Berlioz

Date de création : Le 11 décembre 1970 Nom Original : Berlioz Créateur(s) : Ken Anderson (Conception Visuelle) Milt Kahl (Conception Visuelle) Ollie Johnston (Animation) Eric Larson (Animation) |
Apparition : Cinéma BD Parcs Voix Originale(s) : Dean Clark Voix Française(s) : Mark Lesser (Voix parlée) Nicolas Cour (Voix chantée) |
Le portrait
Le 11 décembre 1970, la France est à l’honneur du vingtième grand-classique animé de Disney, Les Aristochats. Prenant pour cadre Paris et sa région, le film démarre alors par la mise sur pied d’un terrible complot fomenté par le valet Edgar à l’encontre de la chatte Duchesse et de ses trois petits, Marie, Toulouse et Berlioz.
Berlioz entre en scène dès les premières secondes des (Les) Aristochats. Madame de Bonnefamille rentre chez elle. Confortablement assise dans la calèche conduite par Edgar, son majordome, elle est accompagnée par sa chatte, Duchesse, et sa chère progéniture. Si la petite Marie se tient gentiment près de sa maman, Toulouse s’amuse pour sa part à taquiner le valet. Berlioz, quant à lui, est grimpé sur le chapeau de Frou-Frou, la jument. Grâce à elle, il peut contempler les environs avec un plaisir non dissimulé. « Merci, mademoiselle Frou-Frou, de m’avoir permis de monter sur ton dos », s’exclame-t-il, invité par sa mère à remercier le cheval une fois arrivé à la maison. « Ça va, ça, maman ? ».
Lorsque Georges Hautecourt se présente à la porte du riche hôtel particulier de Madame, Duchesse et ses petits sont réunis dans le salon de musique. Les chatons se précipitent pour saluer le vieux notaire. Soudain, la musique de Carmen, l’opéra-comique de Georges Bizet, envahit la pièce. Il n’en faut pas plus pour que le vieil homme invite Adélaïde de Bonnefamille à faire quelques pas de danse. Marie et Toulouse s’agitent autour d’eux. Berlioz est de son côté monté sur le gramophone. Tournant en même temps que le disque, il s’amuse à sauter par-dessus le bras au bout duquel se trouve le reproducteur. Ne parvenant pas à suivre le rythme, il trébuche soudain, arrêtant de fait la musique pour le plus grand soulagement de Madame qui n’en pouvait plus de danser.
Comme son frère et sa sœur, Berlioz devient malgré lui la cible des manigances d’Edgar qui apprend par hasard que les chats seront les bénéficiaires de la fortune de Madame lorsque celle-ci ne sera plus de ce monde. Ignorant le danger qui pèse désormais sur sa famille, le chaton continue pour l’heure de vivre sa vie joyeusement. De retour de promenade, il se chamaille avec Marie qui, loin de se laisser faire, se lance dans la bagarre. Les chatouilles sont une arme de premier choix. Les rires des petits inondent la pièce. Le jeu ne tarde cependant pas à dégénérer lorsque Toulouse laisse tomber une chandelle sur la tête de la petite. Duchesse est alors obligée d’intervenir. « Quant à vous Berlioz, vous devriez avoir honte. Votre conduite n’est pas d’un vrai gentleman ». Fronçant les sourcils, le chaton n’est pas d’accord. « Ben… C’est elle qu’a commencé ! », ronchonne-t-il avant de tirer la langue à sa sœur.
Invité par sa maman à se comporter comme un vrai Aristochat, Berlioz est autorisé à regarder son frère peindre. Manquant de recevoir un jet de peinture, il rigole bien en découvrant le portrait d’Edgar. « Mais c’est cette vieille face de rat ! ». C’est bientôt à son tour de s’installer au piano pour faire ses gammes et ses arpèges. Marie l’accompagne au chant. Prenant la musique très au sérieux, Berlioz prend le temps de faire craquer chacun de ses doigts avant de pianoter sa petite mélodie. Après sa sœur, lui-même chante quelques paroles avant de se lancer dans un solo. Duchesse joint sa voix à celle de ses enfants. Toulouse délaisse sa peinture pour pianoter aussi. Le numéro musical s’achève avec un duel entre les deux frères qui sautent frénétiquement sur les touches avant de se cogner la tête l’une contre l’autre.
Edgar arrive enfin dans la salle de musique avec le dîner. « Le plat que vous préférez. Préparé tout à fait spécialement ! Suprême de crème à la Edgar ! ». Alléchés par l’odeur du succulent mets, les petits se ruent sur leur bol. Ils sont rejoints par leur maman puis par Roquefort, une souris ayant installé sa maison dans les murs de la maison. Tous ignorent alors que la nourriture a été empoisonnée par Edgar qui s’est chargé d’ajouter des somnifères dans le lait.
À la nuit tombée, les chats dorment d’un sommeil lourd. Edgar en profite donc pour s’emparer de leur panier qu’il charge sur son side-car. Roulant dans l’obscurité, il se retrouve bientôt coursé par deux chiens de ferme, Napoléon et Lafayette. Dans sa course, le panier est éjecté du véhicule. La petite famille se retrouve ainsi malgré elle perdue en rase campagne. Lorsqu’ils se réveillent sous un pont, tous les chats sont terrifiés. Le tonnerre résonne au loin. Marie est coincée dans un arbre. « Maman ? Maman ? ». Berlioz patauge dans la rivière. Trempé jusqu’aux os, le petit chat désespère. « J’ai froid et j’suis tout mouillé… ». Effrayé par une grenouille, il court se réfugier entre les pattes de sa mère. Toulouse est le seul à ne pas avoir été poussé hors du panier au moment de sa chute.
Lorsque la pluie se met à tomber, Duchesse, Marie, Toulouse et Berlioz se réfugient tous les quatre dans leur panière. La situation est tragique. Tous tremblent de peur. Ils imaginent de plus la détresse que ressentira leur maîtresse lorsqu’elle se rendra compte de leur disparition… Le lendemain matin, tous sont réveillés par Thomas O’Malley, un chat de gouttière passant par là. Toujours cachés dans le panier, les chatons observent le marcou qui se lance dans un numéro de séduction. La simple vue des petits le fait toutefois rapidement déchanter. « Dîtes, c’est vrai vot’ truc de tapis volant ? », demande Berlioz qui a entendu O’Malley promettre à Duchesse de la ramener à Paris sur son tapis volant.
Au départ récalcitrant à l’idée de devoir s’occuper d’une mère avec ses petits, Thomas O’Malley accepte finalement de prendre la petite famille sous son aile. Avec un culot monstre, il arrête la voiture d’un laitier et parvient à faire monter Duchesse et ses enfants à l’arrière. La petite balade s’arrête néanmoins quelques kilomètres plus loin lorsque l’homme, apercevant les félins dans son rétroviseur, arrête son véhicule pour les en chasser.
Livrés à eux-mêmes, tous doivent continuer à pied. Si la traversée d’un pont de chemin de fer est une bonne occasion pour les petits de « jouer au petit train », elle tourne bien vite à la catastrophe lorsqu’une vraie locomotive surgit au loin. O’Malley, Duchesse, Toulouse et Berlioz trouvent refuge sur une traverse située sous la voie. Marie tombe dans l’eau. O’Malley plonge pour la sauver. Ramenant la chatte sur la berge, il est soudain emporté par le courant. Il ne doit sa survie qu’à Amélie et Amélia Jacasse, deux oies qui acceptent de guider les chats jusqu’en ville. « Oh, regarde ! Elles ont les pieds plats », s’étonne Berlioz en montrant les palmes des deux volatiles à son frère.
Enfin de retour à Paris, les chatons sont fatigués. « J’ai mal à mes pattes », se lamente Berlioz. Thomas O’Malley propose de passer la nuit dans sa « piaule » d’où s’échappe un air de jazz endiablé. C’est la musique de Scat Cat et de sa bande. Sans attendre, les chatons se précipitent pour écouter les chats de gouttière. « C’est pas du Beethov’, maman. Mais c’truc-là, ça r’bondit », s’enthousiasme Berlioz, debout sur le piano. Le chaton joue lui aussi quelques notes.
Lorsque Scat Cat et sa bande quittent les lieux pour ensorceler les rues de Paris avec leur musique, O’Malley, Duchesse et les chatons restent seuls. Il est temps pour les petits d’aller se mettre au lit. O’Malley profite d’être seul avec Duchesse pour lui conter fleurette. Tombant sous le charme du chat de gouttière, celle-ci ne s’aperçoit pas que ses petits sont là, à la fenêtre, en train de regarder l’amour naissant entre leur maman et leur sauveur.
Le lendemain, Duchesse, Marie, Toulouse et Berlioz sont enfin de retour à la maison. Ils ne sont cependant pas encore hors de danger. Comprenant que son plan initial a échoué, Edgar piège les chats en les enfermant dans un sac, puis dans une malle qu’il s’apprête à expédier à Tombouctou. Heureusement, la souris Roquefort parvient à prévenir O’Malley puis Scat Cat et sa bande du traquenard dans lequel sont tombés ses amis.
Se précipitant à la maison, la bande de chats de gouttière engage un combat dantesque avec le valet. Grâce à eux, Edgar est neutralisé et envoyé lui-même… à Tombouctou ! Duchesse et les siens sont pour leur part sauvés. Ravie d’avoir retrouvé ses chers animaux de compagnie, Madame de Bonnefamille prend sur elle d’adopter O’Malley. Elle destine également sa fortune à une toute nouvelle fondation destinée à recueillir les chats de gouttière. Happy End!
L’origine des (Les) Aristochats remonte au début des années 1960, à l’époque où le directeur de production Harry Tytle rencontre les scénaristes Tom McGowan et Tom Rowe. Ensemble, les trois hommes réfléchissent à l’écriture d’un téléfilm en prises de vues réelles destiné à l’émission Walt Disney’s Wonderful World of Color. Racontant l’histoire d’une famille de chats menacés par des domestiques cherchant à s’emparer de la fortune de leur maîtresse, le script est maintes fois réécrit.
En mai 1964, le scénariste Otto Englander hérite du projet. Il ne s’agit désormais plus d’un téléfilm mais d’un long-métrage d’animation mettant en vedette Duchesse, une chatte maman de cinq petits, Marie-Antoinette, Berlioz, Escoffier, Renoir et Waterloo. Tous vivent sous le toit de leur richissime propriétaire. Mais leur vie est bientôt menacée lorsque le valet Edgar et la servante Elvira cherchent à mettre la main sur l’héritage de leur patronne. Winston Hibler est nommé producteur de ce futur film. Wolfgang Reitherman prend le poste de réalisateur. Les frères Sherman sont chargés de composer les chansons et la partition. Elsa Lanchester, une bonne amie de Walt Disney qui vient de jouer Katy Nounou dans Mary Poppins, est engagée pour le rôle d’Elvira.
Au fil des semaines, le scénario continue d’évoluer. Walt Disney envisage de suivre le même schéma que celui déjà utilisé en 1961 avec Les 101 Dalmatiens. Ken Anderson est attaché au projet en tant que scénariste et concepteur des personnages. Avant de lancer plus en avant la production des (Les) Aristochats, les artistes des studios doivent toutefois d’abord terminer celle du (Le) Livre de la Jungle. Consacrant en parallèle son temps à d’autres chantiers, en particulier celui de Walt Disney World en Floride, Walt Disney décède le 15 décembre 1966 avant même que le script ne soit achevé. Les équipes du département animation sont sous le choc. Immédiatement, se pose la question de poursuivre la création de films animés ou bien de tout arrêter.
Réunie derrière Wolfgang Reitherman, la vieille garde des animateurs fait le choix de continuer sans Walt. La production des (Les) Aristochats reprend donc dans une ambiance morose. Rapidement, le scénariste Larry Clemmons et ses collègues Ken Anderson, Julius Svendsen, Frank Thomas, Vance Gerry, Eric Cleworth et Ralph Wright tombent d’accord sur le fait qu’il faut simplifier au maximum l’intrigue. Le nombre de personnages est réduit. La servante Elvira disparaît du casting, laissant le rôle du méchant au seul Edgar. Initialement cinq, les chatons ne sont plus que trois, Marie, Berlioz et Renoir dont le nom est finalement changé en Toulouse. Ainsi ajusté, le script final est livré le 10 avril 1967.
L’un des ressorts comiques des (Les) Aristochats repose sur l’image caricaturale que les Américains ont de la France. L’esprit français est ainsi présent dès le générique grâce au truculent Maurice Chevalier qui sort de sa retraite pour interpréter la chanson-titre. Il transparaît également à travers les patronymes de plusieurs personnages, à commencer par la souris Roquefort, les chiens Napoléon et Lafayette et la jument Frou-Frou qui tient son nom de la chanson d’Hector Monréal, Henri Blondeau et Henri Chatau interprétée pour la première fois en 1897 par la chanteuse Juliette Méaly, l’une des vedettes de la revue Paris à l’affiche au Théâtre des Variétés.
Esquisses de Ken Anderson
Les chatons possèdent eux aussi des prénoms bien français. La petite chatte est appelée Marie, une version raccourcie de Marie-Antoinette, une allusion à la défunte reine de France exécutée le 21 octobre 1793, pendant la Révolution française. Toulouse est l’artiste de la famille et fait référence au peintre Henri de Toulouse-Lautrec, l’un des maîtres du postimpressionnisme français. Enfin, Berlioz est un petit félin musicien portant le même nom qu’Hector Berlioz. Né à La Côte-Saint-André, en Isère, le 11 décembre 1803, le compositeur découvre la musique aux côtés de son père, le docteur Louis Berlioz, et de ses maîtres, Imbert puis Donant. Le patriarche refuse toutefois que son fils apprenne le piano, de peur qu’il se détourne de la carrière de médecin qu’il lui destine. C’est pourtant bien vers le métier de musicien que se tourne Hector Berlioz qui signe ses premières partitions dès l’âge de dix-sept ans. Intégré au Conservatoire de Paris en 1826, il se rendra célèbre grâce à des compositions telles que Herminie (1828), Cléopâtre (1829), La Symphonie Fantastique (1830), Benvenuto Cellini (1838), Roméo et Juliette (1839), Les Troyens (1856), Béatrice et Bénédict (1862), L’Enfance du Christ (1864)… Reconnu de son vivant comme un maître de l’orchestration, Hector Berlioz disparaît le 8 mars 1869 à Paris. À noter que dans la version italienne des (Les) Aristochats, le petit chaton n’est pas appelé Berlioz mais Bizet, un patronyme emprunté à l’auteur de l’opéra-comique Carmen, Georges Bizet.


L’apparence graphique de Berlioz est initialement définie par Ken Anderson. Né le 17 mars 1909 à Seattle, dans l’État de Washington, l’artiste étudie l’architecture en Europe puis à Washington avant de partir pour Los Angeles afin de trouver un travail dans l’animation. Engagé comme décorateur de plateau par MGM, il rejoint Disney en 1934 et travaille sur plusieurs courts-métrages comme La Déesse du Printemps et Trois Petits Orphelins. Repéré par Walt Disney, il est nommé directeur artistique sur Blanche Neige et les Sept Nains, un poste qu’il occupe ensuite lors de la production de Pinocchio et de Fantasia. Animateur sur Le Dragon Récalcitrant et Mélodie du Sud, il participe à l’écriture de Mélodie Cocktail, Danny, le Petit Mouton Noir et Cendrillon. Promu directeur artistique de La Belle au Bois Dormant, Les 101 Dalmatiens, Merlin l’Enchanteur et Le Livre de la Jungle, Ken Anderson travaille également aux cotés de Disney à la création de Disneyland et de certaines attractions comme Peter Pan’s Flight et Mr. Toad’s Wild Ride. Après la mort de Walt, il planche sur des films comme Les Aristochats, Robin des Bois, Peter et Elliott le Dragon, Les Aventures de Winnie l’Ourson et Les Aventures de Bernard et Bianca. Associé à l’édification d’Epcot, Anderson prend finalement sa retraite en 1978. Parfois surnommé le « Dixième vieux monsieur », en référence aux Nine Old Men, il meurt le 13 décembre 1993, deux ans après avoir reçu un Disney Legends Award pour l’ensemble de sa carrière.


Les recherches graphiques de Ken Anderson passent ensuite entre les mains de Milt Kahl. Membre du groupe très fermé des Neuf Vieux Messieurs, l’artiste naît le 22 mars 1909 à San Francisco, en Californie. Débutant sa carrière modestement à l’âge de seize ans lorsqu’il est embauché comme dessinateur pour le journal The Oakland Post Inquirer puis pour le San Francisco Bulletin, il devient bientôt dessinateur d’affiches de cinéma avant d’entrer chez Disney en 1934. Se distinguant grâce à son caractère bien trempé, Kahl officie comme intervalliste sur plusieurs cartoons de Mickey. Son talent lui permet rapidement de devenir animateur puis superviseur de l’animation. Très doué pour l’animation des humains, il collabore alors à presque tous les longs-métrages animés de Disney et donne vie à des personnages aussi fameux que Pinocchio, dont il définit l’apparence finale, Bambi, Brom Bones, Frère Lapin, Johnny Pépin de Pomme, le prince Philippe et le roi Hubert, Roger Radcliff et Pongo, Merlin l’enchanteur ou bien encore Tigrou. Derrière l’animation remarquable de Shere Khan et de Madame Médusa, son ultime méchante, Milt Kahl est élevé au rang de Disney Legend en 1989, deux ans après sa mort survenue le 19 avril 1987 à l’âge de soixante-dix-huit ans.


Sur les esquisses de Ken Anderson, Berlioz apparaît sous les traits d’un petit chaton au pelage gris. Possédant quelques poils blancs sous le ventre, il affiche de grands yeux bleus et une petite truffe rose. Un nœud papillon pourpre orne son cou. Afin de jouer sur son prénom, Anderson s’amuse au départ à dessiner une fourrure plus ample sur la tête du chat, une sorte de coiffure qui rappelle les amples chevelures de compositeurs comme Ludwig Von Beethoven et Hector Berlioz lui-même. Pour faciliter l’animation du personnage, l’idée n’est toutefois pas retenue. Elle disparaît ainsi des concept arts suivants. Milt Kahl simplifie lui-même la silhouette du chaton. Le gros nœud placé autour de son cou est alors remplacé par un ruban rouge plus fin.


L’animation de Berlioz est réalisée par Ollie Johnston et Eric Larson.
Membre, comme Milt Kahl, du groupe très fermé des Neuf Vieux Messieurs, Ollie Johnston naît le 31 octobre 1912 à Palo Alto. Élève de l’Institut Chouinard, il entre chez Disney en 1935. Commençant comme intervalliste sur plusieurs courts-métrages avec Mickey, il monte en grade et devient animateur puis superviseur. Au générique de presque tous les longs-métrages d’animation Disney, de Blanche Neige et les Sept Nains à Rox et Rouky, il a notamment donné vie à Pinocchio, Pan-Pan, le Procureur, Javotte et Anastasie, Alice, Monsieur Mouche, Jock, les trois fées de La Belle au Bois Dormant, Nanny, Archimède, Mowgli et Baloo, le Prince Jean, Winnie et Porcinet, Rufus ainsi que Rox et Rouky. Grand passionné de trains anciens, élevé au rang de Disney Legend en 1989, Ollie Johnston est mort le 14 avril 2008 à l’âge de quatre-vingt-quinze ans.


Lui aussi membre du groupe des Neuf Vieux Messieurs, Eric Larson est originaire de Cleveland où il voit le jour le 3 septembre 1905. Apprenant le dessin dès l’adolescence, il débute sa carrière en tant que rédacteur du journal de la fac puis comme graveur et enfin comme scénariste pour la radio. Grâce à l’entremise de Richard Creedon, il est engagé le 1er juin 1933 chez Disney où il œuvre sur des dizaines de cartoons avant de collaborer à la production de Blanche Neige et les Sept Nains. En charge des animaux de la forêt, il enchaîne ensuite avec Pinocchio, Fantasia, Bambi, La Boîte à Musique et Mélodie du Sud. Créateur de Figaro, des chevaux ailés, des centaures, de Monsieur Hibou, de Sacha ou bien encore de Frère Lapin, il donne par ailleurs vie à Cendrillon, à la Chenille et à Peg. Remplacé par Clyde Geronimi à la direction de La Belle au Bois Dormant, Eric Larson travaille sur Les 101 Dalmatiens, Merlin l’Enchanteur, Mary Poppins, Le Livre de la Jungle, Les Aristochats, L’Apprentie Sorcière, Robin des Bois et Les Aventures de Winnie l’Ourson. Dernier vétéran encore en poste dans les années 1980, il forme la nouvelle génération avant de se retirer le 28 février 1986. Eric Larson disparaît le 25 octobre 1988. Il reçoit un Disney Legends Award à titre posthume l'année suivante.
Dans la version originale, Berlioz est interprété par Dean Clark. Né en Californie le 3 mars 1962, le comédien a à peine six ans lorsque les dialogues des (Les) Aristochats sont enregistrés. Le film reste alors sa seule incursion majeure au cinéma.


En France, le rôle est offert à Mark Lesser. Né le 23 juin 1963 à Neuilly-sur-Seine, l’acteur réalise l’un de ses premiers doublages avec Les Aristochats. Âgé d’environ sept ans, il entame alors une prolifique carrière de doublure vocale. Il prête ainsi sa voix à des artistes tels que Johnny Depp dans la série 21 Jump Street, Nicholas Brendon dans Buffy Contre les Vampires et Matt LeBlanc dans Friends. Côté animation, il vocalise Pinocchio, Flynt dans Tarzan, les mouettes dans Le Monde de Nemo, le docteur Hamsterviel dans la série Lilo & Stitch, MO dans WALL•E et Hamilton dans Cars 3. Pour les parties chantées de Berlioz, Mark Lesser est suppléé par Nicolas Cour.
Un très bref caméo de Berlioz et de sa famille est visible dans l’adaptation en prises de vues réelles des (Les) 101 Dalmatiens. Dans l’une des scènes, les chiots sont en effet réunis devant la télévision avec leurs parents, Pongo et Perdita. Ils regardent alors la séquence des (Les) Aristochats durant laquelle Thomas O’Malley, Duchesse, Berlioz, Toulouse et Marie observent Scat Cat et sa bande poursuivre leur concert improvisé dans les rues de Paris.
Les 101 Dalmatiens (1996)
Le 23 octobre 2016, les studios Disney célèbrent leur centième anniversaire. Pour l’occasion, un court-métrage inédit, Il Était une Fois un Studio, rassemble certains des personnages les plus emblématiques de la compagnie. Berlioz, Mary et Toulouse apparaissent une première fois en train d'écouter Pocahontas chanter Quand On Prie la Bonne Étoile. Montés sur le toit de Susie, le petit coupé bleu, toute la petite famille de Duchesse prend ensuite fièrement la pose aux côtés d’O’Malley et Roquefort lors de la grande photo de famille prise par Dingo sur l’esplanade du Roy E. Disney Animation Building.
Il Était une Fois un Studio (2023)
Duchesse et ses petits apparaissent dans le court-métrage spécial des (Les) Simpson, Que la Fête des Mères Soit Avec Vous. Produit en 2024, il rend hommage à Marge et aux nombreuses mamans qui peuplent la filmographie de Disney. Parmi elles, figure Duchesse, encore et toujours entourée de ses chers bambins.
Que la Fête des Mères Soit Avec Vous (2024)
Comme les autres personnages des (Les) Aristochats, Berlioz apparaît dans les différentes adaptations en bande dessinée réalisées au moment de la sortie du film en 1970 puis durant les années 2000.


D’autres histoires originales ont fait les belles heures de la presse Disney outre-Atlantique dans deux nouvelles collections titrées The Aristokittens (1971) et O'Malley et the Alley Cat (1971). Elles sont signées par plusieurs auteurs tels qu’Al Hubbard, Sparky Moore, Pete Alvarado… Les chatons croisent alors d’autres vedettes des studios telles que Dumbo, Pinocchio, Tic et Tac, Scamp et Jiminy Cricket. Comme l'adaptation des (Les) Aristochats, certaines ont été publiées en France dans Le Journal de Mickey.
En 1970, Berlioz, Marie et Toulouse reviennent dans d’autres récits inédits publiés cette fois sous forme de livres pour enfants. Les chatons repartent ainsi à l’aventure dans les ouvrages L’Affaire du Collier et Roquefort Mène l’Enquête respectivement publiés dans la collection Mickey Club du Livre en 1983 et 1986. Plus récemment, en 2022, une autre série, également titrée The Aristokittens, offre la vedette aux petits de Duchesse. Écrite par Jennifer Castle, elle met en scène Marie, Toulouse et Berlioz qui prennent sur eux de rouvrir un café abandonné, le Parisian Critter Café. Berlioz et son frère font par ailleurs de la figuration dans le volume Marie à Paris écrit par Kitty Richards en 2024 et dans lequel la petite chatte tient le premier rôle.
Comme les autres personnages des (Les) Aristochats, Berlioz offre son effigie à pléthore de produits dérivés, jouets, peluches, vêtements, accessoires, jouets, pins, ornements, objets décoratifs, pièces de vaisselles… Le petit chat a l’honneur d’être représenté sous la forme de deux statuettes de la Walt Disney Classics Collection, Little Rascal (2000) et Kichin Kittens (2004). La marque Funko POP! a elle aussi repris l’image des trois chatons.
Côté jeux vidéo, les joueurs peuvent croiser Berlioz dans des titres comme Disney My Little Doll, Disney POP TOWN et Disney Magic Kingdoms. Côté jeux de plateau, les Aristochats sont les héros de leur propre jeu de société créé par Parker en 1970. Berlioz possède en outre une carte à son effigie dans le jeu Disney Lorcana.


Berlioz est un personnage rare dans les Parcs Disney qui ne sort que lors d’occasions spéciales et autres événements exceptionnels.


L’une de ses premières sorties date du 14 février 2013, jour de la Saint-Valentin fêtée à Disneyland Paris. Un canotier sur la tête, le chaton fait en outre partie des très nombreux personnages qui ont défilé le long de Main Street, U.S.A. lors de La Cavalcade de la Grande Célébration organisée le 12 avril 2017 pour célébrer comme il se doit les vingt-cinq ans du Parc parisien. Dans un autre registre, une statue du minet orne la vitrine de la boutique Harrington's Fine China and Porcelains.


Au Disneyland Park d’Anaheim, en Californie, Berlioz est apparu en novembre 2019 aux côtés de sa sœur Marie et de son frère Toulouse lors de la Disney Holiday Dance Party de Tomorrowland. Les jeunes héros figurent par ailleurs sur l’un des tableaux du spectacle de sons et lumières Mickey’s Mix Magic.


L’effigie stylisée des minous orne le stand AristoCrêpes installé au cœur de Disney Springs, la zone commerciale de Walt Disney World, en Floride. L’image des trois petits chats est aussi visible sur certains décors muraux de l’hôtel Disney’s Riviera Resort.


À Tokyo Disneyland, Marie, Berlioz et Toulouse font leurs débuts en 2013 avec une participation à l’Happiness Is Here Parade créée à l’occasion du trentième anniversaire du Parc. Un char entier est alors consacré aux (Les) Aristochats. Les visages du chat, de son frère et de sa sœur sont visibles sur l'un des chars de la Disney Harmony in Color! Parade qui fête quant à elle en 2023 les quarante ans du site.
Adorable petit minou plongé avec les siens au cœur d’une aventure rocambolesque, Berlioz est un personnage parmi les plus attachants des (Les) Aristochats et l’un des représentants les plus mignons de la très grande famille des chats Disney.