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L'Exposition "Disney100: The Exhibition"
À l'ExCeL London de Londres

L'article

rédigé par Karl Derisson
Publié le 20 mai 2024

Le 16 octobre 2023, les studios Disney marquent une étape importante de leur histoire en fêtant leur centième anniversaire. Pour l’occasion, plusieurs événements sont organisés aux États-Unis et à travers le monde. Parmi eux, l’exposition itinérante Disney100 : The Exhibition qui propose de montrer au public certains des plus beaux trésors sortis tout spécialement des archives. Pour sa deuxième étape européenne, elle prend alors place au sein du centre des congrès ExCel London de Londres.

Un peu d'Histoire...

L’origine des studios Disney remonte à la fin des années 1910. Fraîchement revenu d’Europe où il a servi comme ambulancier au lendemain de la Première Guerre mondiale, Walt Disney est un jeune homme souhaitant se lancer dans une carrière artistique. Âgé de dix-huit ans, il refuse en effet de suivre la voie tracée par son père, Elias, qui a investi ses économies dans une usine de fabrication de sodas. Faisant le choix de quitter la maison familiale, le jeune Walt trouve bientôt une place chez Pesmen-Rubin où il est chargé de concevoir des affiches publicitaires. Avec son ami et collègue Ub Iwerks, il s’offre rapidement son indépendance et fonde son premier studio, l’Iwerks-Disney-Commercial Artists, qui essuie toutefois une faillite retentissante… Retrouvant un emploi à la Kansas City Film Ad Company, Walt Disney ne tarde pas à retenter sa chance en créant le 23 mai 1922 la Laugh-O-Grams Films. Iwerks est une fois encore de la partie avec d’autres partenaires tels qu’Hugh Harman et Rudolf Ising. Malgré l’enchaînement de petits films divertissants, la petite société boit rapidement la tasse et ferme dès l’automne...

Sur la paille, Walt Disney abandonne Kansas City pour rejoindre la Californie où son frère, Roy, est en convalescence. Fauché, il n’a pour seuls biens qu’une simple valise en carton bouilli remplie de vêtements bon marché. Il emporte également avec lui la bobine d’un court-métrage inachevé, Alice’s Wonderland, dans lequel une jeune actrice est projetée dans un monde animé. Arrivé à Los Angeles, Walt Disney loue le garage de son oncle Robert et, le 16 octobre 1923, fonde avec son frère un nouveau studio, le Disney Brothers Studio, rebaptisé en 1926 Walt Disney Studio. Pour démarrer, le jeune cinéaste achève son film qu’il parvient à vendre à la distributrice new-yorkaise Margaret Winkler, laquelle passe commande de six nouveaux courts-métrages. Une nouvelle collection voit ainsi le jour, les Alice Comedies qui connaissent un beau succès jusqu’en 1927. Cette année-là, une autre série est à son tour lancée avec en vedette un tout nouveau personnage animé, Oswald, le Lapin Chanceux.

Marié à Lillian Bounds, l’une des secrétaires de ses studios, Walt Disney envisage l’avenir avec optimisme. Ses projets sont cependant rapidement douchés par Charles B. Mintz, le mari de Margaret Winkler, qui le dépossède de son personnage. Si Disney est bel et bien le créateur des aventures d’Oswald, ce dernier appartient en effet au distributeur qui décide de débaucher tous les artistes des studios et de poursuivre à son compte la collection de dessins animés. La légende raconte alors que sur le chemin du retour vers la Californie, Walt Disney, dépité, aurait imaginé un nouveau petit héros prénommé, sur une proposition de Lillian, Mickey Mouse. Après deux premiers cartoons, L’Avion Fou et Mickey Gaucho, le jeune producteur et sa création entrent dans l’histoire le 18 novembre 1928 grâce à Willie, le Bateau à Vapeur, le tout premier court-métrage animé sonore de l’Histoire. La carrière de Mickey est à présent lancée. Disney transforme rapidement l’essai en mettant en chantier une nouvelle série, les Silly Symphonies, ou l’alliance entre le dessin et la musique.

À la tête d’une entreprise florissante maintes fois couronnée aux Oscars, Walt Disney ne cesse d’innover. En 1932, il introduit la couleur avec Des Arbres et des Fleurs. Il perfectionne par ailleurs la technique de ses artistes qu’il renvoie sur les bancs de l’école à l’Institut Chouinard. Il développe dans le même temps des technologies nouvelles afin de parfaire encore son art. Parmi ces inventions, figure notamment la caméra multiplane qui offre profondeur et perspective à ses films. Ce travail de formation et d’innovation est bien vite utilisé pour produire le tout premier long-métrage animé et sonore, Blanche Neige et les Sept Nains (1937), qui marque lui aussi pour toujours l’Histoire du cinéma. C’est le début d’une formidable série de longs-métrages : Pinocchio (1940), Fantasia (1940), Dumbo (1941), Bambi (1942).

Frappé de plein fouet par la grève de 1941 qui témoigne de la défiance d’une partie de ses équipes à son encontre, mais aussi par les affres de la Seconde Guerre mondiale qui lui ferment le marché européen et entament dramatiquement les finances de ses studios, Walt Disney débute dans la douleur la décennie 1940. Durant cette période, il sert l’effort de guerre américain en produisant des films de propagande et des courts-métrages éducatifs à destination des armées, des industriels et de la population. L’entreprise participe également à la politique de bon voisinage des États-Unis avec l’Amérique du Sud grâce à Saludos Amigos (1943) et Les Trois Caballeros (1945). Ne reprenant une activité « normale » qu’à partir de 1944, Disney parvient à survivre en réunissant différents courts-métrages au sein de films d’anthologie tels que La Boîte à Musique (1946), Coquin de Printemps (1947), Mélodie Cocktail (1948) et Le Crapaud et le Maître d’École (1949). Il se lance en parallèle dans la production de films mêlant animation et prises de vues réelles avec Mélodie du Sud (1946) et Danny, le Petit Mouton Noir (1949). Afin d’employer utilement l’argent de ses films bloqué en Europe, Walt Disney se consacre à la réalisation de films à prises de vue réelle avec L’Île au Trésor (1950), Robin des Bois et ses Joyeux Compagnons (1952), La Rose et l’Épée (1953) et Échec au Roi (1954), tous conçus au Royaume-Uni. La diversification de ses activités est enfin complétée avec la création de documentaires animaliers, notamment L’Île aux Phoques (1948), La Vallée des Castors (1950), Le Désert Vivant (1953) et La Grande Prairie (1954) qui inaugurent avec panache la série des True-Life Adventures.

Fort du succès de Cendrillon (1950), de Peter Pan (1953) et, dans une bien moindre mesure, d’Alice au Pays des Merveilles (1951), Walt Disney ne tarde pas à rapatrier la réalisation de ses films live en Amérique, à commencer par celle de 20 000 Lieues Sous les Mers qui devient l’un des grands succès de l’année 1954. La création de nouveaux longs-métrages animés se poursuit avec La Belle et le Clochard (1955) et La Belle au Bois Dormant (1959). Disney s’invite également dès 1954 sur les ondes avec plusieurs programmes spéciaux puis une toute nouvelle émission de télévision, Disneyland, grâce à laquelle il s’offre le financement nécessaire pour l’édification de son Parc, Disneyland, inauguré le 17 juillet 1955 à Anaheim. Devenu incontournable dans l’univers du divertissement, Walt Disney est sur tous les fronts. Son entreprise est devenue prospère. Les 101 Dalmatiens (1961) pulvérise le box-office, tout comme Quelle Vie de Chien ! (1959), Pollyanna (1960), Les Robinsons des Mers du Sud (1960), La Fiancée de Papa (1961) ou bien encore Mary Poppins (1964), le plus gros succès de Walt Disney récompensé par une pluie d’Oscars. À la télévision, ses parts d’audience accumulent les records. Son Parc ne désemplit pas, devenant de fait un modèle du genre. Le nom de Disney s’affiche partout, notamment à New York lors de la Foire internationale de 1964.

Le 15 décembre 1966, le monde est sous le choc au moment d’apprendre la mort de Walt Disney. La question de la survie de ses studios se pose dès lors inévitablement. L’entreprise est malgré tout maintenue à flots grâce aux artistes, à une direction solide réunie autour de Card Walker, Ron Miller et Donn Tatum notamment, et surtout grâce à Roy qui poursuit les projets entamés par son frère. Les productions du (Le) Livre de la Jungle (1967), Le Fantôme de Barbe-Noire (1968), Les Aristochats (1970), entre autres, sont achevées. La construction d’un second Parc en Floride, Walt Disney World, est lancée. Le Parc est inauguré en octobre 1971 par Roy qui décède quelques semaines plus tard. Les projets les plus coûteux et les moins prometteurs sont néanmoins remisés au placard à l’image de la station de sports d’hiver de Mineral King. D’autres sont minorés comme EPCOT, la ville du futur transformée en Epcot, un second Parc construit en Floride.

L’absence de projet d’envergure fait perdre tout son élan aux studios Disney qui débutent une période creuse dans les années 1970. Si les Parcs restent profitables, la branche cinéma parvient difficilement à marquer les esprits avec des films moins ambitieux tels que Pas Vu, Pas Pris (1972), Robin des Bois (1973), Le Nouvel Amour de Coccinelle (1974), Les Aventures de Bernard et Bianca (1977), Rox et Rouky (1981)… Disney se retrouve aux abonnés absent à chaque remise des Oscars… Alors que la vieille garde se retire progressivement, la nouvelle génération d’artistes doit relever le défi de préserver l’héritage Disney. Vendu comme le « nouveau Blanche Neige et les Sept Nains », Taram et le Chaudron Magique (1985) manque d’enterrer une fois pour toute la division animation. Celle-ci est heureusement sauvée grâce à des petits films moins ambitieux, Basil, Détective Privé (1986) et La Petite Sirène (1989), les premières pierres d’un nouvel âge d’or. La Montagne Ensorcelée (1975), Le Trou Noir (1979) et Tron (1982) permettent également à la branche cinéma de croire en l’avenir.

Renforcés par la filiale Touchstone Pictures grâce à laquelle des films plus adultes sont mis en chantier tels que Splash (1984), La Couleur de l’Argent (1986), Good Morning Vietnam (1987), Cocktail (1988) et Pretty Woman (1990), les studios Disney renaissent durant les années 1990 sous la direction de Michael Eisner, Frank Wells et Jeffrey Katzenberg. Chérie, J’ai Rétréci les Gosses (1989), La Belle et la Bête (1991), Les Petits Champions (1992), Aladdin (1992), Hocus Pocus - Les Trois Sorcières (1993), Rasta Rockett (1993), Le Roi Lion (1994), Super Noël (1994), Les 101 Dalmatiens (1996) et À Nous Quatre (1998) remportent de beaux succès au box-office, tout comme Toy Story (1996), le premier film animé en imagerie numérique qui inaugure le partenariat entre Disney et Pixar. À la télévision, des séries comme La Bande à Picsou (1987-1990) ou Gargoyles - Les Anges de la Nuit (1994-1997) deviennent des classiques du genre permettant notamment à Disney Channel de se faire une place dans le paysage audiovisuel (1983). La branche télévision s’accroît avec l’achat, en 1996, d’ABC. Le marché de la vidéo prend lui-même son envol. Le modèle des Parcs Disney s’exporte en Asie avec Tokyo Disneyland (1983) et en Europe avec Disneyland Paris (1992). Le 1er janvier 1998, les passagers embarquent à bord du Disney Magic, le premier paquebot de la Disney Cruise Line fondée en 1995.

La décennie 2000 est marquée par d’autres succès, en particulier Pirates des Caraïbes, la Malédiction du Black Pearl (2003), l’adaptation de la célèbre attraction des Parcs Disney qui continuent de se déployer à Hong Kong (2005) puis Shanghai (2016). Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton (2010) consacre la tradition des adaptations de classiques animés en prises de vues réelles. En 2005, Disney rachète Pixar dont les succès au box-office se poursuivent grâce à Monstres & Cie (2001), Le Monde de Nemo (2003), Les Indestructibles (2004), Ratatouille (2007), Là-Haut (2009) puis Coco (2017) et Toy Story 4 (2019). Alors que l’animation 2D vit ses derniers instants avec La Princesse et la Grenouille (2008) et Winnie l’Ourson (2011), Raiponce (2010), Les Mondes de Ralph (2012), La Reine des Neiges (2013), Zootopie (2016), Vaiana, la Légende du Bout du Monde (2016) et Encanto, la Fantastique Famille Madrigal (2021) deviennent eux aussi de beaux succès qui compensent les résultats décevant du (Le) Drôle de Noël de Scrooge (2009) et Milo sur Mars (2011) nés de la collaboration avec ImageMovers Digital, ou bien d'Avalonia, l'Étrange Voyage (2022). Les studios Disney continuent de grandir avec les rachats successifs de Marvel (2009), Lucasfilm Ltd. (2012) et 21st Century Fox (2019). En novembre 2019, Disney+ marque l’entrée de la compagnie dans le secteur de la vidéo à la demande. Le 22 novembre 2023, le cartoon Il Était une Fois un Studio et le long-métrage Wish, Asha et la Bonne Étoile célèbrent dignement le centenaire de Disney en rendant hommage aux classiques d'antan.

Le Concept de l’exposition : offrir une fenêtre sur les archives de Disney à travers le monde entier

Créée par les équipes de The Walt Disney Research Library réunies autour de leur directrice, Betty Cline, Disney100 : The Exhibition est pensée comme un moyen d’offrir au public du monde entier une petite fenêtre sur les nombreuses archives accumulées au fil des décennies par les studios Disney. Depuis un siècle, des dizaines, des centaines de milliers d’artefacts ont en effet été rassemblés. Durant les premiers temps, leur conservation n’était en aucun cas une priorité. De son vivant, il n’était ainsi pas rare que Walt Disney offre des dessins d’animation, des feuilles de celluloïds ou des décors peints de ses productions à ses amis ou aux invités prestigieux visitant ses studios. D’autres étaient mis à la disposition de la galerie d’art Courvoisier qui, après les avoir joliment encadrés, les proposait à la vente. Entre septembre 1955 et septembre 1966, les visiteurs de Disneyland à Anaheim pouvaient eux-mêmes s’offrir un petit morceau d’histoire en acquérant un celluloïd au Art Corner ouvert à Tomorrowland. Quant aux décors et aux accessoires de cinéma, beaucoup étaient réutilisés, encore et encore, ou bien détruits à la fin d’un tournage…


Concept art de la section Where It All Began

Seuls les objets les plus qualitatifs et les plus mémorables étaient ainsi conservés par Walt Disney et ses équipes, à l’image des chevaux de manège de Mary Poppins entreposés durant des années dans des caisses en bois, à l’abri de la lumière, du temps et du regard du public. L’idée de créer un véritable endroit pour garder ces trésors est finalement née en 1970. À l’époque, Roy O. Disney envisage de collecter et de préserver l’héritage de son frère et de son entreprise afin de les transmettre aux générations futures. Pour cela, il décide de mettre sur pied une toute nouvelle division qu’il charge de gérer les archives. Celle-ci est alors confiée à un jeune employé, Dave Smith, missionné en premier lieu pour faire l’inventaire de toutes les affaires et autres meubles contenus dans le bureau même de Walt, à l’abandon depuis le décès de ce dernier. Smith devait également consacrer son temps au sauvetage des pièces les plus endommagées. Il pouvait par ailleurs racheter les objets, livres et autres œuvres d’art dispersés çà et là au fil du temps.


Concept art de la section Where Do the Stories Come From?

Au fil des années, Dave Smith puis ses successeurs, en particulier Betty Cline, ont eu à cœur d’ouvrir les archives au public. Les animateurs et les artistes des studios ont été les premiers autorisés à plonger dans les documents d’antan. Les chercheurs et les historiens ont été les suivants. Les visiteurs occasionnels des studios Disney étaient eux-mêmes guidés vers certaines salles où quelques artefacts étaient exposés. Graal suprême, certains pouvaient prendre la pose en tenant fièrement entre leurs mains l’Oscar du Meilleur Film Documentaire gagné par Le Grand Désert Blanc en 1959. Dès les années 1980, plusieurs expositions itinérantes ont à leur tour permis à certains trésors d’aller à la rencontre du plus grand nombre. Parmi les plus importantes, figure notamment l’exposition D23 Presents Treasures of the Walt Disney Archives ouverte le 6 juillet 2012 à la (The) Ronald Reagan Presidential Foundation and Library. Inaugurée en 2001, l’année du centenaire de Walt Disney, l’attraction Walt Disney: One Man’s Dream présentait elle-même une belle collection d’objets aux visiteurs des Disney’s Hollywood Studios. L’émission documentaire Souvenirs de Tournage est elle-même conçue en 2020 pour présenter certains objets iconiques aux abonnés de la plate-forme Disney+.


Concept art de la section The Spirit of Adventure and Discovery

Pour fêter le centenaire des studios Disney, Betty Cline et ses collègues ont passé quatre ans à mettre sur pied l’exposition Disney100 : The Exhibition. L’idée est alors de présenter 250 « joyaux de la couronne » appartenant à tous les branches et à toutes les époques parcourues par The Walt Disney Company. Réunis autour de dix thématiques, plusieurs affiches, costumes, maquettes et objets originaux sont ainsi sortis des entrepôts. Plusieurs documents, dessins, celluloïds et décors sont pour leur part digitalisés et réimprimés avant d’être encadrés. Des centaines d’extraits de films sont par ailleurs montés. Un prologue inédit est enfin réalisé permettant de ressusciter Walt Disney afin que celui-ci se charge « en personne » d’accueillir le public.

Deux versions de l’exposition sont dès lors conçues. La première, la version A, est destinée à voyager à travers l’Amérique du nord. Présentée à Philadelphie du 18 février au 27 août 2023, elle est ensuite amenée à rejoindre les villes de Chicago puis de Kansas City. La version B, quant à elle, parcourt le monde. Elle est ainsi installée à l’Olympiapark de Munich du 18 avril au 3 septembre 2023. Elle est ensuite déplacée à L’ExCel London de Londres du 13 octobre 2023 au 23 juin 2024.

L’écrin : L’ExCel London de Londres

Après avoir triomphé à Munich, en Allemagne, l’exposition Disney100 : The Exhibition poursuit sa tournée mondiale avec une deuxième étape en Angleterre. Elle est alors installée au sein de l’ExCel London de Londres où elle est inaugurée le 13 octobre 2023. Fermée le 21 janvier 2024, elle est finalement prolongée du 6 mars au 23 juin 2024 afin de répondre à la demande pressante du public.

L’ExCel London est inauguré en novembre 2000 au cœur des anciens docks, à l’est de Londres. Créés en 1855 puis agrandis en 1921, ces derniers avaient cessé leur activité en 1981. À l’époque, le développement des porte-conteneurs et du transport aérien, mais également les nombreuses délocalisations d’industries en direction des pays d’Asie, avaient en effet rendu obsolète le site. Laissé à l’abandon, The Royal Victoria Dock était dès lors promis à une destruction inévitable. En 1988, l’Association des organisateurs d’événements (The Association of Exhibition Organisers) décide toutefois de sauver le site en lui offrant une deuxième jeunesse. Sous l’égide de l’architecte Ray Moxley, les anciens docks sont entièrement reconvertis. Certains bâtiments sont détruits. D’autres sont rénovés. Les grues de chargement deviennent en particulier un héritage préservé. En 2000, la construction de l’ExCel London est achevée. Deux ans plus tard, le London City Airport est à son tour inauguré. Au cours des années suivantes, des hôtels, des centres de convention et des centres commerciaux complètent le décor qui accueille plusieurs épreuves des Jeux olympiques organisés dans la capitale anglaise en 2012. La même année, un téléphérique est ajouté.

Franchissant la barre symbolique des vingt millions de visiteurs en 2014, l’ExCel London poursuit son expansion tout en accueillant des centaines de grands rendez-vous internationaux tels que la convention de la Société Européenne de Cardiologie (2015) ou le show du World Travel Market (2018)… En 2020, le site est transformé en hôpital temporaire afin de participer à la lutte contre la pandémie de Covid-19.

L’expérience : L’exposition de Londres

Disney100: The Exhibition se propose d’emmener les visiteurs à travers un voyage dans le temps divisé en dix parties et précédé d’un prologue.

Le prologue

Après avoir passé le contrôle des billets, la consigne et le premier point photo de l’exposition, le public est invité à regarder une vidéo de bienvenue présentée par Betty Cline, la directrice des archives des studios Disney. Sur le mur opposé, un panneau indique les sites londoniens représentés dans les productions Disney d'hier et d'aujourd'hui.

Vient ensuite le temps de pénétrer dans une première pièce. Plongée dans le noir, celle-ci est équipée de trois écrans. Sur les deux latéraux, des images extraites de différentes productions Disney rappellent l’héritage immense de la compagnie. Sur l’écran central, Mickey apparaît bientôt. Comme à la grande époque du Mickey Mouse Club, il salue le public. « Let the show begin! », s’exclame-t-il avant de laisser la place à Walt Disney « en personne ».

Recréé grâce à une intelligence artificielle, Walt s’adresse directement au public comme du temps de ses émissions hebdomadaires. « C’est toujours très satisfaisant de faire d’une simple idée une réalité », explique-t-il, « Lorsque nous nous lançons dans un nouveau projet, nous le soutenons jusqu’au bout avec la certitude d’avoir les moyens de le mener à bien. Nous travaillons alors très dur afin d’offrir le meilleur travail possible. Il n’y a pas de recette magique. Nous continuons simplement à aller de l’avant ».

Where It All Began

La première partie de l’exposition est consacrée aux origines des studios Disney. Le visiteur est invité à remonter dans le temps, dans les années 1920, à l’époque des Laugh-O-Grams, des Alice Comedies, des aventures d’Oswald et des premiers cartoons de Mickey.

Le contrat des Alice Comedies, document fondateur des studios Disney signé par Margaret Winkler, est affiché au milieu de photographies d’enfance de Walt, d’affiches et de dessins d’animation. Le télégramme envoyé par Disney à son frère Roy après s’être fait rouler dans la farine par Charles Mintz introduit les premiers pas de Mickey et de ses amis Minnie, Pluto, Dingo, Donald et Daisy. Quelques extraits, mais aussi un concept art et un dessin d’animation évoquent Willie, le Bateau à Vapeur puis La Danse Macabre (1929) et Des Arbres et des Fleurs (1932), deux des plus célèbres Silly Symphonies. L’innovation est le maître mot avec quelques informations sur le son, la musique, la couleur et la caméra multiplane.

À la sortie de cette première salle, dix écrans retracent le premier siècle d’existence des studios Disney et l’héritage de Walt.

Where Do the Stories Come From?

La partie suivante plonge le visiteur dans les contes de fées ayant inspiré les artistes de Disney. Concept arts et autres esquisses sont projetés sur des diamants posés au milieu de la pièce, tout autour d’ouvrages originaux écrits par James Barrie, Hans Andersen, les frères Grimm, Lewis Carroll, Felix Salten, A.A. Milne ou bien encore Charles Perrault.

Parmi les artefacts exposés, figure le livre qui s’ouvre au tout début de Blanche Neige et les Sept Nains (1937). Il s’agit alors de l’ouvrage filmé pour la version néerlandaise du film. Plusieurs esquisses complètent l’évocation de Blanche Neige aux côtés du corsage portée par Marjorie Belcher, la jeune danseuse engagée pour servir de modèle à la princesse.

Plus loin, trône la maquette de l’une des horloges de l’atelier de Geppetto. Quelques concepts-arts évoquent alors Pinocchio (1940). Un livre interactif permet ensuite de revivre l’histoire de La Belle au Bois Dormant (1959), avec son ouvrage orné de pierres précieuses également mis à l’honneur. Au mur, un dessin de Marc Davis côtoie un extrait du storyboard montrant le combat du Prince Philippe contre Maléfique changée en dragon.

Le livre présent au début de Cendrillon ainsi que la célèbre pantoufle de verre du film de 2015 sont deux trésors rappelant le célèbre conte. En face, les visiteurs peuvent prendre la pose avec la Marraine fée.

Tout un angle de la pièce est dédié au récit prenant place en Angleterre. Certaines esquisses de David Hall et Mary Blair subliment Alice au Pays des Merveilles. Vécu comme un véritable accomplissement de la carrière de Walt Disney, Mary Poppins se présente avec des esquisses, la copie du script détenu par le scénariste Bill Walsh, le billet et les programmes imprimés pour la grande première du film au Grauman’s Chinese Theatre. Cerise sur le gâteau, la vitrine consacrée à la nounou magicienne renferme l’exemplaire de Mary Poppins in the Park personnellement dédicacé par P. L. Travers avant d’être adressé à Walt Disney. « À Walt Disney », écrit-elle, « En espérant que votre association avec Mary Poppins vous apportera joie et satisfaction ». Dans la vitrine adjacente, trône le cheval de manège de Bert, le personnage interprété par Dick Van Dyke. Dans une niche discrète, la boule à neige renfermant une miniature de la cathédrale Saint-Paul complète la partie consacrée à Mary Poppins.

Pour refermer la section anglaise, un celluloïd de Winnie l’Ourson et l’Arbre à Miel (1966) et un modèle créé pour le long-métrage Jean-Christophe & Winnie (2018) rendent hommage au célèbre « ourson de peu de cervelle ». De l’autre côté d’un banc au bout duquel une statue représente Simplet en train de dormir, se trouvent un dessin d’animation de La Bête par Glen Keane ainsi que Big-Ben et Lumière tout droit sortis de La Belle et la Bête (2017).

Avant de quitter la salle, les visiteurs aperçoivent quelques esquisses de La Princesse et la Grenouille (2009), La Reine des Neiges (2013) et Raiponce (2010).

The Illusion of Life

La troisième partie de l’exposition est consacrée à la conception des personnages Disney et à la manière de leur insuffler une personnalité propre.

Après avoir pris la mesure de leur taille grâce à une toise à l’effigie des (Les) Indestructibles (2004), les visiteurs peuvent s’amuser avec un jeu destiné à reconnaître des personnages emblématiques des studios grâce à leurs couleurs dominantes. Une vitrine contient quant à elle de magnifiques maquettes d’animation créées par des artistes comme Kent Melton. Celles-ci représentent certains des plus beaux protagonistes de Disney : La Bête, Woody, Anna et Elsa, Mulan, Pluto, le Capitaine Crochet, La Rocaille, Russell, Meilin Lee, Monsieur Tumnus, Hercule, Daisy, Miss Bianca, Rémi, Maui, Vaiana, Timothée, Flash McQueen, Jafar, Pocahontas, Jiminy Cricket, le Juge DeMort, Elastigirl et Elliott le dragon.

Une large partie de l’exposition est consacrée à trois personnages en particulier. Cruella d’Enfer ouvre la marche, entre la version animée par Marc Davis et les versions plus récentes incarnées par Glenn Close et Emma Stone. Olaf est présenté entre sa version animée et la version Broadway.

Quelques concepts arts et dessins d’animation mettent l’accent sur Ariel avec, en prime, le costume porté par Auli?i Cravalho dans La Petite Sirène Live !. La version en prises réelles du film sortie en 2023 complètent l’hommage à la princesse avec deux artefacts, une fourchette et une longue-vue utilisées lors du tournage.

The Spirit of Adventure and Discovery

En quittant Ariel, le visiteur pénètre dans le monde de l’aventure. Les ombres de Peter Pan et des enfants Darling flottent dans l’air. Dans deux vitrines, sont présentés les costumes d’Elizabeth Swann et de Frank Wolff, incarnés à l’écran par Keira Knightley et Dwayne Johnson dans Pirates des Caraïbes : Jusqu’au Bout du Monde (2007) et Jungle Cruise (2021). Dans deux coffres, un petit jeu permet de mettre en lumière de compas de Jack Sparrow et une plaquette de Benjamin Gates et Le Livre des Secrets (2007).

Sur les murs, sont encadrés des concepts arts de Lilo et Stitch (2002), quelques peintures digitales de Vaiana, la Légende du Bout du Monde (2016) et des images de Peter Pan (1953) elles-mêmes complétées par le crochet porté par Jude Law et le collier porté par Ever Gabo Anderson dans Peter Pan & Wendy (2023). Les Parcs Disney ne sont pas oubliés avec une maquette et des esquisses de la Jungle Cruise inspirés de dessins réalisés par Marc Davis.

Dans la perspective de l’entrée, un écran épousant la forme de grand hublot du Nautilus permet de découvrir les océans. En activant un levier, les visiteurs peuvent croiser les héros du (Le) Monde de Nemo (2003) ou de Luca (2023). Près de là, une superbe maquette représente l’Hyperion, le dirigeable du film L’Île sur le Toit du Monde (1974).

Sans transition, le public quitte le passé pour la conquête spatiale symbolisée par des illustrations et des extraits des émissions de Walt Disney centrées sur l’espace. Un mur entier est consacré à la saga Star Wars avec les dés de Han Solo, BB-8, un Porg, un ouvrage ancien Jedi, un sabre laser et un costume de Stormtrooper.

Les héros Marvel sont enfin eux-mêmes évoqués avec le costume de Scarlett Johanson dans Black Widow (2021), le bouclier de Captain America et différents casques portés par Thor, Captain Marvel, Peter Quill, Iron Man, Captain America et Ant-Man. La tenue d’Okoye dans Black Panther (2018) termine la section Marvel.

The Magic of Sound and Music

La musique occupe une place de choix dans l’œuvre de Disney. La cinquième partie de l’exposition lui est consacrée avec différentes partitions parmi lesquelles celles d’Un Sourire en Chantant et du yodle des nains. À côté, figure un exemplaire de la bande originale de Blanche Neige et les Sept Nains éditée au moment de la sortie du film en 1937. Dans d’autres vitrines, sont disposés différents dessins rappelant les films musicaux de Disney tels que Les Trois Petits Cochons (1933), Pinocchio (1940), Les Trois Caballeros (1945), Cendrillon (1950), Le Livre de la Jungle (1967), La Belle et la Bête (1991), Encanto, la Fantastique Famille Madrigal (2021), Fantasia (1940), Mélodie Cocktail (1948), Les Instruments de Musique (1953) et les émissions avec Ludwig Von Drake.

La robe de la princesse Gisèle mais aussi un sac de graines et la pomme empoisonnée par la terrible Reine Narissa rappelle Il Était une Fois (2007) et les comédies musicales à la sauce Disney. Près d’une statue de Mickey en chef d’orchestre, une grosse caisse porte le logo du Mickey Mouse Club (1955-1959).

Divers objets permettent de comprendre la création des effets sonores imaginés par James MacDonald et les ingénieurs du son de Disney. Broadway n’est pas en manque avec un sublime costume de Mufasa dans Le Roi Lion et les Playbills d’Aïda, La Belle et la Bête et Newsies.

Un mur permet au visiteur d’écouter quelques tubes Disney dont les pochettes de disques sont associées telles une mosaïque. Juste en face, sont encadrés des documents en lien avec Disneyland et les attractions Pirates of the Caribbean, Haunted Mansion et "it’s a small world".

The World Around Us

Les True-Life Adventures ont popularisé le genre du documentaire animalier en lui conférant ses codes encore utilisés aujourd’hui. La sixième partie de l’exposition rend hommage à cette branche de la filmographie des studios Disney.

Un écran diffuse des images rappelant l’attachement et l’engagement de Walt Disney pour la nature. Une autre télévision propose des extraits des True-Life Adventures. Une affiche française de La Grande Prairie et plusieurs photographie et esquisses rappellent elles aussi la série documentaire ainsi que les longs-métrages Disneynature. Les spectateurs peuvent observer l’Oscar remis au (Le) Désert Vivant (1953).

Les grands espaces sont également évoqués avec des dessins de Bambi (1942), Pocahontas, une Légende Indienne (1995), Raya et le Dernier Dragon (2021) et divers concept arts des Parcs Disney.

Le voyage en Amérique du Sud d’El Grupo en 1941 est à l’honneur dans une vitrine renfermant une poupée de gaucho et un album de photographies offerts à Walt par ses hôtes latino-américains. La visionneuse utilisée sur place par le cinéaste est également exposée au milieu de photos et d’esquisses.

Innoventions

Mot valise créé à partir d’invention et innovation, le segment « Innoventions » est dédié à l’ingéniosité des artistes et des artisans de Disney qui, année après année, ont innové afin de parfaire leur art.

La technique du storyboaring est mise en avant avec des dessins du court-métrage Dans le Sac avec l'ours Humphrey et le ranger Woodlore (1956) et du long-métrage Il Était une Fois (2007). La technologie des Audio-Animatronics est évoquée avec un automate d’oiseaux en cage ainsi que la console permettant d’actionner la tête robotisée d’Abraham Lincoln ainsi qu’une main mécanique créées pour la Foire internationale de New York en 1964.

Sur les écrans, les visiteurs peuvent regarder les scénaristes et artistes de Disney au travail. Une table permet de comparer les storyboards et les images finales de Dumbo (1941) et des (Les) Nouveaux Héros (2014). Une reproduction du concept art de Disneyland réalisé par Herb Ryman en 1954 introduit la partie sur les Parcs avec leurs véhicules novateurs : les trains d’époque, les sous-marins, le monorail, le PeopleMover, les engins de Tron Lightcycle Power Run

Le premier modèle d’ordinateur utilisé par les studios Pixar fait allusion à l’entrée dans l’ère du numérique. Plus ancienne, une maquette de la multiplane rappelle l’introduction de la perspective dans l’univers de l’animation traditionnelle avec un premier essai fructueux lors de la production du court-métrage Le Vieux Moulin (1937).

Your Disney World

La huitième salle de l’exposition est consacrée aux Parcs Disney et à la présence de Disney dans le monde.

Les prémices de Disneyland sont rappelées à l’aide de concept arts. Le produit fini est incarné par des affiches du Santa Fe & Disneyland Railroad et de Fantasyland. Des guides et des tickets d’époque complètent le dispositif. Autour d’une grande tasse rappelant l’attraction Mad Hatter’s Tea Cups, trônent une voiture de Mr. Toad’s Wild Ride et un navire de Peter Pan’s Flight.

Dans les vitrines, sont exposés un costume de Minnie, une statue de Clochette, une poupée d’"it’s a small world", une maquette du véhicule d’Adventure Thru Inner Space, un animatronic du Country Bear Jamboree et un modèle de Jiminy Cricket.

Les visiteurs les moins impatients attendront de voir la lumière changer et s’estomper, donnant l’impression que le jour laisse place à la nuit. Certains concept arts du Parc se transforment alors et s’éclairent, tout comme la maquette du somptueux château de Shanghai Disneyland.

The Wonder of Disney

Après avoir contemplé le portrait de Mickey réalisé par Bret Iwan en 2023, les visiteurs progressent ensuite dans la filmographie des studios Disney représentée par divers livres géants ouverts sur chaque décennie passée.

Rassemblant des objets divers et variés, les ouvrages mettent la lumière sur les périodes successives. Les années 1920-1940 sont incarnées par les premiers produits dérivés à l’effigie de Mickey, le premier Mickey Mouse Club et les premiers classiques comme Les Revenants Solitaires (1937), Le Dragon Récalcitrant (1941) et Danny, le Petit Mouton Noir (1949).

Les années 1950-1960 rappellent la télévision, Davy Crockett, Zorro, Quelle Vie de Chien ! (1959), Donald au Pays des Mathémagiques (1959), les comédies avec Hayley Mills et l’inauguration de Disneyland. L’animation est pour sa part représentée par le livre ouvrant le long-métrage Merlin l’Enchanteur (1963).

Les années 1960-1970 sont symbolisées par Walt Disney World, Un Neveu Studieux (1965), Un Amour de Coccinelle (1968), Les Aristochats (1970), L’Apprentie Sorcière (1971), Robin des Bois (1973) Peter et Elliott le Dragon (1977) et Le Petit Âne de Bethléem (1978).

Les décennies 1980-1990 rappellent Qui Veut la Peau de Roger Rabbit (1988), Oliver & Compagnie (1988), Les Aventures de Rocketeer (1991), Hocus Pocus - Les Trois Sorcières (1993), les séries animées de Disney, le feuilleton Papa Bricole (1991-1999), Epcot et L’Étrange Noël de Monsieur Jack (1993).

Les années 2000-2020 sont associées à La Maison de Mickey (2006-2016), à Lilo & Stitch (2002), au (Le) Monde de Nemo (2003), à High School Musical (2006), à Epic Mickey, à Lost : les Disparus (2004-2010) et au club D23.

We Are Just Getting Started

Avant de partir, le visiteur entre dans une salle entièrement recouverte de miroirs et d’écrans. S’offre alors à lui un tourbillon d’images retraçant les cent dernières années.

Un corner permet de voir ou revoir le court-métrage Il Était une Fois un Studio. La boutique de l’exposition permet enfin de s’offrir quelques souvenirs de cette expérience avec ses livres, ses mugs, ses vêtements, ses accessoires et autres babioles de toutes tailles. Une dernière photo avec Dingo termine la visite.

Bilan de l’expérience

La visite présentée plus haut a eu lieu le mardi 23 avril 2024. Étonnamment, les salles et les allées de l’exposition étaient vides. L’expérience a dès lors été magique car il était possible de s’arrêter devant chaque artefact, chaque document, chaque costume, chaque décor sans jamais être dérangé par la foule. L’avantage était grand. Mais même sans cela, force est de constater que Disney100 : The Exhibition est un bonheur absolu pour tout fan Disney. Le fait d’avoir à porter son regard sur tant de trésors sortis des archives de Burbank est forcément un plaisir.

Passionnante de bout en bout, l’exposition est construite intelligemment. En ne respectant pas la continuité chronologique au profit d’une trame thématique, elle évite cet écueil qui aurait consisté à mélanger toutes les facettes de l’Empire Disney avec le risque de se répéter décennie après décennie et de noyer les visiteurs, surtout les moins au fait de toutes les nombreuses facettes de The Walt Disney Company. Ici, chaque partie est centrée sur un axe de l’entreprise, de ses débuts à son avenir, en passant par l’art de créer des personnages, de mettre les films en musique, de projeter le spectateur dans des mondes imaginaires et de mettre en valeur la nature. La lecture des panneaux et des cartouches puis la découverte des objets est dès lors facilitée et bien plus agréable.

Chaque salle vaut assurément le détour et y passer des heures offre une expérience mémorable. Les décors sont féériques. Le cadre est dépaysant. L’identité de chaque section est d’ailleurs encore plus prégnante grâce à la géniale boucle musicale qui reprend les thèmes des plus grands succès de Disney, au cinéma ou dans les Parcs. Il est d’ailleurs dommage de ne pas pouvoir acquérir cette bande originale lors du passage dans la boutique du musée.

L’héritage Disney est assurément respecté dans chaque recoin de l’exposition. Aucune parcelle de la compagnie n’est oubliée. Si les expositions passées mettaient surtout l’accent sur ses plus grands succès, Disney100 : The Exhibition prend quant à elle le temps de s’arrêter sur des œuvres plus discrètes et souvent moins connues. Quel bonheur, ainsi, de se promener de période en période, des Alice Comedies à Il Était une Fois un Studios, de Blanche Neige et les Sept Nains à Raya et le Dernier Dragon. Quelle surprise de découvrir, parfois discrètement, des références à des œuvres moins spectaculaires telles que Saludos Amigos, La Grande Prairie, Donald au Pays des Mathémagiques ou bien encore Le Petit Âne de Bethléem.

La version B de l’exposition présentée ici à Londres semble par ailleurs bénéficier d’un soin encore plus grand que celui apporté à la version A qui circule pour sa part en Amérique du Nord. La première salle offre en particulier un zoom plus précis sur Mary Poppins dont la vitrine donne l’impression d’être davantage remplie. Les objets en provenance de Disneyland semblent également plus nombreux.

Beaucoup de concept-arts et de dessins sont par ailleurs présentés comme des originaux, là où tout ce qui était encadré à Philadelphie était bien dépeint comme des fac-similés. Est-ce une erreur de conception des cartouches ou bien la vérité vraie ? Difficile à dire... Et peu importe au final. Chaque œuvre se dévore sans modération tant elle dégage beauté et charme.

Disney100 : The Exhibition reste indéniablement ce qui s’est fait de mieux en termes d’exposition sur le thème de Disney. Avec sa belle scénographie et son choix judicieux d’objets et d’œuvres d’art couvrant tous les prismes de l’entreprise, elle honore avec respect et justesse le premier siècle d’existence des studios.

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