bien que le film d'animation ?
Difficile de répondre.
Le film d'animation est et restera pour toujours dans le cœur des spectateurs comme un classique indémodable empli de magie. Le film de 2017 est, lui, une autre façon de le découvrir. Tout en étant construit de manière identique à son aîné, il arrive en réalité, et peut-être là bien plus que tous les autres remakes "live" de Disney, à développer sa propre identité. En le regardant, pas un instant le spectateur ne pense être face à une pâle copie mais plutôt à une réinterprétation sensible et intelligente. Il en reprend certes les personnages, les chansons et l'histoire mais arrive, par petites touches, à sublimer l'ensemble en lui donnant un côté plus émouvant et plus touchant encore.

La Belle et la Bête est tout ce que le public attend d'un film Disney : de la magie, de l'émotion, de l'émerveillement et des superbes chansons. Il est le long-métrage parfait pour toute la famille ! Les enfants de 1991, désormais adultes et  jeunes parents, vont pouvoir transmettre à leur propre progéniture l'incroyable expérience d'un nouvel enchantement, mais pourtant similaire à celui vécu à l'époque. Et eux-mêmes retrouveront une flamme enfouie au font de leur cœur : celle de leur enfance. Les larmes de joie et de nostalgie risquent d'être difficiles à contenir. C'est peut-être là la plus grande réussite du film : arriver au bon moment pour proposer un divertissement qui fait du bien et apporte du bonheur à l'état pur à ses spectateurs.

La Belle et la Bête, version live de 2017, sublime tout simplement son illustre aîné, version animée de 1991 !

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1949 • ....
1950 • 1991

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