Adolf Hitler
Caricaturé par les Studios Disney
Date de création : Mars 1942 Nom Original : Adolf Hitler Créateur(s) : Ward Kimball |
Apparition : Cinéma Télévision Voix Originale(s) : Charles Judels (Education for Death – 1943) Harry E. Lang (Raison et Émotion – 1943) Voix Française(s) : Roger Carel (Le Renard du Désert – 1951) Stéphane Ronchewski (Jojo Rabbit – 2020) Interprète(s) : Luther Adler (Le Renard du Désert – 1951) Michael Sheard (Indiana Jones et la Dernière Croisade – 1989) Jochen Hägele (The King’s Man : Première Mission – 2021) James Payton (Captain America – First Avenger – 2011 ; Monuments Men – 2014) Taika Waititi (Jojo Rabbit – 2020) David Kross (The King’s Man : Première Mission – 2021) |
Le portrait
Le 1er septembre 1939, l’Allemagne nazie attaque la Pologne sans déclaration de guerre. Décrétant la mobilisation générale le même jour, le Royaume-Uni et la France lancent immédiatement un ultimatum au gouvernement allemand qui refuse tout net de retirer ses troupes. Les deux puissances n’ont par conséquent pas d’autre choix que de déclarer la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939. C’est alors le début de la Seconde Guerre mondiale qui, en quelques semaines, embrase le monde entier. Comme durant le Premier Conflit mondial, soldats et civils sont irrémédiablement plongés dans ce qui s’apparente à une guerre totale. La propagande devient en particulier une arme contre l’ennemi. Adolf Hitler est dès lors un personnage mis en scène dans des dizaines de fictions en tout genre, en particulier cinq courts-métrages animés par les studios Disney.
Adolf Hitler voit le jour le 20 avril 1889 à Braunau am Inn, une petite bourgade située dans le nord de l’Autriche, à quelques kilomètres de la frontière allemande. Quatrième enfant d’Alois Hitler et de Klara Pölzl, le petit garçon grandit en Allemagne, à Passau, Lambach puis Leonding. Nourrissant très jeune une passion pour le dessin, Hitler souhaite devenir artiste-peintre. Il entre alors en conflit avec son père qui envisage pour lui une carrière de fonctionnaire. Après la mort d’Alois survenue le 3 janvier 1903, Hitler intègre une pension à Linz où certains de ses enseignants lui inculquent le concept de pangermanisme et de l’union de tous les peuples germanophones. Abandonnant l’école dès 1904, l’adolescent mène une vie de bohème et passe une bonne partie de son temps dans les cinémas et au théâtre. Lors d’un séjour à Vienne, il assiste en particulier à deux représentations de Tristan et du (Le) Hollandais Volant de Richard Wagner. Vouant un véritable culte au compositeur, il s’imagine un temps devenir lui-même musicien mais l’aventure est sans lendemain. Adolf Hitler retourne alors vers sa première passion, la peinture, échouant toutefois à intégrer l’Académie des Beaux-Arts de Vienne qui juge son travail « insuffisant ».
Après la mort de sa mère le 21 décembre 1907, Adolf Hitler s’installe à Vienne. Ratant de nouveau le concours d’entrée à l’École des Beaux-Arts, il se marginalise et survit en enchaînant les petits boulots. Il se politise par ailleurs et commence à développer un certain intérêt pour les théories raciales de Jörg Lanz von Liebenfels. Au printemps 1913, Hitler quitte bientôt la capitale autrichienne pour Munich, dans le sud de l’Allemagne, où il vit modestement de ses peintures. L’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand Habsbourg à Sarajevo le 28 juin 1914 change à jamais son destin. Alors que la Première Guerre mondiale éclate, Adolf Hitler est mobilisé dans l’armée du Kaiser. Engagé dans différentes phases de combat, son bataillon est décimé près d’Ypres dès novembre 1914. Au nombre des survivants, Hitler est nommé Première classe et affecté comme estafette. Dépourvu de toute forme de fraternité avec les autres hommes de son régiment, il répète inlassablement qu’il faut se battre jusqu’à la mort afin de retrouver une patrie « purifiée ». Le 7 octobre 1916, un obus explose près de son estafette. Blessé à la cuisse, il est hospitalisé avant de retourner au front en mars 1917. En route pour une permission à Berlin en octobre 1918, il est gravement gazé. Presque aveugle, il est de nouveau à l’hôpital lorsqu’il apprend l’abdication du Kaiser Guillaume II le 9 novembre puis la capitulation allemande le 11.
De retour à Munich le 21 novembre 1918, Adolf Hitler assiste au mouvement révolutionnaire qui se répand dans toute l’Allemagne. Il voue par ailleurs une haine farouche à la toute nouvelle République de Weimar qui, selon lui, a mis un « coup de poignard dans le dos » des Allemands en signant le Traité de Versailles qu’il qualifie de Diktat. Se découvrant un certain talent d’orateur, il développe aussi une pensée antisémite féroce. Sur ordre du capitaine Karl Mayr, l’un des commandants de l’armée allemande, il est bientôt chargé d’infiltrer le Parti ouvrier allemand dont il devient l’un des adhérents. En avril 1921, il prend la tête de la formation politique qu’il transforme en Parti national-socialiste des travailleurs allemands ou Parti nazi et dote d’un nouvel emblème, le drapeau à croix gammée. Basant son discours sur les thèmes de l’antisémitisme, du racisme, de l’antibolchevisme, du nationalisme, de l’antidémocratisme et de l’esprit de revanche, il fonde sa propre milice, les Sturmabteilung (SA), et tente avec le général Erich Ludendorff de marcher sur Berlin en 1923 en suivant le même modèle que celui de Benito Mussolini qui, un an plus tôt, s’emparait du pouvoir à Rome. Surnommé le Putsch de la Brasserie, le court-d'État est un échec. Le Parti nazi est interdit. Hitler est arrêté et incarcéré à la prison de Landsberg am Lech pour « haute trahison ».
Adolf Hitler purge sa peine dans une cellule aménagée au sein de laquelle il est autorisé à recevoir des visites comme bon lui semble. Devenu un véritable cabinet de travail, c’est dans sa prison qu’il couche sa pensée politique et idéologique dans un livre, Mein Kampf (Mon Combat), publié en 1924. Libéré de manière anticipée au bout de treize mois, Hitler ne tarde pas à éliminer certains de ses rivaux, tels qu’Erich Ludendorff et Gregor Strasser. Développant un véritable culte de la personnalité marqué par le salut « Heil Hitler » qui devient obligatoire, il s’entoure d’une garde rapprochée composée du propagandiste Joseph Goebbels, du vétéran de la Luftwaffe Hermann Goering, de l’industriel Fritz Thyssen ou bien encore d’Heinrich Himmler à qui il confie la direction de la Schutzstaffel (SS), une troupe d’élite qui supplante progressivement les SA. Grâce aux effets délétères de la Crise économique de 1929 et à la montée du chômage, son discours parvient à entrer dans les foyers allemands qui se tournent progressivement vers le Parti nazi qui remporte les élections de 1932. Le 30 janvier 1933, le président de la République Paul Von Hindenburg est contraint de nommer Adolf Hitler à la chancellerie.
Désormais à la tête du gouvernement, Adolf Hitler consacre les mois suivants à détruire pierre par pierre la jeune démocratie allemand. L’incendie criminel du Reichstag, imputé aux communistes, lui permet de confisquer les libertés. La presse est censurée. Les syndicats sont dissous. Des milliers de livres sont brulés en place publique lors de gigantesques autodafés. L’art dit « dégénéré » est condamné. De nombreux intellectuels et artistes commencent à fuir le pays, à l’image d’Albert Einstein, Arthur Rubinstein, Vassily Kandinsky ou Billy Wilder. Le pluripartisme est abandonné. Seul le Parti nazi est autorisé. Le Reichstag se nazifie dès lors. Les SA et les SS deviennent des auxiliaires de la police. Les assassinats se multiplient. Le premier camp de concentration est ouvert à Dachau. Les enfants et adolescents sont incorporés dans les Jeunesses hitlériennes. Hitler s’arroge le droit de rédiger des lois, qu’importe si celles-ci sont contraires à la constitution. À la mort d’Hindenburg, il cumule les fonctions de chancelier et de président, devenant de fait le Führer. Adolf Hitler possède un pouvoir absolu. Le Troisième Reich est proclamé.
Débarrassé de toute forme d’opposition, Adolf Hitler applique point par point les grands axes de sa politique. La propagande et la terreur permettent de contrôler la population de la naissance à la mort. Le racisme et l’antisémitisme deviennent la règle. Les Jeux olympiques de 1936 organisés à Berlin deviennent la vitrine du Nazisme. Une politique de grands travaux est en outre menée avec, par exemple, le développement du réseau autoroutier. Le grand patronat se rallie à lui et commence à exploiter la main-d’œuvre concentrationnaire. Le réarmement de l’Allemagne, pourtant interdit suite au Traité de Versailles, reprend avec une ampleur inégalée. Hitler envisage en effet la conquête imminente d’un « Espace vital » à l’Est. Suite au retrait de l’Allemagne de la Société des Nations dès octobre 1933, ses ministres des Affaires étrangères, Konstantin von Neurath puis Joachim von Ribbentrop, déploient leur arsenal diplomatique pour sceller des alliances avec l’Italie fasciste, la Hongrie autoritaire, l’Espagne franquiste, le Japon impérialiste et même l’URSS de Staline avec le Pacte Germano-Soviétique. Cela permet à la Wehrmacht d’annexer l’Autriche puis de conquérir de la Tchécoslovaquie et, juste avant, des Sudètes sans aucune réaction ferme de la part de la France et du Royaume-Uni qui signent les Accords de Munich en septembre 1938…
L’appétit de l’ogre nazi aboutit à l’invasion de la Pologne le 1er septembre 1939. Le Royaume-Uni et la France refusent cette fois de plier. La Seconde Guerre mondiale débute ainsi. La stratégie de la Blitzkrieg permet à l’Allemagne de s’emparer d’une large partie de l’Europe de l’ouest durant l’année 1940. La France est elle-même vaincue en juin avant de mettre en place une politique de collaboration dirigée par le Maréchal Philippe Pétain. Seuls quelques poches de résistance française, au départ modeste, continuent la lutte à l’appel du Général Charles de Gaulle réfugié à Londres où le gouvernement de Winston Churchill se refuse lui-même à signer un quelconque accord avec les Nazis. Après l’Ouest, l’armée allemande place sous son jougs l’Europe de l’Est. Le 21 juin 1941, le Pacte Germano-Soviétique est rompu au moment où la Wehrmacht entre en territoire soviétique. L’URSS rejoint ainsi le camp des Alliés aux côtés des Anglais et des Américains, durement frappés par les Japonais lors de l’attaque de la base navale de Pearl Harbor.
Durant la guerre, la politique raciale et antisémite élaborée par Hitler se durcit dramatiquement. En janvier 1942, il valide la mise en place de la Solution finale et l’extermination systématique des Juifs, des Tziganes et des communautés ciblées par son idéologie. La mort devient industrielle sur le front de l’Est où les Einsatzgruppen, les groupes d’élites, ont l’ordre de ne pas faire de prisonnier. Elle devient systématique dans les camps d’extermination comme celui d’Auschwitz-Birkenau où environ un million de Juifs sont gazés. Alors que le génocide prend de l’ampleur, l’armée allemande subit des revers sur tous les fronts. L’Afrikakorps de Rommel est neutralisée par les Alliés et les résistants des colonies. Stalingrad marque un coup d’arrêt à l’avancée vers l’Est. Dans le Pacifique, les États-Unis ont reconstitué une flotte monumentale. Les Débarquements en Normandie puis en Provence le 6 juin et le 15 août 1944 impulsent la Libération de l’Europe.
Jusqu’ici triomphant, Adolf Hitler sombre jour après jour dans la folie. À grand renfort de barbituriques, il tente de conjurer ses insomnies et de dissimuler sa maladie de Parkinson et ses tremblements. Brouillons, ses ordres mécontentent un état-major sceptique quant à ses capacités à diriger l’Allemagne. Composés de résistants de la première ou de la deuxième heure, certains dignitaires allemands tentent à de multiples reprises de l’assassiner, en vain. Les défaites se succédant, Hitler change son fusil d’épaule et change sa stratégie offensive en stratégie défensive. Ponctuée d’ordres complètement utopiques et irréalisables, celle-ci ne parvient pas à arrêter les Alliés qui avancent vers Berlin. Hitler et ses plus proches conseillers se rassemblent dans le bunker creusé sous la chancellerie. Désormais convaincu que l’Allemagne et le peuple allemand ne doivent pas lui survivre, il ordonne la mise en place d’une politique de terre brûlée destinée à empêcher les Alliés de s’emparer de points stratégiques.
Durant la Bataille de Berlin, Hitler est filmé une dernière fois en train de décorer ses derniers défenseurs, tous des enfants et des jeunes adolescents. Aux abois, il refuse de fuir vers la Bavière. Alors que certains de ses fidèles tentent de sauver leur peau en négociant avec les Alliés, Adolf Hitler épouse sa compagne Eva Braun. Il dicte son testament à sa secrétaire Traudl Junge. Le 30 avril 1945, Eva Braun avale une pilule de cyanure. Hitler se tire une balle dans la tête. Pour éviter de subir le même sort que celui de Mussolini, fusillé puis pendu par les pieds par les partisans italiens le 28 avril 1945, son corps est incinéré près du bunker par son chauffeur Erich Kempka et son aide de camp Otto Günsche. Le 8 mai 1945, le Troisième Reich s’effondre après la capitulation sans condition signée par le Maréchal Keitel…
Adolf Hitler est mis en scène pour la première fois par les artistes de Disney dans le court-métrage de propagande Stop That Tank ! (1942). Réalisé par Ub Iwerks pour le compte du Ministère de la Défense canadien et le National Film Board of Canada qui avaient déjà passé commande du film éducatif Four Methods of Flush Riveting, le dessin animé vise à former les soldats canadiens au maniement du fusil anti-char Boys MK.I. Avant d’aborder l’usage de cette arme, les spectateurs assistent à une introduction comique de deux minutes.
Au début de celle-ci, un régiment de char d’assauts traverse un no man’s land. Brinquebalants, les engins s’arrêtent soudain. Adolf Hitler s’extrait alors par la trappe d’accès du véhicule de tête. « Heil ! », lance-t-il. D’autres soldats surgissent à leur tour pour répondre à son appel. Le Führer se met ensuite à baragouiner ses ordres. Hurlant et grommelant, il ordonne de détruire un village endormi. L’équipée se remet ainsi en marche en tirant dans tous les sens.
Tantôt dissimulé sous un costume de vautour ou de cheval, tantôt caché sous une botte de paille, des soldats alliés aperçoivent le régiment de blindés. Chargeant leurs fusils anti-char Boys MK.I, ils se mettent alors à canarder les appareils qui, tels des jouets, sont mis hors d’état de nuire. Sortant de son char, Hitler ne peut se retenir de hurler et de narguer l’ennemi avant d’être lui-même neutralisé. Frappé par un obus, le chef allemand est ainsi envoyé en Enfer où il se plaint devant Satan du triste sort qui vient de lui être réservé. Arrachant de rage son képi et sa veste, il se lamente de n’être qu’une pauvre victime incomprise et que face à ce genre de fusil anti-char, il n’a aucune chance de remporter la victoire. Agacé par les jérémiades du Führer qui se roule littéralement par terre, le Diable finit par l’assommer.
Adolf Hitler est de nouveau caricaturé par les artistes de Disney dans Der Fuehrer’s Face de Jack Kinney (1943). Produit pour le gouvernement américain qui décide de mobiliser tous les studios hollywoodiens après l’attaque de Pearl Harbor, le film met en scène Donald Duck plongé au cœur du cauchemar nazi. La présence du Führer est alors omniprésente dans ce monde où chaque nuage, chaque arbre, chaque poteau, chaque bouche d’incendie, chaque moulin, chaque clôture arbore la forme d’une croix gammée. Le visage d’Hitler lui-même semble s’imprimer sur la façade des maisons.
À l’intérieur de l’une des bicoques, vit le pauvre Donald levé aux horaires par son réveil. Au mur, son coucou sonne également aux aurores en laissant s’échapper son petit oiseau en bois à l’effigie d’Hitler. Sorti du lit manu militari, le canard colérique débute sa journée en faisant allégeance au Führer et à ses alliés, Mussolini et Hirohito, dont les portraits trônent sur le mur. Derrière un autre tableau du chancelier, se trouve une cachette à l’intérieur de laquelle Donald peut trouver son petit-déjeuner sous la forme d’un unique grain de café, d’une miche de pain aussi dure que du bois et d’un vaporisateur contenant de l’arôme d’œuf et de bacon.
Obligé de lire Mein Kampf dès le levé, Donald est bientôt conduit à l’usage d’obus du coin. Emmené de force devant sa chaîne de montage, il doit heure après heure visser les fusées au bout des projectiles. Son allégeance au gouvernement est mise à l’épreuve en continu à l’aide de dizaines de portraits d’Hitler placés sur le tapis roulant qui défile devant lui. La cadence de travail est infernale. Tant est si bien que bientôt, Donald perd ses nerfs. Incapable de se contrôler, il est comme avaler par cette allégorie nazie totalement folle.
Heureusement pour lui, tout ceci n’était qu’un cauchemar duquel il parvient finalement à s’extraire. Embrassant chaleureusement sa Statue de la Liberté miniature, il se réjouit d’être un citoyen des États-Unis d’Amérique. Der Fuehrer’s Face s’achève sur un énième portrait d’Adolf Hitler sur lequel vient d’écraser une tomate bien mûre.
Moins d’une semaine après la sortie de Der Fuehrer’s Face, l’ombre d’Adolf Hitler plane sur le court-métrage The Spirit of ’43 (1943). Réalisé par Jack King, le film est une commande du Département du Trésor des États-Unis. Celui-ci cherche en effet à convaincre les Américains d’économiser leur argent et surtout bien payer leurs impôts afin de financer l’effort de guerre. Après The New Spirit l’année précédente, les studios Disney remettent ainsi en scène Donald Duck pour porter la bonne parole.
Jouant une nouvelle fois le rôle d’un citoyen lambda, le canard vient de toucher sa paye. Comptant joyeusement ses billets, il est alors confronté à un choix cornélien. Il peut en effet économiser cet argent, comme le lui conseille une partie de sa conscience qui se matérialise sous la forme d’un vieil Écossais frugal. Prenant pour sa part l’apparence d’un zazou beau parleur, une autre partie de lui suggère quant à elle de tout dépenser afin de passer du bon temps. Tirailler entre les deux faces de sa personnalité, Donald hésite. Il comprend heureusement que la frugalité est le gage de la victoire alors que les dépenses inconsidérées sont synonymes de défaite. Pour terminer de le convaincre, la traîtrise du zazou beau parleur éclate au grand jour lorsqu'il apparaît sous son vrai visage, grimé avec la mèche et la moustache d’Adolf Hitler. Donald lui assène alors un violent coup de point qui le met hors d’état de nuire.
Toujours en janvier 1943, le public américain découvre sur les écrans le court-métrage Education for Death (1943). Adaptation du livre Education for Death: Sparky The Making of the Nazi de Gregor Zieme réalisée par Clyde Geronimi, le film met l’accent sur l’embrigadement de la jeunesse allemande.
Selon la loi, chaque couple d’Allemands se doit de déclarer la naissance de leur nouveau-né et prouver une filiation de « sang pur ». C’est ainsi que les parents du petit Hans se présentent devant un officier d’État civil. Sitôt les démarches effectuées, le petit garçon reçoit une éducation formatée par le régime nazi. Au cours de son enseignement, il découvre notamment la légende de La Belle au Bois Dormant dans une version quelque peu revisitée. Présentée sous la forme d’une sorcière cruelle et terrifiante, la démocratie a jadis endormi la pauvre princesse Allemagne. Adolf Hitler, en bon prince valeureux, est alors venu pour la délivrée de ce sortilège. Parvenu à la torpeur grâce à un doux baiser, le Führer a ensuite emporté l’Allemagne vers des cieux plus cléments.
C’est ainsi qu’Adolf Hitler est porté en triomphe auprès des enfants qui, quotidiennement, doivent saluer ce dernier tel un héros national dont le portrait trône dans chaque salle de classe. Aucune liberté d’esprit n’est autorisée dans les écoles, temples de la pensée unique. Hans en fait un jour l’amère expérience. À grand renfort de « bourrage de crâne », son professeur parvient néanmoins à faire de lui le parfait nazi. Devenu un adulte portant symboliquement des œillères et une muselière, Hans est finalement prêt à aller au combat après avoir reçu son « éducation pour la mort »…
Le 27 août 1943, les studios Disney sortent sur les écrans le court-métrage Raison et Émotion. Réalisé par Bill Roberts d’après l’ouvrage War, Politics and Emotion de Geoffrey Bourne, le film plonge au cœur du cerveau humain où l’Émotion et la Raison se livrent une lutte acharnée pour prendre le contrôle du corps tout entier. Délurée, la première permet à chacun de s’amuser, mais en prenant des risques parfois inconsidérés. C’est pour cela que la Raison est elle aussi indispensable afin de réguler ses actes.
En tant de guerre, il est nécessaire que chacun maîtrise ses émotions. Face à la rumeur et à la panique, il est en effet facile de laisser le contrôle à l’Émotion aux dépends de la Raison. Adolf Hitler apparaît alors comme un farouche manipulateur des esprits, capable de jouer sur la peur, la fierté, la sympathie et la haine pour contrôler le peuple allemand. Pour éviter de succomber à ce « bourrage de crâne », il est dès lors indispensable que l’Émotion travaille main dans la main avec la Raison.
Participant indirectement à la Seconde Guerre mondiale en envoyant du matériel, des armes, de l’argent et des soldats volontaires au Royaume-Uni au moment où celui-ci est la dernière puissance d’Europe de l’ouest à résister encore aux Allemands, les États-Unis sont à leur tour plongés dans le conflit après l’attaque de l’armée japonaise sur la base navale de Pearl Harbor. Survenu le dimanche 7 décembre 1941, celle-ci est alors présentée par le président Franklin D. Roosevelt comme un « jour marqué du sceau de l’infamie ». Dès le lendemain, les États-Unis déclarent la guerre au Japon. Le 11, une déclaration semblable est envoyée à l’Allemagne. Immédiatement, le gouvernement met l’ensemble du pays en ordre de bataille. L’armée américaine mobilise. Les civils sont eux-mêmes invités à soutenir l’effort de la nation. Toute l’industrie se met en ordre de bataille. La neutralité n’étant plus de mise, les médias et les studios hollywoodiens sont également mis à contribution.
Déjà abordée dans quelques productions sorties entre 1939 et 1941 telles que Les Aveux d’un Espion Nazi d’Anatole Litvak (1939), la comédie You Nazty Spy! avec les Trois Stooges (1940), Le Dictateur de Charlie Chaplin (1940) ou bien encore Bombardiers en Piqué de Michael Curtiz (1941), la Seconde Guerre mondiale s’empare bientôt d’Hollywood. Certaines vedettes s’engagent dans l’armée à l’image de James Stewart, Clark Gable, Henry Fonda, Charlton Heston et David Niven. D’autres se mobilisent pour collecter des fonds ou divertir les troupes comme Bob Hope, Bing Crosby, Marlene Dietrich, Rita Hayworth et Bette Davis.
Tous les studios se mettent par ailleurs à produire des films en lien avec le conflit. Le nombre de productions se compte par centaines. Toutes les facettes de la Guerre sont explorées, des champs de bataille à la vie des civils, en passant par l’espionnage, le Blitz, la résistance française et la collaboration vichyste, l’endoctrinement des populations en Allemagne ou au Japon ou bien encore les grandes manœuvres au cœur des plaines russes ou du désert du Sahara. Warner Bros. est parmi les studios les plus actifs avec des longs-métrages tels que Sabotage à Berlin en 1942, Destination Tokyo, This Is The Army et Casablanca de Michael Curtiz en 1943, Passage pour Marseille et Le Port de l’Angoisse en 1944. William Wyler tourne Madame Miniver pour le compte de MGM (1942). Jacques Tourneur dirige Jour de Gloire chez RKO (1944). 20th Century Fox produit Chasse à l'Homme de Fritz Lang (1941) et Margin for Error d’Otto Preminger (1943), United Artists Jeux Dangereux d’Ernst Lubitsch (1942) et Columbia Sahara de Zoltan Korda (1943). Alfred Hitchcock confirme son rang de maître de l’espionnage avec La Cinquième Colonne distribué par Universal (1942). Expatrié d’Allemagne, Billy Wilder signe Les Cinq Secrets du Désert pour Paramount (1943). Republic Pictures sort Alertes aux Marines en 1944. Hal Roach lance la production de L'Île des Loufoques (1943). Frank Capra et Anatole Litvak dirigent quant à eux la série de documentaires Pourquoi Nous Combattons (1942).
Les studios d’animation ne sont eux-mêmes pas en reste. Warner Bros. et Leon Schlesinger incitent les Américains à acheter des bonds de guerre avec Foney Fables de Friz Freleng (1942) et surtout Any Bonds Today? de Bob Clampett avec Bugs Bunny, Porky Pig et Elmer Fudd (1942). En 1942, Ding Dong Daddy encouragent à collecter le métal (1942). Titi fait sa toute première apparition dans Histoire de Chatons qui invite chacun à produire sa propre nourriture (1942). En 1943, Scrap Happy Daffy plébiscite les actes patriotiques en confrontant Daffy Duck à Adolf Hitler. En 1942 puis 1944, The Ducktators et Russian Rhapsody offrent, pour le premier, une vision grotesque, et pour le second, une vision hystérique du dirigeant allemand. Dès 1942, Chuck Jones met en scène un tout nouveau personnage, Snafu, un soldat maladroit utilisé pour inculquer aux troupes les bons gestes et respecter les procédures de sécurité. Avec Fifth Column Mouse, Freleng tente de prévenir tout un chacun sur les risques de croire la rumeur et l’effet de groupe (1943). Tex Avery et MGM se payent eux-mêmes Adolf Hitler, caricaturé dans Der Gross Méchant Loup en 1942.
Bien qu’en grande difficultés financières à cause, entre autres, de la fermeture des marchés européens, les studios Disney ne sont pas en reste. Dès le 8 décembre 1941, au lendemain de l’attaque de Pearl Harbor, les troupes prennent possession du site de Burbank afin de protéger les usines voisines de Lockheed Aircraft. Plusieurs employés intègrent les rangs de l’armée, comme Frank Thomas, Wolfgang Reitherman et Card Walker. D’autres se mobilisent pour soutenir l’effort de guerre à grand renfort d’œuvres caritatives. Le planning de production est surtout immédiatement chamboulé avec la mise en chantier de nombreux films tournant autour de trois thèmes : la propagande directe qui diabolise l’ennemi, la propagande dissimulée expliquant l’attitude à avoir en temps de guerre, et enfin des films d’entraînement ou d’information sur la conception et l’utilisation de tel ou tel matériel à destination des armées et des industriels. Disney épaule en outre Frank Capra et Anatole Litvak en fournissant quelques animations pour la série Pourquoi Nous Combattons.
En partenariat avec la Navy, l’Air Force, le Département du Trésor ou le Département de l’Agriculture, les studios Disney acceptent de mettre certaines de leurs vedettes à contribution. Pluto, Minnie, Donald, Pat Hibulaire, les Trois Petits Cochons et les Sept Nains sont ainsi « envoyés » au front. Plus discret sur les écrans, Mickey est lui aussi exposé, principalement dans des bandes dessinées ou sur des emblèmes réalisés pour les forces armées. Pour leur donner la réplique, plusieurs personnages sont créés de toutes pièces, comme Careless Charlie, sorte de monsieur Tout-le-Monde mis en scène dans les films éducatifs Hookworm (1945), Les Insectes Porteurs de Maladie (1945), The Unseen Enemy (What is Disease?) (1945), How Disease Travels (1945) et Planning for Good Eating (1945). Afin de diaboliser l’ennemi, plusieurs dignitaires de l’Axe sont enfin transposés à l’écran. C’est ainsi qu’Adolf Hitler devient un personnage Disney…
Deux versions du dictateur nazi cohabitent alors dans la filmographie de Disney. Dans Stop That Tank ! et Education for Death, il est tout d’abord présenté comme un bouffon totalement tourné en ridicule. Hitler apparaît en effet comme un être colérique et incontrôlable débitant un flot de paroles rapides et incoercibles. Sa logorrhée verbale est alors ponctuée de bruits et autres borborygmes, certains faisant penser à des cris de cochon. Dans Education for Death, la vision d’Hitler en preux chevalier délivrant une Allemagne particulièrement obèse et vulgaire est également des plus risibles. Le culte de la personnalité auquel les Allemands sont soumis est tout autant ridiculisé dans Der Fuehrer’s Face lorsque Donald est obligé de saluer encore et encore le portrait du Führer.
Dans Raison et Émotion, c’est cette fois un Adolf Hitler terrifiant qui s’empare de l’écran. C’est en effet un manipulateur diabolique qui apparaît à l’image avec ses dents acérées et son regard d’un vert perçant. Au premier abord amusante, l’omniprésence de l’individu dans toutes les sphères de la vie publique et privée allemande est tout autant anxiogène dans Der Fuehrer’s Face et surtout dans Education for Death où ses portraits réagissent joyeusement ou furieusement aux actions du pauvre petit Hans. La paranoïa autour des espions à sa solde est en outre exacerbée dans The Spirit of ’43.
Certaines apparitions animées d’Adolf Hitler sont en partie animées par Fred Moore et Ward Kimball.
Né le 7 septembre 1911 à Los Angeles, Moore débute chez Disney en août 1930. Assistant de Les Clark puis de Norm Ferguson, il n’a que dix-neuf ans mais se fait rapidement repérer grâce à un coup de crayon remarquable. À l’œuvre sur plusieurs cartoons de Mickey, notamment Le Brave Petit Tailleur, et sur la série des Silly Symphonies, en particulier La Souris Volante, Trois Petits Orphelins et Les Trois Petits Cochons, il est nommé directeur de l’animation lors de la production de Blanche Neige et les Sept Nains. Collaborant avec Vladimir Tytla, il crée alors les nains. Il anime ensuite Crapule, un personnage de Pinocchio à qui il prête ses traits, la souris Timothée et Mickey dans Fantasia. Sombrant peu à peu dans l’alcool, Fred Moore se retrouve rapidement isolé de ses collègues. Licencié en 1945, il travaille pour Paramount Pictures puis pour Walter Lantz sur certains cartoons de Woody Woodpecker et Andy Panda. De retour chez Disney, il donne vie aux filles de Casey Junior dans Casey Contre-Attaque, à Pluto dans Plutopie, aux sirènes de Peter Pan. Il collabore aussi avec Ollie Johnston sur l’animation de Monsieur Mouche. Ombre de lui-même, Fred Moore se tue dans un accident de voiture le 23 novembre 1952.
Membre du groupe des Neuf Vieux Messieurs originaire de Minneapolis, dans le Minnesota, où il naît le 4 mars 1914, Ward Kimball entre chez Disney en 1934 et participe à la production de quelques cartoons comme Une Petite Poule Avisée, Le Lièvre et la Tortue et Elmer l’Éléphant. Kimball anime ensuite les nains dans Blanche Neige et les Sept Nains. L’expérience est toutefois pour lui plutôt décevante. Ses deux scènes, celle de la soupe et celle de la construction d’un lit pour la princesse, sont en effet supprimées. Sa seule participation notable au premier long-métrage de Disney reste alors son animation des vautours sous la direction de Ben Sharpsteen et de Walt qui lui demande personnellement d’animer Jiminy Cricket dans Pinocchio. L’animateur donne ensuite vie à d’autres personnages formidables comme Bacchus, Jim Crow et sa bande de corbeaux, les Trois Caballeros, Lucifer, Tweedle Dee et Tweedle Dum ou bien encore le Chapelier Toqué. Réalisateur du court-métrage Les Instruments de Musique qui remporte l’Oscar en 1954, Ward Kimball conçoit et présente les épisodes sur l’espace diffusés au sein de l’émission Disneyland. Membre du groupe de jazz dixieland The Firehouse Five Plus Two et grand amateur de train, l’artiste travaille ensuite sur plusieurs programmes de télévision ainsi que sur les films Babes in Toyland, Mary Poppins, L’Apprentie Sorcière… Nommé Disney Legend en 1989, il décède le 8 juillet 2002 à l’âge de quatre-vingt-huit ans. Une des locomotives de Disneyland porte son nom.
En plus de quelques enregistrements de discours réellement prononcés par Adolf Hitler, les studios Disney ont engagé deux acteurs pour vocaliser le personnage.
Charles Judels lui prête sa voix dans Education for Death. Originaire d’Amsterdam, aux Pays-Bas, où il voit le jour le 17 août 1882, l’acteur grandit dans une famille de comédiens. Son grand-père était acteur et créateur de ses propres pièces de théâtre. Son père fut durant trente-cinq ans l’un des régisseurs du Metropolitan Opera de New York. Judels débute à son tour au cinéma dès 1915. Initialement sous contrat avec 20th Century Fox, sa filmographie compte pas moins de cent-trente films parmi lesquels Charivari, Une Heure Près de Toi, Le Grand Ziegfeld, Une Aventure de Buffalo Bill, Le Chant du Printemps, Tanger et Samson et Dalila. Voix de Stromboli et du Cocher dans Pinocchio, Charles Judels disparaît le 14 février 1969 à l’âge de quatre-vingt-six ans.
Dans Raison et Émotion, Hitler est interprété par Harry E. Lang. Né le 29 décembre 1894 à New York, l’acteur débute en 1929 dans le court-métrage Who’s Who?. À l’affiche du (Le) Pauvre Millionnaire, Bad Boy, Rio, Captain Tugboat Annie et La Dame Sans Passeport, il est surtout célèbre pour avoir été la voix du chat Tom dans la collection de cartoons de Tom et Jerry produite entre 1940 et 1953. Un autre rôle connu est celui de Pancho dans la série radiophonique The Cisco Kid. Harry E. Lang disparaît le 5 août 1953 à l’âge de cinquante-huit ans.
Avant même le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Adolf Hitler devient inévitablement un personnage de cinéma mis en scène tantôt dans des productions glorifiant sa politique, tantôt dans des films dénonçant ses actes. Difficile, par conséquent, d’établir une liste exhaustive des fictions utilisant son image.
Chez 20th Century Fox, Carl Ekberg lui prête ses traits dans Chasse à l'Homme de Fritz Lang (1941). Luther Adler reprend le rôle dix ans plus tard dans Le Renard du Désert d’Henry Hathaway (1951). Le Führer apparaît brièvement dans La Folle Histoire du Monde de Mel Brooks (1981). James Payton joue le dictateur dans Monuments Men de George Clooney (2014). En 2020, Taika Waititi l’incarne dans Jojo Rabbit. David Kross interprète un jeune Hitler tout juste sorti de la Première Guerre mondiale dans The King’s Man : Première Mission (2021).
Steven Spielberg le fait jouer par Michael Sheard dans Indiana Jones et la Dernière Croisade produit par Lucasfilm Ltd. en 1989. Avant Monuments Men, James Payton campait déjà un « faux » Hitler dans Captain America – First Avenger des studios Marvel (2011).
Adolf Hitler apparaît enfin dans une poignée d’épisodes des (Les) Simpson. Dans Itchy et Scratchy, le Film (Saison 4 – 1992), les deux héros animés sont montrés en train de tuer le Führer. Dans Le Jour de la Raclée (Saison 4 – 1993), Hitler tombe sous le charme d’Abraham Simpson dans un flashback montrant le patriarche se produisant comme travesti dans un cabaret allemand ! Dans Ne Lui Jetez pas la Première Bière (Saison 4 – 1993), une bouteille de bière produite dans les usines Duff contient la tête du Führer.
Dans Rosebud (Saison 5 – 1993), un flashback montre Charles Lindbergh jetant l’ours en peluche de Monsieur Burns dans la foule. Le jouet est alors récupéré par Hitler. Dans Bart Contre l’Australie (Saison 6 – 1995), un Hitler âgé est montré vivant en Amérique latine. Dans Grand-Père Simpson et le Trésor Maudit (Saison 8 – 1996), Abraham se souvient avoir été proche d’assassiner le dictateur. Dans Un Drôle de Manège (Saison 9 – 1999), Bart détruit la voiture d’Hitler exposée lors d’une foire.
Dans Cours Élémentaire Musical (Saison 22 – 2010), une figurine d’Hitler orne l’horloge d’un beffroi allemand. Lisa rêve du tyran en train de regarder Dumbo au cinéma dans La Bataille de Noël (Saison 22 – 2010). Dans La Solution à 10% (Saison 23 – 2011), Hitler apparaît dans un dessin animé d’Itchy et Scratchy.
Chancelier allemand ayant dramatiquement marqué le XXe siècle, Adolf Hitler est devenu dès le début de la Seconde Guerre mondiale la cible de la propagande américaine. Il ponctue dès lors malgré lui la filmographie des studios Disney, engagés dès 1941 dans l’effort de guerre.
La filmographie
001 |
Chasse à l'Homme
Thriller
1941
Cinéma
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1941
Cinéma
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002 |
Stop That Tank ! - The Anti-Tank Rifle (Boys MK.I)
Animation 2D • National Film Board of Canada
1942
Cinéma
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1942
Cinéma
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007 |
Le Renard du Désert
Guerre
1951
Cinéma
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1951
Cinéma
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008 |
La Folle Histoire du Monde
Comédie
1981
Cinéma
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1981
Cinéma
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010 |
Les Simpson
Animation 2D
1989 • ....
Télévision
|
1989 • ....
Télévision
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Saison 17 Saison 18 Saison 19 Saison 20 Saison 21 Saison 22 Saison 23 Saison 24 Saison 25 Saison 26 Saison 27 Saison 28 Saison 29 Saison 30 Saison 31 Saison 32 Saison 33 Saison 34 Saison 35 Saison 36 |
012 |
Monuments Men
Guerre • Fox 2000 Pictures
2014
Cinéma
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2014
Cinéma
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